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Elections de 1981

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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Jeu 28 Avr 2011 18:42

Faut dire, Marc Joseph, qu'à l'époque, le PCF était très influent sur Marseille, avec plusieurs députés ( Georges Lazzarino, Marcel Tassy, Jeannine Porte, Guy Hermier ) et un certain nombre de conseillers généraux.
Au demeurant, Georges Marchais était arrivé en tête sur la ville de Marseille et sur le département le 26 avril, même si ce ne fut que de quelques centaines de voix devant VGE.
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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Sam 30 Avr 2011 20:26

Comme indiqué dans un message précédent, un petit tour par les parrainages 1981, première année où l'on appliqua et la règle des 500 signatures et celle de leur publicité.

Les éléments qui suivent ne sont donc que partiels et n'ont pas vocation à épuiser le sujet, bien entendu !

Donc, un petit retour quelques jours en arrière, le 15 avril 1981, au moment où le Journal Officiel de la République Française publie, pour la première fois, la liste, tirée au sort, des 5 000 élus ayant parrainé l'un des candidats de l'élection présidentielle.

Commençons par la première sur la liste, Arlette Laguiller, candidate de Lutte Ouvrière pour la seconde fois, après son honorable performance de 1974.
La liste des parrains d'Arlette Laguiller présente la particularité de compter un nombre extrêmement faible d'élus de haut niveau, c'est à dire parlementaires ou conseillers généraux par exemple.
Pour tout dire, les parrains de la candidate syndicaliste FO du Crédit Lyonnais sont en général des élus de petites communes et de petits villages, dont les étiquettes politiques sont relativement variables mais doivent beaucoup, en particulier, aux élus divers gauche et socialistes sollicités pour cela.
On trouve ainsi des élus communistes comme André Baquié, le maire de Gée Rivière ( Gers ) ou celui de Champcueil ( Essonne ) mais autant René Rose,le maire socialiste de Borce ( Pyrénées Atlantiques ) ou le maire DVG de Villiers Adam, commune où se déroulait, à l'époque, la fête annuelle de Lutte Ouvrière, lors du week end de Pentecôte.
Une période où le feu sacré de la Révolution devait donc toucher l'âme des travailleurs...
Ceci dit, comme ce sera encore le cas pour les élections ultérieures, un certain nombre d'élus de droite feront partie des parrains d'Arlette Laguiller.
Ainsi, peut on lire dans la liste publiée le nom d'Yves Aumaître, maire de la petite commune d'Azérables et qui sera à plusieurs reprises candidats UMP dans la Creuse.

Passons au cas de Marie France Garaud, candidate d'une partie de la droite traditionaliste ( n'ayons pas peur de le dire ) et dont les parrains sont assez illustratifs de ce qui était derrière cette candidature.

Peu de parlementaires dans la liste des parrains ( c'est peut être là sa faiblesse ), si ce n'est le député du Calvados François d'Harcourt, ou encore le sénateur du Pas de Calais Baudouin de Hauteclocque ( sans doute encore la famille du maréchal Leclerc qui était originaire de l'Artois ) en qualité de maire de Royon.

Pour le reste, on trouve entre autres un Yvan Quintard, conseiller général des Deux Sèvres ( c'est le nom de jeune fille de Marie France Garaud et sa région d'origine ) ou encore un Maurice Juillet, élu de la Creuse, dont il est probable qu'il ait eu quelque lien avec le complice de Marie France Garaud à l'Elysée, Pierre Juillet, Creusois lui aussi.

Les parrains de Marie France Garaud avaient tant à voir avec la droite traditionaliste qu'on a pu avoir l'impression que l'on avait copié les pages du Nobiliaire français avant de rechercher des signatures.

Quelques exemples de ces paraphes : Marcel du Pouget de Nadaillac, maire de La Ferrière ( 37), François de Lencquesaing, maire de Verchin (59), Monique de Soultrait ( là il en manque à tous les coups ), maire de Toury Lurcy (58), Jehan Becquet de Mégille, maire de Roucourt (59), Augustin de Villeneuve Bargemon, maire de Davenescourt (80), Philippe de Caffarelli, maire d'Englancourt (02), Bégon de Scorraille, maire de Blanquefort (32), Christiane de Clavières, maire de Polminhac (15), Gilles Girot de Langlade, maire de Meilhaud (63), Catherine de Voguë, maire de Brugny Vaudancourt (51), Dominique de Bellaigue, maire de Montboissier (28), Renaud de Chabot Tramecourt, maire de Lignereuil (62), Jean de Ponton d'Amécourt , maire de Barbey (77), Jacques de Guerry de Beauregard, maire de La Boissière des Landes (85), Xavier de Chabot, maire de Saint Pierre des Echaubrognes (79), Aymar de Laurens Castelet, maire de Puginier (11), Alain du Périer de Larsan, maire de Saint Pierre du Fresne (14), Antoine de Chabot Tramecourt, maire de Tramecourt (62), Christian de Luppé, maire de Beaurepaire (60), Jean de Suyrot, maire de Chambretaud (85), Sebran de Chabot, maire de Saint Maixent de Beugné (79), Stanislas de Chabot Tramecourt ( encore ! ) maire de Wailly Beaucamps (62), Amaury de Couespel, maire de Lay (42), Emmeline de Villèle, maire des Varennes (31), Jean Briet de Rainvilliers, maire de Xermaménil (54), Guy de Vandière, maire de Saint Félix de Bourdeilles (24), Claude d'Haranguier de Quincerot, maire de Quincerot (21), Pierre Etienne de Salviac de Viel Castel, maire de Louyé (27) et le bien connu Henri de Mitry, maire de Leménil Mitry (54).

Un doute quand même sur Etienne Seydoux, signataire lui aussi, et alors maire de Formerie (60).

On ajoutera Roger Gatignol, maire de Valbeleix, en clin d'oeil pour Salvat ainsi que Marcel Gillet, maire de La Sauvetat, ou encore Raymond Deval, maire des Martres de Veyre.

