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Je vais reprendre les résultats avec l'agglomération lilloise, même si cela se discute, car Orchies est du douaisis.
Commençons justement par ke sud de la métropole
Orchies:
Alors que la gauche était divisée mais en tête là dernière fois, éliminée, les sortants de droite ont cette fois-ci largement été en tête avec 38,5%, et affronteront un RN faiblard à 24%. La gauche, divisée entre l'ancien et le nouveau maire d'Auby et les verts se retrouve à faire de la figuration. Le nouveau maire d'Auby (qui a aligné plusieurs étiquettes, et est désormais PRG) obtient 10%, les verts juste en dessous de 10%, l'ancien maire communiste d'Auby 9%. En Marche avait envoyé une assistante parlementaire et n'a obtenu que 6%, bien moins que sa député dans la circonscription limitrophe qui est ...
...Templeuve:
Il y avait un combat fratricide entre les deux sortants, l'un allant avec la députée En Marche Charlotte Lecocq et l'autre allant avec le maire de Pont-à -Marcq. Le duel est à l'avantage du premier, Luc Monnet, qui obtient avec sa colistière 34% des suffrages, tandis que Joëlle Cottenye obtient 26%. La gauche unie obtient un relativement respectable 22% (-4) tandis que RN finit quatrième à 18 (-7). Le deuxième tour est assez ouvert. Est-ce que la gauche et le RN voudront se "payer la députée" ? Est-ce que la dynamique Monnet-Lecocq sera suffisante ? Aucune idée ! A la place de Cottenye, je deviendrais pour le deuxième tour l'adversaire la plus radicale d'Emmanuel Macron ;)
Annoeullin:
Ce canton aussi avait vu la gauche divisée éliminée en 2015 alors qu'elle faisait un score plus élevé que la droite. Cette fois-ci, c'est la droite qui était divisée et qui aurait pu passer à la correctionnelle. Les sortants affrontaient une dissidence de droite venant du maire de Sainghin-en-Weppes. Ils ont tout de même réussi à obtenir 34% (+4) des voix, devant le RN à 23,5 (-11), la gauche à 22 (-13) qui baissent énormément, sur la touche de ce duel à droite, tandis que le maire de Sainghin obtient 20% des voix. Les sortants seront facilement réélus.
Faches-Thumesnil:
On se rapproche de Lille et aussi des espoirs de la gauche. Ici, la gauche divisée avait obtenu 39% des suffrages ! Mais la perte aussi bien en 2014 qu'en 2020 de presque toutes les villes malgré la reconquête de Faches-Thumesnil par les Insoumis (avec le reste de la gauche) a affaibli la gauche. Un ticket communiste-insoumis n'a clairement pas obtenu les résultats escomptés dans ce territoire périurbain, avec seulement 26% (-13). Le duo de droite, nouveau par rapport à 2015, mené par le nouveau maire de Seclin (qui a remplacé Wattebled parti au sénat et opposant à Lesquin en cours de mandat) Cadart et une opposante de droite à Faches-Thumesnil (qui mènera probablement la droite en 2026) Seels, réalise 51% des suffrages (+21) tandis que RN baisse et est éliminé à 22% (-8). La gauche pourrait profiter d'être qualifiée pour ce deuxième tour pour essayer d'aller voir les électeurs de ces zones périurbaines et de comprendre un peu leurs aspirations...
Armentières:
remontons vers le Nord par l'ouest en contournant Lille pour aller dans cet autre canton où la gauche, en temps normal, placerait des espoirs de reconquête. Clairement, faire basculer le département passe par ici (mais pas seulement !). Les résultats sont relativement serrés, avec un ticket de droite sortant à 35% des suffrages (+2,5) qui est talonné par l'union de la gauche du maire PS d'Armentières et d'une adjointe communiste de Lille (hors canton) à 32,5% (-4 par rapport aux deux tickets PS et PCF séparés de la dernière fois). Le RN est cette fois-ci éliminé et il n'y aura pas de triangulaire, avec 20,5% (-11) alors que LREM obtient 10% et Les Patriotes 2%. Tout se jouera sur une éventuelle hausse de la participation à Armentières, où le ticket de gauche obtenait au premier tour 48% des suffrages et la droite 26% (le conseiller départemental est élu d'opposition d'Armentières). Si Armentières se mobilise pour son maire (il y avait 26% des inscrits qui se sont exprimés dimanche), il peut faire basculer le canton.
