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Elections de 1981

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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Jeu 5 Mai 2011 17:00

Pour situer quelques unes des évolutions constatées au premier tour de cette présidentielle de 1981, quelques résultats glanés de ci de là dans les grandes villes du pays ou d'autres villes assez emblématiques...

Nous allons nous conformer à l’ordre alphabétique des départements en regardant par exemple ce qui se passe à Nice au premier tour de 1981.

VGE arrive en tête dans la grande cité azuréenne avec 55 451 voix (31,92 %), devançant François Mitterrand, 38 720 voix (22,28 %), Jacques Chirac 33 738 (19,42 %) et Georges Marchais 28 882 voix (16,62 %).
On est donc assez loin, pour cette ville, de la situation de 1977 où, lors des municipales, la gauche, menée par le communiste Charles Caressa, avait failli emporter la mairie.

Nous sommes en effet avec deux candidats de droite dépassant les 50 % au premier tour et deux principaux candidats de gauche ne faisant pas 40 %.

Revenons un peu en arrière avec les autres départements et constat de la situation dans deux municipalités communistes de 1977.

A Saint Quentin, dans l’Aisne, sur 33 884 exprimés au premier tour, Giscard prend la tête du scrutin avec 8 421 voix (24,85 %), devant Mitterrand 8 121 suffrages (23,97 %) et Marchais 7 246 voix (21,38 %).
La gauche réalise dans la cité axonaise 16 998 voix au premier tour, soit une majorité absolue plutôt réduite (50,17 %).

A Montluçon, dans l’Allier, sur 28 750 exprimés, Marchais arrive en tête avec 7 872 voix (27,38 %), devant Mitterrand, 6 747 voix (23,47 %) et Giscard, 6 474 voix (22,52 %).

Cas intéressant, ensuite, celui de Troyes, dans l’Aube, dont le maire RPR, Robert Galley, avait soutenu dès le premier tour Giscard d’Estaing.

Le résultat semble conforme à la tendance.

VGE est en effet en tête avec 8 457 voix (29,56 %) devant François Mitterrand, 6 929 voix (24,22 %), Georges Marchais 5 079 voix (17,75 %) et Jacques Chirac 4 761 (16,64 %).
Au premier tour, la gauche totalise 13 379 voix (46,77 %) dans la cité auboise et la droite 14 190 voix (49,61 %).
Un second tour qui promet, la droite se situant plus de 800 voix sous le score de VGE au second tour de 1974.

Allons ensuite à Marseille, seconde ville de France.

Au premier tour, c’est Georges Marchais qui y arrive en tête en réalisant 97 093 voix (25,84 %), devant Giscard, 96 595 voix (25,71 %), Mitterrand 91 813 voix (24,43 %) et Jacques Chirac 54 984 voix (14,63 %).

A l’inverse de Nice, dans la cité phocéenne, nous avons donc deux principaux candidats de gauche dont le score dépasse les 50 % et deux principaux candidats de droite situés juste au dessus des 40 %.

On dénombre, de plus, même si le chiffre est en dessous de la moyenne nationale, près de 73,4 % de suffrages exprimés au regard de l’électorat.

Aux municipales de 2008, relativement disputées sur Marseille, le taux des exprimés ira de 51 à 60 % au premier tour…

Prenons maintenant le cas de Caen, ville giscardienne en 1981 ( avec comme maire Jean Marie Girault, qui sera longtemps Sénateur du Calvados ).

En 1974, la ville a voté Giscard.
Mais, en 1981, elle place le candidat socialiste en tête avec 15 925 voix (30,05 %), devant le président sortant, 14 868 voix (28,06 %), puis Jacques Chirac, 9 043 voix (17,06 %) et Georges Marchais, 5 127 voix (9,67 %).

Le département évolue vers la gauche, avec des villes comme Hérouville Saint Clair, Falaise, Mondeville plaçant en tête François Mitterrand…

En Charente, son département d’origine, le candidat PS arrive en tête à Angoulême (30,85 %), La Couronne, Ruelle ou Soyaux, autres villes de l’agglomération.

C’est là un résultat largement à la hauteur des attentes…

A La Rochelle, ville du candidat radical de gauche Michel Crépeau, c’est Giscard qui arrive en tête, avec 8 279 voix (22,83 %), suivi par François Mitterrand, 8 056 voix (22,22 %), Michel Crépeau, 6 748 voix (18,61 %) et Georges Marchais 5 606 voix (15,46 %).

