Européennes de 2019 - Résultat et analyses (France)

de **lindet** » Jeu 30 Mai 2019 06:27

Sur les réseaux sociaux et dans la presse, on parle beaucoup aussi du village de Bilia en Corse-du-Sud, entre Sartène et la mer, avec 27 voix pour la liste Brossat (PCF) et 71 %, 2 Jadot EELV, 2 Hamon G...'s, 1 Animaliste, 4 Loiseau, 0 LR, 1 UPR et 1 Patriotes, soit un total de gauche d'au moins 31 voix (sans compter l'électeur animaliste) : 81,6 %...

de **pop03** » Jeu 30 Mai 2019 10:45

L'UDMF (Union des démocrates musulmans français) réalise 0.13% sur le plan national. Mais, le parti affiche des scores très élevés par rapport au score national dans certaines villes:

Garges-Lès-Gonesse (Val-d'Oise): 7.43%
Mantes-la-Jolie (Yvelines): 6.77%
Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) : 6.68%
La Courneuve (Seine-Saint-Denis): 6.39%
Chanteloup-les-Vignes (Yvelines): 6.36%
Maubeuge (Nord): 6.10%
Gennevilliers (Hauts-de-Seine): 5.94%
Les Mureaux (Yvelines): 5.42%
Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) : 5.38%
Vaulx-en-Velin (Rhône): 4.84%
Trappes (Yvelines): 4.04%
Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) :4.04%
Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine): 3.88%
Vénissieux (Rhône): 3.81%
Stains (Seine-Saint-Denis) : 3.72%
Woippy (Moselle): 3.51%
Bagneux (Hauts-de-Seine): 2.89%
Grigny (Essonne): 2.65%
Echirolles (Isère): 2.49%
Evry-Courcouronnes (Essonne): 2.27%
Marseille 14ème (Bouches-du-Rhône): 2.22%
Créteil (Val-de-Marne) 2.14%
Marseille 15ème (Bouches-du-Rhône): 2.12%
Roubaix (Nord): 2.02%

Nagib Azergui (Fondateur du mouvement):

"Je peux d’ores et déjà vous annoncer que de nombreuses communes représenteront l’UDMF aux prochaines municipales"

https://www.marianne.net/politique/euro ... s-resultat

de **Marcy** » Jeu 30 Mai 2019 13:31

Estagel66 a écrit:A ma connaissance, le village corse d' Alzi a voté 100% à à gauche puisque EELV a fait 100% des 25 votants sur 37 inscrits

https://elections.interieur.gouv.fr/eur ... 2B013.html

Merci pour cette observation ! Je me suis donc trompé quant à la commune la plus à gauche de France pour ces élections (certains objecteront que le vote EELV est un vote autonomiste/nationaliste [corse] mais l'argument me semble fallacieux : à une élection nationale, EELV est classé à gauche).

La performance est d'autant plus remarquable que le village d'Alzi a pu voter, par le passé, de manière (un peu) plus nuancée. Par exemple, aux élections régionales/territoriales de 2015, sur 38 inscrits, 32 votants et 32 suffrages exprimés, 24 voix pour la liste Simeoni (75 % des exprimés), 6 pour la liste Giacobbi (18,75%) et 2 pour la liste Rossi (6,25%).

https://www.interieur.gouv.fr/Elections ... 2015/(path)/regionales-2015/94/94013.html

Mais aux législatives de 2017, la quasi-unanimité était... en marche à Alzi. Sur 37 inscrits :
- 27 votants et 27 exprimés au 1er tour, et 26 voix sur 27 pour Jean-Félix Acquaviva (régionaliste), soit 96,30%, et 1 voix pour le candidat LREM Francis Giudici (3,70%) ;
- au second tour, nouvelle progression du candidat régionaliste grâce à un surcroît de participation, qui obtient 29 voix sur 30 (96,67%), toujours face au candidat LREM.

https://www.interieur.gouv.fr/Elections ... 2017/(path)/legislatives-2017/02B/02B02013.html

