Samarras a écrit:En suivant l'ordre des régions, on en arrive à la Flandre et à l'Artois (On me pardonnera de rendre à cette région son nom historique, plutôt que d'utiliser les affreuses dénominations de Nord-Pas-de-Calais ou a fortiori de "Hauts-de-France"). Je commencerai par le département du Nord.
Celui-ci envoie le plus gros contingent à l'Assemblée Nationale: 24 députés (+ 1). Les sortants sont:
Georges Delfosse (UDF-CDS) ; Pierre Dassonville (PS, suppléant de Pierre Mauroy); jacqueline Osselin (PS); Bernard Derosier (PS); Arthur Notebart (PS); André Laurent (PS); Pierre Prouvost (PS); Alain Faugaret (PS); Serge Charles (RPR); Gérard Haesebroeck (PS); Albert Denvers (PS); Charles Paccou (RPR); Maurice Sergheraert (DVD); Emile Roger (PCF); Georges Hage (PCF); Denise Cacheux (PS, suppléante de Jean Le Garrec, nommé au gouvernement); Paul Moreau (PS); Georges Bustin (PCF); Alain Bocquet (PCF); Gustave Ansart (PCF); Marcel Dehoux (PS); Umberto Battist (PS); Jean Jarosz (PCF)
Largement majoritaire, le PS ne pouvait que laisser des plumes lors de ce scrutin. A droite, le RPR a parachuté l'ancien ministre Albin Chalandon en tête de liste, faute de personnalité locale d'envergure pour concurrencer Pierre Mauroy.
Les résultats sont les suivants:
PS-MRG 371 652 (30,01%)
RPR 287 009 (23,18%)
PCF 170 126 (13,74%)
UDF 158 804 (12,82%)
FN 140 530 (11,35%)
Les Verts 37 054 (2,99%)
3 listes d'extrême-gauche 30 966 (2,49%)
PSU 16 410 (1,32%)
DVD 15 459 (1,24%)
MRG diss. 4 307 (0,34%)
Les élus sont donc:
PS (8): Pierre Mauroy, Jean Le Garrec, Arthur Notebart, Jacqueline Osselin, Michel Delebarre (ministre du travail), Bernard Derosier, Alain Faugaret et Marcel Dehoux
RPR (6): Albin Chalandon, Serge Charles, Jacques Legendre, Charles Paccou, Claude Dhinnin et Olivier Marlière
PCF (4): Gustave Ansart, Alain Bocquet, Georges Hage et Jean Jarosz
UDF (3): Georges Delfosse, Jean-Jacques Descamps et Bruno Durieux
FN (3): Bruno Chauvierre (conseiller général et qui avait été tête de liste de l'union de la droite aux municipales de 1983 à Lille), Christian Baeckeroot et Pierre Ceyrac
L'UDF apparaît comme la grande perdante, puisqu'elle escomptait 4 ou 5 sièges et n'en obtient que 3, soit le même nombre que le FN, qu'on ne créditait que d'un ou deux élus. A noter que la nomination au gouvernement d'Albin Chalandon et de Jean-Jacques Descamps permet l'entrée à l'assemblée de leurs suivants de listes, respectivement Michel Ghysel et Stéphane Dermaux (maire de Tourcoing). De même, la démission en 1987 d'Arthur Notebart (inamovible député-maire de Lomme et président de la CUDL) fera "monter' Denise Cacheux (n°10 sur la liste PS; Curieusement le n°9, Gérard Haesebroeck sera "zappé"), tandis que le décès de Georges Delfosse en 1988 permet l'élection de Jean-Claude Decagny (maire de Maubeuge et n°5).
Samarras a écrit:Je poursuis avec le Pas-de-Calais voisin. Il conserve ses 14 sièges. Les sortants sont:
André Delehedde (PS); Jean-Pierre Defontaine (MRG); Lucien Pignion (PS); Claude Wilquin (PS); Michel Sergent (PS, suppléant de Guy Lengagne, nommé au gouvernement); Dominique Dupilet (PS); Jean-Jacques Barthe (PCF); Roland Huguet (PS);Jacques Mellick (PS); Marcel Wacheux (PS); Noël Josèphe (PS); Jean-Pierre Kucheida (PS, suppléant d'Henri Darras, décédé); Jean-Claude Bois (PS, suppléant d'André Delelis, nommé ministre puis élu sénateur en 1983); Joseph Legrand (PCF) .
