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La lecture des documents budgétaires du Ministère des Finances portugais présente assez clairement les termes du débat.
Le plan de stabilité et de consolidation vise en effet, par des mesures portant sur les recettes fiscales ( hausse de la TVA, lutte contre la fraude entre autres), par des mesures sur les réductions de dépenses ( blocage ou baisses des salaires des agents publics, " rationalisation " des services publics comme l'éducation ou la santé, ), par des opérations de cession de biens immobiliers et de parts de sociétés publiques dans tous les domaines ( transport, énergie, par exemple, services postaux ) à conduire à la compression de l'ensemble des facteurs dits " structurels " de création du déficit public portugais.
Ce genre de dispositions ne vise qu'un objectif : accorder la priorité en toute chose au paiement des intérêts de la dette publique et à l'amortissement éventuel de celle ci par cession de biens autant que par émission de nouveaux titres rendus échangeables et pouvant être " swapés " sur la base d'un respect affirmé des exigences des emprunts prochainement parvenus à échéance.
L'un des problèmes du Portugal est que sa dette est assez largement constituée de titres de court et moyen terme plus rapidement exigibles, par exemple, que ceux de la dette publique française.
Le gouvernement escompte ainsi parvenir dès 2012 à produire un excédent budgétaire primaire ( c'est à dire un excédent intervenant avant prise en compte des intérêts de la dette et donc susceptible de faire disparaître l'effet " boule de neige " de la dette servant à payer des dépenses courantes ), excédent primaire qui permettrait en 2004, d'arriver à une sorte d'équilibre structurel du budget.
Le moyennant, faut il le souligner, moyennant de " la sueur et des larmes " pour les Portugais, et une croissance faiblarde du PIB, inférieure à 2 % dans tous les cas...
On pourrait comprendre, de guerre lasse, que les Portugais s'abstiennent assez massivement aux élections, faisant de l'abstention le premier parti du pays, et qu'ils reconduisent, faute de mieux, l'équipe PS au pouvoir.
Mais si c'est cela, l'Europe sociale, cela promet !