Fait intéressant : à l'élection présidentielle de 2017 où il n'y avait pas de candidat régionaliste, les électeurs d'Alzi ont privilégié l'abstention. Ainsi, au premier tour, il n'y a que 10 votants sur 37 inscrits, et parmi les votants, 1 vote nul. Sur les 9 exprimés : 4 voix pour Jean Lassalle (44,44%), 2 voix pour Benoît Hamon (22,22%) et aussi 2 voix pour Jean-Luc Mélenchon (22,22%), et enfin 1 voix pour Emmanuel Macron (11,11%). Au second tour, il n'y a plus que 8 votants, dont 4 votes blancs et 1 vote nul. Les 3 suffrages exprimés se portent tous sur Emmanuel Macron, ainsi devancé par le vote blanc.

https://www.interieur.gouv.fr/Elections ... 2017/(path)/presidentielle-2017/094/02B/02B013.html

Conclusion : entre 2017 et 2019, Emmanuel Macron a perdu la voix à Alzi qui se portait sur lui et le candidat LREM aux législatives (et cet électeur s'était même démultiplié - modestement certes, mais démultiplié quand même - au deuxième tour de la présidentielle, sous l'effet peut-être d'un report des deux électeurs de Benoît Hamon, alors estampillé candidat PS-EELV-PRG, au premier tour). Et, contrairement à ce qu'on lit un peu partout, même si une hirondelle ne fait pas le printemps ni un village un territoire, les électeurs régionalistes corses (à Alzi du moins) ne votent pas - mais alors pas du tout - pour l'extrême-droite aux élections nationales.

de **Nico** » Jeu 30 Mai 2019 15:23

Je me suis astreint à comparer les résultats du RN (ex-FN) des européennes de cette année avec celles de 2014, étant donné que les résultats en pourcentage sont assez proches, le RN régressant de 1,53%, même si la comparaison entre les deux élections n'est pas forcément juste, mais je la trouve tout de même intéressante pour être partagée.

Au niveau des départements métropolitains, cela donne en points perdus ou gagnés par rapport à 2014 :

Départements où le RN est en hausse :

Corse-du-Sud (+ 5,00), Haute-Corse (+4,46), Haute-Marne (+3,09), Ardennes (+2.42), Hautes-Pyrénées (+1,88), Dordogne (+1,76), Côtes-d'Armor (+1,70), Creuse (+1,59), Corrèze (+1,47), Cantal (+1,46), Landes (+1,35), Sarthe (+1,32), Aube (+1,30), Mayenne (+1,21), Deux-Sèvres (+1,21), Finistère (+1,09), Marne (+1,07), Allier (+0,91), Charente (+0,90), Ariège (+0,78), Eure-et-Loir (+0,76), Gers (+0,75), Nièvre (+0,71), Lozère (+0,68), Indre (+0,62), Lot (+0,61), Lot-et-Garonne (+0,55), Yonne (+0,48), Pyrénées-Atlantiques (+0,43), Haute-Vienne (+0,42), Saône-et-Loire (+0,39), Meuse (+0,37), Aude (+0,30), Charente-Maritime (+0,30), Aveyron (+0,20), Vienne (+0,18)

Départements où le RN est en baisse :

Cher (-0,07), Aisne (-0,14), Morbihan (-0,14), Gironde (-0,30), Hautes-Alpes (-0,55), Vendée (-0,63), Alpes-de-Haute-Provence (-0,64), Tarn-et-Garonne (-0,65), Puy-de-Dôme (-0,71), Gard (-0,77), Tarn (-0,77), Pas-de-Calais (-0,82), Maine-et-Loire (-0,99), Ille-et-Vilaine (-1,23), Vosges (-1,31), Hérault (-1,34), Loir-et-Cher (-1,35), Var (-1,42), Haute-Saône (-1,43), Indre-et-Loire (-1,51), Loire-Atlantique (-1,68), Meurthe-et-Moselle (-1,83), Seine-Maritime (-1,84), Ardèche (-1,91), Moselle (-1,97), Pyrénées-Orientales (-2,09), Paris (-2,09), Jura (-2,14), Drôme (-2,29), Haute-Garonne (-2,39), Isère (-2,43), Côte-d'Or (-2,59), Bas-Rhin (-2,60), Manche (-2,71), Hauts-de-Seine (-2,78), Loiret (-2,79), Haute-Loire (-2,89), Calvados (-2,97), Bouches-du-Rhône (-3,05), Eure (-3,13), Territoire de Belfort (-3,13), Loire (-3,16), Val-de-Marne (-3,22), Nord (-3,24), Essonne (-3,28), Savoie (-3,40), Alpes-Maritimes (-3,42), Yvelines (-3,42), Seine-et-Marne (-3,48), Orne (-3,50), Rhône (-3,67), Somme (-3,78), Vaucluse (-3,92), Haut-Rhin (-4,21), Ain (-4,22), Doubs (-4,23), Val-d'Oise (-4,37), Seine-Saint-Denis (-4,40), Oise (-5,33), Haute-Savoie (-5,37)