Après ce retour sur l'aristocratie française, petit détour par autre chose avec la candidature de Michel Crépeau, le maire radical de gauche de La Rochelle, dont les 500 signataires furent, comme de juste, d'abord collectées dans les régions d'influence du radicalisme.

On trouve ainsi plusieurs élus de Charente Maritime, du Tarn et Garonne, de la Haute Saône, de Corse, du Lot, de la Saône et Loire ( le MRG disposait alors, avec Paul Duraffourg, d'un député dans ce département ), de l'Ain ou encore de l'Eure.

On trouve bien évidemment certains des parlementaires du MRG d'alors, comme Michel Rigou, sénateur de Charente Maritime ou Jean Rigal, député de l'Aveyron à la suite de Robert Fabre, après sa démission pour cause de nomination comme Médiateur de la République.
Nous trouvons aussi le nom d'Emile Didier, alors sénateur des Hautes Alpes et Président du conseil général dont le fils, Roger, est l'actuel maire de Gap, ex PRG rallié à l'UMP aux municipales de 2008.
Comme nous voyons aussi le nom de Jacques Maroselli, ancien Ministre et maire de Luxeuil les Bains à l'époque.

Quelques noms apparaissent également, de personnalités qui auront un autre rôle à l'avenir : Alain Tourret, maire de Moult (14) qui sera député en 1997, Gérard Charasse, maire du Vernet (03), toujours député de Vichy, Robert Huwart, maire de Nogent le Rotrou (28), futur député et Ministre, André Aschieri, maire de Mouans Sartoux (06) ,qui sera en 1997 le seul député de gauche ( et Vert ) des Alpes Maritimes, Alain Dutoya, maire de Hagetmau (40), Yves Pietrasanta, maire de Mèze (34) qui sera conseiller général et candidat aux législatives sur Sète pour les écologistes, ou encore Jean Milhau, maire de Cazals (46) qui termine cette année son mandat de sénateur, engagé après le décès du regretté André Boyer.

Les parrains de Huguette Bouchardeau, la candidate du PSU, ont évidemment beaucoup à voir avec les élus de gauche, de toutes obédiences ( notamment PS, MRG mais aussi DVG les plus divers ), mais rarement au delà des maires de petites communes.

Parmi les autres élus, notons tout de même la présence de Claude Lise, alors conseiller général de la Martinique et futur sénateur, Henri Le Rohellec, conseiller général PS de Vannes Ouest, Georges Goicoechea qui, comme son nom l'indique, était conseiller général de Saint Pierre et Miquelon, Jean Giovanelli qui, en bon Breton qu'il est, était maire d'Inzinzac Lochrist et qui sera député en 1981, élu en dissidence du PS ; Pierre Le Berche, le maire communiste de Batz sur Mer (44) ; Fortuné Chabrol, le maire socialiste de Florac (48), José Cardona, maire et un temps conseiller général d'Artenay (45), Daniel Delrez, alors conseiller général radical de gauche de Metz.

Peut être que Salvat saura me dire la couleur du maire de Saint Chély d'Apcher, à l'époque, attendu qu'Yves Dalle, dont il s'agit, avait parrainé la candidature Bouchardeau.

Notons aussi une particulière concentration d'élus du Grand Est parmi les signataires, ce qui peut s'expliquer par le fait qu'elle fut candidate dans le Doubs.

Avec la candidature de Brice Lalonde, nous sommes en présence d'un mélange un peu plus complexe de parrains, venus autant de droite que de gauche.

Ainsi, trouve t on dans la liste Christian Jessen, conseiller général ex MRG rallié à la droite du Val d'Oise, Roger Aubry, le maire DVD de Villers Semeuse dans les Ardennes, le RPR Roger Guionneau, alors maire de Villefranche de Lonchat (24), le radical à étiquette variable ( il finira à l'UMP ) conseiller général de Damazan, Jean Romain Argacha (47), le conseiller général DVG de Langogne (48), Jean Claude Chazal – qui sera député PS -, le conseiller général Paul Decourcelle, élu du canton de Guise (02), d'abord proche de la gauche et qui finira proche de la droite, ou, peut être de Jacques Pelletier, le maire socialiste d'Uxem, Bernard Ryckelynck, le futur (?) conseiller général UMP de Blâmont (54) Claude Boura, Raymond Chappa, le conseiller général UDF des Hautes Alpes, le conseiller général radical valoisien de Songeons (60) Raymond Laffolley – qui, après avoir parrainé Brice Lalonde, soutiendra François Mitterrand et adhérera au MRG -, l'incroyable Jean Kiffer, le maire CNIP ou DVD ou je ne sais trop quoi encore d'Amnéville (57), le futur dépué UMP de Seine Maritime Denis Merville, alors seulement maire de Sainneville, le maire DVD de Saverne Adrien Zeller, alors député et qui venait de fonder son mouvement «  Initiatives alsaciennes « ; le maire PSD de Sannois (95) André Cancelier, successeur du docteur Hovnanian ; le maire DVD de Carling (57) Armand Nau ; Roger Lafaille, le maire de droite de Chennevières sur Marne (94), tous autant d'exemples du recrutement pour le moins déroutant des parrains de Brice Lalonde.

Pour les parrains de François Mitterrand, les choses sont plus simples;

Les élus socialistes, plus nombreux que jamais après les cantonales 76 et 79, les législatives 78 et les municipales 77, suffirent largement à répondre aux besoins.

Beaucoup de petits maires, bien sûr, comme pour les autres candidats.

