Qu'on se "rassure", la hausse automatique du Smic se limite aux seuls salariés au Smic (ou juste au-dessus) et est inférieure à l'inflation dernièrement mesurée, qui a parfois dépassé les 2%... Ceci dit, la revendication de revalorisation des revenus est loin d'être épuisée (même pour les bénéficiaires de l'AAH qui ont un plan de hausses déjà décidé bien avant, cela ne suffit pas).
Florian Philippot a déposé la marque "Gilets Jaunes"!
https://www.lemonde.fr/politique/articl ... 23448.htmlOutre que la récupération politicienne exclusive semble mal vue dans le mouvement (les soutiens passent mieux), il s'agit ici d'un parti politique dont on tendait à oublier l'existence et qui avait peu fait parler de lui - peut-être a-t-il estimé qu'il valait mieux se faire mal voir que ne pas être vu. Au passage, le dépôt de cette marque tendrait à compliquer celui d'une liste de certains "gilets jaunes" (qui ne se reconnaissaient guère dans les partis existants) aux européennes. Ceci dit, à un moment, dans les années 90 dirais-je, Charlie Hebdo avait déposé la marque "Front National" en lien avec les anciens membres du mouvement de résistance du même nom et cela n'avait servi qu'à amuser ses lecteurs et pas à nuire au parti correspondant (dont a d'ailleurs fait partie M. Philippot mais pas forcément au même moment). Un dépôt de marque peut donc fort bien être peu utile bien que coûteux.
La presse suisse critique... les critiques françaises à l'encontre de son modèle démocratique et de sa possible importation:
https://www.courrierinternational.com/a ... democratieSur les fonctionnaires, c'est assez complexe mais il y en a (possiblement en sous-proportion) qui participent aux gilets jaunes, qui sont surtout, économiquement, un mouvement pour le pouvoir d'achat après impôt des catégories basses et moyennes. Ainsi qu'un mouvement pour la rénovation des institutions qui ont amené à la situation actuelle.
Le gel du point d'indice entraîne une baisse du pouvoir d'achat à avancement de carrière égal. Certes, pour un individu donné, il y a des changements d'échelon, qui se font à rythme plus uniforme depuis la réforme dite "PPCR" de la fin du mandat hollandien (la plupart des échelons se passent au rythme moyen d'avant mais à l'ancienneté, le même pour tout le monde - mais il y a des situations de blocage en "fin" de carrière), ce qui amène une baisse de pouvoir d'achat à âge égal par rapport aux générations précédentes et en particulier en début de carrière (un enseignant de 50 ans de maintenant peut moins acheter de choses qu'un enseignant de 50 ans d'il y a dix ans voire que ses parents de même métier et c'est valable quel que soit l'âge considéré et le métier, hors cas particulier de revalorisation, et encore, la stagnation du point d'indice se fait sentir après). Certains gilets jaunes, de catégorie sociale plus élevée que les autres et souvent présents dès le départ (il faut bien comprendre qu'il y a eu du renfort après le début et que la composition sociologique a évolué en cours de route), sont effectivement plutôt sur une ligne de réduction générale de la fiscalité mais c'est plutôt une minorité et inversement, la hausse de l'ISF est une revendication assez fréquente. (Sans compter que certains sont assez inexpérimentés politiquement pour écrire des choses qui ne veulent pas exactement dire ce qu'ils pensent vraiment, ce qui est assurément regrettable...)
Au final, la hausse du carburant liée à celle des taxes puis, en cours d'année, à celle du cours du pétrole, a servi de "goutte d'eau qui fait déborder le vase" et rejeter beaucoup de ce qui avait semblé auparavant passer comme une lettre à la Poste ou du moins sans trop de mouvement. Beaucoup de résignations à subir et à se taire se sont levées.
Il ne faudrait pas aller croire, comme j'en entrevois la tendance parfois, que le côté débordant ou partiellement divergent ferait qu'il n'y aurait pas de problème, rien à entendre et ultimement rien à changer... Comme en 1968 (où il y avait des slogans divers) bien que forcément différemment, un tel éclatement indique qu'une grosse série de hiatus s'était accumulée et que cela n'a pas suffisamment été dit et réglé au fur et à mesure. Si côté populiste et anarchiste il y a, en particulier, il ne suffit probablement pas d'en déduire avec condescendance "ils sont bêtes mais ça passera": si on le prend au sérieux, c'est le signe qu'auparavant les élites et le pouvoir ont paru abusifs... Ce qui, dans les institutions très verticales qui sont les nôtres actuellement, n'est pas si étonnant et cela explique en partie pourquoi il y a eu un gros mouvement en France plutôt qu'ailleurs.