Elections de 1981

[ploumploum]

Oui c'est vrai qu'ils devenus ministres qu'à l'issue des législatives. Mais la menace de la présence de communistes au gvt fut utilisé pour le scrutin (un espoir de revoir l'issue de 1968, certainement)

Désolé de l'erreur

[vudeloin]

En parlant des quatre ministres communistes, on met un peu la charrue avant les boeufs, tout de même, là, chers amis lecteurs...

D'une part, parce que, mine de rien, une bonne part de leur action gouvernementale est encore dans le champ législatif actuellement en vigueur, nonobstant les modifications connues depuis, et d'autre part, parce qu'il nous faut tout de même revenir d'un peu plus près à quelques uns des élements de la situation politique d'alors...

Bon, revenons quand même à quelques données de l'époque.

La plus récente consultation politique, avant l'élection présidentielle de 1981, avait été la campagne des élections européennes de 1979.
Campagne marquée par une abstention importante de l'électorat pour une première ( près de 40 % des électeurs n'avaient pas jugé utile d'aller placer un bulletin dans l'urne ).
En effet sur un peu moins de 35,2 millions d'électeurs inscrits à l'époque, on avait dénombré 20,2 millions de bulletins valides qui avaient donné les rapports de forces suivants :
UDF environ 5,6 millions de voix et 25 élus ; PS : 4,76 millions et 22 élus ; PCF : 4,15 millions et 19 élus ; RPR : 3,3 et 15 élus.
La gauche avait donc, dans ce contexte, obtenu la majorité des sièges ( 41 contre 40 ) mais avec une relative primauté accordée au PS. Une primauté plus nette à droite où la liste RPR, conduite par Jacques Chirac, avait connu un échec assez cinglant, au regard notamment de prises de position anti européennes ( appel de Cochin, " parti de l'étranger ").
A

[vudeloin]

Ces élections européennes de 1979 avaient également été marquées par la naissance d'une forme d'inquiétude du côté de la direction du PCF.
Le pourcentage honorable de la liste nationale conduite par Georges Marchais ( environ 20,6 % ) ne pouvait en effet faire oublier que le nombre de voix obtenu s'avérait largement inférieur à celui des élections législatives de mars 1978.
Le PCF avait en effet réalisé plus de 5,87 millions de voix alors, et s'inquiétait de voir plus d'un million et demi de ces électeurs gonfler les rangs des abstentionnistes des européennes.
Le PS et ses alliés du MRG avaient eux aussi subi une déperdition de voix mais était restés tout de même en tête de la gauche.
Quant au RPR chiraquien qui avait devancé l'UDF en voix aux législatives, l'échec de juin 1979 avait été douloureusement ressenti.

Dans le positionnement du PCF, le déroulement du XXIIIe Congrès, marqué notamment par la confrontation directe entre direction du Parti et fédération de Paris alors menée par le candidat malchanceux de la municipale parisienne, Henri Fiszbin, la création du nouvel hebdomadaire destiné aux milieux artistiques et intellectuels Révolution, remplaçant France Nouvelle et La Nouvelle Critique, avaient aussi conduit à une série de reclassements idéologiques et politiques dont les effets se feraient sentir plus tard...
Enfin, le climat des années 78 à 81 fut marqué par l'infini débat sur les responsabilités de l'échec de mars 1978 et, à compter de décembre 79, janvier 1980, par le débat ouvert par l'intervention soviétique en Afghanistan et la participation aux JO de Moscou, prévus l'été 80.
La suite au prochain numéro...

[ploumploum]

Oui, le déclin électoral du PCF au profit du PS s'est véritablement amorcé en 1979 avec le soutien à l'invasion de l'Afghanistan.
Déclin électoral qui se verra plus tard avec la fin du Communisme municipal.
Pour le RPR, Chirac était concurrencé et critiqué, notamment sur sa position avec l'autre partie de la majorité.
Il arrêtera sa collaboration avec Juillet et Garaud, ceux ci critiquant sévèrement Chirac sur ses positions (notamment sur l'Europe)

[ubil]

Puisque nous parlons des élection-s de 1981, il conviendra aussi de discuter beaucoup des législatives de cette même année, intéressantes dans la manière où elles ont amené un tsunami de la gauche, avec un peu plus de 3 millions de voix d'avance de celle-ci (en comptant l'extrême-gauche) sur la droite.

