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Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Chambre de discussion sur les élections régionales qui seront organisées en mars 2021. Retrouvez toute l'actualité de cette échéance électorale.

Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede Chaban » Sam 19 Juin 2021 17:14

Voici une nouvelle page qui pourra servir à partir de dimanche soir ou lundi matin mais dont le débat peut être anticipé sous l'angle de la doctrine ou de la stratégie électorale présible ou possible à anticiper.

Le sujet a déjà été abordé spécifiquement sur la page Pays-de-la-Loire pour l'hypothèse d'une fusion LR-LREM. Mais bien d'autres cas se poseront dans toutes les régions et pour de nombreuses listes. Avec des fusions réussies et d'autres rejetées, des retraits contraints ou acceptés ou volontaires, des alliances uniquement verbales sous la forme de consignes de vote.
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Re: Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede Chaban » Sam 19 Juin 2021 17:37

Je commence avec une première tentative d'analyse vue de la droite que je connais mieux. Mais je sais qu'il y aura aussi des sujets ou des tensions entre des listes à gauche ou un sujet LREM en Bourgogne-FC et potentiellement en Centre-VdL.

La question des alliances avec LREM au second tour se posera dès demain soir et elle sera un véritable casse-tête d’abord à LR et au PS qui ne sont pas demandeurs mais potentiellement dans le besoin. Surtout dans les régions où ils sont sortants. Tandis que LREM est clairement demandeuse d’alliance pour espérer rejoindre un exécutif régional, avoir plus d’élus et avoir le second tour le moins humiliant possible - donc en ne perdant pas trop de points entre les deux tours - ce qui est le risque des listes arrivées en 3ème ou 4ème positions qui se maintiendront sans espoir de victoire au second tour. Or, fondamentalement LREM pose un problème au socle électoral du PS à gauche et de LR à droite, non pas en raison de son identité centriste mais en raison du fait qu’ils sont au pouvoir et que beaucoup d’électeurs se positionnent sur le clivage pour ou contre le gouvernement. L’alliance avec LREM est donc un défi politique et arithmétique pour tous les concernés.

Vu de LR, la doctrine est « pas d’alliance avec LREM ». D’où la crise en PACA qui a été plus ou moins (surtout « moins » d’ailleurs…) bien camouflée derrière le retrait de la liste LREM, présenté comme un forfait plus que comme une alliance d’appareil qui d’ailleurs n’existe effectivement pas. Mais c’était pour le premier tour.

Pour le second tour, en revanche il faudra bien une doctrine revue ou adaptée. Celle-ci ne devrait pas trop s’éloigner de celle du premier tour au risque de braquer leurs électeurs et fragiliser tous leurs candidats. Ce sera le job de Christian Jacob de l’exposer lundi. Elle devrait logiquement ressembler à cela :

1/Pas d’alliance quand ce n’est pas nécessaire, lorsque LR/UDI peut l’emporter sans fusion ou quand LREM est sous les 10% mais au-dessus des 5%. Typiquement ce sera le cas en AURA ou IDF pour la première hypothèse. Cela devrait être en principe et sauf surprise la situation en Hauts-de-France et en Normandie, même si LREM arrive à dépasser les 10%.

2/ Pas d’alliance quand le résultat du premier tour laisse entendre que l’addition des scores par fusion ne permet de toutes les façons pas de l’emporter face à un sortant PS. Même de peu car les fusions ne sont jamais des additions parfaites. Ce sera très probablement le cas en Occitanie et en Nouvelle Aquitaine selon le score final de Rousset. En principe ce sera aussi le cas en Bretagne, même si la situation y est très confuse et que l’alliance PS-LREM ne s’y fera pas ;

3/ Pas d’alliance quand le score de la liste LREM est au-dessus des 10% mais inférieur à 15%, que l’addition permettrait théoriquement de l’emporter mais de peu face à une liste RN avec du coup un énorme risque lié à la déperdition des voix. Là je reconnais que ça se complique… Typiquement ce serait le cas du Grand Est si certains sondages sont confirmés avec une Klinkert à 12/14% et un Rottner vers les 25/28%. Dans cette hypothèse, Rottner devra prendre le risque de redéposer la même liste et faire pression sur le retrait de la liste LREM. Ce qui est hautement probable, la majorité présidentielle ne prendra pas le risque de faire passer le RN ni même d’être humiliée au second tour en perdant la moitié de ses voix par un réflexe de vote utile de ses électeurs. Cependant, il en irait totalement différemment si les sondages s’étaient lourdement trompés et que Rottner était à 21 et Klinkert à 19. Je n’y crois pas mais je l’évoque dans son principe. J'ajoute que cela pourrait être la situation en Normandie et Hauts-de-France si jamais les résultats se révèlent moins favorables aux sortants favoris que ce que laissaient apparaitre les sondages ;