Mais aussi quelques pointures : Paul Picard, le maire de Mantes la Jolie (78), Louis Mexandeau, député du Calvados et futur Ministre, Jacques Lavédrine, député du Puy de Dôme, Alain Vivien, député de Seine et Marne, Pierre Ducout, maire de Cestas (33), futur député, René Régnault, maire de Saint Samson sur Rance et qui sera sénateur des Côtes d'Armor de 1980 à 1998, Georges Labazée, déjà conseiller général de Pau et qui est depuis mars 2011 le Président du conseil général des Pyrénées Atlantiques, Philippe Madrelle, déjà sénateur de la Gironde, Maurice Janetti, maire de la commune de Saint Julien la Montagne et qui sera un temps député du Var ; Jean Pierre Braine, maire de Saint Just en Chaussée, futur député ; Jean Pierre Balduyck, conseiller général et futur maire de Tourcoing, René Souchon, député maire d'Aurillac, Roger Rinchet, sénateur maire de Montmélian (73), Michel Dreyfus Schmidt, sénateur de Belfort et qui sera un temps Vice Président du Sénat ; Louis Mermaz, l'indéfectible ami de la Convention des institutions républicaines, alors député maire de Vienne (38) ; François Autain, député maire de Bouguenais qui, après avoir commencé sa carrière politique au PSU, achève son mandat de sénateur au Parti de Gauche ; Pierre Yvon Tremel, maire de Cavan (22), futur sénateur lui aussi ; Jacques Santrot, député maire de Poitiers, Guy Ravier, conseiller général d'Avignon, qui sera maire de la cité papale en 1989 avant d'être battu en 1995, laissant le souvenir d'une gestion imprudente des affaires locales ; Bernard Chochoy, sénateur du Pas de Calais et maire de Lumbres ; Laurent Cathala, maire de Créteil ; Christian Pierret, député des Vosges qui sera maire de Saint Dié des Vosges et Ministre ; José Escanez, maire de Château Arnoux et dont nous avons vu qu'il a perdu cette année son mandat de conseiller général de Volonne (04) ; Charles Josselin, maire de Pleslin Trigavou (22), député, qui sera Ministre et sénateur jusqu'en 2004 ; Dominique Dupilet, alors député et qui est toujours le Président du conseil général du Pas de Calais ; Roger Quilliot, l'ami d'Alfred Camus, maire de Clermont Ferrand et qui sera sénateur et Ministre, associant notamment son nom à une loi sur les rapports locatifs et le logement en général ; Michel Sergent, maire de Desvres et futur Sénateur du Pas de Calais, Jean Gaubert, maire de Pluduno (22) et futur député, Daniel Vachez, maire de Noisiel (77) qui sera Président de la ville nouvelle de Marne la Vallée ou encore Paul Loridant, maire des Ulis (91), alors secrétaire de la fédération PS de l'Essonne et qui sera sénateur PS de 1986 à 1995 ( d'abord à part entière puis rattaché administratif après son adhésion au MDC de Jean Pierre Chevènement ) puis MDC, membre du groupe CRC du Sénat de 1995 à 2004.

Pour les parrains de VGE, pas de soucis non plus.

Le nombre des élus de droite était suffisant pour couvrir les besoins.

Aussi, relève t on dans cette liste les noms suivants :

Anne d'Ornano, maire de Deauville, qui sera longtemps présidente du Conseil général du Calvados ; Maurice Papon, alors maire de Saint Amand Montrond (18), dont on sait qu'il finit par être inculpé et condamné lors d'un célèbre procès ; Pierre Fauchon, alors conseiller général du Loir et Cher et qui vient juste de terminer son mandat de sénateur ; Henri Giscard d'Estaing, fils du candidat, conseiller général du même département ( canton de Marchenoir à l'époque, ), Jean Claude Gaudin, député de Marseille, devenu Maire de la ville en 1995, sénateur, Ministre, Vice Président du Sénat et désormais président du groupe UMP de la Haute Assemblée ; Sébastien Couepel, député giscardien des Côtes d'Armor, Jean Philippe Lachenaud, alors maire de Pontoise, qui sera conseiller général et sénateur du Val d'Oise ; Paul Ribeyre, maire de Vals les Bains et Sénateur de l'Ardèche ; Jean Francou, sénateur maire de Salon de Provence ; le radical Aymeri de Montesquiou, maire de Marsan et qui sera plus tard député et désormais Sénateur du Gers ; Alain Peyrefitte, maire et député de Provins, pourtant RPR, qui était Ministre et sera plus tard académicien ; Guy Cabanel, député de l'Isère, qui fut maire de Meylan et finit Sénateur radical de ce département ; Charles Jolibois, maire d'Etriché et qui sera sénateur du Maine et Loire, défendant des positions souvent très à droite – tout en venant au Sénat sur un Solex qu'il conduisait sans casque ! - ; Marcel Daunay, juste élu sénateur d'Ille et Vilaine, qui connaîtra une fin de mandat assez triste avec une condamnation pour conduite en état d'ivresse et délit de fuite ; Charles Béraudier, conseiller général de Lyon, ancien député suppléant de Jacques Soustelle, futur président du conseil régional de Rhône Alpes ; Georges Chometon, maire de Saint Bonnet le Chastel et député du Puy de Dôme, futur député entre 86 et 88 ; Hubert Bassot, maire de Tinchebray et député de l'Orne, Jean François Deniau, qui fut Ministre, député du Cher et conseiller général, Pierre Lagourgue, Président du conseil général de la Réunion, Pierre Sudreau, ancien Ministre, député maire de Blois ; Joseph Yvon, maire de Groix et sénateur du Morbihan ; Jean Pierre Soisson, député maire d'Auxerre, ministre sous Giscard et ministre d'ouverture sous Rocard en 1988 ; Pierre Alexandre Bourson, député des Yvelines et ancien maire de Carrières sur Seine ; Jean Marie Rausch, sénateur maire de Metz, qui connaîtra un peu le même parcours que Jean Pierre Soisson ; Pierre Baudis, maire de Toulouse ; Albert Goussebaire Dupin, maire de Dax ou encore Georges Chanoine, maire d'Ambert ; Jean Paul Bataille, maire de Steenvoorde et futur député du Nord, ; Jacqueline Thome Patenôtre, maire de Rambouillet, élue MRG en 1977 mais ralliée à la majorité en 1981 ; Georges Delfosse, maire de Lambersart ; Janine Bardou, maire de Chanac et qui sera un temps Présidente du Conseil général de la Lozère ( seule femme investie de cette fonction alors ); Jean Chamant, ancien Ministre, sénateur de l'Yonne, vice Président du Sénat un temps ; les députés Gabriel Péronnet ( ancien Ministre, maire de Vichy ), Paul Pernin ( député de Paris XIIe ) ou encore Alain Chastagnol, maire de Souillac (46) d'étiquette RPR mais en l'espèce rallié à Giscard ; Robert Galley, maire de Troyes, également RPR ; Yvon Bourges, député de l'Ille et Vilaine, maire de Dinard, Ministre à plusieurs reprises, tout autant RPR que les précédents ; André Rossi, lui aussi ancien Ministre, maire de Château Thierry et député de l'Aisne ; le conseiller général centriste d'Ouessant Jean Yves Cozan ; Charles Millon, député maire de Belley et qui sera Ministre et candidat battu à la mairie de Lyon en 2001 ; Charles Bosson, maire d'Annecy jusqu'en 1975, où son fils Bernard lui succédera un temps : René Nectoux, maire de Maisons Alfort, le sénateur maire de Romorantin Jacques Thyraud, Didier Bariani, député de Paris 20e et futur député de Seine Saint Denis en 1986 ou encore Jean Palluy, maire de Mornant, qui sera un temps président du Conseil général du Rhône.