Une remarque intéressante: ce record de différentiel droite/gauche, toutes élections confondues, quand fut-il battu? Contrairement à Vudeloin ;) je réponds à mes propres devinettes: je crois bien que c'était l'année dernière, aux régionales: près de 4,5 millions de voix de différence en faveur de la gauche.

Je me permettrai donc de publier cette magnifique carte d'Hashemite pour montrer les rapports de force issus de cette élection, carte plutôt difficile à trouver sur le Net, et dont je remercie chaleureusement son auteur...


http://i257.photobucket.com/albums/hh22 ... ve1981.png


Qui se trouve sur le site "french electoral geography" d'Hashemite.
Site délaissé, d'ailleurs. Quel dommage!

[ploumploum]

Je pense que Mitterrand bénéficiait de suffrages traditionnellement PCF, du fait que par deux fois il fut le candidat de l'Union de la gauche, notamment en 1974 avec le scrutin le plus serré de l'Histoire de la Vème République. Sa stature et son expérience ont du influencer quelques milliers de sympathisants PCF, face à Georges Marchais qui lui inspirait une certaine crainte (notamment quelques idées assez radicales)

(Pour la carte de Ubil, (Ne manque t-il pas un peu de rouge foncé ?)

[Zimmer]

Oui, le déclin électoral du PCF au profit du PS s'est véritablement amorcé en 1979 avec le soutien à l'invasion de l'Afghanistan.
Déclin électoral qui se verra plus tard avec la fin du Communisme municipal.

Intervention en Afghanistan... Déclin du "communisme municipal"... Attention aux termes employés, Ploumploum. :)

Je ne pense pas, par ailleurs et contrairement aux idées souvent répandues, que ça soit la position du PCF vis-à-vis de l'intervention de l'URSS en Afghanistan qui ait été à l'origine de son déclin électoral. Les raisons de celui-ci sont essentiellement "franco-françaises".

Dans le positionnement du PCF, le déroulement du XXIIIe Congrès, marqué notamment par la confrontation directe entre direction du Parti et fédération de Paris alors menée par le candidat malchanceux de la municipale parisienne, Henri Fiszbin

S'agissant des rapports entre la direction nationale du PCF et sa fédération de Paris, en 1979, j'en avais déjà touché deux mots ici.

[vudeloin]

Je crois surtout qu'il manque le découpage des députés de la proche banlieue parisienne ( 5 députés PCF dans les Hauts de Seine, 5 en Seine Saint Denis, par exemple ) mais les tendances sont clairement marquées : une droite confinée sur quelques bastions de l'Est et de l'Ouest, plus certains secteurs du Massif central...
Presque rien, en fait, mais j'y reviendrai plus en détail sur la base des chiffres de l'époque, vu que j'ai quelques papiers là dessus...

[vincent]

Attention à ce que certains sujets "historiques" ne partent pas dans tous les sens. Dans l'intérêt de tous, l'idée est tout de même de conserver une cohérence par rapport au titre du sujet.

[vudeloin]

Sur le déclin du communisme municipal, il faut effectivement se garder de quelques apparences...
Ne serait que parce que, bien que le PCF se soit nettement affaibli depuis les années 70, le candidat qu'il soutiendra lors de la présidentielle 2012 n'aura aucun problème pour les 500 parrainages, vu que ce nombre est inférieur à celui des maires membres du PCF ou situés dans la mouvance communiste, et que le Parti en question demeure la troisième force politique, en termes d'élus locaux, du pays.
Ensuite, les conditions de la gestion locale, aujourd'hui, n'est ce pas...