C'est l'une des dernières grande figure de la médecine et de la politique qui vient de disparaitre avec la mort du Professeur Louis Lareng (PS) à l'âge de 96 ans.
Il voit le jour à Argelès-Gazost, dans les Hautes-Pyrénées, le 8 avril 1923, et ses parents habitent le petit village d'Ayzac-Ost, un nom qu'il prononçait avec délectation, avec son indomptable accent de la Bigorre et dont il sera maire de 1965 à 1977.
En ce temps-là sévissait une maladie qui hantait les familles : la tuberculose. Elle a emporté la mère du petit Louis, quand il n'avait que deux ans. «
Je n'ai jamais pu l'embrasser, on la voyait derrière une vitre » se souviendra-t-il. C'est cela qui lui donnera la vocation de la médecine et de soigner les autres.
Docteur puis professeur de médecine, il a alors une idée dans les années 1960 qui devient sa devise
Ne plus transporter le blessé à l'hôpital, mais transporter l'hôpital au pied du platane, c'est ainsi qu'il fonde en 1968 à Toulouse le premier SAMU qui sera repris dans le monde entier.
Au début, l'idée d'envoyer des docteurs sur le théâtre des accidents fait grincer des dents. La hiérarchie médicale, tout comme les instances de la protection civile n'y croient pas. D'ailleurs, il était interdit aux médecins des hôpitaux d'en sortir pour exercer. Louis Lareng va alors contourner la loi. Et sortir, en catimini, avec quelques complices. Pour aller justement au pied de l'arbre, faire son boulot de « réanimateur », placer des tubes et des perfusions dans les fossés, lancer un massage cardiaque sous le nez des vaches, rafistoler les corps meurtris sur le bitume, à la lueur des gyrophares. Cela se sait. Et cela ne plaît pas. Il est même question d'appliquer des sanctions à Louis Lareng et à son équipe. Le hasard, malicieux, fait que, lors d'une de ces sorties, le Samu clandestin sauve la vie d'un jeune accidenté. Dont le papa était membre du jury censé sanctionner Louis Lareng.
Le concept toulousain va permettre de sauver ainsi des milliers de vies en quelques années. Il va faire tache d'huile et l'exemple toulousain sera repris dans le monde entier. Pourtant, Louis Lareng a dû attendre d'être député pour défendre lui-même son bébé (qui avait déjà une vingtaine d'années!) devant l'Assemblée nationale, avec la loi de février 1986, qui a inscrit les Samu dans le marbre.
Car celui qui refusa par deux fois le ministère de la santé, fut aussi un élu: candidat aux cantonales 1976 et municipales de 1977 à Toulouse, il entre à l'assemblée nationale en 1981 comme député PS et sera conseiller municipal d'opposition à Toulouse de 1983 à 1995. Chef de file de la gauche en 1986 aux régionales, il est aussi conseiller régional de Midi-Pyrénées de 1986 à 1992.
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