Relique a écrit:
A titre personnel, je suis favorable à quelque chose que Macron, il me semble, avait évoqué dans un de ses discours: que les concours de l'ENA soient exclusivement internes et réservés à des fonctionnaires avec un certain nombre d'années d'expérience (10, 15, 20... ).
Je suis également très favorable à ce que les postes de la "botte" (Conseil d'Etat, IGF, Cour des comptes) soient uniquement pourvus au concours interne. Aujourd'hui, les premiers du classement de sortie de l'ENA sont presque tous issus du concours externe, ce qui veut dire que les membres des grands corps sont souvent peu au fait du fonctionnement de l'administration "normale"...
En revanche, je suis plus réservé pour ce qui est du corps préfectoral. Je trouve qu'avoir des sous-préfets assez jeunes (25-30 ans) peut être un gage de modernité et de fraîcheur pour l'administration. En réservant ces postes aux fonctionnaires vétérans, il serait impossible (sauf nomination politique) de devenir sous-préfet avant 35 ans et préfet avant 50 ans.
Relique a écrit:Je dois avouer être de plus en plus convaincu que ce genre de mécanisme est nécessaire pour la haute fonction publique, et notamment également pour la magistrature. La provenance et le parcours de nombreux sélectionnés me semble une vraie faille dans le système. Les "bêtes à concours" de certaines grandes écoles ne me semblent aucunement plus qualifiées que les universitaires au profil plus "spécialiste". C'est d'ailleurs, concernant la magistrature, un discours qu'a pu avoir Dupont-Moretti avant de rejoindre le gouvernement.
Pour le coup, j'ai du mal à comprendre votre argument. Je ne pense pas que supprimer le contrôle externe de l'ENA pourrait favoriser les profils universitaires. Au contraire même, si un individu désire atteindre rapidement un poste de haut-fonctionnaire, mieux vaudrait alors entrer précocement dans l'administration (quitte à passer un concours de catégorie B à 18-19 ans) plutôt que de se lancer dans des études longues qui l'empêcherait d'entrer à l'ENA avant 35-40 ans.
Relique a écrit:De même, je commence aussi à être de plus à plus favorable à ce que certaines positions et postes soient réservés à des citoyens ayant par exemple une qualification (ou titulaire d'un poste la nécessitant) du CNU (celle que le gouvernement supprime en ce moment). Par exemple, pour une nomination au Conseil Constitutionnel, il me semblerait nécessaire que la personne soit au moins qualifié de la section 02 (droit public) pour être maître de conférences ou même professeur d'université. Même chose à la banque de France et à l'autorité de la concurrence pour l'économie et à d'autres institutions/autorités administratives.
De mon côté, je ne pense pas que des qualifications juridiques devraient être requises pour être membre du Conseil constitutionnel. Il faut se souvenir que, conformément aux souhaits du général de Gaulle, le Conseil n'est pas une cour suprême. Exerçant un contrôle sur les lois votée par la Représentation nationale, il dispose d'un pouvoir éminemment politique et social. Il me paraît donc sain qu'il soit composé de membres au profil plutôt "politique", d'autres au profil "administratif" et d'autres enfin au profil plutôt "juridique".
Du reste, le Conseil constitutionnel a su s'imposer depuis les années 1970 et les critiques qui lui sont adressées portent rarement sur la supposée incompétence des ses membres.