Décès de Marie-Claude Vayssade, ancienne députée européenne

[lindet]

Marie-Claude Vayssade (1936-2020) est morte le 11 novembre 2020 à l'âge de 84 ans. Militante socialiste lorraine, elle avait appartenu au comité directeur du PS dans les années 1980 et siégé pendant trois législatures au Parlement européen (1979-1994). Elle avait ensuite présidé la Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes (la CLEF) jusqu'en 2000 et à nouveau brièvement en 2001/2002. Elle a présidé aussi la commission Femmes du Mouvement Européen.

[lindet]

Précisons qu'ancienne du PSU, Marie-Claude Vayssade qui fut aussi directrice adjointe de l'Institut des sciences sociales du Travail à Nancy, grande spécialiste de l'éducation ouvrière, militait dans le courant rocardien.

[pmf]

Rappeler l'existence passée du Parti Socialiste Unifié, qui avait succédé au Parti Socialiste Autonome, est une excellente initiative, cher Lindet.
Et puisqu'on est en Histoire Politique, j'en profiterai pour rappeler l'existence passée de la Convention des Institutions Républicaines, Présidée par un Grand Homme Politique, et j'ajouterai, une chose passée aux oubliettes, l'existence éphémère, en 1971 et jusqu'à une date que je ne connais pas, de la Convention maintenue présidée par une femme politique célèbre et de talent, récemment disparue, Gisèle HALIMI.

[lindet]

Oui, cher PMF, mais nous allons dériver encore vers le hors-sujet... Pour garder un rapport avec l'évocation de cette militante et élue de grande qualité, je rajouterai à son sujet qu'il est paradoxal, mais pas si étonnant, qu'elle ait dû se retirer du Parlement européen justement en 1994 lorsque son chef de file MIchel Rocard conduisait la liste. Mais l'équilibre des courants, des régions..., et il y avait déjà Catherine Trautmann pour les rocardiens et pour l'Est. Vous vous souvenez que ce fut une des premières listes paritaires, on parlait de la liste chabadabada...
Et pour glisser un mot sur nos chers mitterrandistes, en effet qques militants de la CIR votèrent contre la fusion avant Epinay et voulurent conserver une "Convention maintenue". Si je ne me trompe pas, il y avait aussi un autre avocat, M° Bessis. Mais cela n'a pas duré (quelques semaines ou mois ?) puisque tout de même, Mitterrand, l'emporta à Epinay et que quasiment toute la Convention l'avait suivi. La béatification laïque de Gisèle Halimi ne me choque pas du tout, mais je me souviens avec amusement que jadis certaines féministes un peu radicales lui reprochaient justement sa complaisance envers les réformistes, Mitterand et le PS. Elle reçut ainsi une belle circonscription dans l'Isère en 1981 mais je crois que cela a été rappelé en son temps et sans doute par vous-même ! Contentons nous aujourd'hui d'unir dans notre souvenir ces deux féministes de la mouvance socialiste, Gisèle Halimi et Marie-Claude Vayssade qui chacune à sa façon furent en effet des pionnières. Et il y en eut d'autres bien sûr...

[pmf]

J'avais gardé à l'esprit que la Convention maintenue avait existé pendant une année environ et que, comme vous l'écrivez, cher lindet, elle avait fait pâle figure et militantisme très peu actif à côté d'un Parti Socialiste en pleine expansion et délesté de son mot de Nouveau adopté en 1969 lors du Congrès adoptant la transformation de la SFIO en Nouveau Parti Socialiste, NPS, agrégeant alors les militants de la SFIO avec ceux de l'UGCS, l'union des Groupes et des Clubs Socialistes, et de l'UCRG, l'Union des Clubs pour le Renouveau de la Gauche.

[Michel A]

Marie-Claude Vayssade a été la première présidente de l'intergroupe Économie sociale au Parlement européen en 1990 et a présenté le rapport sur les statuts européens des coopératives, des associations et des mutuelles en 1993, avant de ne pas être renouvelée par son parti en 1994, ce qui a mis fin à sa carrière politique

[pierrep]

Il est à noter que Marie-Claude Vayssade figura sur la liste PS des premières élections européennes au suffrage universel, en 1979. Sur 23 élus PS ( liste menée par Mitterrand ) 5 des parlementaires étaient des femmes ce qui était respectable à une époque où la parité n'était pas encore de mise. MC Vayssade avait donc été proposée par le courant Rocard qui devait se contenter d'un nombre de places en liens avec son poids dans le PS peu de semaines après le fameux congres de Metz pour lequel la "Motion Rocard" obtint 20% des mandats mais dont le courant se retrouva dans l'opposition interne avec Mauroy, Mitterrand dirigeant après s'être allié au courant de Chevènement.
La proportionnelle s'appliqua avec malgré tout des pondérations propres aux calculs " mittterandiens" ce qui au total ne donna pas 20 % des sièges ( 4 en principe) mais 3 pour de représentants de la mouvance de Michel Rocard : Charles Josselin , Jacques Moreau et donc Marie-Claude Vayssade.