On le voit, s'agissant notamment des grandes villes, VGE avait recherché les soutiens les plus significatifs.

Sur la liste de Georges Marchais, pas de problèmes non plus, vu le nombre d'élus communistes et apparentés qui, à l'époque, pouvaient parrainer cette candidature.

Notons quand même quelques noms.

Ainsi, Alain Faucuit, conseiller général des Vans (07), André Lecante, maire de la commune guyanaise de Montsinéry Tonnegrande ; Jo Blanchon, maire de Saint Martin d'Hères (38), Michel Couillet, député de la Somme ( circonscription d'Ault et Poix de Picardie ), Andrée Lefrère, conseillère de Paris 18e, Max Nublat, maire de Montargis ; Pierre Yves Cosnier, maire de Villejuif ; Jean Sylla, maire et conseiller général de Mouy (60), les députés Georges Hage ( Nord ), Maxime Gremetz (Somme) et Marie Thérèse Goutmann (Seine Saint Denis, à l'époque également maire de Noisy le Grand ) ; Jean Hardy, maire de Châteaudun ; Jacqueline Fraysse Cazalis, maire et députée de Nanterre ; Charles Fiterman, alors député du Val de Marne qui sera l'un des quatre ministres communistes de 1981 à 1984, puis deviendra maire de la commune varoise de Tavernes avant de quitter le PCF, d'adhérer au PS et de demeurer un acteur engagé, mais sans fonctions électives, de la vie politique ; Lucien Dutard, député de Sarlat ; Gérard Heuzé, alors conseiller général du Havre et qui l'est toujours, mais en étant devenu membre du PS ; Charles Caressa, conseiller général de Nice 3 ; Léon David, maire de Roquevaire et qui fut sénateur des Bouches du Rhône; René Dutin, alors maire de Saint Estèphe et qui sera conseiller général de Nontron et député de la Dordogne ; Antoine Porcu, député de Longwy ; Parfait Jans, député maire de Levallois Perret ; Louis Odru, député de Montreuil sous Bois ; Marcel Houël, député maire de Vénissieux ; Guy Hermier, député des quartiers Nord de Marseille ; Adrienne Horvath, députée du Gard ; Paulette Fost, députée de Seine Saint Denis, à la suite d'Etienne Fajon ; François Tomas, conseiller général de Saint Etienne ; Raymond Erraçaret, conseiller général de Tarbes et qui deviendra maire de la ville en 1983 – le maire PCF sortant, Paul Chastellain, ayant été victime d'un arrêt cardiaque le soir du second tour des municipales ! - ; Irénée Bourgois, député maire de Dieppe, Henry Canacos, député maire de Sarcelles, Jacques Chaminade, député de Brive ; Gérard Bordu, député maire de Chelles ; François Hilsum, conseiller général des Yvelines, artiste peintre et journaliste de l'hebdomadaire Révolution ; Paul Lombard, maire des Martigues ; Jean Diard, conseiller de Paris 19e ; Gilbert Gaston, maire de Fontenay le Fleury (78) et Jacques Vigier, maire de Saint Pierre des Corps (37) ; Roland Plaisance, maire d'Evreux ; Alain Bocquet, député du Nord ou encore Léandre Létoquart, maire d'Avion et sénateur du Pas de Calais ; Paul Souffrin, maire de Thionville qui sera sénateur de Moselle en 1983, Christiane Schwarzbard, conseillère de Paris 11e, André Duroméa, député maire du Havre à l'époque ; Bernard Deschamps, député du Gard ( sur le secteur de la Vallée du Rhône ), Guy Ducoloné, député d'Issy les Moulineaux – Vanves – Malakoff ; Jack Ralite, député d'Aubervilliers La Courneuve qui sera Ministre de la Santé puis de l'Emploi avant de siéger au conseil régional d'Ile de France, de devenir maire d'Aubervilliers et d'être élu Sénateur en 1995, mandat qu'il achèvera cette année ; Colette Privat, députée Maire de Maromme (76) ; Georges Valbon, maire de Bobigny et longtemps Président du conseil général de Seine Saint Denis ; Jeannine Porte, députée de Marseille ; Paul Balmigère, ancien ouvrier viticulteur, député maire de Béziers ; Jean Louis Bargero, maire de Champigny sur Marne et longtemps responsable de l'ANECR ( association nationale des élus communistes et républicains ) ; Louis Bayeurte, maire de Fontenay sous Bois ; Jean Jacques Barthe, député Maire de Calais ; François «  Tito «  Asensi, député de Seine Saint Denis et futur maire de Tremblay en France ; Jean Luc Bécart, maire d'Auchel qui sera sénateur du Pas de Calais ; René Lamps, maire d'Amiens, André Soury, maire de Pressignac et député de la Charente ou encore Alain Le Vot, maire de Magny les Hameaux et qui, à l'époque, est le président du SAN de la ville nouvelle de Saint Quentin en Yvelines.