La fédération socialiste du Pas-de-Calais avait renâclé à la mise en place du scrutin proportionnel. En effet, alors que dans la plupart des départements, cela permettait au PS de limiter ses pertes, ici l'effet est inverse. Le PS et le MRG disposaient de douze sièges sur quatorze et, avec le maintien du scrutin majoritaire, ils pouvaient espérer en sauver le plus grand nombre et même prendre les deux derniers sièges communistes. Quand à l'opposition, qui avait tout à gagner, n'ayant aucun sortant, elle part très divisée: RPR et UDF présentent chacun une liste, à laquelle s'ajoute une liste de dissidents des deux formations (mais surtout de l'UDF). En effet, Léonce Déprez, maire du Touquet et qui se voulait le candidat légitime de cette formation, s'est vu évincer au profit d'un "parachuté" (quoi que né à Boulogne), Philippe Vasseur, et a donc constitué une troisième liste.
Seuls Noël Josèphe et Joseph Legrand ne se représentent pas (le premier recevant la présidence du conseil régional en échange de son "sacrifice" et retrouvant son siège en 1988). Les résultats sont:
PS-MRG 261 865 (34,33%)
RPR 127 547 (16,72%)
PCF 126 272 (16,55%)
UDF 76 274 (10,00%)
DVD 70 669 (9,26%)
FN 59 745 (7,83%)
Les Verts 25 541 (3,34%)
DVD 7 485 (0,98%)
extrême-gauche 7 339 (0,96%)
Les élus sont:
PS (6): Roland Huguet, Guy Lengagne, Jean-Pierre Kucheida, Jacques Mellick, André Delehedde et Marcel Wacheux
RPR (3): Jean-Paul Delevoye, Yvan Blot et Jacques Hersant (CNIP, fils de Robert)
PCF (2): Rémy Auchedé et Jean-Jacques Barthe
UDF (1): Philippe Vasseur
DVD (1): Léonce Déprez (UDF-PR dissident)
FN (1): François Porteu De La Morandière
Les divisions de la droite ne lui coûtent pas vraiment in fine. Simplement Léonce Déprez est élu au détriment du n°2 de la liste UDF "officielle" (Jean-Marie Vanlerenberghe, qui sera ensuite longtemps maire d'Arras mais alors peu connu).Le PCF en revanche, bien que restant très au dessus de sa moyenne nationale, recule fortement (25 % en 1981) et voit le troisième siège promis (pour Marie-Serge Lallart) lui échapper de quelques centaines de voix au profit du RPR.
Relique a écrit:Samarras a écrit:En suivant l'ordre des régions, on en arrive à la Flandre et à l'Artois (On me pardonnera de rendre à cette région son nom historique, plutôt que d'utiliser les affreuses dénominations de Nord-Pas-de-Calais ou a fortiori de "Hauts-de-France"). Je commencerai par le département du Nord.
Celui-ci envoie le plus gros contingent à l'Assemblée Nationale: 24 députés (+ 1). Les sortants sont:
Georges Delfosse (UDF-CDS) ; Pierre Dassonville (PS, suppléant de Pierre Mauroy); jacqueline Osselin (PS); Bernard Derosier (PS); Arthur Notebart (PS); André Laurent (PS); Pierre Prouvost (PS); Alain Faugaret (PS); Serge Charles (RPR); Gérard Haesebroeck (PS); Albert Denvers (PS); Charles Paccou (RPR); Maurice Sergheraert (DVD); Emile Roger (PCF); Georges Hage (PCF); Denise Cacheux (PS, suppléante de Jean Le Garrec, nommé au gouvernement); Paul Moreau (PS); Georges Bustin (PCF); Alain Bocquet (PCF); Gustave Ansart (PCF); Marcel Dehoux (PS); Umberto Battist (PS); Jean Jarosz (PCF)
Largement majoritaire, le PS ne pouvait que laisser des plumes lors de ce scrutin. A droite, le RPR a parachuté l'ancien ministre Albin Chalandon en tête de liste, faute de personnalité locale d'envergure pour concurrencer Pierre Mauroy.