Pour l'Outre-mer et les Français établis hors de France :

Mayotte (+40,15), La Réunion (+18,28), Guadeloupe (+15,06), Nouvelle-Calédonie (+15,06), Guyane (+13,28), Saint-Martin (+12,63), Martinique (+11,48), Wallis et Futuna (+11,31), Polynésie française (+9,27), Saint-Pierre-et-Miquelon (+8,58), Français établis hors de France (-1,84), Saint-Barthélémy (-5,53)

: Évolution du score du RN entre 2014 et 2019 en points

Au niveau des communes de plus de 70.000 habitants (en prenant en compte les fusions de communes récentes) :

Villes où le RN est en hausse :

Mamoudzou (+29,43), Le Tampon (+20,66), Saint-Paul (+16,12), Saint-Pierre (+15,57), Saint-Denis [974] (+14,16%), Nouméa (+10,24), Fort-de-France (+9,16), Calais (+9,79), Béziers (+1,76), Reims (+1,42), Le Mans (+0,68), Brest (+0,34), La Rochelle (+0,07), Limoges (+0,06)

Villes où le RN est en baisse :

Pau (-0,01), Poitiers (-0,12), Toulon (-0,30), Clermont-Ferrand (-0,68), Angers (-0,85), Caen (-1,09), Mérignac (-1,20), Mulhouse (-1,43), Rennes (-1,46), Le Havre (-1,48), Grenoble (-1,59), Nantes (-1,65), Nîmes (-1,73), Strasbourg (-1,84), Nancy (-2,09), Paris (-2,09), Bordeaux (-2,13), Tours (-2,21), Metz (-2,23), Cherbourg-en-Cotentin (-2,28), Boulogne-Billancourt (-2,29), Courbevoie (-2,37), Saint-Denis [93] (-2,43%) Saint-Étienne (-2,62), Toulouse (-2,65), Montpellier (-2,67), Montreuil (-2,68), Champigny-sur-Marne (-2,73), Orléans (-2,73), Besançon (-2,74), Rueil-Malmaison (-2,78), Aix-en-Provence (-2,81), Vitry-sur-Seine (-2,84),Créteil (-3,02), Asnières-sur-Seine (-3,31), Lyon (-3,35), Antibes (-3,42), Dijon (-3,56), Rouen (-3,69), Dunkerque (-3,73), Tourcoing (-3,77), Cannes (-3,81), Colombes (-3,81), Nice (-3,83), Amiens (-3,90), Marseille (-3,97), Villeurbanne (-4,18), Versailles (-4,30), Nanterre (-4,51), Saint-Maur-des-Fossés (-4,52), Annecy (-4,68), Aubervilliers (-4,81), Avignon (-4,83), Aulnay-sous-Bois (-5,01), Argenteuil (-5,02), Lille (-5,02), Roubaix (-5,80), Perpignan (-5,82), Drancy (-7,04)

Au niveau départemental, on constate qu'en dehors de l'évolution massive du score du RN entre 2014 et 2019 ; le RN baisse également dans ses principales zones de force, telles le nord de la France, l'Alsace, la région PACA, et même l'Hérault ou le Gard, alors qu'a contrario, il augmente sensiblement dans les zones qui lui sont peu favorables, comme quasiment tous les départements de Nouvelle-Aquitaine (sauf la Gironde) et la Bretagne. Le RN tend plus à se normaliser au niveau national, même si il progresse toujours dans l'ancienne région Champagne-Ardennes.

