Quelle stratégie pour le PS ?

[Jean-Philippe]

Dans ce sujet, on évitera de parler des primaires du PS (ou alors à la marge), mais en privilégiant les stratégies qu'il pourrait suivre pour l'emporter en 2012 (celles-ci pouvant différer selon les candidats).

Dans un article du Monde, la question est clairement posée :

Gagner : l'objectif est clair. Mais comment ? La réponse l'est moins. A un an de l'élection présidentielle, les socialistes divergent quant à la stratégie à suivre pour l'emporter en 2012.

Pour Terra Nova, l'élargissement peut se faire auprès de deux fractions de l'électorat : les classes populaires et les classes moyennes.

Problème, séduire les deux à la fois est difficile car les classes moyennes partagent les valeurs culturelles de la gauche mais peuvent, pour partie, être en phase avec la droite sur les questions économiques et vice-versa pour les classes populaires.

Le débat oppose notamment, à l'intérieur même de l'aile sociale-démocrate, deux conceptions :
- ceux (comme Olivier Ferrand, président de la Fondation Terra Nova) qui préfèrent cibler les catégories majoritairement favorables au PS ces derniers temps : les diplômés, les jeunes, les minorités des quartiers populaires, les non-catholiques et les habitants des grandes villes
- ceux qui, comme les auteurs de L'Equation gagnante Laurent Baumel et François Kalfon, tous deux élus locaux et membres du secrétariat national du PS, l'un chargé des relations internationales, l'autre des études d'opinion, considère que c'est l'électorat populaire qui doit être l'objet prioritaire de toutes les attentions. Ils ajoutent également comme cible à conquérir ou au moins à éloigner de la droite les séniors (les plus de 65 ans, qui ont voté Sarkozy à 67%, représentent 30% de l'électorat et s'abstiennent moins que les jeunes).

http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/05/10/en-vue-de-2012-le-ps-s-interroge-sur-l-electorat-a-conquerir_1519605_823448.html

[Zimmer]

Intéressant article.

Problème, séduire les deux à la fois est difficile car les classes moyennes partagent les valeurs culturelles de la gauche mais peuvent, pour partie, être en phase avec la droite sur les questions économiques et vice-versa pour les classes populaires.

Tout est sans doute dans la définition des "classes moyennes". Il y a très probablement davantage de différences entre une classe moyenne "supérieure", plutôt aisée et qui continue à ne pas avoir de problèmes de pouvoir d'achat en période de crise, et une classe moyenne "inférieure", dont les conditions de vie se rapprochent de plus en plus de celles des classes populaires, qu'entre ces deux dernières catégories de la population.

- ceux (comme Olivier Ferrand, président de la Fondation Terra Nova) qui préfèrent cibler les catégories majoritairement favorables au PS ces derniers temps : les diplômés, les jeunes, les minorités des quartiers populaires, les non-catholiques et les habitants des grandes villes

Il n'y a, à mon avis, pas "mieux" que cette première stratégie pour que le PS reste encore dans l'opposition jusqu'en 2050, au moins... avec également le boulevard qu'elle peut offrir au FN. Une telle stratégie a sans doute davantage de partisans parmi ceux de Dominique Strauss-Kahn au sein du PS. En fonction des circonstances, l'électorat qui est visé là peut tout aussi bien être séduit par EELV ou par le centre droit libéral (Borloo, Bayrou, De Villepin).