Lambersart:
un autre lieu d'affrontement à droite avec d'un côté Brigitte Astruc-Daubresse (le nom doit vous dire quelque chose) qui s'est mis en binôme avec le maire battu de Saint-André (après avoir été élu sénateur) Olivier Henno (hors canton), contre le sortant maire de Verlinghem, Jacques Houssin, ancien député lorsqu'un certain Marc-Philippe Daubresse était au gouvernement... Et bien c'est Houssin qui mène légèrement avec 27% des suffrages contre un peu moins de 26% pour le ticket Astruc-Henno. RN est troisième à 17% tandis que la gauche divisée est éliminée alors qu'elle aurait peut-être pu figurer au deuxième tour, ce qui est étonnant. Les Verts obtiennent un peu moins de 17% des suffrages contre 13% pour le duo d'union de la gauche avec le communisto-insoumis (plutôt front de gauche il me semble) Pierre-Yves Pira et la socialiste Valérie Catelain. La gauche est ici en progression de trois points ! Si ce n'était pas encore une preuve de la bourgeoisie de l'électorat vert... Mais ils auront tout de même du mal à gagner la présidentielle ou des législatives grâce à Lambersart, Wambrechies et Verlinghem...
Tourcoing-1:
continuons à remonter la Lys pour trouver ce canton de Tourcoing-Nord qui comprend les communes entre Tourcoing et la Belgique au Nord comme Neuville-en-Ferrain, Roncq et Halluin. La maire de Neuville avec le nouveau député Ledoux, ancien maire de Roncq sont loin devant avec 53% (+8). Le RN résiste à 26 (-2) tandis que la gauche unie obtient 22% (-5). Réélection facile pour la droite, il est loin le temps où les conseillers généraux du territoire étaient PS...
Tourcoing 2:
Le ministre Darmanin se promène sur ses terres, avec 54% des suffrages avec la nouvelle maire de Tourcoing Doriane Bécue (+20) tandis que la gauche, emmenée par l'ancienne tête de liste Verte en 2020 Katy Vuylsteker (9,2%, troisième) est tout de même qualifiée avec 28% (-10,5) dans ce canton qui, en 2015, aurait pu être gagnable. Le RN tombe à 17,5% (-9,5) après de mauvaises municipales (8,4%).
Roubaix 1:
Canton exclusivement roubaisien et qui devrait donc en théorie favoriser la gauche, qui a toutefois dans ses divisions perdu les deux dernières municipales et la départementale (avec 35%). La gauche y avait investi un ticket entre un vert apparemment plutôt islamiste et une communiste, mais ils ont été désavoués notamment par les insoumis (qui n'avaient pas voulu de lui aux municipales il me semble me souvenir) et les socialistes. Malgré leur division la gauche est en ballotage, la droite ne progressant pas vraiment à 37% (+8 comparé au ticket de 2015 mais il y avait deux tickets divers droite à près de 11%). Le ticket Vert-PCF obtient son ticket pour le deuxième tour avec près de 18%, juste devant le ticket apparenté socialiste à 16%. Le FN s'effondre à moins de 16% (-9) et les insoumis ferment la marche à 13%. La gauche est donc en théorie très élevée (+12) mais il n'est vraiment pas sûr que les reports de voix se fassent si bien que cela...
Roubaix-2:
Canton comportant surtout la ville de Wattrelos, la gauche est divisée entre des sortants proches du maire (macroniste) de Wattrelos Dominique Baert (et donc de la députée macroniste, ancienne première adjointe de Wattrelos et ancienne conseillère départementale sur le même ticket). Mais les sortants sont toujours restés dans le groupe socialiste et sont donc soutenus par le PS. Ils obtiennent leur ticket pour le deuxième tour avec un poussif 21,5% , juste devant le ticket vert-app.socialiste qui représente l'opposition de gauche à Wattrelos (20,5% aux dernières municipales) qui obtient juste en dessous de 20%. RN se qualifie en tête avec 30% (-13) tandis que la droite est à 14% (-3). Un ticket de gauche avec une autre partie de l'opposition de gauche à Wattrelos obtient 13% tandis que les patriotes obtiennent moins de 2%. Les sortants devraient être réélus facilement, malgré les inimitiés à gauche.
