de vudeloin » Dim 19 Juin 2011 11:47
Bon c'est un peu long, mais en tout cas le verbatim de la déclaration de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF qui donne quelques indications précieuses pour l'analyse
Après plus de deux mois d’un intense et remarquable débat démocratique, les communistes viennent d’arrêter leur choix pour les échéances présidentielle et législatives de 2012.
Près de 50 000 d’entre eux, 48 631 exactement, ont participé à cette consultation, soit plus de 70 % des adhérents à jour de leurs cotisations, condition à remplir au PCF pour participer au scrutin. C’est une mobilisation exceptionnelle qui souligne la valeur des choix effectués.
59,12 % des votants qui se sont exprimés ont choisi l’option qui leur proposait, dans le cadre d’un accord global du Front de gauche portant sur les orientations et les principes d’une campagne commune, le programme partagé acté avec nos partenaires, et un accord sur les candidatures communes aux législatives, de faire de Jean-Luc Mélenchon le candidat du Front de gauche à l’ élection présidentielle.
36,82% des votants se sont prononcés en faveur d’une campagne de Front de gauche dont le candidat à l’élection présidentielle serait André Chassaigne.
4,06% des votants ont choisi la candidature d’Emmanuel Dang Tran comme candidat du PCF.
Le choix des communistes est donc clair, net et massif. Autour de ce choix démocratique, effectué dans la clarté et la transparence, les communistes peuvent désormais se rassembler. c’est un parti communiste totalement engagé dans la démarche du Front de gauche qui entre aujourd’hui en campagne, avec Jean-Luc Mélenchon comme candidat à l’élection présidentielle.
Ce choix des communistes est un geste fort adressé à notre peuple, à toutes nos concitoyennes et nos concitoyens, à toutes les femmes et les hommes de gauche de notre pays.
Par ce geste unitaire remarquable, les communistes donnent le feu vert à une entrée immédiate et rassemblée du Front de gauche en campagne, une campagne que nous voulons inédite.
Je veux ici saluer le sens profond des responsabilités qui a animé tous les communistes dans ce choix quelles qu'ait été leur option.
Toutes ces dernières semaines, alors que déferlaient les images et les petites phrases d’un désolant spectacle politique, mêlant affaires, sexisme, primaires et coups bas en tous genres, ces dizaines de milliers de militants de terrain, femmes et hommes de toutes générations qui forment le Parti communiste, eux menaient un débat de fond, pesant le pour et le contre d’une décision dont ils savaient l’importance pour le pays et pour la gauche. En citoyens libres, en militants solidaires, les communistes de France se sont exprimés dans leurs réunions, leurs assemblées générales, et lors de cette consultation en veillant sans cesse à la qualité de leurs débats, et à la fraternité qui est au cœur de leur combat. Chacun s’est prononcé en connaissance de cause. L’unité des communistes autour des choix effectués en sort renforcée. C'est un gage d'efficacité pour notre action.
Si la couverture médiatique du débat politique était indexée sur le nombre de votants, sur leur implication réelle, sur le souci de l’argument plus que de la petite phrase, nous serions au top. Constatons malheureusement que cette couverture médiatique est le plus souvent inversement proportionnelle à ces indicateurs de qualité démocratique. Dommage pour la qualité du débat citoyen. Raison de plus en ce qui nous concerne pour persévérer dans la voie d’un militantisme de qualité et de proximité.
Je veux également saluer les trois candidats qui se sont investis personnellement en soumettant leur nom au choix des communistes.
A Jean-Luc et André, dont les candidatures ont permis l’approfondissement du débat sur notre engagement dans le Front de gauche, je veux dire ces mots simples.
A Jean-Luc, qui est désormais notre candidat à l’élection présidentielle, je veux dire la valeur de notre engagement. Je sais que tu mesures la responsabilité qui est la tienne. Tu peux compter sur nous pour une grande et belle bataille unitaire, rassemblée. Nous veillerons ensemble, j'en suis sûr, à agir dans le respect de notre diversité et de nos engagements communs.
A André, je veux dire le respect de tous les communistes pour son engagement loyal , son attachement au déploiement d’un Front de gauche large, ambitieux, populaire, son ambition pour le développement du Parti communiste. Je sais, André, que nous pourrons compter sur ton engagement personnel et ton ardeur pour ces objectifs qui nous sont communs.
Comme nous l’avions indiqué dès le départ, notre choix est un choix global qui porte sur l’ensemble des orientations des campagnes présidentielle et législatives dans lesquelles nous nous engageons avec un seul et unique objectif : ouvrir une perspective de vie meilleure à notre peuple.
Nous voulons une campagne dont les objectifs soient clairs. Nous savons qui nous voulons battre et quelle politique nous voulons voir gagner.
Nous voulons une campagne combattante, pour battre la droite, renvoyer l’an prochain la bande du Fouquet’s à ses chères études, en finir avec les politiques sarkozystes d’allégeance aux marchés financiers, qui font tant de mal à la France et à tous les peuples d’Europe.
Nous voulons une campagne déterminée pour démasquer et faire reculer les mensonges du Front national. Que les forces du capital le plus réactionnaire qui sont ses meilleurs soutiens ne comptent pas sur nous pour entretenir la fable de la conversion sociale de l’extrême-droite !
