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Elections législatives de 1993

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Elections législatives de 1993

Messagede vudeloin » Sam 23 Avr 2011 11:06

Comment, après douze années de mitterrandisme, la droite a t elle pu ainsi gagner avec autant d'éclat des élections législatives de mars 1993 qui ont constitué la plus lourde défaite jamais subie par le Parti Socialiste depuis 1971 et par la gauche dans son ensemble, peut être depuis la chambre Bleu Horizon de 1919 ?

Nous verrons donc, dans les messages suivants, quelles furent les grandes tendances des succès de la droite RPR UDF d'alors, conduisant Edouard Balladur au poste de Premier Ministre et se traduisant par l'une des politiques libérales les plus stupéfiantes que notre pays ait jamais connu.

Une analyse des résultats, de quelques uns des textes législatifs fondateurs de la période contribueront à l'information de tous sur cet évènement politique particulier qui, comme toujours, n'est jamais qu'une l'illustration à un moment donné d'une situation et d'une dynamique propres.
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Re: Elections législatives de 1993

Messagede ploumploum » Sam 23 Avr 2011 11:45

vudeloin a écrit:Comment, après douze années de mitterrandisme, la droite a t elle pu ainsi gagner avec autant d'éclat des élections législatives de mars 1993 qui ont constitué la plus lourde défaite jamais subie par le Parti Socialiste depuis 1971 et par la gauche dans son ensemble, peut être depuis la chambre Bleu Horizon de 1919 ?

Nous verrons donc, dans les messages suivants, quelles furent les grandes tendances des succès de la droite RPR UDF d'alors, conduisant Edouard Balladur au poste de Premier Ministre et se traduisant par l'une des politiques libérales les plus stupéfiantes que notre pays ait jamais connu.

Une analyse des résultats, de quelques uns des textes législatifs fondateurs de la période contribueront à l'information de tous sur cet évènement politique particulier qui, comme toujours, n'est jamais qu'une l'illustration à un moment donné d'une situation et d'une dynamique propres.


Je répondrais aux questions posées ceci : la démission forcée de Rocard en 1991, la défaite aux régionales et cantonales de 1992, qui conduisit à la démission de Cresson (Qui devient alors la Première Ministre la plus éphémère de la 5 ème République), la crise économique (stagnation et chômage),les rumeurs sur Bérégovoy et l'adoption de justesse du Traité de Maastricht en 1992 sont le terreau de cette défaite, mais l'ampleur m'étonne.
Pour les élections de 1992 on peut noter le score du FN (13,9%) ce qui marque une conservation par rapport à 1988 (14 et quelques %) même si l'abstention fut relativement importante.
Le PCF qui put de justesse constituer un groupe de 23 députés, conservait quelques bastions notamment dans la Ceinture Rouge comme Drancy .....(exemple : Gayssot (PCF) face à Personnaz (FN))
Quand à la politique libérale, ce n'est qu'une continuation de 1986 avec le fameux Ministère de l'Économie et de la Privatisation. On peut se référer au Discours de Politique Générale de Balladur qui évoquait notamment les "erreurs graves du début des années 1980"
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Re: Elections législatives de 1993

Messagede vudeloin » Sam 23 Avr 2011 18:22

Bon, alors ce fil de discussion n'est pas un quiz sur lequel il faudrait donner des réponses plus ou moins complètes mais je ne résiste pas au plaisir de poser une question d'emblée : quel point commun, au terme des législatives de 1993, rassemble les départements des Landes, de la Nièvre et de la Haute Vienne ?
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Re: Elections législatives de 1993

Messagede Zimmer » Sam 23 Avr 2011 19:14

vudeloin a écrit:Bon, alors ce fil de discussion n'est pas un quiz sur lequel il faudrait donner des réponses plus ou moins complètes mais je ne résiste pas au plaisir de poser une question d'emblée : quel point commun, au terme des législatives de 1993, rassemble les départements des Landes, de la Nièvre et de la Haute Vienne ?


Ces départements bastions traditionnels de la gauche ne comptèrent plus qu'un seul député socialiste, le PS perdant même (au profit du RPR) la 3ème circonscription de la Nièvre qui avait été la terre d'élection du président de la République alors en exercice, François Mitterrand. On peut aussi noter que le département de l'Aude était représenté, en totalité, par des députés de droite, tandis qu'il y en avait sept sur huit dans celui de la Haute-Garonne, où Lionel Jospin, notamment, avait été battu.

