de vudeloin » Lun 9 Mai 2011 15:50
Pour entrer dans les détails, il convient de ne pas oublier que le referendum sur l’élection au suffrage universel direct du Président de la République avait provoqué une forme de cartel du NON, groupant autant la gauche que le centre et la droite non gaulliste.
Et que les résultats avaient été tels que certains départements avaient voté majoritairement NON.
Le NON l’avait en effet emporté dans l’Allier, les Basses Alpes, l’Ariège, l’Aude, les Bouches du Rhône, la Corrèze, le Gard, la Haute Garonne, le Gers, l’Hérault, le Lot et Garonne, le Tarn, le Tarn et Garonne, le Var et le Vaucluse.
Un certain nombre de départements avaient accordé une majorité plus réduite au OUI que celle observée au niveau national ( c’est le propre d’un scrutin où un score ne constitue qu’une moyenne, n’est ce pas ? ) et, de fait, certaines circonscriptions, telles que définies par le découpage 1958, avaient ainsi donné majorité au NON.
C’était le cas de la 2e circonscription de l’Aveyron ( bassin de Decazeville entre autres ), de la 4e de la Dordogne ( Sarlat ), de la 20e du Nord ( Denain ), de la 12e du Pas de Calais ( Liévin ), de la 2e des Pyrénées Orientales ( Prades, Rivesaltes ), la 33e de la Seine ( Nanterre, Suresnes, future 7e des Hauts de Seine ), la 36e de la Seine (Colombes, Gennevilliers ), la 39e ( Saint Ouen, Pierrefitte, en partie future 1ere de Seine Saint Denis ), la 40e (Saint Denis, future 2e de Seine Saint Denis ), la 41e ( Aubervilliers, La Courneuve, Stains, future 3e de Seine Saint Denis ), la 42e (Bobigny Drancy, future 4e de Seine Saint Denis), la 44e (Pantin, future 6e de Seine Saint Denis) la 45e ( Montreuil sous Bois, future 7e de Seine Saint Denis), la 50e ( Ivry, Vitry, future 3e du Val de Marne ) et la 52e ( Villejuif, Arcueil, Cachan, future 1ere du Val de Marne ) du même département , la 7e de Seine Maritime ( Le Havre, Harfleur ), la 1ere de Seine et Oise ( Argenteuil ), la 9e ( Aulnay sous Bois ), la 2e de Haute Vienne ( Saint Junien ).
Ce sont donc 19 circonscriptions qui sont ainsi clairement affichées en opposition au gaullisme.
Demandons nous qui y fut élu en 1962 et nous verrons ce qu’il en était du NON…
Quant au CNIP, qui disposait de 123 députés sortants en 1958, son choix en faveur de l’Algérie française lui coûta cher en 1962, après avoir causé la division du Parti et des dissensions diverses.
Il ne lui resta que 29 sièges au total sur l’ensemble du pays dont 11 élus avec l’investiture CNIP et 18 élus avec d’autres investitures.
Les élus du CNIP, investis par lui, ne rejoindront d’ailleurs pas tous le même groupe, puisque 6 des 11 investis rejoindront le groupe du Centre Démocratique avec les élus moriciens et les rescapés du MRP, tandis que 3 autres iront au groupe du Rassemblement démocratique ( avec les radicaux et François Mitterrand, entre autres )et les deux derniers, dont Pierre Baudis, au groupe des Républicains indépendants.
Un groupe où l’on va retrouver, par exemple, un autre élu ex IPAS de Côte d’Or, Albert Lallé, soutenu en 58 par le CNIP et l’UNR et en 62 par l’UNR pour adhérer donc aux RI.
De fait, le parti des indépendants et paysans se retrouve réduit à peu de choses sur l’échiquier politique du pays, signe avant coureur d’une dissolution dans un ensemble différent, celui de l’UDF.