On le voit, le candidat PCF avait clairement annoncé la couleur et sollicité largement le réseau des élus importants du Parti.

En même temps, comme il y eut un appel de plus de 1 200 ou 1 300 publié dans l'Humanité pour soutenir la candidature de Georges Marchais, cette liste publique ne fut que partielle au regard du nombre réel des élus communistes.

La même observation vaut bien entendu pour les candidatures de VGE, de François Mitterrand ou de Jacques Chirac.

Passons à la candidature de Michel Debré, l'ancien Premier Ministre du général de Gaulle lors de la création de la Cinquième République, ancien sénateur d'Indre et Loire, député de la Réunion ( où il n'a pas laissé que de bons souvenirs, ne serait ce que pour la triste affaire des enfants réunionnais envoyés en France, et notamment dans la Creuse, pour s'y installer et «  repeupler «  les campagnes ) et maire d'Amboise.

Nous ne ferons pas ici le rappel de toute la généalogie de la famille, issue de l'ancien grand rabbin de Strasbourg, Samuel Debré, et de son fils, Robert, célèbre médecin pédiatre dont un hôpital parisien porte aujourd'hui le nom.

Michel Debré manifesta, en 1981, l'intention de représenter les valeurs gaullistes, s'inquiétant par ailleurs de la chute de la natalité.

A croire que l'Indre et Loire, dont Jean Royer était l'élu et fut candidat en 1974, semblait abonnée à fournir à la présidentielle un candidat de droite disons traditionaliste.

Il ne faut donc pas s'étonner de trouver un certain nombre d'élus de ce département parmi les 500 signatures de parrains publiées au JO.

Mais, contrairement aux parrains de Marie France Garaud, on trouve dans les partisans de Michel Debré un certain nombre de parlementaires et d'élus d'une certaine importance.

Ainsi trouve t on Jacques Delhalle, député de l'Aube, Charles de Chambrun, maire de Montrodat ( Lozère ) dont on rappellera qu'il finira maire FN de Saint Gilles du Gard ; Etienne Pinte, le député de Versailles qui sera maire de la ville royale plus tard ; Jacques Valade, sénateur de la Gironde, longtemps premier adjoint de Jacques Chaban Delmas à la mairie de Bordeaux, président du Conseil régional d'Aquitaine et même Vice Président du Sénat et président de commission, surnommé «  le Poulidor de Bordeaux «  ; Gérard Fayolle, conseiller général du Bugue et qui sera un temps sénateur de la Dordogne ; Pierre Régis, conseiller général des Yvelines qui fut député en remplacement de Jean Paul Palewski, élu du Pecq et sénateur en 1995 ; Martial Taugourdeau, député de l'Eure et Loir et maire de Tremblay les Villages ; le Père Aliès, conseiller général de Belmont sur Rance ; Jacques Cressard, député d'Ille et Vilaine ; Jean Kaltenbach, maire d'Eurville Bienville et qui sera plusieurs années président du conseil général de la Haute Marne puis du Conseil régional de Champagne Ardennes ; Pierre Mazeaud, alors maire de Saint Julien en Genevois et qu'on retrouvera, bien plus tard, au Conseil constitutionnel, une fois qu'il sera descendu de l'Everest ; Jean Louis Massoubre, député de la Somme ( secteur de Montdidier ), Marie Madeleine Dienesch, ancienne Ministre et députée des Côtes d'Armor ; Pierre Sauvaigo, député maire de Cagnes sur Mer ; Philippe François, maire de Coulombs en Valois, futur sénateur de la Seine et Marne ; Claude Eymard Duvernay, député de Seine et Marne, où il suppléait Alain Peyrefitte, devenu Ministre ; Pierre Guillain de Benouville, député de Paris XIIe, dont nous avons déjà parlé ; Jean Boinvilliers, député du Cher ; Roger Goemaere, alors conseiller général du Loir et Cher et qui sera un temps Président du Conseil général ; Jean Simonin, conseiller général de l'Essonne ( canton de Bièvres ), qui deviendra président du conseil général en 1982, lors du changement de majorité et sénateur en 1986 ; Maurice Druon, ancien ministre de la Culture et député de Paris qui reste surtout dans les mémoires comme co auteur des paroles du Champ des Partisans, auteur du cycle romanesque historique des Rois Maudits ( qui ne respecte pas la vérité historique ) et longtemps, secrétaire perpétuel de l'Académie Française ; Louis Harlé, maire de Wirwignes ; Christian Lunet de la Malène, devenu sénateur de Paris en 1977 après avoir été député du 14e ; Jean Charbonnel, maire de Brive et ancien député de la Corrèze ; Jean Luc Reitzer, alors conseiller général du Haut Rhin devenu depuis député ; Roland Nungesser, maire de Nogent sur Marne ; Lucien Neuwirth, député de la Loire et père de la loi sur la contraception en décembre 1967 ; André Georges Voisin, député maire de l'Ile Bouchard et longtemps ( 22 ans ! ) président du conseil général d'Indre et Loire ; Paul Masson, maire d'Estouy et ancien Préfet du Loiret dont il sera le sénateur ; Antoine Rufenacht, député RPR du Havre qui deviendra maire de la grande ville normande en 1995 ; André Lardeux, alors conseiller général d'Angers et qui achève cette année son mandat de sénateur du Maine et Loire ; Claude Roux, député de Paris 15e ou encore Roger Houdet, qui fut sénateur de la Seine Maritime de 1952 à 1977 et le Ministre de l'Agriculture du gouvernement Debré en 1958.