4/ Alliance possible si la fusion permet d’envisager la victoire et que le candidat qui menace de l’emporter justifie cette exception au sein même de l’électorat de droite comme de l’électorat centriste-macroniste. Typiquement en Pays-de-la-Loire si l’adversaire est Orphelin allié à LFI. Mais là tout va dépendre du score et de la dynamique car la droite de la droite et les amis de Retailleau n’auront pas la même attitude si de Rugy termine son premier tour à 18/20% ou à 10/12%, personne n’imaginant qu’il ne soit pas au-delà du seuil d’éligibilité. La question complexe sera celle du casting de la fusion. Probablement exit Retailleau en Vendée, sauf à imaginer une fusion limitée aux MoDem de la liste de Rugy (je n’y crois pas vraiment mais je cite cette hypothèse sur le principe) où s’il justifie lui aussi la démarche en agitant le chiffon rouge ;

5/ Reste la question difficile de l’alliance possible permettant d’envisager la victoire mais face à un candidat sortant « non chiffon rouge » (Rousset – Guite – Bonneau, 3 vieux barons socialistes sortants plutôt respectés…). Pour Nouvelle Aquitaine, je crois (mais je peux me tromper) que la victoire est hors de portée contre Alain Rousset et que la fusion ne se posera pas, sauf effondrement complet du PS partout en France dimanche soir. Selon moi, le vrai sujet est en Centre-VDL et en Bourgogne-FC. Et là il va falloir attendre les chiffres du premier tour pour bien mesurer la question de savoir si la victoire se profile pour les deux sortants socialistes ou si elle se profile pour les deux candidats RN. Dans l’hypothèse où ce sont les deux RN qui sont positionnés pour être devant le PS au second tour en triangulaire, alors le meilleur choix stratégique sera le retrait de la liste LREM et le maintien de la liste LR. Le retrait de LREM au lieu de la fusion laisserait leurs électeurs voter massivement pour les sortants PS et le maintien de la liste LR dans toute sa pureté idéologique (désolé pour l'expression...) avec Gilles PLATRET et Guillaume PELTIER permettrait d’éviter une fuite électorale vers le RN. Je précise que la fusion PS-LREM est totalement exclue dans ces deux régions (comme en Bretagne d’ailleurs, n’en déplaise au Ministre des Affaires étrangères…), la priorité du PS pour l’emporter étant de ressusciter au second tour le socle électorat de la bonne vieille gauche plurielle des années 90 (LFI comprise…je parle des électeurs et non des représentants), ce qui est impensable avec des macronistes sur la liste.

Donc au bilan, pour moi, la seule fusion LR-LREM « envisageable » est en Pays-de-la-Loire en raison de l’alliance entre Orphelin et LFI, s’il est confirmé qu’il est devant Garot et uniquement si ce dernier fusionne ou se retire au profit du premier. Et dans une moindre mesure en Centre-Val-de-Loire s’il n’y a pas de danger RN, que Bonneau peut être rattrapé (ce qui me semble contradictoire avec l’absence de danger RN mais bon…) et que Forissier est devant Fesneau. Dans la mesure où François Bonneau et sa liste de gauche élargie seraient mieux placés pour l’emporter au second tour face au RN, je pense que la raison conduira au maintien de la liste LR et au retrait de la liste LREM au profit d’un soutien au sortant PS, comme en BFC.
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Re: Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede pierrep » Sam 19 Juin 2021 17:56

Chaban a écrit:Je commence avec une première tentative d'analyse vue de la droite que je connais mieux. Mais je sais qu'il y aura aussi des sujets ou des tensions entre des listes à gauche ou un sujet LREM en Bourgogne-FC et potentiellement en Centre-VdL.