Les résultats sont les suivants:
PS-MRG 371 652 (30,01%)
RPR 287 009 (23,18%)
PCF 170 126 (13,74%)
UDF 158 804 (12,82%)
FN 140 530 (11,35%)
Les Verts 37 054 (2,99%)
3 listes d'extrême-gauche 30 966 (2,49%)
PSU 16 410 (1,32%)
DVD 15 459 (1,24%)
MRG diss. 4 307 (0,34%)
Les élus sont donc:
PS (8): Pierre Mauroy, Jean Le Garrec, Arthur Notebart, Jacqueline Osselin, Michel Delebarre (ministre du travail), Bernard Derosier, Alain Faugaret et Marcel Dehoux
RPR (6): Albin Chalandon, Serge Charles, Jacques Legendre, Charles Paccou, Claude Dhinnin et Olivier Marlière
PCF (4): Gustave Ansart, Alain Bocquet, Georges Hage et Jean Jarosz
UDF (3): Georges Delfosse, Jean-Jacques Descamps et Bruno Durieux
FN (3): Bruno Chauvierre (conseiller général et qui avait été tête de liste de l'union de la droite aux municipales de 1983 à Lille), Christian Baeckeroot et Pierre Ceyrac
L'UDF apparaît comme la grande perdante, puisqu'elle escomptait 4 ou 5 sièges et n'en obtient que 3, soit le même nombre que le FN, qu'on ne créditait que d'un ou deux élus. A noter que la nomination au gouvernement d'Albin Chalandon et de Jean-Jacques Descamps permet l'entrée à l'assemblée de leurs suivants de listes, respectivement Michel Ghysel et Stéphane Dermaux (maire de Tourcoing). De même, la démission en 1987 d'Arthur Notebart (inamovible député-maire de Lomme et président de la CUDL) fera "monter' Denise Cacheux (n°10 sur la liste PS; Curieusement le n°9, Gérard Haesebroeck sera "zappé"), tandis que le décès de Georges Delfosse en 1988 permet l'élection de Jean-Claude Decagny (maire de Maubeuge et n°5).Samarras a écrit:Je poursuis avec le Pas-de-Calais voisin. Il conserve ses 14 sièges. Les sortants sont:
André Delehedde (PS); Jean-Pierre Defontaine (MRG); Lucien Pignion (PS); Claude Wilquin (PS); Michel Sergent (PS, suppléant de Guy Lengagne, nommé au gouvernement); Dominique Dupilet (PS); Jean-Jacques Barthe (PCF); Roland Huguet (PS);Jacques Mellick (PS); Marcel Wacheux (PS); Noël Josèphe (PS); Jean-Pierre Kucheida (PS, suppléant d'Henri Darras, décédé); Jean-Claude Bois (PS, suppléant d'André Delelis, nommé ministre puis élu sénateur en 1983); Joseph Legrand (PCF) .
La fédération socialiste du Pas-de-Calais avait renâclé à la mise en place du scrutin proportionnel. En effet, alors que dans la plupart des départements, cela permettait au PS de limiter ses pertes, ici l'effet est inverse. Le PS et le MRG disposaient de douze sièges sur quatorze et, avec le maintien du scrutin majoritaire, ils pouvaient espérer en sauver le plus grand nombre et même prendre les deux derniers sièges communistes. Quand à l'opposition, qui avait tout à gagner, n'ayant aucun sortant, elle part très divisée: RPR et UDF présentent chacun une liste, à laquelle s'ajoute une liste de dissidents des deux formations (mais surtout de l'UDF). En effet, Léonce Déprez, maire du Touquet et qui se voulait le candidat légitime de cette formation, s'est vu évincer au profit d'un "parachuté" (quoi que né à Boulogne), Philippe Vasseur, et a donc constitué une troisième liste.
Seuls Noël Josèphe et Joseph Legrand ne se représentent pas (le premier recevant la présidence du conseil régional en échange de son "sacrifice" et retrouvant son siège en 1988). Les résultats sont:
PS-MRG 261 865 (34,33%)
RPR 127 547 (16,72%)
PCF 126 272 (16,55%)
UDF 76 274 (10,00%)
DVD 70 669 (9,26%)
FN 59 745 (7,83%)
Les Verts 25 541 (3,34%)
DVD 7 485 (0,98%)
extrême-gauche 7 339 (0,96%)
Les élus sont:
PS (6): Roland Huguet, Guy Lengagne, Jean-Pierre Kucheida, Jacques Mellick, André Delehedde et Marcel Wacheux
RPR (3): Jean-Paul Delevoye, Yvan Blot et Jacques Hersant (CNIP, fils de Robert)
PCF (2): Rémy Auchedé et Jean-Jacques Barthe
UDF (1): Philippe Vasseur
DVD (1): Léonce Déprez (UDF-PR dissident)
FN (1): François Porteu De La Morandière
Les divisions de la droite ne lui coûtent pas vraiment in fine. Simplement Léonce Déprez est élu au détriment du n°2 de la liste UDF "officielle" (Jean-Marie Vanlerenberghe, qui sera ensuite longtemps maire d'Arras mais alors peu connu).Le PCF en revanche, bien que restant très au dessus de sa moyenne nationale, recule fortement (25 % en 1981) et voit le troisième siège promis (pour Marie-Serge Lallart) lui échapper de quelques centaines de voix au profit du RPR.
