Le Parti du travail de Belgique (PTB-PVDA) a de réels objectifs lors des élections fédérales, régionales et européens de dimanche prochain. Les marxistes restent tout de même prudents et savent qu’il n’y aura pas de vague rouge dans quelques jours. Le Parti socialiste reste puissant et Ecolo a le vent en poupe. Le parti a baissé dans les sondages, même s’il devrait doubler son nombre de voix par rapport à 2014. Le journal
L’Avenir nous donne des informations sur les ambitions et les possibilités réelles du PTB lors de ces élections. Les marxistes belges qui disposaient jusqu’à présent de deux élus à la Chambre des représentants (Raoul Hedebouw, Liège, Marco Van Hees, Hainaut), de deux députés au Parlement wallon et de quatre députés au Parlement bruxellois, veulent au minimum constituer des groupes parlementaires dans les deux premières assemblées, faire élire leurs premiers députés en Flandre et obtenir au moins un siège de député européen.
Région wallonneProvince de Liège
Il s’agit de la province où le PTB est le mieux implanté et celle la plus prometteuse en terme d’élus. Lors des élections communales, le parti marxiste a fait une vraie percée, à la ville de Liège, à Herstal, Seraing, Grâce-Hollogne, Flémalle…Raoul Hedebouw devrait être réélu sans problème à la Chambre. La conseillère communale de Herstal Nadia Moscufo pourrait également devenir députée fédérale. Au niveau régional, la circonscription de Liège, qui avait élu Frédéric Gillot en 2014, devrait cette fois-ci potentiellement envoyer deux députés PTB à Namur. La circonscription de Huy-Waremme avait élu il y a cinq ans le jeune Ruddy Warnier, grâce à l’apparentement. Celui-ci malade a brillé par ses absences. Il ne se représente pas. Le PTB espère faire élire un député dans l’ouest de la province grâce à l’apparentement. La circonscription de Verviers, plus rurale, est nettement plus difficile pour le parti de Raoul Hedebouw. Parviendra-t-il à faire élire un député régional dans l’est liégeois ?
Province de Hainaut
La Province de Hainaut est la deuxième plus favorable au PTB. Le parti marxiste avait fait une percée aux dernières élections communales. Il était arrivé en deuxième position derrière le PS à Charleroi et La Louvière. Il y a cinq ans les électeurs hennuyers avait élu Marco Van Hees à la Chambre. Il devrait très certainement être réélu. Les marxistes souhaitent également faire élire au Parlement fédéral la conseillère communale de Charleroi Sofie Merckx. Le Hainaut pourrait aussi envoyer des députés « travaillistes » à Namur. Le Carolo Germain Mugemangango a une bonne chance d’être élu à la Région wallonne dans la circonscription de Charleroi-Thuin. Le PTB a également une chance d’élire un député régional dans la région du Centre (circonscription de Soignies-La Louvière). Dans bastion socialiste de Mons-Borinage, l’élection d’un membre du PTB est plus difficile. La concurrence du PS y sera très forte. Les marxistes n’ont en revanche pratiquement aucune chance dans la circonscription de Tournai-Ath-Mouscron.
Province de Namur
Le PTB avait fait une petite poussée dans le Namurois lors des élections communales et provinciales d’octobre dernier, obtenant des élus à la Ville de Namur et un conseiller à la province. Toutefois vu le faible nombre d’élus qu’envoie le Namurois à la Chambre et au Parlement wallon, le PTB y a peu de chance d’y obtenir des élus. Il faudrait une réelle percée des marxistes pour faire élire des députés dans cette partie de la Wallonie. Le parti marxiste a eu une bien malheureuse publicité en Province de Namur. Le conseiller communal namurois Jean-François Lenoir (qui a depuis démissionné du conseil), atteint de troubles psychologiques, a été emprisonné pour incendie volontaire. Il a exclu du parti, mais figure toujours sur la liste aux régionales déposée dans l’arrondissement de Namur. Le PTB appelle à ne voter pour lui. Dans les deux autres provinces wallonnes, le Brabant wallon et la Province de Luxembourg, le PTB n’a quasi aucune chance d’obtenir des élus.