Pour les villes, la baisse est quasiment générale si on excepte à nouveau l'outre-mer ; il recule dans de nombreuses grandes villes, y compris celles qui lui étaient favorables, comme Perpignan, Marseille ou Roubaix. Les seules évolutions notables pour le parti sont rares, à l'instar de Calais, Béziers et Reims.

Il n'y a désormais plus de différences entre le vote métropolitaine et le vote d'outre-mer pour le RN, voire même le RN est meilleur en outre-mer qu'en France métropolitaine. Il augmente massivement ses scores, surtout à Mayotte (+40,15 pts). La seule baisse est à Saint-Barthélémy (-5,53).

de **Ramdams** » Jeu 30 Mai 2019 15:53

Je ne sais pas si on en a déjà parlé sur ce forum mais comment expliquer ces très bons scores du RN en outre-mer, qui dépassent la moyenne nationale ? Un front anti-Macron ? Il y a certes des événements locaux, notamment en Guyane (crise sociale et projet de Montagne d'Or impopulaire) qui peuvent expliquer cette fronde mais je suis par exemple étonné des scores à Mayotte, supérieurs à 45 %, alors qu'ils plafonnaient à 5.40 % en 2014.

Je ne suis pas un observateur assidu de l'outre-mer, je serais donc très curieux qu'on m'apporte quelques pistes de réponses.

de **pmf** » Jeu 30 Mai 2019 16:03

Ces analyses de pourcentages sur les résultats de l'extrême droite entre 2014 et 2019 sont extrêmement intéressants et viennent utilement suppléer les simplifications de publication de résultats dans Le Monde lequel a axé les résultats sur les niveaux régional et communal.

De ma lecture des chiffres, j'ai retiré l'homogénéité des Départements de Normandie, même si la Seine-Maritime enregistre un recul en pourcentage un peu moindre que celui des quatre autres Départements et le recul dans le Département de l'Eure est très symbolique dans un Département ayant enregistré de plus fortes progressions que ses voisins en 2014.

Je pense qu'il serait intéressant de pouvoir corréler les évolutions en pourcentage avec ceux du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A et j'effectuerai cette recherche pour les cinq Départements de Normandie.

Comme j'ai aussi de l'intérêt pour les Départements de Bretagne, j'étendrai ma recherche au Côtes d'Armor et au Finistère pour essayer de comprendre pourquoi ils diffèrent des Départements de Normandie, de l'Ile et Vilaine et du Morbihan entre 2014 et 2019.

Enfin, concernant le Département de la Sarthe, je pense que la fermeture de l'usine Arjowiggins de Bessé sur Sarthe a eu une incidence sur les votes de 2019 dans les cantons proches de Bessé sur Sarthe.

Quant à la Mayenne, souvent soeur siamoise de l'Orne en matière électorale, je n'ai pas d'explication à avancer à la progression de l'extrême droite dans ce Département très rural hors de Laval, Mayenne et Chateau-Gontier. Allez, j'ose une explication qui suscitera peut être des réactions de contestation. Et si Jean Arthuis, candidat, était un rempart face à l'extrême droite ?

de **Azertyuiop** » Jeu 30 Mai 2019 16:27

Estagel66 a écrit:Ses résultats masquent une réalité qu'il ne faut pas oublier .... pour les présidentielles de 2022.
Un candidat écologiste présenté par les Verts, soutenu par GE, l'UDE, le PS, PP et Générations, voire les communistes peut se retrouver au 2nd tour de cette élection.
L'ensemble : Verts +PP-PS + Générations + Urgence Ecologie fait 24.75% (27.24% avec le PCF) contre 22.41% pour Macron et 23.31% pour le RN. Cette gauche de gouvernement peut étonner.
Nous verrons à l'occasion des régionales si une telle configuration se concrétisera ou non.

Cambadélis, sors de ce corps !

