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On ne l'apprend qu'aujourd'hui mais le 08/04/2020, l'ancien ministre de l'environnement, longtemps député-maire de Dijon, Robert Poujade (UMP) est décédé à presque 92 ans, sans lien avec le covid-19.
Né le 6 mai 1928 à Moulins, dans l’Allier, élève de l’École normale supérieure, agrégé de l’université, Robert Poujade était professeur de lettres au lycée Carnot à Dijon à partir de 1954.
Dès ses 18 ans, le jeune Robert Poujade intègre la mouvance gaulliste au sein de divers mouvements. En 1958, il est nommé secrétaire général de la fédération départementale de l'UNR (Union pour la nouvelle république) de la cote d'or. Une organisation dont il devient membre du comité central et de la commission politique en 1962, à 34 ans avant de devenir secrétaire général de l'UNR en 1967.
La carrière politique de Robert Poujade commence en 1959 à Dijon où il figure sur la liste gaulliste qui affronte, sans succès, le maire sortant depuis 1945, le chanoine Félix Kir (CNIP).
En 1962, il se présente à la députation sur la 1ere circonscription de cote d'or d'alors (Dijon Ouest, Dijon Sud, Genlis, Gevrey Chambertin) face au chanoine Kir (CNIP), député sortant depuis 1945, lequel parvient in-extrémis à être réélu, bénéficiant notamment du retrait du PCF!
De nouveau candidat sur la liste UNR conduite par le docteur Jean Royer aux municipales de 1965, il ne l'emporte pas mais les gaullistes réalisent un score de plus de 49,5 %, signe de l'usure du Chanoine Kir alors âgé de 90 ans!
1967 sera son année: la difficile fin de règne du chanoine kir fait exploser les candidatures de sa majorité municipale aux législatives et, celui ci est éliminé dés le 1er tour. Robert Poujade devient le nouveau député de la 1ère circonscription.
Rebelote 6 mois plus tard, les mêmes causes et les mêmes effets font de Robert Poujade, le nouveau conseiller général du canton de Dijon-Ouest.
Mai 1968: alors que la France connait des "évènements", Dijon pleure son chanoine-maire, décédé d'une chute d'escalier à 93 ans. Robert Poujade et ses colistiers triomphent aux municipales partielles visant à compléter le conseil municipal.
Il entre donc au conseil municipal en même temps qu'il est, réélu dés le 1er tour, député lors des législatives de juin 1968.
La fonction de maire lui échappe cependant au profit du président du conseil généra et 1er adjoint au mairel, le docteur Jean Veillet (CNI) mais celui ci, alors septuagénaire, n'est pas candidat au renouvellement de son mandat (comme une grande partie de l'équipe municipale) en 1971. Robert Poujade devient maire de Dijon lors de ces élections municipales.
En devenant maire de Dijon en 1971, il n'imagine pas alors qu'il va le rester 30 ans jusqu'en 2001 étant réélu 4 fois (1977, 1983, 1989 et 1995). Dijon lui doit beaucoup: les raccordements à l'autoroute Paris-Lyon et au TGV Sud-Est, un auditorium, un palais des sports, une patinoire, le maintien de la Base aérienne 102, des parcs et jardins, le quartier de la toison d'or et son centre commercial etc..
Proche de Georges Pompidou mais aussi pour l'aider à conquérir Dijon pour les gaullistes (un gain que le général de Gaulle ne vit pas de son vivant), il est nommé ministre de l'environnement en février 1971 (c'est le 1er ministre de l'environnement de l'histoire) et le reste jusqu'en 1974. Il s'attèle alors à sa tache sur la qualité de l'air, les normes industrielles, la pollution à une époque où ces sujets intéressent peu: il racontera cela dans un livre intitulé "le Ministère de l'impossible" en 1975.
Il ne redeviendra pas ministre par la suite préférant se consacrer à ses mandats locaux.
En 1973, il a opté pour le canton de Dijon-6 (Montchapet) lors du redécoupage des 4 anciens cantons de Dijon, il y sera réélu jusqu'à sa démission en 1988 où son docteur et ami, Le professeur Guérrin (UMP) lui succédera. Il prendra même la présidence du conseil général de cote d'or de 1982 à 1988.
Réélu député en 1978 (son suppléant avait refusé de démissionner en 1974), il est, contre tout attente, battu lors des législatives de 1981 victime de la vague rose qui suit l'élection de François Mitterrand.
Redevenu député en 1986, il est réélu au 1er tour en 1988 et en 1993. Les ciseaux de son ami Charles Pasqua lui ayant découpé une circonscription sur mesure .
1995 va sonner le début de l'usure du pouvoir et du mandat de trop: alors que l'élection présidentielle a ramené un gaulliste à l'Elysée et que Dijon lui a accordé plus de 63% des voix au 2ème tour, l'élection municipale qui suit un mois plus tard et devait être une promenade de santé se transforme en véritable chemin de croix: une liste de dissidents de son équipe municipale se constitue, fait plus de 22% et se maintient, contraignant Robert Poujade à une réélection délicate avec seulement 40% des voix au 2ème tour.
Comble de l'humiliation, le RPR national lui impose alors comme 1er adjoint au maire le président de région Jean-François Bazin du fait que c'est un chiraquien (Poujade et ses adjoints avaient choisi Edouard Balladur). Il le déteste cordialement et l'avait d'ailleurs destitué quelques années avant.
Visant le sénat en 1998, il est contraint de se représenter à l'assemblée du fait de la dissolution de 1997 qu'il apprend le jour même! L'usure commence alors a se faire sentir ici aussi puisqu'e, dans son bastion en or massif, il ne réalise "que" 54% en ayant du passer par un 2ème tour. Ses "amis" politiques se chargeant ensuite de le priver de son rêve du sénat.
Retiré à Paris depuis 2001 et son départ de la mairie, il venait très rarement à Dijon mais donnait son avis de temps a autre sur certains dossiers seulement au maire François Rebsamen (Ps) qui fut son opposant pendant 15 ans.
https://www.bienpublic.com/societe/2020 ... e-est-mort