La gauche n'avait pas connu une telle déroute depuis les élections législatives de 1958 et celles de 1968.
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Re: Elections législatives de 1993

Messagede vudeloin » Sam 23 Avr 2011 22:29

One point for Zimmer !
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Re: Elections législatives de 1993

Messagede vudeloin » Mer 4 Mai 2011 17:57

S’il convient de mesurer l’impact de la victoire de la droite aux élections de mars 1993, c’est sans nul doute au regard des résultats dans les différentes circonscriptions et Régions du pays.

Pour lancer cette série, je vais ici m’attacher à la situation de la première région par ordre alphabétique, à savoir l’Alsace.

Un excellent exemple puisqu’il s’agit, chacun le sait ici, de la région française la plus nettement attachée au vote conservateur, constituant donc la parfaite caisse de résonance de ce qui se produisit en 1993.

Les élections de 1993 furent en effet particulièrement terribles pour la gauche en Alsace.

Prenons le Bas Rhin.

1ere circonscription ( Strasbourg I, II, IV, IX ) : second tour entre deux candidats UDF, Harry Lapp et Emile Koehl, le candidat PS Roland Ries étant éliminé au premier tour pour 165 voix lui manquant pour passer devant Emile Koehl, député sortant de 1988.
Sur l’élection précédente, le candidat PS, aujourd’hui maire de la ville et Sénateur du Bas Rhin, a perdu 2 421 voix, passant de 28,9 % à 19,4 %.

2e circonscription ( Strasbourg III, VII, VIII, X) : le siège est relativement porté à gauche, notamment parce qu’il contient des quartiers populaires de la ville.
En 1988, au second tour, Catherine Trautmann, future Ministre de la Culture de la gauche plurielle, avait échoué à 239 voix de l’élection au second tour.
En 1993, le candidat PS Michel Schmitt se qualifie pour le second tour avec 4 789 voix et 16,5 %, contre 10 473 voix et 36,1 % des suffrages au sortant UDF Marc Reymann.
La perte de voix du candidat PS atteint 7 033 suffrages ( !) quand le candidat sortant gagne 464 votes.
A noter la déperdition relative du candidat du FN, avec 813 voix de moins qu’en 1988.
Au second tour, le candidat UDF est réélu avec 59,7 % des votes et 5 262 voix d’avance sur le candidat socialiste.
Notons la baisse du taux de participation entre les deux tours, de 59,7 à 57,5 %, et la baisse de la part des exprimés ( 53,4 % au second tour contre 59,8 % en 1988 ).
En termes de voix, le candidat UDF est d’ailleurs élu avec seulement 749 voix de plus qu’en 1988 quand le candidat PS perd 4 274 suffrages.

3e circonscription ( Bischheim, Schiltigheim, Strasbourg V, VI ) : encore un siège qui peut voter à gauche et qui, en 1988, avait élu le socialiste Jean Oehler.

Le candidat PS, nanti de 13 535 voix et 41,23 % des votes au premier tour, avait emporté 17 993 voix et 50,74 % au second.

En 1993, Jean Oehler ne se représente pas et c’est le maire, ex socialiste devenu DVG, de Schiltigheim, Alfred Muller, qui se positionne en tête de l’élection avec 8 825 voix et 24,3 %.
Il devance le RPR Robert Grossmann, ancien responsable des jeunes gaullistes et adjoint de Fabienne Keller quand celle-ci fut maire de Strasbourg qui obtient 6 762 voix, devant l’UDF André Klein Mosser, maire de Bischheim, 6 346 voix et le candidat du FN 6 078 voix.

Au second tour, tirant parti du rassemblement relatif des électeurs de gauche derrière son nom et de l’animosité existant entre Grossmann et Klein Mosser, Alfred Muller est élu député DVG du Bas Rhin.

Il obtient 18 757 voix et 53,5 % des suffrages contre 16 321 pour le candidat RPR mais il siégera finalement au sein des non inscrits au Palais Bourbon.

Rappelons qu’Alfred Muller, après avoir soutenu Jean Pierre Chevènement en 2002, s’est rapproché de la droite et du centre et que ce n’est qu’en 2008 que le PS a pu reprendre, avec Raphaël Nisand, la mairie de Schiltigheim.

4e circonscription ( Illkirch Graffenstaden, Mundolsheim ).