Croix:
A Croix, c'est un peu plus simple. La droite, sortante, obtient 53% des suffrages (+12) et c'est cette fois-ci la gauche qui se qualifie avec 28% (-2,5) grâce à son unité et à l'effondrement du RN à 19% (-9).
Villeneuve d'Ascq:
c'est assez chaud ici. On pensait que la difficulté pour l'ancien président du Conseil départemental socialiste Didier Manier (élu lorsque Patrick Kanner est parti au gouvernement) viendrait des Verts qui avaient fait une liste dans la ville centre (et l'essentiel démographique) avec 19% au premier tour et 30% après avoir fusionné avec les insoumis. C'est cependant les macronistes menés par un adjoint Modem de Villeneuve d'Ascq qui prennent la tête avec 27% des suffrages, devant Didier Manier et l'adjointe de Villeneuve d'Ascq membre du parti local du maire Gérard Caudron et sortante Françoise Martin à 22%, les verts à 19%, le RN à 16%, la droite à 9% et les insoumis à 8%. Il faut dire que Manier, président de Lille Métropole Habitat (il y en aurait des choses à dire sur sa gestion...), était soutenu par Gérard Caudron comme la corde soutient le pendu. Caudron avait écrit un soutien au binôme en ne parlant que de Françoise Martin, sans vraiment soutenir Manier. Mon intuition me dit qu'il y aurait peut-être eu des consignes favorables au Modem Carnois pour faire la peau à Manier. Comment va tourner le deuxième tour ? Rien est certain !! Les deux chefs de file officiels de la droite et de la gauche pourraient être éliminés. Ca ne me fera pas beaucop pleurer, ceci dit.
On en vient donc aux cantons Lillois. Commençons dans l'ordre:
Lille-1:
Canton qui est assez peu lillois, ne comprenant que le très bourgeois Vieux-Lille, et avec des communes du Nord comme La Madeleine. Le maire de la Madeleine Sébastien Leprêtre et la nouvelle maire de Saint-André obtiennent un large 46% (+4), devant la gauche unie à 27% (-6) tandis que les macronistes obtiennent un très décevant 14% dans un territoire qui devrait leur être acquis. RN ferme la marche à 12,5% (-8).
Lille-2:
Un peu le même scénario ici, avec le ticket de droite qui remplace le président sortant Jean-René Lecerf (élu au premier tour en 2015) qui réalise un honorable 49% (-10), devant la gauche de Marcq-en-Baroeul à un peu moins de 20% (-3) tandis que les macronistes obtiennent un un peu meilleur 19% mais échouent à se qualifier dans un autre canton en or. RN obtient 12% (-6).
Lille-3:
On arrive dans les cantons de gauche, avec ce Lille-3 qui inclut Mons-en-Baroeul, la commune associée d'Hellemmes (qui a voté Vert plutôt qu'Aubry en 2020) et les quartiers de Fives (très partagé) et Saint-Maurice-Pellevoisin (très Vert). Mons-en-Baroeul est tenu par Rudy Elgeest, divers gauche plutôt centriste, très compétent ancien VP du Conseil régional, en charge des finances, et qui avait présenté sa candidature à la présidence de la MEL. Il n'avait pas reçu le soutien de Martine Aubry qui lui a préféré le président sortant (très fourni en casserole) contre l'avis de nombreux cadres de sa majorité. Elgeest aurait commis le crime de lèse-majesté de lancer un appel contre le président plein de casserole en compagnie...de Gérald Darmanin. Elgeest n'a pas beaucoup apprécié ce manque de soutien et a tout de même réalisé un score honorable (un certain nombre de proches d'Aubry votant, à mon avis, pour lui) contre le président réélu de la MEL. Ce n'est donc pas vraiment une surprise pour moi que, sans le soutien d'Elgeest (ils ont mis une adjointe socialiste comme remplaçante) les sortants socialistes se retrouvent en grande difficulté à Mons-en-Baroeul qui devait pourtant agir de compensation aux quartiers en gentrification de Lille. Ils y perdent 120 voix par rapport à leurs opposants verts (alors que les insoumis y obtiennent un maigre 11% alors qu'ils y fondent leurs espoirs d'implantation notamment pour la législative) en plus des 550 perdus sur le territoire de la commune de Lille. Au total, dans le canton, les Verts obtiennent prèsde 29% des suffrages (+7,5 par rapport à EELV-PCF en 2015), le PS 23% (-10), RN 13% (-13), les macronistes 12,5%, les insoumis 12%, la droite 7% (-13) et le POID 2%. C'était, à mon avis, le canton le plus probablement chez les Verts (il me semble que je l'avais prédit Vert, il faudrait vérifier) et cela se confirme à mon avis.
