Décès de Marcel CARON ancien maire de LOOS en Gohelle (62)

[SALVAT]

Hésitant à intervenir - je n'étais pas le mieux placé pour le faire parmi les intervenants dans ce forum - et constatant le silence qui demeurait, je trouve normal de faire, ici, sa place à la mémoire de Marcel CARON ancien maire de la commune de LOOS en Gohelle (6700 habitants) contigüe de la ville de LENS.
Orphelin de son père mineur, à l'âge de 14 ans -une situation commune à bien des jeunes de ce secteur géographique - il abandonna l'école pour participer au budget familial (3 frères et sœurs) en s'engageant dans une imprimerie. Il réussit dans cette filière et sera, plus tard, à l'origine de la première SCOP du Pas-de-Calais en créant "l'imprimerie artésienne".
Cégétiste, non affilié au PCF, il milita à la SFIO puis au PS en demeurant vigoureusement "guesdiste", ce qui ne correspondait pas à la tonalité des socialistes qui faisaient autorité dans le coin (DELELIS à Lens, DARRAS puis KUCHEIDA à Liévin, autre ville contigüe de Loos).
Elu maire en 1977, il le demeura jusqu'en 2001 où il passa la main à son fils, Jean-François, adjoint, conseiller régional depuis 1992 (Génération Ecologie puis EELV à partir de 1994).

La trace que laissera durablement Marcel CARON réside dans la préservation des "racines" de cette région dès que l'activité minière a cessé, en 1986, au puits 11/19 du groupe de Lens, situé sur la commune de Loos.
Avec son fils il lutta ferme pour empêcher André DELELIS de faire abattre les équipements, l'un un chevalet ancien, l'autre une tour en béton très récente qui contribuaient à la remontée à la surface des "terres et charbon" avant triage et évacuation des stériles sur les "deux jumeaux", les deux gigantesques terrils qui dominent le Nord de Lens.

Ce premier succès remporté contre André DELELIS soutenu par l'Elysée (F.M.), ils ont eu l'idée de monter un dossier pour le classement de cette région (terrils, fosses, cités minières, églises...) au Patrimoine de l'Humanité, sous l'égide de l'UNESCO.

Se heurtant au scepticisme de leurs voisins qui ne leur ont pas, dans un premier temps, facilité la tâche et se répandaient depuis longtemps contre "les CARON" qualifiés de "dangereux" (sic)...ils ont réussi à fédérer les populations et....leurs élus ont suivi : le classement à l'UNESCO a été acté en 2012.

Des reportages télévisés ont, depuis, fait découvrir largement ce secteur préservé et témoin de l'activité minière qui a duré un siècle et demi.

Marcel CARON a rendu leur fierté à des populations déboussolées par la disparition de l'exploitation minière imposée par l'Europe au profit de la Ruhr.
Depuis, ce périmètre a accueilli le "Louvre de Lens" et le stade Bollaert, totalement rénové et agrandi, valorise la vitrine de la région
Avec son fils, il a contribué au désenclavement de ce secteur et lui a ouvert la voie de l'économie touristique....à mon avis amplifié par la desserte de la gare de LENS par le TGV (ce que conteste, en bon EELV, Jean-François....mais notre conversation doit reprendre lors d'un futur passage "sur zone" !).
Marcel CARON...un précurseur...qui a servi sa commune et ses environs.
Bertrand SALVAT

[pmf]

Je salue l'hommage rendu au défunt que je ne connaissais pas contrairement à André Delelis qui fut une figure marquante du Parti Socialiste dans le bassin minier lensois, dans le Pas de Calais, et était un orateur souvent invité par les candidats socialistes de la Somme lors de leurs campagnes électorales.

Pour ma gouverne, j'aimerais savoir quelles étaient les relations qu'entretenaient les Caron avec Guy Delcourt, Maire de Lens jusqu'en 2013 et Député de la circonscription de Lens de 2007 à 2017.

[SALVAT]

Jean-François CARON demeure EELV - comme indiqué in fine - et si Guy DELCOURT ne l'a pas qualifié de "dangereux", il devait, comme DELELIS, le considérer "à part", puisqu'il était "perdu à tout jamais" pour le PS, "irrécupérable" en quelque sorte : une "exception" EELV, dans le maillage PS/PCF des communes voisines ; certes, aux législatives, la commune de LOOS lui faisait baisser son pourcentage mais LENS rattrapait le déficit enregistré au-delà des rues Léon Blum et Pierre Brossolette (cité du 11/19).

Jean François CARON est imprégné par le milieu minier où il a toujours vécu : Guy DELCOURT, bien qu'ayant vécu quelques années à Lens dans sa prime jeunesse, a mené son existence hors de ce secteur et même bien loin.
Le premier a ce mérite, à mes yeux, d"être demeuré ancré dans ses convictions et son terroir, le second a vagabondé de profession en profession (la culture, c'est vaste..comme le monde où il n'arriva pas à se fixer !) et a été assez inconstant dans ses mandats sans bilan avéré et ses options (il a quitté le PS qui ne pouvait plus rien lui offrir).
L'un a réussi à fédérer - et je lui reconnais une certaine générosité -, l'autre a accumulé les conflits personnels et les démissions...tout au long de son existence.

En Pas-de-Calais, Loos partageait, quasiment seule jusqu'en 2014, la couleur EELV avec Samer qui a, alors, viré à droite.
Bertrand SALVAT

[pmf]

Il est vrai que Guy Delcourt fut un sanguin, comme on dit parfois, dans ses prises de décisions et le résultat de la législative de 2017 dans la circonscription dont il était le sortant a, de mon point de vue, sérieusement terni son action politique lensoise.