En 1988, le député RPR André Durr avait raté de peu l’élection au premier tour en obtenant 49,2 % des voix.
En 1993, il arrive de nouveau en tête du premier tour avec 25 820 voix et 43,6 % des suffrages, devant le candidat du FN, nanti de 8 944 voix et 15,1 %.

Le candidat des Verts, pourvu de 12,7 % et le candidat du PS, 12 %, sont éliminés.
Le candidat socialiste connaîtra un sort meilleur onze ans plus tard puisqu’il s’agissait de Jacques Bigot, qui est devenu le maire d’Illkirch Graffenstaden en 2008.

Au second tour, André Durr l’emporte largement avec 70,5 % des voix face au candidat du FN et plus de 20 000 voix d’avance.
A noter qu’avec une dizaine de milliers de suffrages exprimés en moins, le candidat FN est passé de 15,1 à 29,5 % et a gagné 5 600 voix…

5e circonscription ( Sélestat, Erstein, Obernai ).

Voici un siège dévolu à la droite et, en l’espèce, au député UDF Germain Gengenwin, élu de longue date.

En 1988, le sortant UDF est réélu dès le premier tour en obtenant 51 % des voix.
En 1993, il est contraint à un second tour par la présence d’un candidat divers droite et d’une consolidation du vote FN.
Germain Gengenwin ne fait « que « 45 % et doit affronter le socialiste Gilbert Estève, à l’époque maire de Sélestat.

Le second tour est toutefois une formalité puisque Germain Gengenwin est réélu avec 31 560 suffrages et 60,1 % des votes.

6e circonscription ( Molsheim, Wasselonne ).

Voilà un endroit largement acquis à la droite.
En 1988, lors des présidentielles, le siège a voté Chirac à près de 54 % et reconduit son député, le centriste Jean Marie Caro, élu depuis 1973 ( alors sous l’étiquette des Réformateurs ) dans ce secteur très catholique de l’Alsace, entre vallée du Rhin et Vosges, et quelque peu sur le piémont…

En 1993, le PS investit un candidat d’ouverture, Alain Ferry, face au candidat UDF Caro.
Jean Marie Caro arrive en tête avec 17 327 voix et 38,7 % , mais son score s’inscrit 3 000 voix et 11 % de moins qu’en 1988…
Alain Ferry, pour sa part, obtient 11 486 voix et 25,6 % et peut compter, pour le second tour, sur le concours des votes communistes (3,1 %) et de ceux de la candidate de Génération Ecologie (14,6 %).
Jean Marie Caro ne peut compter que sur le soutien du candidat FN (14,2 %°).

Au second tour, Alain Ferry est élu avec 364 voix d’avance sur Jean Marie Caro !

Mais, après avoir été porté par l’ouverture sauce Rocard, il se rapprochera très vite de la droite et est toujours député, mais UMP, quoique son appartenance au parti radical valoisien peut l’amener à une autre solution désormais.

7e circonscription ( Saverne, Bouxwiller ).

Un siège très porté à droite et votant notamment pour Adrien Zeller, aujourd’hui décédé, et qui a été Président de la Région Alsace.

En 1988, Adrien Zeller est réélu au premier tour avec 53,85 %.
En 1993 ; il l’est de nouveau avec 53,3 % !

Différence : au lieu d’avoir un candidat PS en seconde position avec 23,8 %, Adrien Zeller voit le FN arriver à ce niveau avec 19,8 %, le candidat PS tombant à 7,8 %, devancé par le Vert (11,3 %).

8e circonscription ( Wissembourg, Niederbronn les Bains ).

En 1988, cette circonscription très à droite réélit pour la enième fois son député RPR Grussenmeyer avec 56,9 % au premier tour.
En 1993, une primaire oppose à droite l’héritier présomptif, Pierre Bertrand, pour le RPR, et le candidat UDF François Loos.
La primaire efface tout, et Bertrand arrive en tête avec 36,8 % devant Loos avec 26,6 %.
La gauche est éliminée ( 11,4 % pour le candidat Vert ) et tout se règle au second tour où François Loos est élu, un peu par surprise, avec 20 742 voix et 53,1 % contre 18 285 voix à son adversaire RPR, et 46,9 %.

9e circonscription ( Haguenau, Brumath, Bischwiller ).

Encore un siège de droite avec un élu sortant, Bernard Schreiner, RPR, bien élu en 1988 avec 64,75 % des voix au second tour.

