Les élections locales de 2011 en Italie

[Jean-Philippe]

http://www.charentelibre.fr/2011/05/14/elections-test-decisif-pour-berlusconi,1035793.php

Près de 13 millions d'électeurs dans 1.310 communes italiennes (sur 8.100) sont concernés, mais seulement 11 villes de plus de 100.000 habitants, dont Milan, Naples, Turin et Bologne. Le second tour se déroulera les 29 et 30 mai.

Le taux de participation à 17H00 GMT était de 39,2% contre 37,2% lors du précédent scrutin, selon le ministère de l'Intérieur.

http://www.courrierinternational.com/depeche/newsmlmmd.25ddbbfc2a531b5bb441793fecb3d259.111.xml

Le vote débuté hier se termine à 15h.
Ces élections sont un nouveau test pour Berlusconi alors qu'il est empêtré dans les affaires judiciaires (il est actuellement au tribunal de Milan).

Les deux villes les plus observées sont Milan, la capitale économique et fief de Berlusconi depuis 17 ans où il a décidé d'être tête de liste et Naples, tenue par la gauche, dans le contexte d'une nouvelle crise des ordures que n'ont su résoudre ni la municipalité tenue par la gauche, ni les autorités régionales et nationales, de droite, malgré les promesses de Silvio Berlusconi.

Le candidat de la droite est donné en tête mais avec seulement 37% à 41% des intentions de vote, tandis que la gauche, divisée dans cette ville, a présenté deux candidats mais qui recueillent entre 39% à 47% de voix, un chiffre encourageant pour un éventuel second tour.

Les observateurs semblent tabler sur un statu quo à l'échelle nationale.

A Milan, la maire sortante est créditée de 44 à 48% des intentions de vote contre de 40 à 42% pour M. Pisapia (gauche) : ce serait la 1e fois en 15 ans que la droite y serait en ballotage.

[Eric]

Selon le Figaro : Berlusconi en ballottage à Milan

Et selon le Corriere della Serra :
Milan : 42.5 pour la droite et 46.5 pour la gauche
Turin : 30 pour la droite et 53.5 pour la gauche
Naples : 43 pour la droite, 23.5 pour De Magistris et 18 pour le second candidat de gauche
Bologne : 31.5 pour la droite, 48.5 pour la gauche

[vudeloin]

Les résultats avancent et les tendances apparaissent de plus en plus nettes.
Il semble bien que ces élections traduisent un recul assez sensible du parti berlusconien, le Pôle des Libertés...

A Milan, pour la première fois depuis longtemps, après le dépouillement de 936 des 1 251 bureaux de vote, le candidat du centre gauche est en tête avec 48 %, devant la candidate berlusconienne Letizia Moratti, 41,6 %.
L'union du centre avec 5,5 % et une liste intitulée «  cinq étoiles «  avec 3,3 % complètent pour le moment le tableau.

Ce résultat, dans le fief même de Berlusconi et de la Lega Nord, constitue une évolution sensible.

A Turin, le sortant de gauche Fassino est réélu au premier tour, avec 56,7 % des voix, après dépouillement de 800 des 919 bureaux de vote.

Le candidat berlusconien plafonne pour l'heure à 27,3 %.

Le candidat de gauche serait également élu à Bologne, la capitale de l'Emilie Romagne, ville historique de la gauche italienne.
Le score est pour l'heure de 50,7 %, après le dépouillement de 390 des 449 bureaux de vote ( soit près de 90 % ).

Sur Naples, le candidat de droite est en tête avec un peu moins de 40 % des votes, tandis que le candidat de centre gauche dépasse 20 % et que le candidat de l'Italie des Valeurs, le mouvement du juge Di Pietro, allié à une autre partie de la gauche, se situe à 26,8 %; après dépouillement de 466 des 886 bureaux de vote napolitains, ce qui en fait une bonne tranche d'ores et déjà...

La liste de centre gauche est également en tête à Trieste, capitale de la Vénétie Julienne et du Frioul, commune gérée par la droite depuis 2008.
Cette liste se situe à 40,7 % contre 27,5 % pour la liste berlusconienne.

Pour les élections provinciales, les berlusconiens sont en tête dans la province de Vercelli ( Piémont ) avec 49 %, de Pavie ( Lombardie ) avec 44,2 %.
La liste de droite est reconduite dans la province de Trévise ( Vénétie ) avec 57, 5 %. comme dans la province de Campobasso ( Molise ) avec 54,8 %.
Dans ce dernier cas, la gauche tenait la province depuis 2008.

La gauche et le centre gauche sont reconduits à Gorizia ( Vénétie Julienne ) avec 52,8 % ; à Lucca ( Toscane ) avec 54,9 % et Ravenne ( Emilie Romagne ) avec 62 %.

La droite semble bien partie sur la province de Reggio di Calabria, province largement gangrénée par la pègre où la gauche avait pourtant gagné en 2008 tandis que le liste de gauche centre gauche est largement en tête sur Trieste, où elle avait été élue de justesse en 2008 avec 50,8 %

Ballottages incertains à Mantoue ( Lombardie ) et Macerata ( Marche ) où la gauche peut reprendre à la droite l'autre province, et vice versa.