Nous voulons faire gagner la gauche, pour une nouvelle majorité qui s’engage sur de réelles politiques de transformation sociale. Nous voulons vraiment la victoire. Nous en avons assez d’une gauche molle, qui face au scandale quotidien des politiques capitalistes réagit avec deux de tension et le cœur qui bat au ralenti. Nous nous adressons à ces millions de jeunes, de précaires, de salariés, femmes et hommes de toutes conditions qui n’en peuvent plus.
Nous nous adressons à ces millions de femmes et hommes de gauche, communistes, socialistes, écologistes, républicains, d’extrême-gauche, et à toutes et tous , nous disons : « Ensemble, avec le Front de gauche, soyons le cœur battant de la gauche, donnons à la gauche le punch dont elle a besoin pour mettre KO le pouvoir de Nicolas Sarkozy et sa politique ! »
Nous voulons une campagne populaire, une campagne de luttes et de rassemblement.
A toutes celles et ceux qui veulent avoir vraiment le mot à dire, qui ne veulent pas d’une campagne de supporters ou de fans, mais une campagne de citoyens qui construisent la politique ensemble comme on doit le faire en démocratie, une campagne qui redonne la parole et le pouvoir au peuple, à l’opposé du présidentialisme qui défigure la République en monarchie ; à toutes et tous, je dis aujourd’hui : « Ne soutenez pas la campagne du Front de gauche : investissez-la ! Faites-en votre affaire ! » Partout, dans le pays, nous allons mettre en place des forums publics, des comités de campagne, des assemblées citoyennes, des ateliers législatifs, prenez y toute votre place.
Oui, nous ne voulons pas faire de la politique comme on nous la dicte. Nous voulons la changer pour de bon, sans attendre. Avec le Front de gauche, investissez la place publique de la politique, faîtes de la campagne 2012 qui nous attend la place Tahrir, la Puerta del Sol de la politique française, celle où c’est le peuple qui parle et qui décide.
Nous voulons une campagne pour un programme populaire, partagé par des millions de nos concitoyens. Celui que nous avons élaboré avec nos partenaires du Front de gauche, nous le versons à partir d’aujourd’hui à la critique et à l’enrichissement citoyens. C’est notre point de départ, nous voulons l’écrire avec vous dans toute l’année qui vient. C’est à vous, à nous tous, de dire ensemble, voilà ce que la gauche, une gauche digne de ce nom, doit faire pour changer la vie.
Nous voulons une campagne de luttes, une campagne contre la vie chère et pour l’augmentation des salaires, contre le pacte de l’euro plus qui veut nous condamner à l’austérité à perpétuité, une campagne qui fera entendre ce que les citoyens ne supportent plus, ce qu’ils veulent réellement voir changer, qui dira haut et fort ce qu’ils ne veulent plus entendre, ces discours qui dans la même phrase versent des larmes de crocodile sur la situation et plaident aussitôt pour le renoncement.
Nous voulons que l’ordre du jour de la campagne soit écrit par notre peuple, pas par les dérives de notre système politique.
Nous voulons parler de l’école – pas de Luc Ferry ! des droits des femmes – pas de l’affaire DSK ! des salaires – pas des guerres de curatelle entre la milliardaire Liliane Bettencourt et sa milliardaire de fille !Nous voulons parler de l’avenir de la France, de l’avenir de l’Europe, de l’avenir du monde – pas des plans de carrière de Christine Lagarde.
Parce qu’il y a trop de souffrances dans notre peuple, parce que les pouvoirs des marchés financiers qui se passent du contrôle démocratique ne sont plus supportables, parce que les lois de ce système qui protègent une poignée de privilégiés en surexploitant le plus grand nombre conduisent le monde à des impasses dramatiques, nous voulons mettre au cœur du débat des réformes à la hauteur des enjeux de la crise actuelle, qui permettront de reprendre le pouvoir au service de l’intérêt général.
Nous voulons une campagne collective, parce que ce qui fera gagner la France, la gauche, le Front de gauche, c’est l’addition, la mise en mouvement rassemblée de toutes les énergies, de toutes les intelligences, de toutes les forces disponibles pour changer de cap.
Nous voulons des candidatures présidentielle et législatives au service de cette dynamique populaire. Oui, nous voulons faire du Front de gauche, un Front populaire pour une révolution citoyenne de la politique.
Nous voulons des campagnes présidentielle et législatives menées de pair parce qu’il ne suffira pas de dire qui est président demain si on ne dit pas en même temps quelle politique sera conduite avec quelle majorité. Nous n’oublions pas que les lois seront votées demain au Parlement et non à l'Élysée, que sans un grand nombre de députés communistes et du Front de gauche, aucune politique de gauche ne sera possible. Nous avons désormais avec Jean-Luc Mélenchon notre candidat à la présidentielle. Désignons partout nos candidates et candidats aux législatives à parité pour entrer en campagne le plus vite possible avec plus de mille candidats.
Voilà le sens profond de notre choix. Au terme d’un large débat démocratique, les communistes se sont exprimés. Je les appelle à se rassembler pour mettre partout en œuvre une campagne qui ne ressemblera à aucune autre. Dans le moteur du Front de gauche, il y a la force de la diversité et il y a une énergie communiste de nouvelle génération.
Celles et ceux qui croient à notre effacement ne sont pas au bout de leurs surprises !
A toutes et tous, je donne d’ores et déjà deux rendez-vous : le 29 juin, au métro Jaurès pour le lancement unitaire de la campagne commune du Front de gauche, et les 16, 17 et 18 septembre, pour la Fête de l’Humanité, qui s’annonce déjà comme un extraordinaire rassemblement populaire d’entrée en campagne.