La question des alliances avec LREM au second tour se posera dès demain soir et elle sera un véritable casse-tête d’abord à LR et au PS qui ne sont pas demandeurs mais potentiellement dans le besoin. Surtout dans les régions où ils sont sortants. Tandis que LREM est clairement demandeuse d’alliance pour espérer rejoindre un exécutif régional, avoir plus d’élus et avoir le second tour le moins humiliant possible - donc en ne perdant pas trop de points entre les deux tours - ce qui est le risque des listes arrivées en 3ème ou 4ème positions qui se maintiendront sans espoir de victoire au second tour. Or, fondamentalement LREM pose un problème au socle électoral du PS à gauche et de LR à droite, non pas en raison de son identité centriste mais en raison du fait qu’ils sont au pouvoir et que beaucoup d’électeurs se positionnent sur le clivage pour ou contre le gouvernement. L’alliance avec LREM est donc un défi politique et arithmétique pour tous les concernés.

Vu de LR, la doctrine est « pas d’alliance avec LREM ». D’où la crise en PACA qui a été plus ou moins (surtout « moins » d’ailleurs…) bien camouflée derrière le retrait de la liste LREM, présenté comme un forfait plus que comme une alliance d’appareil qui d’ailleurs n’existe effectivement pas. Mais c’était pour le premier tour.

Pour le second tour, en revanche il faudra bien une doctrine revue ou adaptée. Celle-ci ne devrait pas trop s’éloigner de celle du premier tour au risque de braquer leurs électeurs et fragiliser tous leurs candidats. Ce sera le job de Christian Jacob de l’exposer lundi. Elle devrait logiquement ressembler à cela :

1/Pas d’alliance quand ce n’est pas nécessaire, lorsque LR/UDI peut l’emporter sans fusion ou quand LREM est sous les 10% mais au-dessus des 5%. Typiquement ce sera le cas en AURA ou IDF pour la première hypothèse. Cela devrait être en principe et sauf surprise la situation en Hauts-de-France et en Normandie, même si LREM arrive à dépasser les 10%.

2/ Pas d’alliance quand le résultat du premier tour laisse entendre que l’addition des scores par fusion ne permet de toutes les façons pas de l’emporter face à un sortant PS. Même de peu car les fusions ne sont jamais des additions parfaites. Ce sera très probablement le cas en Occitanie et en Nouvelle Aquitaine selon le score final de Rousset. En principe ce sera aussi le cas en Bretagne, même si la situation y est très confuse et que l’alliance PS-LREM ne s’y fera pas ;

3/ Pas d’alliance quand le score de la liste LREM est au-dessus des 10% mais inférieur à 15%, que l’addition permettrait théoriquement de l’emporter mais de peu face à une liste RN avec du coup un énorme risque lié à la déperdition des voix. Là je reconnais que ça se complique… Typiquement ce serait le cas du Grand Est si certains sondages sont confirmés avec une Klinkert à 12/14% et un Rottner vers les 25/28%. Dans cette hypothèse, Rottner devra prendre le risque de redéposer la même liste et faire pression sur le retrait de la liste LREM. Ce qui est hautement probable, la majorité présidentielle ne prendra pas le risque de faire passer le RN ni même d’être humiliée au second tour en perdant la moitié de ses voix par un réflexe de vote utile de ses électeurs. Cependant, il en irait totalement différemment si les sondages s’étaient lourdement trompés et que Rottner était à 21 et Klinkert à 19. Je n’y crois pas mais je l’évoque dans son principe. J'ajoute que cela pourrait être la situation en Normandie et Hauts-de-France si jamais les résultats se révèlent moins favorables aux sortants favoris que ce que laissaient apparaitre les sondages ;

4/ Alliance possible si la fusion permet d’envisager la victoire et que le candidat qui menace de l’emporter justifie cette exception au sein même de l’électorat de droite comme de l’électorat centriste-macroniste. Typiquement en Pays-de-la-Loire si l’adversaire est Orphelin allié à LFI. Mais là tout va dépendre du score et de la dynamique car la droite de la droite et les amis de Retailleau n’auront pas la même attitude si de Rugy termine son premier tour à 18/20% ou à 10/12%, personne n’imaginant qu’il ne soit pas au-delà du seuil d’éligibilité. La question complexe sera celle du casting de la fusion. Probablement exit Retailleau en Vendée, sauf à imaginer une fusion limitée aux MoDem de la liste de Rugy (je n’y crois pas vraiment mais je cite cette hypothèse sur le principe) où s’il justifie lui aussi la démarche en agitant le chiffon rouge ;