Lille-4:
Ici, les communes à côté de Lille ont un peu plus joué leur rôle de compensation pour les socialistes (non sortants) Estelle Rodes (adjointe à Lille) et Jérémy Cadart (adjoint à Ronchin). Ronchin leur a amené une avance de 160 voix sur les Verts et la petite commune de Lezennes 200 (l'équivalent de 21 points de pourcentage !). Mais à Lille, dans les quartiers de Moulins (partagés entre la partie populaire au sud du périphérique et la partie gentrifiée au nord) et du centre, les Verts font carton plein avec plus de 800 voix d'avance sur les socialistes (12,5 points). Il faut dire que ceux-ci n'ont pas l'implantation des sortants, la sénatrice Martine Filleul et l'ancien maire de Lezennes Marc Godefroy. Au total, les verts sont devant avec 27% des suffrages, les socialistes à 23%, suivis du RN à 14%, la droite à 13%, LREM à 13 également et les insoumis à 10,5%. Il faut voir si Ronchin et Lezennes participent bien au deuxième tour et viennent sauver les socialistes. Pas sûr.
Lille-5:
Canton intégralement lillois, c'était tout de même celui de ces trois-là où Martine Aubry avait le mieux résisté, grâce aux quartiers très populaires de Lille-Sud et du Faubourg de Béthune. C'est aussi le canton du sénateur Patrick Kanner, qui y était assez populaire. Sa colistière l'historique adjointe Marie-Christine Staniec Wavrant est repartie au combat (à reculons, m'a-t-on dit) et on voit que l'implantation du ticket était principalement celle de Kanner. Ils obtiennent un décevant 23% contre 27% pour les Verts (aidés par les quartiers gentrifiés de Wazemmes). Les macronistes obtiennent 13%, la droite 12%, les insoumis 12% et RN 10% et un autre ticket à gauche 2%. Aucune idée de l'issue du match. Clairement, si les socialistes veulent gagner, il va falloir convaincre Lille-Sud et le Faubourg de Béthune de se mobiliser (je crois qu'il y avait une participation en dessous de 20% au Faubourg dans un bureau, il me semble avoir vu sur la voix du nord dimanche dernier).
Lille 6:
Enfin, une bonne nouvelle pour les socialistes lillois. Un homme, qui a probablement donné la victoire à Martine Aubry l'année dernière, confirme son implantation. Roger Vicot, maire de la commune associée de Lomme et conseiller départemental sortant vire en tête avec 26% des suffrages, devant un ticket centriste à 19%. Il faut dire que dans la partie lilloise du canton (qui correspond à moins de la moitié des inscrits et des exprimés), Vicot obtient un très impressionant 38% et 1400 voix d'avance sur le ticket Vert (20 points). Les Verts, affaiblis dans les communes en dehors de Lille, finissent quatrième à 15%, derrière la droite à 19% et RN à 16,5%. Les macronistes sont derrière à 14%, les insoumis à 7% et les patriotes (?) à 2,5%. Vicot devrait être réélu et pourrait être le seul lillois socialiste au Conseil départemental (il y aura peut-être une deuxième membre de la majorité Aubry avec la communiste Trottein investie à Armentières, dans le canton voisin !).
A suivre dimanche !