Malgré ces parrainages, comme on le sait, le résultat de Michel Debré ne fut pas à la hauteur de ses attentes, et manifesta de fait sa difficulté à jouer le moindre rôle politique dans une France qui n'était plus celle de 1959.

S'il fallait une preuve de ce phénomène, on la trouverait dans le résultat de l'élection en Indre et Loire où, malgré le parrainage du Président du conseil général et des sénateurs du département, Michel Debré n'obtint que 11 411 voix sur 263 044 exprimés, c'est à dire 4,34 %...

Terminons notre petite note ( hi hi ! ) avec les parrains de Jacques Chirac.

Nous avons vu que nombre de gaullistes ou d'élus RPR avaient choisi de parrainer ou bien Marie France Garaud, ou bien Michel Debré mais aussi VGE, notamment avec les Ministres du gouvernement Barre.

Mais Jacques Chirac pouvait toutefois compter sur les parrainages d'un grand nombre des parlementaires de ses deux groupes politiques.
Notons tout de même que fin 1979, les groupes RPR avaient envoyé le projet de loi de finances pour 1980 au Conseil constitutionnel, ce qui avait conduit au vote d'une loi en «  catastrophe «  en janvier 1980.

Je reviendrais peut être un jour sur ce fait politique un peu méconnu.

Bref, les parrains de Jacques Chirac...

Parmi les parlementaires et les élus de quelque importance, citons !

Gaston Flosse, député de la Polynésie dont il me semble inutile de rappeler les hauts faits ; Michel Chauty, sénateur de Loire Atlantique qui redeviendra maire de Nantes en 1983 avant de perdre de nouveau la mairie en 1989 ; Adrien Gouteyron, sénateur de la Haute Loire et maire de Rosières ; Fanny Marie Gournay, maire de Caestre et qui sera députée du Nord ( en Flandre ) en 1993 ; Daniel Goulet député de l'Orne ; René Georges Laurin député maire de Saint Raphaël et futur sénateur du Var ; Maurice Schumann, ancien démocrate chrétien, Sénateur du Nord qui fut Ministre à plusieurs reprises et membre de l'Académie Française ; Jacques Chaumont, ancien député de la Sarthe qui deviendra plus tard sénateur de ce département ( il a conçu de son long passage au Luxembourg une rancune tenace à l'encontre de l'action du FMI, s'étant en effet consacré notamment au dossier de la coopération avec les pays en voie de développement ) . Raymond Bourgine, membre du CNIP, conseiller de Paris, ancien supporter de Jean Louis Tixier Vignancour en 1965, sénateur de 1977 à 1990 et patron du journal «  Le spectacle du Monde « , concurrent de Jours de France ; Claude Dhinnin, député Maire de la Madeleine ( Nord ) ; Jacques Gossot, maire de Toul ( qui aura quelques mésaventures judiciaires plus tard ) ; Arnaud Lepercq, maire d'Usson du Poitou et député de la Vienne ; Raymond Thuilier, maire des Baux de Provence ( et restaurateur étoilé de l'Oustaou de Baumanière ) ; Arthur Dehaine, député maire de Senlis ; Jean François Mancel, député de l'Oise, qu'on ne présente plus ; Maurice Cornette, député du Nord ; Michel Péricard, député maire de Saint Germain en Laye et ancien journaliste à l'ORTF ; Claude Gérard Marcus, député du 10e arrondissement de Paris ; Louis Bourzai, maire d'Egletons en Corrèze ( rien à voir avec Bernadette, sénatrice PS et ancienne maire de la même commune ! ), Jean Pierre Delalande, député du Val d'Oise ; René Caille, député de Lyon ; Claude Huriet, alors conseiller général de Meurthe et Moselle qui sera sénateur ; Emmanuel Aubert, député des Alpes Maritimes ; Joseph Ostermann, maire de Wasselonne qui sera plus tard sénateur du Bas Rhin ou encore Jean Paul de Rocca Serra, qu'on ne présente plus...

On voit donc que Jacques Chirac avait largement rassemblé les siens, mais on aura constaté, au terme du premier tour, que cela n'avait pas suffi à donner corps au rêve présidentiel du maire de Paris.

Maintenant que ceci est fait, nous allons voir, dans le détail des résultats par département, ce qu'il en fut dans les faits et les chiffres...
vudeloin
 
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Re: Elections de 1981

Messagede SALVAT » Sam 30 Avr 2011 21:52

le maire de St Chély dont tu évoques le parrainage pour Madame BOUCHARDEAU était DVD : à l'époque, j'avais été surpris : souci de VGE de diviser autant que possible la gauche et d'affaiblir son challenger du PS au premier tour : on sait que ce genre de manoeuvre a existé (exemple pour Laguiller, pour BOUSSEL, pour Krivine où des élus de droite ont été quasiment mandtés pour faciliter la réunion de 500 parrainages.)
Dans le même département de Lozere, tu relèves le nom de CHAZAL futur député PS ayant signé pour Lalonde (aux parrainages éclectiques, je te l'accordes) : une explication possible : nous étions en pleine crise locale au sujet de la construction du barrage de Naussac (régulation du débit de l'Allier) auquel s'opposaient les écologistes de l'époque : sur Langogne, ville contiguë à la retenue, cela avait remué beaucoup la population, d'où d'ailleurs le basculement du siège de conseiller général ... et puis le temps reprit son cours. Le conseiller général a intégré le PS dont la plupart des cadres en aval de Langogne et jusqu'à Clermont avaient toujours soutenu la construction de l'ouvrage. Cette orientation affichée lui valut un certain nombre de succès et de conserver son mandat d'élu départemental.
Amicalement
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Re: Elections de 1981

Messagede Jean-Philippe » Sam 30 Avr 2011 22:06

D'après le Monde de 1977, j'ai cru lire que le maire de Saint-Chély était DVG alors qu'il était réélu (à vérifier pour ceux qui peuvent).
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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Sam 30 Avr 2011 22:51

Chazal était effectivement DVG au moment où il signe pour Lalonde...
Il rejoindra ensuite le PS dont il sera le député plus tard. Toutefois, le maire de Langogne, en 1981, Georges Brunel, a signé pour François Mitterrand.
Comportement logique, attendu qu'il était membre du PS...