Plus sérieusement, même si la gauche présentait un candidat unique, rien ne dit qu'il ferait le plein de toutes les nuances du cartel qui la compose, surtout concernant l'électorat de EELV et encore plus de Urgence écologie. Les Verts arrivent toujours à mordre un peu en dehors du cadre de la seule gauche aux européennes et avec un Yannick Jadot qui a maintes fois déclaré que l'écologie n'était ni de gauche ne de droite dans sa campagne, il n'est pas absurde de penser qu'il a dû ratisser encore plus large.

Et de manière générale, une présidentielle n'est pas une élection européenne de toute façon...

pmf a écrit:De ma lecture des chiffres, j'ai retiré l'homogénéité des Départements de Normandie, même si la Seine-Maritime enregistre un recul en pourcentage un peu moindre que celui des quatre autres Départements et le recul dans le Département de l'Eure est très symbolique dans un Département ayant enregistré de plus fortes progressions que ses voisins en 2014.

Je pense qu'il serait intéressant de pouvoir corréler les évolutions en pourcentage avec ceux du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A et j'effectuerai cette recherche pour les cinq Départements de Normandie.

Comme j'ai aussi de l'intérêt pour les Départements de Bretagne, j'étendrai ma recherche au Côtes d'Armor et au Finistère pour essayer de comprendre pourquoi ils diffèrent des Départements de Normandie, de l'Ile et Vilaine et du Morbihan entre 2014 et 2019.

La raison de la baisse du RN en Normandie comme dans les Hauts-de-France est très simple à expliquer. La raison avait été discutée ici même au lendemain des régionales quand il est apparu que la liste de Nicolas Bay en Normandie était la seule à afficher une baisse du FN depuis les européennes précédentes. Il y avait alors un très large consensus pour dire que la Normandie étant la seule région à avoir Marine Le Pen en tête de liste aux européennes mais pas aux régionales, MLP avait dû induire un effet d'entraînement dans cette région en 2014 qui ne s'est pas retrouvée ensuite aux régionales, ce qui peut aussi largement expliquer la baisse dans les Hauts-de-France, à rebours de la tendance lourde et très claire observée depuis de nombreuses années, entre 2014 et 2019 puisque Le Pen avait aussi été tête de liste dans cette région il y a 5 ans.

Notons que la Normandie est aussi globalement dans une tendance nettement haussière pour le RN car il s'agit d'une des régions où le FN a le plus progressé entre les présidentielles de 2012 et de 2017 et qu'il serait assez curieux que cette tendance vire à 180 degrés en seulement 2 ans.

pmf a écrit:Enfin, concernant le Département de la Sarthe, je pense que la fermeture de l'usine Arjowiggins de Bessé sur Sarthe a eu une incidence sur les votes de 2019 dans les cantons proches de Bessé sur Sarthe.

Là aussi, c'est une tendance lourde qui s'observe depuis plusieurs années et je ne pense pas que ce cas isolé y soit pour grand-chose.

Nico a écrit:[i]Au niveau départemental, on constate qu'en dehors de l'évolution massive du score du RN entre 2014 et 2019 ; le RN baisse également dans ses principales zones de force, telles le nord de la France, l'Alsace, la région PACA, et même l'Hérault ou le Gard, alors qu'a contrario, il augmente sensiblement dans les zones qui lui sont peu favorables, comme quasiment tous les départements de Nouvelle-Aquitaine (sauf la Gironde) et la Bretagne. Le RN tend plus à se normaliser au niveau national, même si il progresse toujours dans l'ancienne région Champagne-Ardennes.

Disons que la fracture ouest/est s'atténue mais la fracture villes/campagnes continue de se creuser donc il est un peu rapide de dire que le RN progresse dans ses zones de faiblesse.

La fonte de ses scores dans certaines de ses zones de force est à expliquer, comme je le disais, par le changement de tête de liste entre 2014 et 2019 et qui peut aussi valoir dans une certaine mesure pour le Sud-Est. Comme la région Rhône-Alpes était la région à connaître la plus faible hausse du FN entre les européennes de 2014 et les régionales de 2015, on peut se dire que la présence de Jean-Marie Le Pen en tête de liste avait également à l'époque contribué à mieux mobilisé l'électorat FN même si cela reste bien moins évident que pour sa fille dans le nord.