En 1993, un seul tour suffit et Schreiner obtient 54,2 % des votes et 30 263 voix, laissant un candidat GE soutenu par le PS loin derrière avec 17,1 % et 9 550 voix.

Sur le scrutin de 1988, le sortant gagne 11 000 voix sur le premier tour ( il avait un candidat UDF contre lui ) et le candidat PS en perd près de 4 000…

Haut Rhin

1ere circonscription ( Colmar )

En 1988, le siège échoit à Edmond Gerrer, UDF – CDS, avec 48,7 % au premier tour et 58,8 % au second.
En 1993, le RPR Gilbert Meyer, alors en conflit avec Edmond Gerrer, arrive en tête de la primaire qu’il a imposée à celui-ci, encore maire du chef lieu.

Il obtient 16 959 voix contre 6 849 seulement au sortant qui se retire pour le laisser seul au second tour.

Le score du PS s’effondre, passant de 33,1 à 11,1 %...

2e ( Kaysersberg, Munster, Wintzenheim ).

En 1988, Jean Paul Fuchs, le sortant UDF, est réélu au premier tour avec 55,8 % des voix.
En 1993, il se retrouve confronté à plusieurs candidatures dissidentes à droite qui réduisent son score à 17 362 voix et 39,6 %, « seulement « pourrait on dire…
En seconde position, la candidate de Génération Ecologie, avec 7 519 voix et 17,2 % fait un score bien plus honorable que le candidat PS, pourvu de 3 020 voix et 6,9 % des suffrages…

Un PS qui avait tout de même fait 11 242 voix et 27,7 % en 1988…

Au second tour, Jean Paul Fuchs est réélu, mais avec un score un peu amoindri, de 21 858 voix et 55,7 %...

3e circonscription ( Altkirch, Thann ).

Dans cette circonscription, en 1988, Jean Luc Reitzer est élu député avec 61 % des voix au premier tour.
En 1993, pas de souci pour le même candidat, reconduit au premier tour avec un score de 63,3 %.
Le candidat PS fait 4 030 voix et 8,1 % là où le précédent avait fait 12 033 suffrages et 26 %.

4e circonscription ( Saint Louis, Huningue, Habsheim ).

Réélection en 1988 avec 52,6 % du député RPR Jean Ueberschlag, maire de Saint Louis, ville frontière avec la Suisse ( canton de Bâle ).

En 1993, Jean Ueberschlag se retrouve confronté à un second tour en ne réalisant qu’un score de 47,2 % au premier tour…
Il devance le candidat du FN (11,5 %) qualifié pour le second tour pour la place qu’il a décroché et grâce à 269 voix d’avance sur le candidat des Verts.
Le candidat du PS s’effondre, passant de 10 985 à 3 678 voix…

Ueberschlag est réélu au second tour face au FN avec 26 598 voix et 76,7 %.
A noter toutefois qu’avec 5 500 exprimés de moins, le candidat frontiste a encore gagné 3 450 voix entre les deux tours.

Détail : Jean Marie Le Pen avait obtenu 10 799 voix sur le siège au premier tour de la présidentielle 1988 et le candidat FN réalise 8 077 voix au second tour de cette législative 1993…

5e circonscription ( Mulhouse )

En 1988, cette circonscription, correspondant à la grande ville alsacienne, a élu député Jean Marie Bockel.

Alors candidat PS, le leader de l’actuelle « Gauche Moderne « avait fait 40,4 % des voix devant le maire centriste de Mulhouse en 1988, Joseph Klifa, 33,2 % et le candidat FN Gérard Freulet, député à la faveur de la proportionnelle, 22,5 %.

Il l’emporte dans une triangulaire au second tour avec 45,6 % et 2 630 voix de majorité sur Joseph Klifa.

En 1993, nous retrouvons les mêmes.

Sauf que Joseph Klifa arrive en tête au premier tour, avec 9 315 voix et 28,6 % ( il a tout de même 1 200 voix de moins qu’en 1988 ), devant Jean Marie Bockel, 7 732 voix et 23,8 % et Gérard Freulet, 6 921 voix et 21,3 %.
A noter le score intéressant du candidat des Verts, Jacques Muller, 3 257 voix et 10 %.
Un Jacques Muller que nous retrouverons en 2004 candidat sur la liste Bockel aux sénatoriales et qui deviendra Sénateur Vert au moment où Jean Marie Bockel se retrouvera Ministre d’ouverture de l’équipe Fillon.