Affaires à suivre...

[Jean-Philippe]

A Milan, la droite joue sur la peur pour mobiliser ses électeurs potentiels.
Silvio Berlusconi a ainsi prévenu que si la gauche prenait la ville, Milan deviendrait alors une ville « islamique » envahie par les Tsiganes et les immigrés.

Les musulmans de Milan manifesteront demain pour soutenir la candidature de Pisapia qui a promis de construire une mosquée dans la ville. Monseigneur Crociata, secrétaire de la Conférence épiscopale italienne, est favorable à la construction de la mosquée.

Berlusconi s'enfonce de plus en plus puisqu'aujourd'hui, il s'est plaint à Obama des juges rouges qui le persécutent. La presse outre-Alpes lui est tombé dessus. Si on doute parfois de la stature présidentielle de Sarkozy, pour Berlusconi c'est largement pire. J'ai honte pour eux.

http://www.fdesouche.com/212542-milan-la-contruction-dune-mosquee-enjeu-des-elections

A noter qu'il s'agit d'un site anti immigrés comme son nom l'indique.

[Relique]

Rappelons que jusqu'aux prochaines élections, et même s'il rêve de ce mandat pour éviter ses ennuis judiciaire, Berlusconi n'est "que" premier ministre (président du conseil si on veut qu'il préside quelque chose), pas président de la république, qui est, si ma mémoire est bonne (et qu'il n'a pas changé entre temps) un certain Napolitano.

La peur de l'autre, on pourrait se demander comment ça pourrait encore marcher... Et pourtant...

[vudeloin]

Crociata, sur qu'avec un nom pareil, pouvait qu'être évêque !
Quant au Président de la République, il s'appelle effectivement Giorgio Napolitano, un ancien membre du PCI à l'époque où ce parti n'était pas devenu " la cosa "...
Pour mémoire, les anciens Présidents de la République italienne sont, ensuite, sénateurs inamovibles.

[Jean-Philippe]

Les électeurs doivent choisir les maires de 88 communes dont 13 chef-lieux de département (Milan, Novare, Varese, Rovigo, Rimini, Grosseto, Naples, Cosenza, Crotone, Trieste, Pordenone, Cagliari et Iglesias, deux villes de Sardaigne).

Ils choisissent aussi les présidents de six provinces (Vercelli, Mantoue, Pavie, Trieste, Macerata et Reggio Calabria).

Dimanche et lundi, se tient en outre le premier tour d'élections municipales dans 27 villes de Sicile, avec un deuxième tour prévu dans quinze jours.

http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/29/1093660-italie-2e-tour-d-elections-municipales-a-risque-pour-m-berlusconi-a-milan.html

A midi, la participation était en hausse à Milan, mais en baisse à Naples (où les reports à gauche pourraient être insuffisants pour battre le candidat de droite.
Hier, la secrétaire d'Etat Daniela Melchiorre, présidente du petit parti des Libéraux-démocrates, a démissionné, mais ça ne devrait pas suffisamment affaiblir Berlusconi, sachant qu'il dispose de 320 voix à la Chambre des députés, 4 de plus que la majorité absolue.

[vudeloin]

Et la participation est finalement plutôt en baisse : 43,46 % à 22 heures contre 49,67 % lors du premier tour.
la baisse est faible à Milan ( 0,37 point ) mais plus forte à Naples ( 6,5 points ).
le vote se poursuit demain entre 7 et 15 heures.

[ploumploum]

Quelques résultats...provisoires

Milan :

Pisapia 55,1% 362.604 voix
Moratti 44,9% 295.158

Naples

De Magistris 65,2 % 235.933 voix
Lettieri 34,8% 125.875, avec donc une perte nette de voix par rapport au premier tour.

On se profile donc vers une défaite claire pour Berlusconi

[Jean-Philippe]

Novare et Trieste auraient aussi basculées à gauche (entre autres). Le résultat de Naples est incroyable comme l'a dit Ploumploum.
La Ligue du Nord et le parti de Berlusconi commencent déjà à se renvoyer la balle quant à la responsabilité de la défaite. Berlusconi aurait décidé de changer à nouveau son parti de nom pour qu'il soit majoritaire, mais là, il faut croire que les carottes sont cuites pour lui.

Selon l'éditorialiste de La Stampa

Umberto Bossi, chef de la Ligue du nord et allié de Berlusconi, conscient de la colère de son électorat contre un Cavaliere "trop focalisé sur ses batailles personnelles", contre la justice notamment, "pourrait être tenté de rompre leur alliance historique".

Le niveau d'abstention sera à observer car ce scrutin pourrait ressembler aux municipales françaises de 2008 avec une chute de la participation des électeurs de droite sans que la gauche progresse forcément en voix.

Ajout à 18h : La Ligue du Nord perdrait ses fiefs de Novare et Domodossola (à confirmer pour cette dernière ville, menacée au 1e tour).