Élections fédérales et régionales belges de 2019

[myckilem]

C'est très difficile à dire. J'ai toujours pensé que l'implantation des institutions fédérales et communautaires qui sont principalement concentrés sur la commune de Bruxelles-ville jouaient un rôle la dessus ce qui laisse une grosse concentration d'institution dans le nord de la région bruxelloise.

Après, le sud-est de Bruxelles est une zone nettement plus aisée qui attire assez bien les français expatriés que les fonctionnaires européennes. Ils sont plus prompte à voter pour des partis francophones que néerlandophones.

[Républicain67]

Je vous remercie pour votre réponse. Il faut rajouter que Berchem-Sainte-Agathe, Evere et Ganshoren sont les dernières communes à avoir rejoint l'agglomération bruxelloise en 1954. Elles étaient donc à cette date logiquement plus néerlandophone que les autres de l'actuelle région de Bruxelles-Capitale. Je m'appuie toujours sur le livre Bruxelles, lecture de la ville du géographe et urbaniste Christian Vandermotten, de l'Université libre de Bruxelles. Il explique que dans les années 1950, lors des derniers recensements linguistiques, il y avait environ 72% de francophones à Bruxelles-ville, 77% dans les communes de l'est de l'agglomération bruxelloise et seulement 59% à l'ouest (plus Evere). Les communes populaires de l'ouest bruxellois sont donc restées beaucoup plus flamandes. Pour l'auteur le processus de francisation n'est réellement achevé que dans les années 1960.

[Républicain67]

En Flandre, il est de plus en plus question de savoir si la N-VA pourrait devenir "contournable", au niveau fédéral, voire au niveau régional/communautaire. C'est notamment la position du leader de Groen, Kristof Calvo. Les nationalistes flamands sont actuellement donné à 28% en Flandre et à 4,2% en Région bruxelloise. Ils perdrait donc quatre points au nord du pays, comparé à 2014 et reviendraient au niveau de 2010, où ils n'avait finalement pas pu entrer au gouvernement fédéral. A Bruxelles, la N-VA est semble-t-il en progression et pourrait devenir le premier parti flamand. La N-VA ne devrait toutefois pas gagner de siège à la Chambre dans la capitale belge. Même en Flandre, le leadership des nationalistes flamands commence à être mis en cause, notamment par ses alliés du CD&V. Hilde Crevits, ministre de l'enseignement et tête de liste pour les démocrates-chrétiens , se voit bien devenir ministre-présidente flamande, à la place de Bart De Wever. Il faudra si la N-VA pourrait effectivement devenir contournable et si des coalitions anti-NVA pourraient voir le jour au niveau fédéral, voire en Flandre. L'objectif des nationalistes flamands est de dépasser la barre des 30% des voix en Flandre, ce qui les rendraient incontournable dans l'optique de former des coalitions. Bart De Wever a formé une coalition "bourguignonne" (N-VA, SP.A, Open VLD) à Anvers après les élections communales de 2018, reléguant le CD&V de Kris Peteers dans l'opposition. Pourrait-il être tenté de former une tel coalition au niveau régional flamand? L'avenir nous le dira. Une coalition N-VA-Groen semble d'ors et déjà exclu, tant les différents programmatiques sont importants. Il faudra analyser de près les scores du Vlaams Belang le soir du 26 mai. L'extrême droite flamande pourrait refaire un retour en force, notamment en Flandre-Orientale et en Province d'Anvers et reprendre de précieuses voix à la N-VA. Tom Van Gieken, le Président du VB, s'est fixé comme objectif d'ici de briser le "cordon sanitaire, en 2019 ou à la prochaine élection. Ce n'est pas un hasard s'il a organisé un meeting le 1er mai, au grand dam du SP.A, à Ninove, où la liste Forza Ninova du député régional et sénateur VB Guy D'Haeseleer, avait failli former une majorité absolue aux élections communales et briser pour la première fois le "cordon sanitaire". L'extrême droite flamande a fait de cette commune de la vallée de la Dendre un symbole.

[myckilem]

Le débat de savoir si on peut ou pas se passer de la N-VA. Je le trouve à la fois plus présent et moins présent cette fois-ci. On voit bien que la présence de la N-VA au gouvernement fédéral a cassé les tabous et donc cela permet au SP.A et en particulier à Groen de dire qu'ils ne veulent pas gouverner avec. C'est très loin du discours de 2014 où ils ménageaient la chèvre et le choux.

Je crois peu à la coalition N-VA/O.VLD/SP.A. La N-VA ne va pas prendre le risque de ramener à la table des négociations les socialistes flamands en sachant que la composition des majorités régionales/communautaire sont très liés à la composition de la majorité fédéral. Si le SP.A vient, le PS va poindre le bout de son nez. Ce qui est possible à Anvers, n'est probablement pas possible au dela.