5/ Reste la question difficile de l’alliance possible permettant d’envisager la victoire mais face à un candidat sortant « non chiffon rouge » (Rousset – Guite – Bonneau, 3 vieux barons socialistes sortants plutôt respectés…). Pour Nouvelle Aquitaine, je crois (mais je peux me tromper) que la victoire est hors de portée contre Alain Rousset et que la fusion ne se posera pas, sauf effondrement complet du PS partout en France dimanche soir. Selon moi, le vrai sujet est en Centre-VDL et en Bourgogne-FC. Et là il va falloir attendre les chiffres du premier tour pour bien mesurer la question de savoir si la victoire se profile pour les deux sortants socialistes ou si elle se profile pour les deux candidats RN. Dans l’hypothèse où ce sont les deux RN qui sont positionnés pour être devant le PS au second tour en triangulaire, alors le meilleur choix stratégique sera le retrait de la liste LREM et le maintien de la liste LR. Le retrait de LREM au lieu de la fusion laisserait leurs électeurs voter massivement pour les sortants PS et le maintien de la liste LR dans toute sa pureté idéologique (désolé pour l'expression...) avec Gilles PLATRET et Guillaume PELTIER permettrait d’éviter une fuite électorale vers le RN. Je précise que la fusion PS-LREM est totalement exclue dans ces deux régions (comme en Bretagne d’ailleurs, n’en déplaise au Ministre des Affaires étrangères…), la priorité du PS pour l’emporter étant de ressusciter au second tour le socle électorat de la bonne vieille gauche plurielle des années 90 (LFI comprise…je parle des électeurs et non des représentants), ce qui est impensable avec des macronistes sur la liste.

Donc au bilan, pour moi, la seule fusion LR-LREM « envisageable » est en Pays-de-la-Loire en raison de l’alliance entre Orphelin et LFI, s’il est confirmé qu’il est devant Garot et uniquement si ce dernier fusionne ou se retire au profit du premier. Et dans une moindre mesure en Centre-Val-de-Loire s’il n’y a pas de danger RN, que Bonneau peut être rattrapé (ce qui me semble contradictoire avec l’absence de danger RN mais bon…) et que Forissier est devant Fesneau. Dans la mesure où François Bonneau et sa liste de gauche élargie seraient mieux placés pour l’emporter au second tour face au RN, je pense que la raison conduira au maintien de la liste LR et au retrait de la liste LREM au profit d’un soutien au sortant PS, comme en BFC.

Notez qu'en CVL la tête de liste LR est FORISSIER et non pas PELTIER
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Re: Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede Hakudude » Sam 19 Juin 2021 21:00

Très intéressant le post, c'est bien écrit, complet et très bien organisé.

Le 1er et le 2ème point sont logiques, il n'y a aucun intérêt à faire alliance en Ile de France ou en Auvergne-Rhône-Alpes, d'autant plus que LR devrait avoir la majorité absolue sauf grande surprise. Dans les Hauts de France, Bertrand pour son ambition présidentielle ne pourra pas faire alliance avec LREM et comptera soit sur la non-qualification au second tour soit sur le désistement de voix ainsi que la mobilisation d'abstentionnistes en sa faveur, d'autant plus qu'il a une bonne image. En Normandie, Morin ne devrait pas fusionner sauf s'il y a grand risque d'une victoire du RN, ce qui a peu de chance d'arriver et rien ne dit que LREM ne se retirerait pas dans ce cas. L'alliance n'aurait pas de sens en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine car ne pouvant pas gagner, l'alliance avec les déperditions de voix conduirait à moins d'élus pour au final rien. En plus Nicolas Florian a déjà connu les déperditions de voix à Bordeaux et ne devrait pas vouloir recommencer d'alliance de second tour.

