Marcy a écrit:Finalement, les 5 sensibilités politiques formant l'offre politique en 2017 restent les mêmes : LREM, RN, LR, France insoumise, et un pôle écolo-socialiste. Même les autres candidats ne changent guère : mêmes candidatures DLF, LO, NPA, UPR et de Jean Lassalle... Seul Jacques Cheminade a dit qu'il ne se représenterait pas en 2022. Outre le divorce à ce jour entre le PS et EELV, le principal changement vient finalement des candidatures annoncées du PCF, de l'UDI et du Parti animaliste - qui restent au mieux dans les mêmes eaux qu'aux élections européennes (2 % à 2,5 % chacune), ce qui ne bouleverse pas le tableau d'ensemble.
Concernant le NPA, son candidat a en effet été désigné cette semaine et il s'agira comme pour 2012 et 2017 de Philippe Poutou, ce qui est un peu une surprise puisque l'intéressé avait plusieurs fois annoncé qu'il ne serait plus candidat, en raison du refus du NPA du "cumul des candidatures" que le NPA veut limiter à deux. C'est d'ailleurs pour cela que Besancenot n'a pas été candidat en 2012 après les campagnes de 2002 et 2007. Le fait que le parti revienne sur ce principe en dit long sur l'état de ses forces militantes. D'ailleurs, elles en ont sûrement à un point où ce sera très difficile pour Poutou d'obtenir ses 500 parrainages. Déjà que ça a été très juste en 2017...
La quête aux parrainages pourrait être compliquée pour bien plu de candidats qu'on ne le pense. Pour Poutou bien sûr mais aussi la quasi-totalité des candidats dont les partis n'ont pas ou très peu d'élus locaux à savoir Lassalle qui a certes un certain réseau mais pas très dense, Asselineau qui a une base militante solide lui donnant des chances solides d'y arriver mais qui n'a plus de dynamique depuis 2019 avec une base militante nettement rétrécie depuis. Ce sera aussi extrêmement compliqué pour le Part animaliste, et même NDA malgré sa grande notoriété et les scores systématiquement supérieurs à 3,5% qu'il obtient à toutes les élections nationales depuis des années (encore que vu les scores des régionales où il était présent, il n'aurait sans doute pas atteint ce seuil au niveau national à cette élection-ci même si DLF avait été présent partout).
Et plus surprenant encore, je prends le pari que cette chasse aux parrainages va aussi tourner au chemin de croix pour Le Pen et Mélenchon. Pour la première car avec les résultats catastrophiques aux élections régionales et départementales, le confortable vivier de parrains que le FN avait établi en 2015 a fondu comme neige au Soleil. Il est passé de quelque chose comme 440 parrains potentiels (moins les doublons liés au cumul des mandats) à environ 300 (moins les doublons là aussi très nombreux). Ce différentiel est plus important que celui qui a in fine séparé le nombre de signatures pour Le pen en 2017 avec la barre des 500... Mais bon, en 2017, le FN n'avait pas dû vraiment chercher étant donné la certitude de les obtenir quoiqu'il arrive. Pour Mélenchon, c'est plus compliqué à évaluer mais sa quête des parrainages n'avait déjà pas été de tout repos en 2017 malgré l'appui de la plupart des élus communistes. Si la candidature de Roussel va jusqu'au bout, le nombre d'élus communistes qui parraineront Mélenchon sera très faible et les équipes de LFI vont devoir cravacher dur pour les obtenir.
Macron, ainsi que les candidats LR, PS, EÉLV, PCF et UDI n'auront eux aucun problème d'aucune sorte pour obtenir les parrainages (pour EÉLV, un peu plus que les autres mais à peine).
Marcy a écrit:Reste cependant l'incertitude Zemmour : testé dans un unique sondage à un peu plus de 5%, il handicape le RN, DLF et LR (2% à 3%, 1% à 2% et 1% pour chacun de ces partis ?).
Concernant Zemmour, je fais une analyse extrêmement différente du sondage qui l'a testé. Où voyez-vous qu'il handicape le RN dans ce sondage ??? MLP y était donnée à 28% soit la fourchette haute de ses scores dans les sondages malgré les non négligeables 5,5% de Zemmour. Alors, peut-être que l'échantillon en question était biaisé en faveur du RN ce qui faisait que MLP faisait un bon score malgré la présence de Zemmour mais le sondage en question ne proposant pas d'hypothèse sans Zemmour sur ce même échantillon, impossible de conclure quoi que ce soit.
Mais si on compare les scores des différents blocs dans ce sondage avec ce que les autres sondages sans Zemmour annonçaient, non seulement MLP ne paraissait pas du tout handicapée mais c'est même la gauche qui semblait en souffrir le plus puisque le total de ses quatre composantes n'atteignait que 21,5%, très en-dessous des 24-28% que tous les autres sondages donnent. Bertrand et NDA semblaient affectés de manière significative mais sans plus. Bon, après, je ne me base pas sur un seul sondage pour affirmer que Zemmour va convaincre en majorité des électeurs de gauche (je pense bien sûr l'inverse) mais si vraiment on veut faire parler ce sondage isolé, ce serait bien la seule conclusion que l'on pourrait en tirer étant donné les résultats annoncés...
Mais le fond de ma pensée sur cette affaire est quand même qu'on ne peut pas décomposer ainsi à qui Zemmour va prendre des voix car je pense que si jamais il perce, il prendrait beaucoup à des abstentionnistes, l'électorat qui trouve MLP trop modérée voire de gauche et se refuse à voter pour elle. Et quand un candidat pioche chez les abstentionnistes, il affecte les scores de tous les autres candidats à la baisse, même de ceux à qui il ne prendra pas un seul électeur.
On pourrait être vite un peu plus fixé sur le potentiel électoral de Zemmour : un sondage Ipsos testant sa candidature devrait paraître très bientôt (à moins qu'il ne soit pas destiné à être publié), avec en prime une hypothèse témoin sans sa candidature pour voir précisément quels sont les candidats les plus impactés.
Mais bon, après tout ce que j'ai dit sur les difficultés qu'auront les candidats à collecter leurs signatures, bien évidemment, j'estime que pour une candidature Zemmour, cet obstacle sera aussi haut que l'Everest...