En plus, ce serait laisser comme premier parti d'opposition le CD&V qui est finalement l'ennemi le plus dangereux de la N-VA. Le CD&V en dehors de la majorité, c'est se mettre à dos l'ACV (syndicat chrétien), l'enseignement catholique, l'unizo (patronat chrétien), les mutualités chrétiennes. Donner leur une raison de faire bloc avec la CD&V et le CD&V redevient le premier parti de Flandre.

Une coalition probable sera une coalition namuroise, mais au parlement flamand, cela pourrait être difficile.

[Républicain67]

Le Vlaams Belang mène une campagne assez active sur les réseaux sociaux pour séduire les électeurs francophones, y compris wallons, alors qu'il ne mène pas de campagne de terrain en Wallonie. La présentation de listes pour la Chambre en Wallonie est pour l'extrême droite flamande une manière de faire le buzz à peu de frais. Il ne fais pas campagne dans le sud du Royaume. Officiellement en présentant des candidats en Wallonie, le VB dit protester contre le fait que les électeurs des communes à facilités de la périphérie bruxelloise puisse encore voter pour des listes bruxelloise, sept ans après la scission de la circonscription de Bruxelles-Hal-Vivorde. Mais également contre le fait que DéFI présente une liste pour la Chambre en Brabant flamand. Le Belang, parti nationaliste flamand et séparatiste, ne parle évidemment pas de son projet de scission de la Belgique aux électeurs francophones. Pensez-vous que le VB puisse faire un score honorable en Wallonie? Il mène essentiellement une campagne anti-immigration, tout en critiquant le bilan de Theo Franken, trop timoré à ses yeux. Le Vlaams Belang avait dans le passé déjà présenté des listes à la Chambre en Wallonie, dans le Hainaut et le Brabant wallon. En 2014, la liste "Faire Place Nette" (avec un acronyme proche de celui de l'ex-FN belge), présenté par le VB en Province de Hainaut, avec le soutient de Jean-Marie Le Pen (présent sur les affiches) et avec la présence de quelques anciens frontistes, avait récolté 2% des voix. Le Hainaut est l'ancien fief du Front national en Wallonie. Cette fois-ci le VB présente des candidats dans les cinq provinces wallonnes.

En Région bruxelloise, pour les élections fédérales et régionales, le VB présente des listes bilingues. Et fait campagne en néerlandais et en français. Il cherche à obtenir un certain vote francophone de droite, comme cela était le cas par le passé, en mené une campagne axée sur l'immigration et la sécurité. Si la tête de liste pour la région est le député sortant (néerlandophone) Dominiek Lootens-Stael, celle pour la Chambre est un francophone, Alain Moyson, un entrepreneur jettois. La tête de liste bruxelloise pour le Parlement flamand, Frédéric Erens, a un nom à consonance francophone. Après il y a des Flamands qui ont des prénoms francophone, comme Yves Leterme ou Jean-Marie Dedecker. Le VB n'obtiendra très certainement pas de député fédéral en Région bruxellois, mais vise un deuxième député régional bruxellois.

[myckilem]

Je ne sais pas. Je pense de plus en plus que ce scrutin reserve ses surprises pour le 26 mai. La campagne est vraiment morte. Dans mon quartier, il doit y avoir une dizaine d'affiche du cdH et à peu près la même chose du PS. J'ai vu deux affiches MR, deux de DéFI et une affiche ECOLO. J'ai vu aucune affiche du PTB (pourtant, il y en avait une dans ma rue au communale). Nous sommes à 12 jours du scrutin. C'est extrêmement faible. Bref, on sent que la campagne est encore plus morte qu'au communal et provincial. Je ne sais pas quel resultat on va avoir droit.

[Républicain67]

A la gauche du PS, outre le PTB, plusieurs petits partis se présentent aux élections. Le Parti communiste de Belgique (PCB) présente une liste à la Chambre dans le Hainaut, tout comme le mouvement trotskiste Lutte Ouvrière (parti frère du parti français de Nathalie Arthaud et Arlette Laguiller). Wallonie insoumise, un petit mouvement inspiré par les idées de Jean-Luc Mélenchon, et prônant une Wallonie souveraine (et une 7e réforme de l'Etat) candidate lui en Province de Liège et dans le Brabant wallon. Le mouvement écosocialise "Demain" se présente aux élections régionales wallonnes en Province de Liège et dans la circonscription de Soignies-La Louvière, dans le Hainaut.

