L'élection présidentielle ayant lieu dans moins d'un an, une section finira par être créée. Une section donc pour suivre la candidature écologiste, j'entends par là celle qui devra passer par la primaire du "Pôle écologiste" (bien secoué lors des régionales mais toujours existant). Il y a bien sûr des candidats écolos en dehors, à voir si on en parle ici ou ailleurs.
Les régionales ont donné une ambition très forte aux écolos tout en étant décevantes dans les résultats : aucune région gagnée, disparition ou entrée dans l'opposition en Occitanie et Nouvelle Aquitaine alors qu’auparavant dans la majorité...
Là où le PS n'était pas sortant, ce sont cependant bien les écologistes qui sont arrivés en tête de la gauche (Pays de la Loire, Auvergne Rhônes Alpes, Ile de France, Grand Est - soutenu par le PS mais avec une forte liste dissidente menée par Filipetti), mais très distancés par la droite. Par ailleurs, les écologistes réapparaissent dans plusieurs régions : Haut de France, Bretagne, Grand Est, Bourgogne France Comté. Mais malgré ces demi-victoires, ce ne sont que des "demis" et les régionales n'ont pas donné l'effet d'entrainement souhaité. D'ailleurs le PS a vite indiqué par la voix de son secrétaire national, jusqu'ici ouvert à s'effacer derrière une candidature écolo, que ce n'était plus à l'ordre du jour.
Les départementales ont été plutôt bonnes pour les écologistes mais avec toujours moins de 100 élus au national, des stratégies totalement différentes, en tirer une extrapolation nationale paraît assez impossible. Il reste qu'il y a 96 élus écologistes et apparentés contre 49 en 2015. Je n'ai pas le compte des régionaux mais sans doute plus d'une centaine. Là où c'est important c'est que tout ces gens parrainent pour la présidentielle.
En 2017 Yannick Jadot, face à la pression des "un candidats mais pas trois" mais aussi (il faut l'admettre) face à la difficulté à obtenir 500 parrainages et au risque financier de sa candidature, s'était désisté pour le PS. Aujourd'hui atteindre les 500 parrainages n'est pas automatique mais nettement moins inquiétant, les écologistes pouvant partir d'une base de plus de la moitié de ce nombre.
Jusqu'à la semaine dernière seule
Sandrine Rousseau, économiste, ancienne VP de la région Nord Pas de Calais, ex-n°2 d'EELV et militante connue sur la question des violences sexuelles, avait officialisé sa candidature.
https://reporterre.net/Sandrine-Rousseau-alternative-feministe-a-Yannick-Jadot-et-a-Eric-PiolleDepuis plusieurs candidats déjà traités comme tels dans les médias ont fait leur annonce officielle :
- Éric Piolle, ancien cadre RH et maire EELV de Grenoble depuis 2014, s'est déclaré officiellement le 29 juin ;
- Yannick Jadot, ancien cadre de Greenpeace, eurodéputé EELV depuis 2009, éphémère candidat à la présidentielle en 2017 et présenté partout comme le favoris (mais en 2011 c'était Hulot et en 2016 Duflot) a annoncé sa candidature au journal de TF1 le 30 juin
https://www.francetvinfo.fr/politique/eelv/l-ecologiste-yannick-jadot-annonce-sa-candidature-a-l-election-presidentielle-de-2022_4684727.htmlMédiatiquement ces candidatures sont dessinées comme le candidat de la gauche du parti et celui de la droite du parti, ce qui à mon avis est une grosse caricature : Piolle n'étant pas très gauchiste malgré son alliance avec LFI, Jadot n'étant pas franchement droitier, son principal sujet ayant été la lutte contre le libre échange (cependant il est nettement plus à droite sur les question sociétales et régaliennes). La plus clairement à gauche (économiquement, socialement et sociétalement, ou libérale à l'américaine si on préfère à gauche, je ne veux pas entrer dans ce débat de terminologie juste montrer les limites du discours médiatique au sujets des candidats) est Sandrine Rousseau.
Deux candidatures hors EELV ont été annoncé :
- Le 3 juillet Jean-Marc Governatori, chef d'entreprise, créateur de nombreux mouvements dont La France en action, La France d'en Bas et l'Alliance écologiste indépendante, aujourd'hui co-fondateur de Cap écologie avec Corinne Lepage. Il avait été suspendu du Pôle pour sa candidature dissidente en PACA, où il a dépassé les 5% et proposé une fusion à Muselier, et veut représenter une écologie de centre droit. Personnellement j'ai beaucoup de mal à imaginer qu'il puisse rester dans ce pôle mais bon on verra, il a tenté d'être candidat à la présidentielle en 2007 et 2012 et avait tenté de présenter Brigitte Bardot en 2017
https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/07/03/jean-marc-governatori-annonce-sa-candidature-a-la-primaire-des-ecologistes-pour-la-presidentielle_6086832_823448.html- Aujourd'hui c'est Delphine Batho, ancienne ministre de l'écologie sous François Hollande (démissionnaire), ex-députée PS devenue présidente de Génération écologie en 2018 qui annonce sa candidature, ce qui était attendu :
https://www.20minutes.fr/elections/3077443-20210705-presidentielle-2022-delphine-batho-candidate-election-via-primaire-ecologisteJe constate en tous cas qu'une semaine après les régionales, quatre candidatures se déclarent officiellement, indiquant une véritable accélération. Il faut désormais que les parrainages soient recueillis par chacun des candidats (vingt), un certain nombre de gens ayant le droit par parti partenaire (à EELV ce sont les 120 membres du conseil fédéral, mais uniquement les titulaires).
A suivre donc.
Au rang des revendiqués hors de cette primaire, le Parti animaliste a annoncé la candidature d'Hélène Thouy.