La gauche est donc nettement majoritaire sur la ville et la candidature de Michel Crépeau ne lui a pas permis de faire mieux que troisième.

Pour ceux qui s’interrogent sur le niveau du score du PCF, rappelons qu’à l’époque, ce parti dispose d’un conseiller général sur la ville.

Dans le Cher, le PCF, qui a pris la mairie de Bourges en 1977, voit arriver en tête le président sortant dans la cité berruyère.

Giscard fait en effet 10 996 voix (29,34 %), devant Mitterrand, 9 100 voix (24,28 %) et Marchais, 6 763 voix (18,04 %) .

Un résultat mitigé…


Un petit tour en Corrèze, maintenant.
Notamment à Tulle où Chirac arrive en tête avec 4 215 voix (38,62 %) devant Georges Marchais, 2 573 voix (23,57 %), François Mitterrand 2 335 voix (21,39 %) et VGE 945 voix (8,65 %).

La préfecture corrézienne donne 5 319 voix à gauche (48,74 %) et 5 318 voix à droite…
Une voix d’écart au premier tour !

Toujours en Corrèze, notons la majorité absolue de Jacques Chirac sur la ville d’Ussel, avec 3 160 voix sur 6 034, soit un 52,37 % net et sans bavure.

Au second tour, la ville du bon docteur Queuille votera Mitterrand…

Allons un peu en Corse.

Si Giscard arrive sans difficulté en tête sur Ajaccio, avec 33,39 % des votes, le soutien de Jean Paul Rocca Serra à la candidature Chirac vaut à ce dernier un score de 46,06 % dans la ville de Porto Vecchio, tandis que Marchais arrive premier à Sartène, ville alors gérée par Dominique Bucchini, l’actuel président de l’Assemblée de Corse.
Le score du candidat PCF est de 40,68 % dans la cité du Sud…

Et le candidat communiste arrive également en tête à Bastia avec 28,84 %, la gauche étant majoritaire sur la Préfecture de Haute Corse, Mitterrand faisant en effet 16,50 % et Michel Crépeau 7,33 %, entre autres.

Un score du candidat MRG qui doit évidemment à la présence d’élus de ce parti en mairie.

Avec 30,13 % des voix, Mitterrand se positionne en tête à Dijon, ville alors de droite, et la gauche obtient sur la capitale bourguignonne 45,42 % des suffrages ;

La droite est encore majoritaire dans la ville avec un tout petit 50,03 % et 30 858 voix sur 61 675 exprimés.

Le sera-t-elle au second tour ?

La suite au prochain numéro… ;)
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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Lun 9 Mai 2011 00:07

Comme Jean Philippe se morfond de la Mayenne en Côtes du Nord, un détour par ce département breton, toujours plus favorable à la gauche que les trois autres ( faut croire que les Bonnets rouges, hein )...

Non seulement le département place en tête du scrutin le candidat PS, mais il en est de même à Saint Brieuc (30,2 %), Guingamp ( 1 322 voix sur 5 042 exprimés ), Lamballe ( 1 678 voix sur 5 690 et 169 voix devant Giscard ), Lannion ( 2 726 voix sur 8 721 ), Loudéac ou encore Plérin, qui a l'époque, a un maire PCF.

Mitterrand arrive également en tête en Dordogne, sauf que Périgueux, la préfecture alors gérée par Yves Guéna, choisit Chirac, un des résultats contribuant à placer le président sortant derrière le candidat PS et son challenger RPR.

Dans le Doubs, le candidat socialiste arrive en tête, ce qui peut constituer une surprise mais toute relative.
Il est en tête à Besançon, municipalité PS, avec 28,64 % des voix et près de trois points d'avance sur VGE, mais aussi à Audincourt ( municipalité PCF alors gérée par Serge Paganelli, qui va quitter le PCF quelques années plus tard ), Béthoncourt, Montbéliard ( alors mairie PS ), ou encore Valentigney, autre ville du ' Pays Peugeot « .
Seule Pontarlier, pourtant mairie PS à l'époque, vote en faveur du président sortant comme la plupart des cantons du Haut Doubs, toujours plus conservateurs que les autres.