Du côté de la droite populiste, le Parti populaire affronte la concurrence des Listes Destexhe et de La Droite d'Aldo-Michel Mungo. Clairement à l'extrême droite, le mouvement national-solidariste Nation se présente dans toutes les circonscriptions wallonnes pour la Chambre. Le parti Agir, issu de l'ancien Front national belge est lui présent dans le Hainaut et la Province de Namur. Une liste "Les Belges d'abord" candidate en Province de Liège. Enfin une liste anti-taxe "Turquoise" est présente dans le Brabant wallon. Le Vlaams Belang se présente en outre dans toutes les provinces wallonnes.
https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_a-l-ombre-du-ptb-la-gauche-radicale-palpite?id=10219427
https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_a-la-droite-de-la-droite-ca-se-bouscule-aussi-au-portillon?id=10220175

On peut relever que le Hainaut est la province belge où se présentent le plus de listes de la gauche radicale, voire de l'extrême gauche (PTB, PCB, LO) et de droite populiste ou clairement d'extrême droite (PP, Listes Destexhe, La Droite, Nation, Agir). Les petites formations de gauche radicale (PCB, Wallonie insoumise, Demain, LO) ne devraient pas gèner le PTB vu son hégémonie à la gauche du PS. La Gauche anticapitaliste (trotskiste, ex-LCR, avant POS) ne présente pas de listes, tout comme le Parti socialiste de lutte (PSL). La Ligue communiste révolutionnaire, trotskiste, avait formé la coalition PTB-GO! (Gauche d'ouverture) avec le PTB et le Parti communiste en 2014.

A droite du MR, la concurrence risque d'être rude notamment entre le Parti populaire et les Listes Destexhe. Il est fort probable que les deux formations n'auront aucun élu en Belgique francophone. Le siège de député fédéral du PP (Aldo Carcaci, élu en 2014 en Province de Liège) devrait vraisemblablement être perdu, sauf énorme surprise. Le Vlaams Belang peut aussi être une concurrence pour la droite populiste francophone, surtout après l'appel de Marine Le Pen de voter pour le VB à Bruxelles et Wallonie. Le petit parti La Droite ne devrait comme aux dernières élections communales pas être une vraie concurrence pour le PP. Clairement à l'extrême droite, on retrouve comme au scrutin d'octobre dernier, la concurrence entre Nation, le mouvement (plutôt activiste) solidariste/dentitaire de Hervé Van Laethem et Agir, le principal successeur de feu le FN belge. Les deux leaders, Van Laethem et Salvatore Nicotra (Président d'Agir) sont tous les deux candidats à la Chambre dans le Hainaut, où se présente aussi Mischaël Modrikamen du Parti populaire.

Tous ses petits partis, essentiellement présent en Wallonie, n'avaient obtenu que de faibles (voire très faibles scores) aux dernières élections communales et provinciales. Le PP n'avait obtenu que onze conseillers communaux, essentiellement en Province de Liège. Il avait tout de même fait 12% à Dison, près de Verviers. Près de 7% à Verviers. La Droite n'avait obtenu qu'un seul élu, à Châtelet. Tout comme Agir, qui a fait réélire son président à Fleurus. Nation n'avait obtenu aucun élu. A la gauche de la gauche, aucun partis n'a percé en dehors du PTB. Le PCB a fait élire l'un ou l'autre conseiller communal sur des listes du parti de Raoul Hedebouw. Le mouvement écosocialiste VEGA avait comme en 2012 obtenu un siège à la ville de Liège. Lutte Ouvrière n'avait présenté une liste qu'à La Louvière sans obtenir le moindre élu. Wallonie insoumie était présente dans quelques communes de la banlieue liègeoise, sans le moindre élu.

[myckilem]

En fait, ces listes à gauche pourraient faire mal au PTB en lui faisant perdre localement l'un ou l'autre siège. Maintenant, le PTB s'en fout. Il va avoir tellement d'élu qu'en perdre l'un ou l'autre ne pose pas de problème.

Finalement, le PTB a déposé des accords d'apparentement à Liège, à Namur et dans le Hainaut. Il va falloir se preparer à voir débarquer environ 10 élus PTB au parlement wallon. C'est particulièrement énorme.

Si je dois faire un pronostic pour le PW. Je dirais :

PS : 23 (-7)
MR : 17 (-8)
ECOLO : 15 (+11)
cdH : 10 (-3)
PTB : 10 (+8)

[Républicain67]

En fait, ces listes à gauche pourraient faire mal au PTB en lui faisant perdre localement l'un ou l'autre siège. Maintenant, le PTB s'en fout. Il va avoir tellement d'élu qu'en perdre l'un ou l'autre ne pose pas de problème.

Finalement, le PTB a déposé des accords d'apparentement à Liège, à Namur et dans le Hainaut. Il va falloir se preparer à voir débarquer environ 10 élus PTB au parlement wallon. C'est particulièrement énorme.

Ces apparentements concernent-ils la Chambre ou le Parlement wallon? Le PTB doit ces élus régionaux bruxellois à des apparentements avec le BUB, le parti pirate et Pro Bruxsel. D'ailleurs c'est bizarre que le parti marxiste ce soit allié avec le p BUB. A part l'unitarisme, ils n'ont pas grand chose à voir. Avec qui le s'allie-t'il en Wallonie?

[myckilem]

Alors, l'apparentement, c'est le parlement wallon. Il s'agit d'associer des listes d'un même parti à l'echelle d'une province si elle est découpée en plusieurs circonscriptions.

Sinon, à Bruxelles, c'est ce qu'on appelle un groupement technique de liste qui permet d'associer les listes de différents partis.