de Corondar » Sam 24 Aoû 2019 21:38
Depuis 2002 (date à partir de laquelle les législatives sont devenues uniquement le 3e tour de la présidentielle, ne servant plus qu'à donner une majorité au président fraîchement élu), toutes les majorités issues des urnes ont raflé environ 60% des sièges :
* en 2002, 398 sièges sur 577 (69%)
* en 2007, 345 sièges sur 577 (60%)
* en 2012, 331 sièges sur 577 (57%)
* en 2017, 350 sièges sur 577 (61%)
Si on fait une moyenne de ces 4 derniers scrutins législatifs, on arrive à 356 sièges sur 577, soit environ 62%. Je ne vois pas pourquoi l'introduction d'une dose de proportionnelle changerait quoi que ce soit aux résultats traditionnels observés sur le scrutin majoritaire à 2 tours.
Si on suppose que le nombre total de siège reste inchangé (577) et que la dose de proportionnelle est de 20% (115 sièges sur 577), la nouvelle majorité présidentielle devrait rafler environ 60% des sièges au scrutin majoritaire, soit 278 sièges sur les 462 au scrutin majoritaire. Il faudrait donc en moyenne que la majorité présidentielle obtienne 11 sièges (sur 115) au scrutin proportionnel pour atteindre le chiffre de 289, majorité absolue requise sur 577 sièges.
Même en imaginant une réforme plus importante, on resterait sur une majorité absolue facile à atteindre. Si on part sur une assemblée à 400 sièges avec 25% de proportionnelle : la majorité présidentielle pourrait espérer rafler environ 180 sièges sur les 300 au scrutin majoritaire. Il lui en manquerait donc une vingtaine sur les 100 sièges à la proportionnelle.
Le seul scénario où une absence de majorité serait possible (dose de proportionnelle ou pas), ce serait celui où le corps électoral déciderait de sanctionner le nouveau pouvoir en place à peine un mois après sa victoire présidentielle. Il faudrait imaginer un immense scandale et beaucoup de fautes commises par le nouveau président et son gouvernement pour en arriver à un tel scénario.
J'ai beaucoup de mal à voir comment les projets de proportionnelle évoqués par le gouvernement à l'heure actuelle pourraient conduire à l'absence de majorité absolue pour le camp victorieux en 2022...