Au second tour, Joseph Klifa prend sa revanche en gagnant avec 13 690 voix, contre 13 588 pour Jean Marie Bockel et 7 476 pour Gérard Freulet.

Joseph Klifa emporte donc cette manche là, mais il perdra la suivante, celle de 1997…

6e circonscription ( Mulhouse, Illzach ).

Cette circonscription, tendanciellement de gauche, avait élu en 1988 un député centriste, Jean Jacques Weber, dont nous connaissons les hauts faits d’armes ( il fut Président du CG 68 et eût quelques soucis judiciaires ) alors qu’elle avait donné 56 % à François Mitterrand au second tour de la présidentielle.

En 1993, Jean Jacques Weber prend la tête du scrutin au premier tour avec 18 394 voix et 43 %, devant le candidat FN, 7 736 voix et 18,1 %.
Le candidat PS, Jo Spiegel, n’obtient que 6 942 voix et 16,2 %, loin du score 1988 ( 14 479 voix et 36,7 %°).

Le second tour est une formalité pour Jean Jacques Weber, élu avec 69,9 % des voix face au FN.

A nouveau cependant, une poussée du FN entre les deux tours ; puisque le candidat frontiste passe de 7 736 à 11 175 voix avec 5 600 exprimés de moins.

Mais Jean Marie Le Pen était arrivé en tête de la droite aux présidentielles de 1988 avec 13 115 suffrages.

7e circonscription ( Cernay, Guebwiller ).

En 1988, le siège échoit à la gauche et au populaire maire socialiste de Thann Jean Pierre Bauemler, élu avec 2 000 voix d’avance sur le candidat de droite Jean Yves Haby.

La circonscription est tendanciellement de gauche et recouvre une bonne part du bassin potassique, lieu d’organisation politique et syndicale à gauche.

En 1993, la droite envoie au combat Michel Habig, député maire d’Ensisheim, qui arrive en tête du premier tour avec 12 619 voix et 30,1 %.

Il devance Jean Pierre Bauemler, nanti de 9 642 voix et 23 %, suivi du candidat FN pourvu de 7 163 voix et 17,1 % et du candidat Verts, Antoine Waechter, 7 158 voix et 17,1 % également.

L’écart de 3 000 suffrages du premier tour se reproduit au second avec la victoire de Michel Habig avec 21 348 voix contre 18 963 pour Jean Pierre Bauemler.

Les 6 000 voix perdues par le PS au premier tour étaient de trop et il manque encore plus de 2 500 voix pour lui au second.

A noter que Michel Habig est élu au second tour de 1993 avec un nombre de voix plus faible que celui de Jean Pierre Bauemler au second tour de 1988.

On le voit, sur l’ensemble de la région, les quelques élus de gauche, sortants issus de la dissolution de 1988, ont tous été battus et remplacés, pour deux d’entre eux, par des candidats d’ouverture qui finiront par se rallier à la droite.

Et qui, pour l’un d’entre eux, est toujours député, d’ailleurs…
On aura aussi remarqué que, là où les choses étaient sans risque, la droite a pu, en 1993, se livrer à une primaire au couteau entre deux candidats au moins sans que cela ne l’empêche de l’emporter.
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Re: Elections législatives de 1993

Messagede RAYAN DU 09 » Ven 17 Juin 2011 19:10

ce n'est pas lors de cette élection que Michel Rocard appela à un big bang politique ?
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Re: Elections législatives de 1993

Messagede vudeloin » Sam 18 Juin 2011 15:36

Tout à fait Rayan, mais ce ne fut pas vraiment le big résultat...
mais nous reprendrons l'histoire un peu plus tard...
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Résultats élections législatives 1993

Messagede oise-hebdo » Lun 14 Nov 2011 17:06

Bonjour,
Je cherchais aujourd'hui, mais sans succès, les résultats des élections législatives, dans l'Oise, en 1993.
Pouvez-vous me dire où je peux trouver ces chiffres et d'autres plus anciens ?
merci
Vincent Gérard

Message déplacé par Zimmer le 14/11/11 à 17 h 35
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Re: Elections législatives de 1993

Messagede vudeloin » Lun 14 Nov 2011 19:06

On devrait pouvoir trouver cela, mais faudra juste que je prenne le temps de fouiller mes docs...
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