Présidence & commissaires européens

[Eco92]

Ursula von der Leyen a donc été élue de justesse :
383 pour (+7 quand à la majorité)
327 contre
22 blancs
1 abstention

J'imagine que c'est de loin l'élection la plus serrée qui ait eu lieu à ce poste.

[ploumploum]

Le vote pour la présidence de la commission a eu lieu à bulletin secret.

Il faut 376 voix pour être élu, Juncker en avait reçu 422 en 2014 et on lit dans la presse qu'être élu sous les 400 serait un camouflet (je ne parle pas d'être battu). Il faut dire que c'est la première fois qu'une telle élection est ouverte sur le papier : Ursula Von der Leyen est assez contestée et des élus du groupe S&D ont fait savoir qu’ils s'opposeraient à sa candidature. Le groupe vert s'y opposera totalement.

Cependant, avec le soutien du PPE (182 élus), de Renew Europe (108 élus) et depuis quelques minutes du soutien officiel du groupe S&D (153 élus), qui veut assurer l'élection de Josep Borrell et a eu la présidence du Parlement, elle devrait être élue. Ce d'autant que quelques CRE devraient aussi la soutenir.

https://twitter.com/TheProgressives/status/1151157564584923137

On notera que parmi les soutiens déclarés de Mme Von der Leyen, il y avait le M5E et...les élus du PiS. Faudra donc voir quelles sont les éventuelles concessions que va faire la Présidente de la Commission vis-à-vis de la Pologne : la mise au placard de la menace de l'article 7 du Traité de Lisbonne (déjà utilisé contre la Hongrie) ?

https://www.euractiv.fr/section/electio ... -majority/

[Eco92]

Oui, le soutien du M5S présenté comme pour soutenir de gros postes pour l'Italie et du PiS rendent encore plus faible le nombre de voix finalement reçues. A noter dans le groupe vert on me souffle qu'il est possible de des élus SNP aient voté pour elle, mais bon ils ne sont que trois, car prête à reporter le Brexit.

[Eco92]

La candidature de Sylvie Goulard, qui repassait aujourd'hui une deuxième audition après une première audition houleuse, a été très largement rejetée par les commissions Industrie et Marché intérieur du Parlement européen. Elle a reçue 29 voix pour, bien léger face aux 82 voix contre. Je vois mal la présidente de commission ne pas demander à la France de changer de choix mais légalement rien ne l'y oblige, Sylvie Goulard peut aller devant l'ensemble des députés où une simple majorité lui permettrait d'être désignée (contre deux tiers en commission, mais elle n'avait même pas la moitié).

[SALVAT]

La réaction du présidentissime MACRON à la suite de la réception de la claque que lui a infligée la commission chargée d'examiner la candidature de Mme GOULARD.
Quoi ? Ces députés ont osé....réfuter ma candidate !
Pourtant, nous confie-t-il, il avait contacté la présidente de la Commission... il avait fait approcher des présidents de groupe...tout semblait aller pour le mieux.
Patatras!
Notre génial président est un adepte du bricolage et du passage en force : les députés européens ne sont pas de "culture LREM" le doigt sur la couture du pantalon et, imperméables aux consignes, ont jugé, de façon cartésienne, une situation a-normale !

Cette réaction puérile d'Emmanuel MACRON "qui cherche à comprendre"(sic) interroge sur sa conception de la démocratie : il est démocrate à la condition que tout ce qu'il veut soit derechef adopté !

Macronia delenda : des parlementaires européens ont montré la voie en rejetant cette conception dévoyée du pouvoir politique.

Bertrand SALVAT

[Eco92]

Quand on l'écoute c'est même plus, c'est " J'ai proposé trois noms, Ursula von der Leyen m'a dit 'moi je veux travailler avec Sylvie Goulard, j'ai vu avec les chefs des groupes parlementaires, il n'y a aucun problème'." il ajoute même qu'il a prévenu que Mme Goulard avait des dossiers et dit "attention" mais que la présidente a insisté. Hum.

En tous cas Macron semble bien avoir pour projet de proposer un autre nom. Sylvie Goulard pourra-t-elle retourner à la Banque de France, en tous cas son avenir de commissiaire européenne semble enterré.

Edit : les chefs de deux plus grands groupes démentent d'ailleurs les consultations avec la présidente évoquées par Macron.

[Alambic]

En tous cas Macron semble bien avoir pour projet de proposer un autre nom. Sylvie Goulard pourra-t-elle retourner à la Banque de France, en tous cas son avenir de commissiaire européenne semble enterré.

J'ai lu qu'elle avait pris un congé de la BDF sans démissionner. Son retour ne devrait donc pas poser de problème.

Sinon, je trouve cette histoire de désignation des commissaires absolument fascinante. En juin, les parlementaires européens (en particulier, PPE et S&D) hurlent au déni de démocratie suite au refus du Conseil Européen de suivre le système des spitzenkandidaten alors qu'il n'y a pas lieu puisque, dans les traités, le pouvoir de nomination revient bien au Conseil et le Parlement n'a qu'un pouvoir de confirmation. En octobre, les parlementaires retoquent 3 candidats sur des fondements éthiques et Macron hurle à la mesquinerie politique et à la revanche des mauvais perdants alors que le Parlement a bien le pouvoir de confirmer et que, si le groupe RE est bien charnière pour l'établissement des majorités au PE, il n'a clairement pas la majorité seul et doit composer. En juin, les parlementaires européens (en particulier, des pays ayant ce type de régimes) "découvrent" que l'UE n'est pas un pur régime parlementaire. En octobre, Macron et LREM "découvrent" que l'UE n'est pas un régime hybride à la française avec un Parlement aux ordres du fait du système majoritaire. C'est d'ailleurs typique d'entendre les éléments de langage : la fin du duopole PPE/S&D aux dernières élections les désigne comme les "perdants" des élections et donc c'est comme si ces deux groupes ne devaient plus exister alors qu'ils représentent 45% des élus...

[stephed]

Ce qui est extraordinaire dans cette histoire, c'est que l'on semble s'étonner du choix des parlementaires européens alors que celui était annoncé par tout les cadres, journalistes etc spécialisés dans les question européennes depuis l'annonce du choix de Sylvie Goulard.

[Alambic]

Ce qui est extraordinaire dans cette histoire, c'est que l'on semble s'étonner du choix des parlementaires européens alors que celui était annoncé par tout les cadres, journalistes etc spécialisés dans les question européennes depuis l'annonce du choix de Sylvie Goulard.

Je crois qu'il y a deux explications à ce phénomène : d'une part, les journalistes politiques français ne s'intéressent que peu à l'Europe et, au contraire, s'abreuvent des éléments de langage des partis nationaux (on retrouve le même phénomène en GB sur le Brexit où on a l'impression de vivre dans deux mondes différents quand on lit la presse généraliste et les journalistes spécialisés sur les questions européennes) ; d'autre part, j'ai le sentiment que, depuis les Gilets Jaunes, Macron a quand même beaucoup réorienté sa communication autour de sa stature internationale et européenne et que, par conséquent, il est nécessaire de feindre la surprise et de crier au complot plutôt que d'admettre une erreur afin de limiter les dégâts en termes d'image vis-à-vis de l'opinion publique française (sachant que cet argument de la stature est devenu plus central).

[stephed]

Je suis d'accord avec vous mais il ya quand même un "péché d'orgueil" du président d'avoir voulu proposer sylvie Goulard alors que le vote n'est pas acquis au départ et qu' on fournit en même temps "le goudron, les plumes et la colle" du fait des affaires de l'ancienne ministre.