Il est toujours amusant de voir des noms connus. Il y a quelques jours, j'ai eu un zoom avec trois personnes citées dans ces deux posts, mais non seulement ils n'appartenaient pas au même parti, ni au même département. Ils se retrouvaient toutefois dans cette réunion partisane. C'était Olivier Marlière, ancien député-maire de Valenciennes (battu par J-L Borloo aux deux élections suivantes), un ami et camarade qui a rejoint le MDC (puis MRC puis encore MDC) il y a bien longtemps, mais est resté membre de la majorité Borlooiste jusque juin dernier (après avoir été son opposant). Un ancien avocat remarquable qui, aujourd'hui, ne cache pas ses affinités plutôt insoumises !
Et puis il y avait deux anciens députés-maire du bassin minier (au sens large), le béthunois Jacques Mellick, et le liévinois Jean-Pierre Kucheida, toujours président de l'Association des Communes Minières de France. Tous deux ont rejoint le MDC assez récemment.
Edit: et il y a peu de temps, j'ai eu des nouvelles de Jacqueline Osselin, toujours en forme.
Pullo a écrit:On reste dans la grande couronne, et on se penche sur les Yvelines. Comme les autres départements de la grande couronne, le 78 gagne des sièges, qui passent de 8 à 12. Les 8 députés sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Jean Le Gars (PS), Michel Péricard (RPR), Martine Frachon (PS, suppléante de Michel Rocard), Marc Lauriol (RPR, député d'Algérie de 1958 à 1962, avant de s'installer dans les Yvelines), Etienne Pinte (RPR), Robert Wagner (RPR, maire de Vélizy-Villacoublay), Bernard Schreiner (PS, conseiller municipal de Mantes-la-Jolie), Guy Malandain (PS, alors maire adjoint d'Elancourt).
Marc Lauriol avait choisi de se faire élire au Sénat, et c'est sur sa liste que Gérard Larcher a fait son entrée dans la Haute Assemblée en septembre 1986. Le 16 mars, 11 listes se disputent les voix de 750 037 inscrits, dont 568 112 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
3 listes d'extrême gauche : 7466 voix, 1,31%, aucun siège
PCF : 36 249 voix, 6,38%, 1 siège
PS : 176 383, 31,04%, 4 sièges
Verts : 11 707 voix, 2,06%, aucun siège
RPR : 166 264 voix, 29,26%, 4 sièges
UDF dissident : 59 133 voix, 10,41%, 1 siège
UDF-CDS : 50 648 voix, 8,91%, 1 siège
FN : 59 103 voix, 10,40%, 1 siège
POE : 1 159, 0,20%, aucun siège
Avec plus de 48%, la droite parlementaire dominait nettement la gauche parlementaire, sous les 40%. Si elle avait fait une liste d'union, elle aurait peut-être eu un siège de plus, celui qui a été gagné à la plus forte moyenne par le PCF. Comme dans le 77, les divisions entre barristes et giscardiens ont provoqué des dissidences qui ont profité aux listes concurrentes. Comme dans le 77, les barristes l'ont emporté sur les giscardiens, mais de façon moins écrasante. Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PCF : Jacqueline Hoffmann.
PS : Michel Rocard, Martine Frachon, Bernard Schreiner, Guy Malandain.
RPR : Michel Péricard, Franck Borotra (alors adjoint au maire de Versailles), Robert Wagner, Etienne Pinte.
UDF dissident : Christine Boutin (alors adjointe au maire de Rambouillet après avoir été maire d'Auffargis).
UDF-CDS : Paul-Louis Tenaillon (président du conseil général du 78, décédé récemment).
FN : Georges-Paul Wagner (militant monarchiste, et qui était l'avocat de Jean-Marie Le Pen).
Le décès, en avril 1988, de Robert Wagner, permit au maire de Poissy, Jacques Masdeu-Arus, d'entrer à l'Assemblée. Le nouveau député devait prolonger en juin de la même année, face à Martine Frachon, son passage au Parlement.
Samarras a écrit:
Peut-être M.Marlière ou vous-même avez vous des infos sur les candidats non élus et leur ordre de placement sur les listes (au moins celle du RPR)??
Relique a écrit:Samarras a écrit:
Peut-être M.Marlière ou vous-même avez vous des infos sur les candidats non élus et leur ordre de placement sur les listes (au moins celle du RPR)??
Je lui demanderai à l'occasion ! Peut-être a-t-il gardé des archives ou des souvenirs !
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