Elections Départementales 2021 - 81 Tarn

[Relique]

J'ouvre ce fil de discussion pour ces élections théoriquement prévues en mars 2021.

[pjcavalié]

Le département du Tarn est découpé en 23 cantons (contre 46 précédemment avant le redécoupage).
En 2015, la droite et le centre se voyait bien conquérir la collectivité aux mains des socialistes depuis 1982, dans un contexte de mécontentement de l'électorat de gauche vis-à-vis de la présidence de François Hollande.

Sur le cumul des voies, la droite assez largement dominé l'élection au niveau départemental avec 84 830 suffrages dont 40 088 pour les binômes Front National, et 44 742 pour les binômes de droite et du centre. Les binômes de gauche ont rassemblés 60 961 suffrages dont 28 029 voix pour le Parti socialiste.

Grâce à un découpage des cantons avantageux et au vote anti-FN, les forces de gauche se sont taillées la part du lion avec 26 sièges (10 pour le PS, 10 pour les DVG et 6 pour UG) contre 18 pour la droite et le centre (8 pour les DVD, 6 pour les UD et 4 pour l'UMP).

Depuis les élections de 2015, le président Thierry Carcenac a préféré conserver son mandat de sénateur et a passé le flambeau à Christophe Ramond, à la notoriété moindre mais avec un profil plus neuf. Le FN devenu RN est toujours aussi fort dans le département mais est toujours déconsidéré au plan local avec des municipales désastreuses. Municipales loupées également pour LREM. Malgré l'évolution de paysage politique au cours de ces 6 dernières années, cette élection semble se jouer entre les forces traditionnelles, un bon vieil affrontement gauche-droite.

[pjcavalié]

Le président du conseil départemental du Tarn sortant, Christophe Ramond (PS) candidat à sa réelection.
Dans un entretien accordé à La Dépêche le 12 octobre (oui je me réveille un peu tard), il explique se présenter dans son canton Albi-3 et souhaiter conserver la tête de la collectivité.
Intéressant de noter que lorsqu'il est questionné sur une rupture avec son prédecesseur, le socialiste Thierry Carcenac (qui lui avait passé le flambeau pour rester sénateur, il ne dit pas non ! Enfin, il explique que sa majorité rassemblera des élus autour d'un large spectre "au-dessus des partis traditionnels, qui va du centre droit à la gauche".

https://www.ladepeche.fr/2020/10/12/tar ... 134706.php

[lindet]

La gauche semble en effet en position difficile dans le Tarn comme l'ont montré - à nouveau - les dernières sénatoriales et municipales : élection de deux sénateurs différents mais tous deux solidement implantés qui se retrouvent à l'Union centriste et les principales villes tenues par la droite. Thierry Carcenac a eu un beau parcours (député 15 ans, sénateur 6 ans, conseiller général puis départemental 38 ans, président de conseil général plus de 26 ans) mais qui est maintenant achevé. Il me semble normal, légitime et attendu que son successeur se démarque un peu et joue une carte de rassemblement et d'ouverture pour tenter de garder une majorité très menacée. Si je comprends bien, 13 cantons sont à gauche, 9 à droite et 1 plutôt à droite mais allié à la gauche dans la majorité départementale. Pourrait-on avoir des renseignements sur ce canton et ses élus un peu atypiques ainsi que sur les sièges les plus menacés ? LREM semble assez bien se débrouiller ici pour la représentation parlementaire (députés et les deux sénateurs proches) mais les élus locaux me semblent davantage LR. Cela peut laisser une chance à la gauche de s'en sortir ? Mais aux sénatoriales c'est le candidat soutenu par LREM Philippe Folliot qui l'a emporté sur le radical de gauche allié aux socialistes et sur LR ? Il est vrai que la gauche était partie très dispersée au 1er tour...

[pjcavalié]

Philippe Folliot ne voyait pas le département échapper à sa liste d'union de la droite en 2015. Trois ans après la victoire de François Hollande, le soufflet à gauche était déjà bien retombé. Pourtant, la majorité DVG sortante était parvenue à garder 13 cantons, la droite n'ayant pu en remporter que 10.