Pour le 3ème point, je suis d'accord pour la Normandie mais je ne vois pas LREM se désister pour Bertrand qui sera un concurrent aux présidentielles. Dans le Grand Est, je pense qu'il y a 3 raisons à la volonté de Rottner de ne pas fusionner. Il doit vouloir conserver une majorité absolue à lui tout seul ce qui ne serait pas garanti avec une fusion avec Klinkert et ne veut pas revivre le drame de PACA (d'autant plus que Morano l'a accusé d'être Macron-compatible). La 3ème raison serait le précédent Richert qu'il doit garder en mémoire. Si Klinkert se désiste pour lui il gagne gros et en cas de présence au second tour, il pourrait compter sur les désistements de voix ainsi que la mobilisation des abstentionnistes, même si ce serait prendre un gros risque que ce soit pour Rottner ou Klinkert. Je pense que le 3ème cas de figure est vraiment spécifique du Grand Est.

Pays de la Loire, selon le résultat du premier tour une fusion entre Morançais et de Rugy pourrait avoir lieu et va forcément être envisagée car un gros score des deux candidats assurerait la victoire même en cas de forte perte de voix.

Si en Bourgogne-Franche Comté, il y a vraiment peu de chance qu'une fusion LR-LREM s'opère car une alliance entre DLF et LREM semble impossible. Par contre au débat Platret a parlé d'une triangulaire et ce qui risque d'arriver est un effacement de LREM. Dufay ne peut pas risquer des pertes de voix à gauche et entre le danger RN et l'enregistrement d'Odoul il ne sera pas dur de faire pression sur Thuriot, d'autant plus qu'il ne devrait vraisemblablement ne pas réaliser un bon score. Là où je ne suis pas d'accord est que l'utilité de Platret sera d'éviter une fuite électorale. Bien sûr le fait d'avoir un LR très droitier empêche la fuite d'électeurs vers le RN mais il est compétitif dans la région et a le potentiel de l'emporter même si Dufay a plus de chance. Si le candidat LR arrive devant la présidente sortante, il peut créer une dynamique et entre électeurs de Thuriot et abstentionnistes réaliser un bon score. Après, il dispose de peu de réserve de voix ce qui fait que comme en 2015, donc Dufay parte favorite.

Le Centre-Val-de-Loire est sûrement la région la plus complexe à analyser. Je pense qu'une alliance pourrait avoir lieu si et seulement si Forissier arrive devant Fesneau avec la possibilité de battre Bonneau. Les deux ne se sont pas attaqués pendant le débat, possible signe d'une alliance. S'il n'y a pas d'alliance ça serait dur à analyser. Il ne peut pas y avoir de quadrangulaire car le risque RN est bien trop grand. Fesneau se retirerait sûrement dans ce cas de figure mais la question pourrait se poser si Bonneau arrive 4ème car Fesneau pourra dire qu'il est devant et Bonneau qu'il a plus de réserve de voix. Au final, ce sera sûrement Fesneau qui devrait se retirer mais on est jamais à l'abri d'une surprise.

En tout cas, merci pour le topic ça sera intéressant de lire les théories de chacun tout en regardant ce qu'il va se passer.
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Re: Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede Jean-Philippe » Mar 22 Juin 2021 12:40

On observe, sauf erreur de ma part, des fusions uniquement à gauche :
* en IDF avec les 3 listes ayant dépassé les 10% derrière l'écologiste Bayou
* en Auvergne-R-A, alliance générale à gauche, y compris avec la liste PCF-LFI de Cécile Cukierman pourtant distancée à 5,56% (source)
* en Pays-de-la-Loire entre les listes EELV-LFI et PS-PC
* union entre socialistes et écologistes en Centre-Val-de-Loire et Bourgogne-Franche-Comté, mais au profit des sortants PS (Bastien Faudot et les autres partis de gauche sont éliminés à 4,5%)
* en Bretagne, fusion entre la liste PS et la liste écologiste de Daniel Cueff (6,52%), faute d'accord avec la liste EELV (qui se maintient avec 14,84 %). La liste LFI reste aussi sur le banc alors qu'elle dépassait aussi les 5%. On aura ici une pentagulaire PS-EELV-FN-LR-LREM.
*A la Réunion, fusion des 3 listes de gauche, pouvant menacer directement le président sortant de droite, le seul très directement menacé.
*En Guyane, les deux listes de gauche arrivées 2e et 3e devraient s'unir derrière Gabriel Serville. La dernière liste menée par Jessi Americain pourrait théoriquement les rejoindre mais rien n'est fait (source).