Dans la Drôme, Mitterrand, en tête d'un point sur le département, est également devant à Valence et à Romans sur Isère, mais VGE l'emporte de dix voix à Montélimar, alors gérée par le sénateur PS Maurice Pic.

Dans l'Eure, VGE arrive en tête, notamment sur la ville d'Evreux, alors gérée par un maire communiste, Roland Plaisance, mais aussi Bernay ou Vernon.
Le PCF arrive en tête à Gisors, et François Mitterrand à Louviers, secteur d'élection de Pierre Mendès France dans un passé récent.

Dans l'Eure et Loir, VGE arrive en tête, là encore, avec 30,6 % des voix contre 26,02 % pour François Mitterrand, une avance qu'on retrouve à Chartres et Dreux, mairies socialistes depuis 1977 ou Chateaudun, mairie PCF.

Dans le Finistère, VGE est en tête avec 30,64 % contre 27,2 % pour Mitterrand.
Dans les grandes villes finistériennes, Quimper vote massivement pour le candidat PS avec 9 434 voix ( 31,64 %) avec plus de 2 300 suffrages d'avance sur VGE.
Giscard mène d'un peu plus de 430 voix à Brest, mais Mitterrand le devance sur Landerneau ( cela fit du bruit ), Morlaix, Quimperlé ou encore Le Relecq Kerhuon.
Concarneau et Douarnenez placent en tête le sortant, bien que leurs maires soient alors membres du PCF.

Dans le Gard, département acquis à la gauche alors, et dont les quatre députés sont communistes depuis 1978, François Mitterrand ne prit que la troisième place, devancé de quelques milliers de voix par VGE et Georges Marchais.

Nîmes vote Giscard (27,1 %), mais Alès place en tête Georges Marchais tout comme Saint Gilles du Gard et Beaucaire.
Le candidat socialiste l'emporte cependant à Bagnols sur Cèze.

La Haute Garonne a voté nettement pour Mitterrand avec 33,75 % et plus de 47 000 voix d'avance sur Giscard.

Toulouse, alors gérée par Pierre Baudis, le père du journaliste bien connu qui sera maire à son tour, vote massivement pour le candidat PS avec 48 982 voix (32,12 %), contre 35 833 voix pour VGE, suivi par Chirac, 24 811 voix et Marchais, 22 899 voix.
Au premier tour, la ville rose accorde 53,04 % des voix à la gauche, un pourcentage proche de celui obtenu en 1974 au second tour par François Mitterrand lui même.

Aucune ville importante du département ne fait autre chose que placer le candidat socialiste en première position, y compris des villes comme Muret et Saint Gaudens, alors gérées par la droite.

La victoire de Mitterrand dans le Gers est claire, aussi, avec plus de dix points d'avance, et se traduit par sa première position dans les villes d'Auch ( près de 32 % ), de Condom ou de Fleurance.

En Gironde, Mitterrand se retrouve avec 10 points d'avance et 58 000 voix sur VGE.
Cette performance, habituelle dans le Sud Ouest, se traduit notamment par l'avance de Mitterrand sur Bordeaux.
Il arrive en tête avec 28 400 voix (29,24 %) même si la gauche n'obtient pas la majorité au premier tour dans la ville de Jacques Chaban Delmas.
La gauche arrive en effet à 46,27 % contre 50,15 % pour la droite.

Mais Mitterrand est aussi en tête à Talence, Pessac, Bègles, Mérignac, Libourne, Villenave d'Ornon et même à La Teste de Buch !
La droite, naturellement, est devant à Arcachon ou au Bouscat.

Dans l'Hérault, François Mitterrand arrive en tête, avec 26,38 % des voix et un peu moins de 4 000 voix d'avance sur VGE.

Montpellier penche pour VGE et la droite obtient d'ailleurs 49,23 % des voix dans la ville de Georges Frêche, contre 45,92 % pour les candidats de gauche.
La ville, faut il le rappeler, avait choisi Giscard d'Estaing en 1974 avec 4 910 voix d'avance sur le candidat de la gauche.

Sauf Frontignan, Sète et Pézenas, qui mirent en tête le candidat communiste ( au demeurant ces trois communes avaient un maire PCF ), les grandes villes de l'Hérault votent pour VGE, qu'il s'agissse d'Agde, de Béziers ou encore de Lodève.

C'est donc probablement l'Hérault des hauts cantons et des villages vignerons qui a plutôt voté à gauche.

