Xavier Bertrand optimiste pour les régionales

[baudoin]

Ce matin, Xavier Bertrand était l'invité du "Grand rendez-vous" d'Europe 1.
Vous l'avez probablement entendu, si ce n'est en direct, cela a été repris par tous les grands médias, Xavier Bertrand attend une bonne surprise de ces élections.
La vidéo et le passage concerné sont disponibles ici : http://www.dailymotion.com/video/xc51km ... rtine_news
Ce n'est pas tant ses propos que je souhaiterais souligner ici, mais plutôt le but recherché.
Beaucoup de choses ont été dites sur les régionales (je souligne d'ailleurs au passage le travail de Jean-Philippe), mais tenter quelques analyses sur la communication des différents acteurs politiques pourrait aussi être intéressant.
Xavier Bertrand est probablement mieux placé que quiconque pour savoir que ce scrutin va être extrêmement difficile pour la majorité, quel est donc selon vous son objectif ?

[Jean-Philippe]

Dans l'affaire, X Bertrand a aussi dit qu'il gagnerait des conseillers régionaux par rapport à 2004 (on en comptait 493 en métropole au soir du second tour et 527 avec les DOM (Le Monde du 30/03/04), auxquels il faut ajouter les 5 de droite de la liste Giacobbi). Il n'est pas impossible que ce soit vrai en l'absence de triangulaire dans certaines régions. Une UMP à 45% au second tour d'une région sans triangulaire aura évidemment plus d'élus que dans une triangulaire avec 40%. Ces petits gains dans les régions concernées devraient compenser une défaite possible dans les deux régions dirigées par l'UMP. De plus, si on enlève les élus du Modem sortants (élus pour la plupart sur des listes de droite), la majorité présidentielle a une marge supplémentaire de progression.
Bertrand en répétant sans cesse la même chose cherche à se positionner pour l'après 2e tour, à l'heure des commentaires. En effet, si une seule région de gauche passe à droite et que l'UMP conserve au moins une des deux qu'elle détient, il pourra dire qu'il avait raison. C'est une façon comme une autre de positiver.

Pour le PS, l'hypothèse du grand shelem, déjà difficile, peut être vue à géométrie variable. Avec les victoires écolo (en Alsace), avec Frêche, c'est possible, sinon non. Ce que Aubry a voulu dire, c'est que le PS entend se battre dans toutes les régions en espérant les gagner (impensable pour l'Alsace en 2004 par exemple).

Les écolo, Cohn-Bendit notamment, misent sur un score de 15%. En dessous de 10%, ils reconnaisent être déçus.

Tous les partis préparent les esprits, notamment de leurs partisans à un score moindre qu'espéré, sauf le PS. Noter que l'UMP ne parle jamais en terme de scores, mais en terme de régions gagnées : le dernier sondage sur le Languedoc-Roussillon montre qu'ils peuvent gagner avec moins de 40%.

[baudoin]

D'accord pour l'analyse globale Jean-Philippe.

Ces petits gains dans les régions concernées devraient compenser une défaite possible dans les deux régions dirigées par l'UMP

En revanche concernant ce point je ne partage pas ton avis. Comment des sièges supplémentaires pourraient-ils compenser la perte de deux exécutifs ? D'autant que ce sont les présidences qui seront scrutées et mises en avant par les médias. Dans l'opinion publique, la perte des deux régions aujourd'hui de droite, serait très mal vue.

[Jean-Philippe]

D'un point de vue symbolique, je suis tout à fait d'accord pour dire qu'une présidence de région vaut plus que quelques sièges d'opposants supplémentaires.
Mais quand je parlais de compensation, je pensais seulement en terme de comptabilité, de nombre d'élus régionaux. Si l'Alsace et la Corse passent à gauche, la droite perdrait environ 20 sièges (les deux régions comptent 98 siègent à elles-deux). Or avec 2 ou 3 conseillers d'opposition supplémentaires obtenus par l'absence de liste FN au second tour dans une petite dizaine de régions, ces pertes en conseils régionaux seraient comblées largement.
C'est vrai, c'est un peu des comptes d'apothicaire, mais je pense que l'UMP est capable d'utiliser ce genre d'argument en cas de désastre, d'autant que l'augmentation des élus de droite est quasi inéluctable (même si elle se fera surtout au détriment du FN).