Région de Bruxelles-CapitaleLa région bruxelloise est après la Wallonie celle où le PTB a le plus de chances. Vu que l’agglomération est bilingue français-néerlandais et que le parti compte aussi des membres néerlandophones, le parti marxiste se présente sous l’appellation PTB-PVDA. Il y a cinq ans il avait obtenu près de 4% des voix dans la capitale belge et avait, grâce à un apparentement avec de petites listes, fait élire quatre députés au Parlement bruxellois dans le groupe linguistique français. Aux élections communales de 2018, le PTB avait fait une réelle percée en région bruxelloise : 14% à Anderlecht, 13% à Molenbeek-Saint-Jean (troisième parti) et Saint-Gilles, 11% à Bruxelles-ville… Il était passé de deux à trente-six conseillers communaux. Depuis le PTB bruxellois est traversé par une crise. Trois conseillers de la ville de Bruxelles ont quitté le parti. Le parti marxiste certes affaibli dans la capitale vise à faire élire des élus à la Chambre et au Parlement bruxellois. Donné à 8% dans les sondages dans la région, il a une bonne chance de faire élire sa tête de liste fédérale Maria Vindevoghel, une ouvrière néerlandophone de Molenbeek, à la Chambre. Etant de langue maternelle néerlandaise la potentielle élue PTB-PVDA devrait rejoindre le groupe linguistique néerlandophone de la Chambre. Elle pourrait être une des rares élues fédérales flamandes de Bruxelles, avec Tinne Van der Straeten (Groen, 3e sur la liste d’Ecolo) et Elias Kartout (N-VA). Il sera en revanche difficile pour le parti marxiste de faire élire son numéro 2 à la Chambre, le conseiller communal de Forest Nabil Boukili. Au niveau régional, le parti présente cette fois-ci deux listes, une PTB dans le groupe linguistique français et une PVDA dans le groupe linguistique néerlandais. Il espère doubler son nombre d’élu dans le premier collège et de faire élire son premier élu néerlandophone à Bruxelles.
Région flamande La Flandre est la seule des trois régions belges à ne compter aucun député PTB (ici PVDA). Le nord du pays est très à droite et la gauche dans son ensemble plutôt faible. Le parti marxiste a toutefois effectué une petite poussée aux dernières élections communales et provinciales en faisant élire un conseiller à la Province d’Anvers et faisant sans entrée dans plusieurs villes grandes et moyennes : Gand, Louvain, Malines, Hasselt, Saint-Nicolas, Turnhout… Le PVDA a gardé ses quatre élus à Anvers et réussi à former une coalition avec le SP.A à Zelzate.
Province d’Anvers
Le PTB compte bien faire élire son premier député fédéral en Flandre, en la personne de son président Peter Mertens, en Province d’Anvers. Cette province, la plus peuplée du Royaume, est la plus favorable au parti marxiste en Flandre. C’est la seule où il peut faire élire des députés à la Chambre et au Parlement flamand. En plus de faire élire Peter Mertens à la Chambre, le PTB-PVDA souhaite obtenir son premier député régional/communautaire flamand. En 2014, le parti avait manqué de peu de faire élire son président au Parlement fédéral. Il va batailler dur cette fois-ci pour y parvenir. Toutefois cela sera difficile. Le PVDA a certes légèrement progressé à Anvers aux élections communales de 2018 et obtenu ses premiers élus dans le reste de la province (Brasschaat, Geel, Malines, Turnhout), mais il a fait moins de 5% au niveau provincial. Les derniers sondages donnent le PTB entre 4,7% et 5,9% en Flandre. Le parti pourrait donc espérer faire élire au moins un député fédéral et régional en Province d’Anvers. C’est jouable, mais cela reste difficile. Dans les autres provinces flamandes, même en Flandre-Orientale ou le Limbourg de tradition industrielle, le PVDA n’a quasiment aucune chance d’obtenir des élus.
Parlement européenConcernant les élections européennes, le PTB-PVDA a de réelles chances de faire élire au moins un député à Strasbourg en la personne de Marc Botenga dans le collège électoral francophone. Il lui sera beaucoup plus difficile de faire élire la jeune conseillère communale de Louvain Line De Witte dans le collège néerlandophone. Le PTB ne se présente pas dans le collège germanophone, ni d’ailleurs pour l’élection du Parlement de la Communauté germanophone.
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