Nous finirons ce petit message avec l'Ille et Vilaine, position jadis forte de la droite et qui, en 1981, choisit VGE en lui accordant 132 068 voix (32,97 %) contre 103 117 (25,74 %) pour Mitterrand.

Mais pour les villes, un peu différent.

Mitterrand, avec 27 750 voix (32,14 %) arrive nettement en tête, devançant VGE de plus de 6 000 voix.
Pour bien compliquer les choses, notons aussi que des communes comme Bruz ou Redon, alors de droite, placent Mitterrand en tête, alors que Giscard arrive en tête ailleurs, et notamment à Saint Malo, alors doté d'un maire socialiste.

La suite au prochain numéro, en attendant le second tour...
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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Lun 9 Mai 2011 23:50

Quelques éléments de plus quant au vote de certaines de nos grandes villes, même si la date que nous sommes aujourd'hui nous amènera sans doute à parler du second tour avant d'avoir fini de nous occuper du premier
( En même temps, amis lecteurs, il m'arrive d'avoir des choses plus sérieuses à écrire que ce que je laisse sur ce forum )

Nous voici donc dans l'Indre.
Un département du centre de la France qui s'affiche au premier tour en faveur de Giscard d'Estaing, dont la principale ville, Châteauroux, vote en faveur du président sortant tout comme Le Blanc, tandis qu'Issoudun vote en faveur du candidat socialiste et Déols, ville située à proximité de la préfecture, alors dotée d'un maire communiste ( Marcel Lemoine ), plaçait Georges Marchais en tête devant François Mitterrand.
Pour les amateurs de blue jeans ( entre autres ), je rappelle que Déols abrite l'aérodrome de Châteauroux, c'est à dire l'ancienne base américaine d'avant la sortie de l'OTAN...

Dans l'Indre et Loire, département voisin ( c'est le cas de le dire ), marquée en 1974 par la candidature de Jean Royer, Maire de Tours, le premier tour traduit une poussée relative à gauche, mettant François Mitterrand en tête de tous les candidats avec 28,59 % des voix.

Tours, la ville préfecture, dont le maire est toujours et encore Jean Royer, place le candidat socialiste en tête avec 28,95 % des voix, devant VGE avec 27,57 %.
La gauche, au premier tour, réalise 46,50 % sur la ville et la droite 49,47 %.
Amboise, la ville de Michel Debré, ne lui accorde que 889 voix sur près de 5 800 exprimés, derrière Mitterrand et Giscard d'Estaing.

Dans les autres villes du département, les communes plutôt résidentielles de Saint Cyr sur Loire ou Saint Avertin votent VGE, tandis que la ville cheminote de Sa int Pierre des Corps, municipalité communiste depuis 1920, place Georges Marchais en tête ( 3 154 voix sur 9 178 exprimés ) et François Mitterrand en seconde position ( 2 781 voix ).

Nous voici dans l'Isère.

L'Isère, c'est Grenoble qui apporte une préférence à François Mitterrand avec 30,09 % des voix et un peu plus de 3 000 voix d'avance sur Giscard d'Estaing.
La gauche parvient à 49,65 % dans la capitale du Dauphiné, la droite se situant à 45,07 %.

Les autres villes mettent également le candidat socialiste en tête, y compris Echirolles, Saint Martin d'Hères ou encore Le Pont de Claix, alors mairies communistes, ou encore Vienne, la ville de son ami Louis Mermaz.

Dans le Jura, où la tradition radicale existe ( Edgar Faure ou encore Jacques Duhamel ), Mitterrand n'arrive pas en tête sur la ville de Lons le Saunier ( dont le maire, depuis 1977, était le communiste René Auger ), mais se positionne en première place sur Dole, Champagnole et Saint Claude, les trois autres villes significatives de ce département assez intéressant.
Tout simplement parce qu'en 1974, il avait voté à 51 % pour VGE, c'est à dire que le Jura est, dans la France politique des années 70, un bon département moyen.

Les Landes le mettent évidemment en tête, notamment dans les cantons ruraux et les bourgs dévoués au gemmage et au rugby, même si Dax ou Biscarosse lui préfèrent VGE.

Le Loir et Cher est à suivre, d'autant que les Giscard d'Estaing y ont quelques attaches en 1981, et qu'il s'agit, comme le Jura, d'un département dont le basculement éventuel traduirait un mouvement national.

