Décès de René Dutin, ancien député PCF du Périgord vert

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René Dutin (1933-2019) vient de mourir à l'âge de 85 ans. Ancien garçon de ferme, devenu tailleur, puis restaurateur, retraité agricole, il était une personnalité régionale, "l'assistant social" de tout le Périgord vert selon le journal Sud-Ouest. Il fut maire de Saint-Estèphe de 1965 à 2001, conseiller général de Nontron (1979-2011) et enfin aux temps de la "gauche plurielle" député de la circonscription de 1997 à 2002.

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Grande figure...

Le portrait date déjà de quelques années...

https://www.sudouest.fr/2011/04/24/le-c ... 1-4720.php

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Le portrait résume assez bien le personnage de "Robert" (comme on l'appelait dans les cours de ferme) pour le nord dordogne. Une sorte de jacques Chirac pour la haute-Corrèze, sans toutes les entrées ministérielles et moyens de l'état qui allaient avec.

Un communiste "à l'ancienne", déjà hors de la modernité dans les années 1990, mais vénéré par les locaux au point qu'une légende urbaine disait que dans les années 1980, les militants locaux du RPR votaient pour lui et l'aidaient dans ses campagnes électorales!!

Orphelin de père, il avait exercé touts les métiers possibles depuis le certificat d'études, d'agriculteur à restaurateur en passant par tanneur ce qui lui donnait une connaissance parfaite de tout les problèmes de la population qui lui étaient soumis.

Sa carrière politique le fut au départ, comme souvent par hasard: de maire du village où il aidait au restaurant de sa mère, "le parti n'avait personne d'autre, à conseiller départemental du canton de Nontron où en 1979 il l'emporte contre toute attente face au maire de Nontron de l'époque René Jouin (PS) et le tenant du siège depuis 30 ans, l'ancien ministre Henri Laforest (UDF).

Dés lors le "phénomène" Dutin se met en place: dans une ville et un canton, où sans lui, le PCF existe peu l'homme bénéficie d'un réservoir de "voix personnelles" à faire pâlir: il doit sa cote de popularité au fait qu'avec son épouse ils reçoivent chez eux tout les gens qui viennent avec leurs problèmes et ils tentent de les résoudre tenant les rôles d'assistantes sociales, conseiller agricole etc...

Son "bâton de maréchal" c'est son élection à l'assemblée nationale en 1997 où il devance le président du conseil départemental et le député d'alors, l'ancien secrétaire d'état Frédéric de Saint-Sernin (RPR) malgré le fort soutien du gouvernement de l'époque pour ce dernier qui prendra sa revanche en 2002.

Seul hic à ce parcours, son dernier mandat au conseil départemental fut, comme souvent, celui de trop: en 2004, souhaitant prendre une retraite mérité, il est fortement sollicité pour se représenter, étant le seul pouvant empêcher l'élection du maire de Nontron d'alors Pierre Giry.

Il l'emporte en promettant de préparer un successeur, chose qu'il n'aura pas le temps de faire: victime d'un grave AVC en 2006, c'est une chaise vide et une procuration de vote qui siègeront jusqu'en 2011.