Ramdams a écrit:Je ne sais pas si on en a déjà parlé sur ce forum mais comment expliquer ces très bons scores du RN en outre-mer, qui dépassent la moyenne nationale ? Un front anti-Macron ? Il y a certes des événements locaux, notamment en Guyane (crise sociale et projet de Montagne d'Or impopulaire) qui peuvent expliquer cette fronde mais je suis par exemple étonné des scores à Mayotte, supérieurs à 45 %, alors qu'ils plafonnaient à 5.40 % en 2014.

Je ne suis pas un observateur assidu de l'outre-mer, je serais donc très curieux qu'on m'apporte quelques pistes de réponses.

Mettre cela sur le dos de Macron est un peu fort puisque cette poussée avait déjà été observée à la présidentielle : MLP faisait déjà autour de 32% à Mayotte par exemple.

de **pop03** » Jeu 30 Mai 2019 19:51

pmf a écrit:Je pense qu'il serait intéressant de pouvoir corréler les évolutions en pourcentage avec ceux du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A et j'effectuerai cette recherche pour les cinq Départements de Normandie.

Ce lien donne des corrélations entre les votes et le taux de chômage.
https://www.liberation.fr/apps/2019/05/ ... ropeennes/

de **Vaulti** » Jeu 30 Mai 2019 20:18

Pour le RN, la chute du vote en leur faveur dans les villes est clairement une mauvaise nouvelle pour eux en vue de la présidentielle avec une différentiel de participation villes/campagnes moins important.

Pour le candidat unique de gauche, c'est à mon avis impossible vu le grand écart idéologique des listes qui pourraient la composer. Le total étant purement hypothétique…
D'ailleurs, il est proposé que les listes de cet attelage gauche de gouvernement ont encore fait un score moins important qu'en 2014.

Rappel des résultats par bloc:
FG 2014 : 6.61% / FI+PCF 2019 : 8,8%
PS + Nouvelle Donne 2014 : 16,88% / PS + Générations + Urgence Ecologie 2019 : 11,28%
EELV + AEI 2014 : 10.07% / EELV 2019 : 13,48%
MODEM+UDI+Nous Citoyens+Cap21 2014 : 12,02% / REM+UDI 2019 : 25.83%
UMP 2014 : 20,81% / LR 2019 : 8,48%
DLR 2014 : 3,82% / DLF 2019 : 3,51%
FN 2014 : 24,86% / RN+LP 2019 : 23,98%

Le seul vainqueur de cette élection, c'est la REM qui a réussi après avoir détruit la gauche de gouvernement en 2017 à détruire la droite de gouvernement.

de **Relique** » Jeu 30 Mai 2019 21:40

Azertyuiop a écrit:
Estagel66 a écrit:Ses résultats masquent une réalité qu'il ne faut pas oublier .... pour les présidentielles de 2022.
Un candidat écologiste présenté par les Verts, soutenu par GE, l'UDE, le PS, PP et Générations, voire les communistes peut se retrouver au 2nd tour de cette élection.
L'ensemble : Verts +PP-PS + Générations + Urgence Ecologie fait 24.75% (27.24% avec le PCF) contre 22.41% pour Macron et 23.31% pour le RN. Cette gauche de gouvernement peut étonner.
Nous verrons à l'occasion des régionales si une telle configuration se concrétisera ou non.

Cambadélis, sors de ce corps ! .

Il faut tout de même rappeler qu'après le score de presque 17% de 2009 pour les écologistes, menés en Île de France par Cohn Bendit et Eva Joly qui était "découverte politiquement" à cette occasion, la même Eva Joly avait fait 2,3% à ma présidentielle qui suivait... C'en est presque caricatural à quel point les verts ont des élections pour lesquelles un segment de l'électorat se mobilise pour les soutenir mais pas du tout à d'autres ! Les défaites de tous les verts non convertis au macronisme (certes ça en élimine un paquet ! ) aux législatives de 2017 sont aussi significatives.

Les électeurs aux élections proportionnelles sont prêts à ce qu'il y ait "quelques écologistes de plus" pour y avancer certaines de leurs idées. Par contre au scrutin uninominal, les électeurs semblent ne pas leur faire confiance du tout.

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