Aussi, si le département donne VGE en tête, ainsi que les trois principales villes ( Blois, Romorantin, Vendôme ), Mitterrand semble clairement en embuscade pour le second tour.

Dans le département de la Loire, VGE est en tête avec 29,28 %, devant Mitterrand avec 24,71 %.
Le président sortant arrive en tête à Saint Etienne, ville PCF depuis 1977, 25 648 voix et 27,53 % des voix.
Mitterrand est second avec 22 009 voix, et 23,62 %, devant Georges Marchais, pourvu de 16 766 voix et 17,99 %.
Dans la cité des Verts, la gauche fait 47,46 % et la droite 48,28 %.
L'écart est donc réduit, en sachant qu'au second tour de 1974, VGE l'avait emporté de 509 voix sur 95 000 électeurs...

Mitterrand arrive en tête au Chambon Feugerolles, Roanne, Saint Chamond tandis que Marchais arrive en tête sur La Ricamarie ou Unieux.
Giscard est en tête sur Firminy, mais la gauche est plus forte, mais aussi sur Montbrison, Roche la Molière ou Saint Just Saint Rambert.

En Haute Loire, même si Brioude reste favorable au candidat PS, le reste du département est largement giscardien, VGE réalisant près de 37 % des voix au premier tour.

La Loire Atlantique est un bon département à suivre en 1981.
En 1974, il avait voté à 57/43 en faveur du candidat de la droite, mais depuis, les municipales de 1977 ont marqué une poussée à gauche.

34 228 voix et 28,62 %, voilà la performance de François Mitterrand sur Nantes, contre 32 861 voix et 27,47 % pour VGE.
La gauche obtient au premier tour 46,60 % dans la cité nantaise, contre 48,55 % pour la droite.

Le candidat PS se retrouve également en tête à Rezé, Saint Herblain, Saint Nazaire, Bouguenais, Saint Sébastien sur Loire, Châteaubriant, Orvault et même Vertou.
Dans cette commune, le candidat PS devance de 20 voix le Président sortant.

La suite bientôt !
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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Ven 13 Mai 2011 23:17

Le second tour a rendu son verdict ( ne nous laissant pas le temps d'envisager tous les résultats du premier tour mais bon, on fera avec ) et la rue de Marignan est en larmes...
Voici en effet que, victime des trahisons dans son propre camp, des affaires douteuses, et de je ne sais quoi encore, Valéry Giscard d'Estaing est battu par le candidat de la gauche, issu du PS, François Mitterrand.

Nous avons eu au premier 13 590 070 voix à gauche, 14 316 722 voix à droite et 1 126 254 voix pour Brice Lalonde.

Au second tour, François Mitterrand fait 15 708 262 voix et Giscard d'Estaing plafonne à 14 642 306 voix.

De fait, tandis que le sortant ne gagne que 325 574 voix, le candidat de la gauche progresse de 2 118 192 suffrages.

Compte tenu des voix écologistes du premier tour, ce sont donc plus d'1,3 million de nouveaux électeurs qui ont voté.

Le score du candidat de gauche progresse donc, en voix, de plus de 15 %, tandis que le score de VGE ne progresse que d'un peu plus de 2,2 %...

Dans le détail, il est fort probable que VGE ait souffert d'un médiocre report des voix obtenues par Chirac, Debré et Garaud au premier tour, mais voilà, la situation est claire et la majorité des départements français ont clairement voté pour le candidat PS.

30 départements votent Mitterrand entre 50 et 55 % des voix : Aube, Yonne, Calvados, Savoie, Loir et Cher, Ardèche, Sarthe, Rhône, Eure, Loire, Hauts de Seine, Hautes Alpes, Puy de Dôme, Haute Marne, Doubs, Jura, Côte d'Or, Indre et Loire, Seine et Marne, Haute Saône, Cher, Vienne, Saône et Loire, Indre, Charente Maritime, Alpes de Haute Provence, Meurthe et Moselle, Vaucluse, Drôme, Oise

27 départements votent Mitterrand entre 55 et 60 % : Somme, Tarn, Nord, Seine Maritime, Côtes du Nord, Bouches du Rhône, Isère, Tarn et Garonne, Allier, Charente, Landes, Pyrénées Orientales, Creuse, Hérault, Territoire de Belfort, Aisne, Essonne, Lot et Garonne, Val de Marne, Val d'Oise, Gard, Gironde, Dordogne, Pas de Calais, Gers, Lot, Corrèze.