Au besoin, tous ceux qui sont intéressés peuvent me demander dans leur département d'origine ou pas quels noms apparaissent sur la liste des parrains dans les communes de ce même département...
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Re: Elections de 1981

Messagede Zimmer » Dim 1 Mai 2011 08:43

vudeloin a écrit:Robert Huwart, maire de Nogent le Rotrou (28), futur député et Ministre


C'est son fils, François Huwart, actuel maire de Nogent-le-Rotrou, qui fut aussi député et membre du gouvernement Jospin. Robert Huwart avait été maire de la commune de 1965 jusqu'à son décès, en 1987.
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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Dim 1 Mai 2011 08:50

Comme il s'agit de s'interroger sur l'influence des candidats au premier tour, nous allons, à tout seigneur tout honneur, commencer par la performance du Président sortant, le distingué Valéry Giscard d'Estaing, ancien Ministre des Finances, écrivain à ses heures perdues, élu de quelques centaines de milliers de voix en 1974...

Les zones de force du giscardisme sont connues, en tout cas de ceux qui ont vécu cette période de la vie politique française, mais nous allons les détailler.

Première zone d'implantation : l'Alsace.

VGE va en effet obtenir son meilleur pourcentage de premier tour dans le Bas Rhin ( 210 093 voix, 45,84 % ) et un score également très élevé dans le Haut Rhin ( 125 178 voix, 38,82 % ).

Une performance tout à fait élevée, dont je ne suis même pas certain que Nicolas Sarkozy ait pu la rééditer en 2007...

La région voisine de Lorraine accorde également des résultats intéressants au candidat sortant.

La Moselle lui accorde 172 259 voix et 34 % et la Meuse, où sont élus depuis 1977 Gérard Longuet et Claude Biwer, également députés UDF, 37 539 voix et 33,11 %.

Le score du candidat sortant est en retrait dans les Vosges, alors largement touchées par la crise du textile, où VGE atteint 65 533 voix et 29,92 %, et plus encore en Meurthe et Moselle, département confronté à la crise de la sidérurgie, où il obtient 108 543 voix, soit 29,49 % des suffrages.
Dans ce département, François Mitterrand, avec 26,66 %, se situe au dessus de sa moyenne nationale et Georges Marchais, un peu porté par le vote des communes du Pays Haut ( dont les deux députés sont alors membres du PCF, Antoine Porcu et Colette Goeuriot ), nettement au dessus avec 17,78 %.

Pour en revenir à l'influence giscardienne, elle présente sur le plan territorial, une fois quittées nos deux régions de l'Est, une première forme de continuité géographique qui couvre l'Aube, l'Yonne, le Loiret, le Loir et Cher, l'Eure et Loir, la Sarthe, l'Orne et la Mayenne, le Maine et Loire, la Vendée, les Deux Sèvres, la Manche, l'Ille et Vilaine, le Morbihan et le Finistère.

Ces départements sont, à l'époque, largement représentés au Sénat comme à l'Assemblée, par des élus UDF et l'on peut aussi constater l'effet du ralliement de quelques personnalités locales ( Robert Galley à Troyes par exemple ).

Les scores de VGE sont donc assez largement liés à cette implantation.

Dans l'Aube, 45 662 voix et 30,06 % ; dans l'Yonne, 52 465 voix et 30,23 %, mais surtout le bloc des départements de l'Ouest : Mayenne ( 36,28 % ), Orne (30,68 % ), Morbihan (34,36 %), Deux Sèvres (33,24 %), Vendée (36,96 %), Maine et Loire (35,26 %), Manche (36,38 %).

Le Finistère, avec 30,64 % et 149 041 voix est un peu en retrait, tandis que l'Ille et Vilaine, avec 32,97 % et 132 068 voix, se situe, comme souvent entre ce département et l'influence du Morbihan.

La gauche atteint 43,26 % au premier tour dans le Finistère mais 39,39 % en Ille et Vilaine, et 40,10 % dans le Morbihan.

Mettons à part le cas des Côtes d'Armor, alors encore du Nord, où elle réalise 49,81 % au premier tour et VGE «  seulement «  90 306 voix et 27,24 %, devancé qu'il est dans ce département par François Mitterrand.

VGE dispose de trois autres zones de force de la droite, assez traditionnellement : d'une part, une partie de Rhône Alpes et en l'occurrence l'Ain ( alors département de Charles Millon ) et la Haute Savoie, departement conservateur où la tradition catholique issue de la Contre Réforme imprègne fortement l'opinion publique.

VGE est en tête dans l'Ain avec 64 004 voix et 31,67 % et domine sur Annecy, Chamonix et Thonon avec 72 615 voix et 31,44 %.

Le score du candidat sortant est également fort sur la Côte d'Azur.

Soutenu par Jacques Médecin, VGE réalise ainsi 149 702 voix dans les Alpes Maritimes (32,19 %) et complète le renforcement de la droite dans le Var en obtenant 117 514 voix et 31,38 %.

On mesure là l'influence conjointe de Maurice Arreckx, le parrain de Toulon et de François Léotard, maire de Fréjus depuis 1977 ( reprise d'une sorte de «  bien familial « ) et député depuis 1978.

Enfin, VGE réalise des scores intéressants dans une partie du Massif Central, avec le Puy de Dôme, son département d'élection, mais aussi la Haute Loire, l'Aveyron, la Lozère et l'Ardèche.

