Les électeurs slovaques sont appelés les 16 et 30 mars prochains à élire un nouveau Président de la République. En effet, le sortant
Andrej Kiska (56 ans) n'est pas candidat à un second mandat.
Si l'essentiel du pouvoir exécutif revient au Gouvernement, le Président dispose néanmoins de quelques prérogatives non négligeables (nominations aux grands postes, à commencer par la Cour Constitutionnelle//peut dissoudre le Parlement dans certains cas...) et son élection au suffrage universel direct lui confère une légitimité et une autorité loin d'être sans importance notamment en temps de crise.
Lors de la
présidentielle de 2014, l'homme d'affaires et philanthrope Andrej Kiska avait largement été élu au
second tour (59,4 %) face au social-démocrate (SMER-SD) Robert Fico, alors chef du Gouvernement, après avoir bénéficié d'un soutien des oppositions de droite et d'un réflexe "vote utile" pour rééquilibrer le pouvoir (à l'époque, le SMER-SD disposait de la majorité absolue au Parlement)
Son mandat a été marqué par
la crise de mars 2018 qui a abouti
au retrait de Robert Fico et plus récemment, par le blocage institutionnel concernant
la Cour Constitutionnelle où 9 des 13 sièges sont vacants.Cette année, ce sont 15 candidats (un nouveau record) qui sont sur la ligne de départ après avoir réussi à obtenir les parrainages de 15 députés ou de 15 000 citoyens.
Les principaux sont :
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Béla Bugár (60 ans), député et Président fondateur du Most-Hid (centre-droit PPE), membre de la coalition gouvernementale en place depuis 2016. Il a obtenu environ 34 700 parrainages citoyens.
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Zuzana Čaputová (45 ans), avocate. Candidate de Slovaquie Progressiste-PS (Progresívne Slovensko, fondé en 2017; social-libéral, pro-UE/ADLE). Elle a obtenu 18 500 parrainages citoyens.
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Martin Daňo (42 ans), journaliste. Il a obtenu le soutien de 16 députés dont Andrej Danko (SNS), le Président du Parlement.
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Štefan Harabin (61 ans), ancien ministre de la Justice (dans le 1er Gouvernement Fico), ancien membre de la Cour Suprême du pays (qu'il a présidé deux fois). Il a obtenu 32 000 parrainages citoyens
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Marian Kotleba (41 ans), président du du L'SNS (Ľudová strana Naše Slovensko/ extrême-droite néofasciste), ancien président de la région de Banská Bystrica. Il a obtenu le soutien de 27 députés (soit quasiment le double de son parti (14))
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Robert Mistrík (52 ans). Il dispose du soutien du parti Liberté et Solidarité-SaS (Sloboda a Solidarita, 2ème force parlementaire; droite conservatrice CRE). Il a obtenu près de 26 900 parrainages citoyens.
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Milan Krajniak(46 ans), député et candidat du SME Rodina ("Nous somme la famille"/ droite désormais ENL; 6ème force parlementaire en 2016). Il a obtenu 25 100 parrainages citoyens.
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Maroš Šefčovič (52 ans), vice-président de la Commission Européenne depuis 2010. Il dispose du soutien des Sociaux-démocrates (SMER-SD) et a présenté 47 parrainages de députés.
Le 1er tour est assez incertain : aucun candidat dépasse les 20 % dans les dernières enquêtes et 3 voire 4 peuvent espérer aller au second tour.
Projection des deux derniers sondages (Focus, 12 février// et AKO, 15 février)- Maroš Šefčovič (SMER-SD) : 19,5 à 20 %
- Robert Mistrik (DIV, soutenu par le SaS) : 17 à 18 %
- Zuzana Čaputová (PS) : 14,5 à 17,5 %
- Štefan Harabin (DIV), : 12 à 13,5 %
- Marian Kotleba (L'SNS) : 8 à 9 %
- Béla Bugár (Most-Hid) : 6,5 à 7,5 %
- Milan Krajniak (SME Rodina) : 5,5 à 6,5 %
Autres (8) : 12 à 12,5 %