7 votent Mitterrand au delà de 60 % : Hautes Pyrénées, Haute Garonne, Haute Vienne, Nièvre, Seine Saint Denis, Ariège, Aude.

Région par région, le second tour, quelques régions restent favorables à Giscard d'Estaing.

Ainsi de la région Alsace, qui apporte 518 413 voix au sortant ( 62,9 % ) contre 306 043 voix pour Mitterrand ( 37,1 % ).
Mais aussi des Pays de Loire, où seule la Sarthe a voté en faveur du nouveau Président, région où VGE réalise 901 985 voix (54,4 %) contre 756 988 voix pour le candidat PS (45,6 %).
Vient ensuite la région Basse Normandie où VGE atteint 422 659 voix (54,2 %), contre 357 448 voix pour François Mitterrand (45,8 %).

La Corse vient ensuite avec 77 026 voix pour le président sortant, soit 52,1 % contre 70 737 voix pour le président élu, soit 47,9 %.

Enfin, cinquième région métropolitaine à voter en faveur du sortant, la Bretagne, où les Côtes du Nord se trouvent pour l'heure encore le seul département favorable à la gauche.
Sur l''ensemble de la région, Giscard d'Estaing obtient 831 034 voix (51,1 %) contre 796 769 voix (48,9 % ) pour François Mitterrand.

Ces régions donnent 463 532 voix d'avance au Président sortant.

Les 17 autres régions métropolitaines votent pour le nouveau Président.

Le moindre écart est observé en Champagne Ardennes.
François Mitterrand y réalise 367 491 voix (50,1 %) contre 366 321 voix pour le Président sortant (49,9 %).
Détail : cet écart de 1 170 voix observé sur les quatre départements vient de l'avance de Mitterrand en Haute Marne et dans l'Aube, tandis que les deux autres départements donnent une courte majorité au sortant.

Puis vient l'Auvergne, région d'élection du président sortant ( c'est l'une des dernières fois que la droite ira aussi haut dans cette région ), qui donne en effet 400 898 voix (50,6 %) à François Mitterrand contre 390 955 voix (49,4 %) pour VGE.

Ensuite, on trouve la Lorraine, où le score du candidat de gauche est porté par la seule Meurthe et Moselle, qui donne 643 618 voix (50,7 %) pour Mitterrand et 626 136 voix pour Giscard.

On trouve ensuite la Région Centre, partagée entre Eure et Loir et Loiret restant fidèles à la droite et Loir et Cher, Cher, Indre et Indre et Loire penchant à gauche.
Mitterrand fait 654 271 voix (50,8 %) et Giscard d'Estaing 633 400 voix (49,2 %).

C'est la Région Rhône Alpes qui suit au palmarès, avec 1 319 224 voix (51,1 %) pour François Mitterrand et 1 260 810 voix (48,9 %) pour Valéry Giscard d'Estaing.

La région Provence Alpes Côte d'Azur suit, en donnant 1 074 130 voix (51,6 %) pour François Mitterrand contre 1 006 691 suffrages (48,4 %) pour Valéry Giscard d'Estaing.

Nous avons donc six régions où le candidat de gauche est majoritaire sans atteindre son pourcentage moyen.

Le Poitou Charentes vote pour Mitterrand, enfant de la région, en lui accordant 495 468 voix (52,7 %) contre 445 350 voix (47,3 %) pour Giscard.

La Franche Comté choisit également le candidat de la gauche, avec 319 309 voix (52,9 %) contre 283 905 voix (47,1 %) pour celui de la majorité sortante.

C'est l'Ile de France que l'on trouve ensuite dans la liste, sachant que deux des huit départements franciliens seulement ont voté à droite.
Paris et les Yvelines ont choisi Giscard, les six autres Mitterrand.

Résultat : le candidat de la gauche obtient 2 587 176 voix (53,2 %) tandis que celui de la droite doit se contenter de 2 275 261 voix (46,8 %), soit un écart de plus de 310 000 voix qui efface pratiquement le bonus des cinq régions emporté par Giscard.