Dans le 63, Giscard obtient 101 027 voix et 31,84 %..

Arrivé en tête, il sera toutefois battu au second tour, contrairement au scrutin de 1974, sur un pourcentage de 48,07 % légèrement inférieur à son score national.

Autre chose est de constater les scores giscardiens de la Haute Loire, où il était soutenu par Jacques Barrot (36,90 %) et de la Lozère, territoire de Jacques Blanc (39,09 %, second score de VGE en France métropolitaine ).
Outre Mer, le candidat sortant obtient souvent des pourcentages très élevés, puisque son score le plus faible se situe en Guyane (42,87 %) et le plus élevé à Mayotte (73,28 %), ce dernier archipel ayant justement été détaché des Comores durant le septennat écoulé.

Mais la participation faible ( environ 40 % en Guadeloupe ou en Guyane ) ne permet pas de tirer des conclusions définitives de la situation.

La candidature VGE connaît évidemment des zones de faiblesse, dont la plus emblématique est la région Limousin, où ses scores se situent entre 9,17 % en Corrèze ( département où Jacques Chirac réalise son plus gros score ) et 19,39 % dans la Creuse.

Mais la performance du Président sortant est médiocre dans quelques régions clés.

Ainsi, en Ile de France, le candidat n'atteint jamais plus de 27 % des voix et se retrouve ou bien talonné par François Mitterrand ou devancé par Jacques Chirac.
Ainsi, Paris place son maire en première position avec 263 096 voix et 26,98 % tandis que François Mitterrand est en tête dans l'Essonne, le Val de Marne et le Val d'Oise et Georges Marchais en Seine Saint Denis.

Si, sur la capitale, les candidats de gauche sont minoritaires au premier tour ( avec moins de 40 % des voix ), ils obtiennent 46,83 % en Seine et Marne, 43,37 % dans les Yvelines, 50,23 % dans l'Essonne, 45,87 % dans les Hauts de Seine, 57,92 % en Seine Saint Denis, 52,14 % dans le Val de Marne et 51,17 % dans le Val d'Oise.

Selon la formule consacrée, toute ressemblance n'est pas fortuite...

De même, si la candidature Giscard se positionne en tête dans le Nord, elle le fait avec un pourcentage de 27,36 % qui ne peut empêcher la gauche de se retrouver majoritaire au premier tour avec 50,78 % des voix, contre 45,77 % aux candidats de droite.

Giscard d'Estaing est également devancé dans l'Isère par François Mitterrand, dans les Bouches du Rhône par Georges Marchais, dans le Pas de Calais par le candidat PS, devance de 9 000 voix François Mitterrand en Seine Maritime, malgré le soutien du maire de Rouen Jean Lecanuet, le département votant majoritairement à gauche dès le premier tour et se trouve très largement battu en Gironde comme en Haute Garonne.

On aura donc noté que les points forts de VGE recoupent, encore une fois, les zones de forces traditionnelles du conservatisme en France.

Notons tout de même que, parmi les départements où le candidat sortant dépassa les 30 % au premier tour de 1981, certains ont connu des évolutions politiques sensibles.

Ainsi, le Finistère, le Puy de Dôme, l'Ille et Vilaine, l'Ain, l'Aveyron ou l'Ardèche ont un conseil général aujourd'hui dirigé par la gauche et parfois, avec une majorité assez nette.

Pour ne prendre que ces six départements, ils comptent aujourd'hui 14 sénateurs et sénatrices de gauche pour seulement 4 de droite.

Pendant ce temps, la Haute Savoie, la Moselle, l'Aube, les deux départements alsaciens, le Var ou les Alpes Maritimes sont restées ancrés à droite et donnent aussi, ces temps derniers, des scores élevés au Front National.

Alors, la déperdition de la démocratie chrétienne aurait elle, dans certains cas, un effet de transfert en faveur de la gauche et dans d'autres cas, vers l'extrême droite ?
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Re: Elections de 1981

Messagede vudeloin » Dim 1 Mai 2011 08:52

Zimmer a écrit:
vudeloin a écrit:Robert Huwart, maire de Nogent le Rotrou (28), futur député et Ministre


C'est son fils, François Huwart, actuel maire de Nogent-le-Rotrou, qui fut aussi député et membre du gouvernement Jospin. Robert Huwart avait été maire de la commune de 1965 jusqu'à son décès, en 1987.


Eh oui, voilà ce qui se passe quand de vieux neurones confondent les tenants d'une sorte de bien de famille, ici la mairie de la capitale du Perche eurélien...;)
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Re: Elections de 1981

Messagede Jean-Philippe » Dim 1 Mai 2011 10:57

vudeloin a écrit:Ainsi, le Finistère, le Puy de Dôme, l'Ille et Vilaine, l'Ain, l'Aveyron ou l'Ardèche ont un conseil général aujourd'hui dirigé par la gauche et parfois, avec une majorité assez nette.


On ne peut qu'être d'accord sur le constat d'ensemble, excepté sur l'Aveyron qui a un exécutif de droite. En 2007, Sarkozy n'y était majoritaire qu'avec 50,8%, probablement un des plus bas taux pour un candidat de droite à la présidence (à vérifier pour 1981 et 1988).
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Re: Elections de 1981

Messagede Zimmer » Dim 1 Mai 2011 11:08

Jean-Philippe a écrit:On ne peut qu'être d'accord sur le constat d'ensemble, excepté sur l'Aveyron qui a un exécutif de droite. En 2007, Sarkozy n'y était majoritaire qu'avec 50,8%, probablement un des plus bas taux pour un candidat de droite à la présidence (à vérifier pour 1981 et 1988).


Pour ce qui est du score de Sarkozy dans l'Aveyron, c'est exact. Giscard d'Estaing y avait obtenu 51,89 % des suffrages exprimés au second tour de 1981 et Chirac 49,49 % à celui de 1988.
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