de lindet » Dim 13 Jan 2019 08:53
Probablement une dépression pour Deschanel en effet, avec des troubles de comportement. Mais Deschanel devenu député très jeune savait parfaitement quelle était la réalité du pouvoir du président, pas insignifiante d'ailleurs, car c'était une magistrature d'influence. Son ambition, largement connue, était bien de parvenir à ce poste prestigieux : une grande prudence (par ex. dans l'affaire Dreyfus), l'évitement des responsabilités ministérielles, la recherche de la présidence de la Chambre occupée près de douze ans et préparant bien à la présidence de la République, donc rien à voir avec le parcours de Macron (même si idéologiquement on pourrait faire un parallèle entre ces deux "centristes", plutôt centre droit et bourgeois d'ailleurs). Mais pas de chance en effet pour Deschanel, tombé malade et moqué, sans doute parce que les maladies non physiques avaient (et ont encore parfois) du mal à être tout à fait prises au sérieux. Il guérit d'ailleurs et revient en politique, mais tombe aussitôt malade et meurt à 67 ans. Destinée mélancolique.
Celui qui démissionne parce que sans doute déçu par l'insuffisance des pouvoirs du président est plutôt Jean Casimir-Perier, très attaqué et vilipendé dans les milieux populaires, socialistes (mais aussi nationalistes, si on veut s'amuser à faire des rapprochements par ailleurs assez tirés par les cheveux) et qui démissionne après six mois de mandat en janvier 1895.
Mais à l'époque, le congrès (députés et sénateurs) se réunit aussitôt et élit un nouveau président, c'est vite réglé !
Tout cela est en effet bien loin de Jupiter mais la difficulté de la représentation, la déception de la politique et le désenchantement de la démocratie peuvent toujours se retrouver en toile de fond.