Rappelons, pour la région capitale, les résultats du premier tour.
La droite avait obtenu 2 253 853 voix (47,8 %) ; Brice Lalonde 221 674 voix (4,7 %) et les candidats de gauche et d'extrême gauche 2 239 046 (47,5 % ).

Nous sommes donc passés d'une avance réduite de la droite ( un peu plus de 14 800 voix ) à un retard de plus de 310 000...

Viennent ensuite la Bourgogne ( Mitterrand 490 310 voix, 54 % ; Giscard 417 856 voix, 46 %), la Haute Normandie ( Mitterrand 504 933 voix, 54,2 % ; Giscard 426 409 voix, 45,8 % ), la Picardie ( Mitterrand 547 829 voix, 55,4 % ; Giscard 441 740 voix, 44,6 %) , l'Aquitaine ( Mitterrand 878 944 voix, 55,7 % ; Giscard 698 043 voix, 44,3 %) et le quatuor de tête.

D'abord le Nord Pas de Calais où Mitterrand atteint 1 238 267 voix ( 56,4 %) contre 956 650 voix (43,6 %) pour Giscard d'Estaing.

Ensuite, la région Languedoc Roussillon, où il fit 625 931 voix (57,1 %) contre 49 686 voix (42,9 %) pour le sortant.

Puis Midi Pyrénées, dont 7 départements sur 8 votent Mitterrand ( seul l'Aveyron choisit Giscard ) avec 809 293 voix (57,7 % ) contre 592 392 voix (42,3 %).

Enfin, le Limousin qui fournit 282 727 voix au candidat socialiste, soit 60,2 % contre 186 603 voix (39,8 %) pour le président sortant.

La région sans doute la plus clairement attachée à la gauche dans notre pays avait pourtant donné 140 879 voix à Jacques Chirac au premier tour.
Question récurrente : les électeurs de Chirac sont ils tous des électeurs de droite ?

La gauche se retrouvera très nettement majoritaire en Corrèze, lors des législatives en obtenant en effet près de 57 % des voix.

Mais c'est là une autre histoire...
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Re: Elections de 1981

Messagede HORATIO » Dim 15 Mai 2011 16:45

… l’année 1981, c’était peut-être la naissance de l’histoire de la liberté d’expression à distance en France :

VGE refusait obstinément la libération des nouveaux moyens techniques de communication de l’époque : les routiers et d’autres voulaient la CB ; les postes de radioamateur existaient déjà mais étaient illégaux eux aussi ; les radios libres étaient interdites alors que beaucoup avaient envie de s’y lancer ou de découvrir.

Avant 1981, seul le Walkie Talkie était légal et encore, ce n’est pas certain ; de mémoire, la télévision était encore organisée en système unique d’Etat (ORTF) ; quand le Président s’exprimait, cela passait sur toutes les chaines de télévision, d’ailleurs, il n’y en avait que 3, me semble-il, à l’époque.

Le nouveau Président allait changer tout cela.
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Re: Elections de 1981

Messagede baudoin » Dim 15 Mai 2011 17:44

HORATIO a écrit:les postes de radioamateur existaient déjà mais étaient illégaux eux aussi

En quoi étaient-ils illégaux ?
Avant ou après 1981, rien à changer.
La détention et l'utilisation d'un poste radioamateur sont conditionnées par :
1) l'obtention d'un examen qui une fois réussi permet de demander un indicatif ;
2) l’acquittement d'une taxe annuelle dénommée "Taxe sur les stations et les liaisons radioélectriques privées".

Par ailleurs, je n'ai pas la date exacte en tête, mais la fondation du Réseau des Emetteurs Français (REF) date des années 20.
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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Dim 15 Mai 2011 18:12

les radio amateurs étaient légaux, le seul truc, c'est qu'ils n'avaient pas vocation à mettre en place de grilles de programmes, si l'on peut dire...
Quant à la télévision, je rappelle tout de même que l'une des réformes de VGE avait été de faire exploser ( ou imploser ) l'ORTF, en créant sept entreprises différentes.
TF 1, Antenne 2 et FR 3 ( celle ci avec des obligations de service public par le biais des décrochages régionaux ) pour la télé, Radio France pour la radio, Télédiffusion de France pour l'exploitation du réseau de transmission et d'émission, la SFP pour la production audiovisuelle et l'Institut National de l'Audiovisuel pour le dépôt légal et l'archivage des oeuvres.
Structurellement, TDF est une très bonne affaire ( elle encaisse des redevances sur l'émission de signaux ), la SFP une entreprise à la comptabilité plus incertaine ( portant les coûts de production et notamment les salaires de techniciens ) et FR 3 victime relative de ses obligations régionales, d'autant qu'elle fut aussi rapidement chargée de la télévision Outre Mer...