Le jour de l'élection du président la doublette d'élus du canton Vignoble et Bastide (Lisle-sur-Tarn) investie par UDI LR, a prêté allégeance à la majo dptale au grand dam du député Folliot.

Clairement, les sénatoriales ont témoigné d'une désaffection des élus pour l'offre qui leur était faite à gauche. De là a tirer des plans sur l'issue du scrutin... pas facile de se reposer sur les dernières échéances
http://www.letarnlibre.com/2020/09/27/9 ... senat.html

[lindet]

Merci, oui, il n'est pas illégitime que les personnalités comptent et les nouveaux candidats de gauche aux sénatoriales pouvaient ne pas trop convenir, cela arrive. Et a contrario les deux élus de droite sont solides, connus, implantés, etc. Mais je reste surpris par le recul général de la gauche dans ce département où radicaux, socialistes et même communistes avaient compté... Les chiffres d'adhérents sont bas, les sections peu nombreuses, les résultats aux municipales parfois très bas (Castres par exemple). Nous verrons bien la suite. Trop tôt sans doute pour savoir du positionnement qu'occuperont les élus de Vignoble et bastides ? Sans doute prêts à intégrer les diverses majorités possibles ? De toute façon la campagne va être longue et il est certainement difficile ici comme ailleurs de prévoir l'état du pays en juin prochain.

[SALVAT]

je partage les arguments avancés par Lindet
j'y ajouterai un élément : les conséquences en terme de division ou de mise en expectative (ou de prostration) de nombreux élus dvg et même PS, de l'action de la députée Marie-Christine VERDIER, issue généalogiquement de leurs rangs, qui a rejoint LREM en 2017 et a fait éclore pour beaucoup un point d'interrogation...difficilement imaginable auparavant.
Le groupe de ces élus, jadis unis lors des votes aux sénatoriales, a éclaté, certains d'entre eux estimant, avec réalisme, que "ce n'était plus (ou pas) le moment"...en 2020 pour leur sensibilité politique.
Bertrand SALVAT

[Anarkour]

EÉLV voudrait présenter des candidats dans les 23 cantons, mais des alliances ne sont pas du tout exlues.
https://www.ladepeche.fr/2021/01/14/tar ... 311643.php

[lostinthemiddle]

On en sait un peu plus sur la situation dans le département :

- comme il a été dit plus haut ici, le président sortant PS se représentera et compte former une majorité élargie du centre-droit à la gauche. Il compte aussi se présenter sous le seul label "majorité départementale"
- LREM pourrait intégrer cette majorité selon son responsable départemental qui annonce ne pas pouvoir soutenir des candidats dans tous les cantons. Je dis soutenir car ces derniers seront "sans étiquette politique", toujours selon le responsable départemental.
- du côté de LR, le maire de Lavaur Bernard Carayon ferme la porte à un accord avec LREM. Le parti soutiendra des binômes dans la majorité des cantons (pas tous?). Bernard Carayon lui-même pourrait participer à l'élection.
- EELV annonce pouvoir présenter des candidatures dans 15 cantons. Ils disent avoir rencontré le PS et le PCF et ne ferment pas la porte aux "autres forces progressistes de gauche" (les radicaux? la FI?).

https://www.ladepeche.fr/2021/02/20/elections-les-discussions-vont-bon-train-dans-les-etats-majors-tarnais-9384008.php
https://www.ladepeche.fr/2021/02/20/eelv-croit-en-ses-chances-pour-les-prochaines-elections-9384009.php

[pjcavalié]

Une alliance de la majorité sortante à dominante PS avec LaRem dans le Tarn, ce serait fort de café ! Je ne connais pas assez les représentants locaux mais je ne pense pas qu'ils se revendiquent comme incarnant la "jambe gauche" du parti présidentiel. Philippe Folliot, tout gaulliste-social qu'il se présentait en 2015, s'était fait le chef de file d'une liste de centre-droit souhaitant prendre le département à la gauche. Bref, LaREM cherche assez logiquement les alliances un peu partout pour compenser un manque d'implantation locale, je ne comprendrais pas que les socialistes et divers-gauche se fassent enfermer dans un tel accord.