de vudeloin » Mar 11 Sep 2012 19:46
Pour revenir à une période un peu plus récente, que nous allons peut être examiner de manière plus détaillée par la suite, un message sur la situation au terme des cantonales de mars 1976, marquées par une progression assez sensible de la gauche et, singulièrement, celle des deux partis principaux du Programme commun, le PCF et le PS.
Avant ces élections, où le nombre des élus évolue sensiblement du fait du découpage électoral opéré par le Ministère de l'Intérieur sous la houlette de Michel Poniatowski, député de l'Isle Adam (Val d'Oise), affectueusement appelé "Ponia" par les caricaturistes de l'époque et "Gros C..." par Jacques Chirac qui ne pouvait souffrir ce ministre giscardien, la gauche dispose de 733 élus dans la série renouvelable.
En l'espèce, 174 élus communistes, 326 élus socialistes, 91 élus MRG, 132 élus divers gauche et 10 élus d'extrême gauche.
Au centre et à droite, nous avions 1 090 élus au total, ainsi répartis
136 élus de centre gauche, tendant parfois à soutenir des majorités composites dirigées par des radicaux de gauche, ou eux mêmes socialistes indépendants...
232 élus divers droite, plus ou moins modérés ou indépendants, simplement proches de la majorité parlementaire d'alors.
116 élus du Centre démocrate et 52 élus du Centre Démocratie et Progrès, deux mouvements qui vont bientôt se réunir au sein du Centre démocrate et social (CDS), composante de l'UDF.
230 élus UDR, c'est à dire post gaullistes, qui vont bientôt prendre la bannière du RPR (le 5 décembre 1976) et, enfin, 218 élus Républicains Indépendants, futur Parti Républicain, composante giscardienne de l'UDF et 106 indépendants, dont les élus du CNIP.
Le renouvellement 1976 modifie assez sensiblement la situation.
La gauche passe en effet de 733 à 961 élus sur la série.
Le PCF passe de 174 à 249 élus, gagnant donc 75 sièges.
Le PS réalise une percée, passant de 326 à 520 sièges, soit une progression de 194 sièges (plus du dixième de la série renouvelable).
Une percée qui réduit la part des DVG, réduits à 100 sièges (-32), des MRG, contractés à 84 sièges (-7) et des élus d'extrême gauche, ramenés à 8 élus (-2).
A droite et au centre, la situation n'est pas la même.
Les élus de sensibilité "centre gauche" sont 116 (- 20 sièges), et les divers droite 215 (-17).
Le Centre démocrate perd 18 élus à 98 mandats et le Centre Démocratie et Progrès 12 à 40 mandats obtenus.
L'UDR connaît une érosion de sa présence avec 182 élus, soit 48 sièges de moins (le cinquième des sortants) et les Républicains indépendants disposent également de 182 sièges, soit 36 de moins.
Enfin, les indépendants doivent céder 37 de leurs 106 sortants, tombant à 69 mandats.
Résultat des courses : la gauche dispose de 961 mandats sur la série, la droite de 902 seulement, sans omettre qu'une partie des élus de "centre gauche" ont une attitude variable selon les cas de figure.
A noter aussi que PS et PCF se présentent alors, au soir du second tour, comme les deux principales forces politiques, en termes de conseillers élus, de la série.
On mesure de fait très vite ce que signifiera, le moment venu, l'émergence de l'UDF, par alliance des RI devenus PR, du Centre démocrate et du Centre Démocratie et Progrès devenu CDS, des radicaux et d'autres forces (une partie des adhérents directs de l'UDF seront des élus classés DVD) pour ce qui est des relais de pouvoir local.