En revanche, aucune fusion en Occitanie (les écologistes à 8,84% sont donc éliminés du CR, de même que la liste de la majorité présidentielle et la liste LFI-PG-E!-GDS-NPA à 5.06%), ni en Nouvelle Aquitaine (les écologistes peuvent se maintenir avec 12,08%, contrairement à la liste LFI-NPA-PCF diss à 5,67% et à la liste d'Eddie Puyjalon à 7,3%), ni en Normandie avec Sébastien Jumel qui réalise pourtant un bon 9,64%).
Idem en Guadeloupe (le match est plié en faveur du sortant qui obtient 49,31%, même si deux listes auraient pu fusionner) et en Martinique où les 4 listes devraient toutes se maintenir.

La seule liste à se désister serait donc celle de la gauche en PACA.
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Re: Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede Ramdams » Mar 22 Juin 2021 17:59

Régionales : La droite souhaite un « front républicain » contre Jean-Luc Mélenchon et EELV

Ces régionales auront inauguré une nouvelle forme de front républicain que LR voudrait imposer et qui montre la déchéance idéologique de ce parti. Sur le moyen/long terme, je ne vois personne suivre leur combat, sauf si LREM cède à la pression de son aile conservatrice (Darmanin ou des députés agraires comme Jean-Baptiste Moreau). Sur le papier, seule l'extrême droite hors-RN pourrait être de la partie. J'entends par là tous les partisans de l'union des droites, favorables à des gens comme Zemmour, Bompard, Marion Maréchal, Ménard, voire Papacito. Le RN a bien plus la dent contre la droite (stratégiquement parlant) que contre la gauche.

Mais dans tous les cas, LR crache dans la soupe. Le parti devrait au contraire remercier la gauche pour sa naïveté.
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Re: Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede Ramdams » Jeu 24 Juin 2021 11:07

Et d'ailleurs, en lien avec mon message précédent, les principaux artisans d'un front républicain anti-EELV et anti-LFI viennent peut-être de l'ancienne gauche : Manuel Valls et Jean-Paul Huchon appellent à voter Pécresse en Île-de-France.
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Re: Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede Corondar » Jeu 24 Juin 2021 11:24

Ramdams a écrit:Et d'ailleurs, en lien avec mon message précédent, les principaux artisans d'un front républicain anti-EELV et anti-LFI viennent peut-être de l'ancienne gauche : Manuel Valls et Jean-Paul Huchon appellent à voter Pécresse en Île-de-France.


Si cette tendance devait se confirmer chez certains, ce serait tout de même très problématique pour la gauche l'année prochaine. Déjà que la gauche n'aborde pas la séquence présidentielle-législatives de 2022 sous les meilleurs auspices, si en plus certaines personnes se réclamant de la gauche (parce que bon, si Valls est de gauche, alors moi aussi :) ) se mettent à monter des fronts anti EELV ou anti LFI, la gauche n'est pas sortie de l'auberge.
Après, c'est surtout chez les électeurs où il faudra voir ce que ça donne ?
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Re: Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede Estagel66 » Jeu 24 Juin 2021 11:48

Pécresse appelle à un front républicain contre EELV et LFI. Elle n'est pas la seule.
En Bretagne, en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, les présidents sortants PS refusent toute alliance contre ses mêmes partis.
Oui la Gauche est divisée et Valérie Pécresse en profite pour la montrer au grand jour. Déjà au 1er tour, Kern avait quitté la liste Pulvar car il ne se reconnaissait pas dans cette Gauche moins sociale et plus axé sur la défense des minorités.

LR (et avant l'UMP)a toujours dénoncé l'alliance du PS avec l'extrême gauche le PCF a une époque, Mélenchon plus récemment et s'est toujours prononcé contre les alliances avec l' extrême droite.
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Re: Les stratégies du second tour - fusions, désistements...

Messagede jojomarg » Jeu 24 Juin 2021 14:46

Ramdams a écrit:Et d'ailleurs, en lien avec mon message précédent, les principaux artisans d'un front républicain anti-EELV et anti-LFI viennent peut-être de l'ancienne gauche : Manuel Valls et Jean-Paul Huchon appellent à voter Pécresse en Île-de-France.


Face aux critiques de Manuel Valls et Jean-Paul Huchon vis-à-vis de l'union de la gauche en Ile-de-France, l'ancien Premier ministre Lionel Jospin appelle officiellement à voter Bayou. Il devrait rencontrer le candidat EELV demain.
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