Sur la radio, il n'y avait pas de radio libre émettant depuis le territoire français, les radios dites périphériques émettant depuis l'étranger ( RTL au Luxembourg, Europe 1 en Sarre, RMC à Monte Carlo ou Sud Radio et Radio Andorre depuis la Principauté ).
les dernières années du giscardisme avaient été marquées par des tentatives de radios libres, notamment associées aux mouvements syndicaux : Radio Quinquin dans le Nord avec la CGT dans le secteur de Valenciennes, Lorraine Coeur d'Acier dans le Pays Haut ou encore Vivre et travailler en Seine Saint Denis, lancée depuis les 4 000 de la Courneuve.
Radio Nova émettra aussi depuis Paris avant d'être autorisée...
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Re: Elections de 1981

Messagede HORATIO » Dim 15 Mai 2011 20:10

vudeloin a écrit: Les dernières années du giscardisme avaient été marquées par des tentatives de radios libres, notamment associées aux mouvements syndicaux : Radio Quinquin dans le Nord avec la CGT dans le secteur de Valenciennes, Lorraine Coeur d'Acier dans le Pays Haut ou encore Vivre et travailler en Seine Saint Denis, lancée depuis les 4 000 de la Courneuve. Radio Nova émettra aussi depuis Paris avant d'être autorisée...

Pourquoi y en avait-il si peu avant 1981 ? Pourquoi le phénomène a explosé après ?

vudeloin a écrit: les radio amateurs étaient légaux, le seul truc, c'est qu'ils n'avaient pas vocation à mettre en place de grilles de programmes, si l'on peut dire... ...

Avant 1981, mon père était radio amateur clandestin, tout était caché.
Après, tout a cessé de l’être. Il y a également eu un fort développement de ce moyen de communication et d’expression après 1981.

vudeloin a écrit: Quant à la télévision, je rappelle tout de même que l'une des réformes de VGE avait été de faire exploser ( ou imploser ) l'ORTF, en créant sept entreprises différentes.
TF 1, Antenne 2 et FR 3 ( celle ci avec des obligations de service public par le biais des décrochages régionaux ) pour la télé, Radio France pour la radio, Télédiffusion de France pour l'exploitation du réseau de transmission et d'émission,

Sept entreprises différentes, étaient-elles indépendantes du pouvoir politique en place ?

vudeloin a écrit: La SFP pour la production audiovisuelle et l'Institut National de l'Audiovisuel pour le dépôt légal et l'archivage des oeuvres. ...

Une situation de monopole de la SFP ? A l’époque, on parlait d’obligations d’achats des chaines à la SFP, rumeurs ?
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Re: Elections de 1981

Messagede baudoin » Dim 15 Mai 2011 20:38

HORATIO a écrit:Avant 1981, [...] tout était caché.

Je ne vais pas répéter dix fois ce que j'ai dit, toujours est-il que je ne peux pas laisser dire cela, c'est entièrement faux.
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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Dim 15 Mai 2011 23:00

baudoin a écrit:
HORATIO a écrit:Avant 1981, [...] tout était caché.

Je ne vais pas répéter dix fois ce que j'ai dit, toujours est-il que je ne peux pas laisser dire cela, c'est entièrement faux.

Tout juste baudoin, il était légal d'être radio amateur, moyennant déclaration et agrément, sachant que l'usage de la radio était limité à de simples considérations techniques...
Sur l'obligation d'achat des chaînes à la SFP, elle constituait un des aspects de la réalité, puisque les flux de commandes des chaînes à la Société constituaient son fonds de roulement et générait pour l'Etat des flux de TVA collectée.
La SFP n'était pas la principale destinataire de la répartition de la redevance audiovisuelle dont le produit était réparti entre les sociétés de programme et l'INA...
A l'occasion,je mettrais en évidence le texte de la loi sur le démantèlement de l'ORTF.
Quant à l'indépendance vis à vis du pouvoir, elle n'était qu'une vue de l'esprit, puisque les dirigeants de société étaient nommés en Conseil des Ministres;..
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