Gilets jaunes : feu de paille ou réelle crise politique fran

[Eco92]

A Marseille un nouveau décès : ni manifestante ni conductrice une vieille dame fermant ses volets et touchée par une lacrymogènes est morte à l'hôpital.

[Ramdams]

La violence peut-elle être légitime ? Tout un débat philosophique. Mais dans le cas qui nous concerne, je dirais qu'à défaut d'être légitime, et sans la cautionner, juste en constatant, elle a le moyen le mérite de créer un électrochoc au sein de la classe politique, d'interroger le rapport des politiques à la chose publique dans un contexte de très forte abstention électorale, d'interroger nos institutions... Clairement, les députés LREM montrent qu'ils sont à côté des clous, tant est si bien que je me demande s'ils ne sont pas des provocateurs.

Comparaison n'est pas raison mais on se souvient quelles ont été les suites des manifestations pacifiques contre la Loi Woerth sur les retraites en 2010 : la loi, à peine amendée, a été votée. Même chose en 2016 avec la Loi Travail. Plus récemment et de moindre ampleur, les grèves perlées de la SNCF n'ont abouti à rien. Forcément, les syndicats sont discrédités, ils sont trop "réformistes" pour être l'annonciateur de quelque chose de nouveau. Et surtout, les syndicats ne causent que travail et de débats très "utilitaristes". Là, on voit que le débat s'étend à des questions institutionnelles.

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quand on lit les tweets d'Amélie de Montchalin, il est sérieusement permis d'en douter...

le tweet devient "drôle" quand on voit ça :
https://www.nouvelobs.com/politique/201 ... lises.html

D'ailleurs, sur fond de parodie, le Twitter Le Journal de l'Elysée se gausse du décalage des membres de la majorité (exécutif, parlementaires) par rapport à la réalité. La même Amélie de Montchalin, souvent parodiée, en a même demandé la fermeture pour diffamation, avec sa collègue Aurore Bergé. Les tweets parodiques ne sont pourtant pas loin de leurs tweets réels.

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Sinon, d'après un sondage d'Harris Interactive pour RTL et M6, le soutien des Français reste stable après les événements du 1er décembre. Toutefois, dans le détail, ceux qui étaient hier indifférents vis-à-vis du mouvement montrent maintenant une franche hostilité.
Source

[ploumploum]

On atteint des niveaux de surréalisme et de ridicule des des côtés...
- côté majorité, on a Franck Riester, président du micro-parti "Agir" et Ministre de la Culture, qui se retrouve à réclamer "un geste fort" au gvt auquel il appartient...drôle de solidarité gouvernementale.
https://twitter.com/LCP/status/1069627948360060930

- côté opposition, Delphine Batho (au nom de Génération Écologie) reprend une mesure proposée par Hulot lors de son passage à l'Emission Politique fin novembre à savoir la non comptabilisation de l'investissement public "vert" dans le calcul du déficit public ! (proposition saluée par I.Brossat)
C'est très bisounours et c'est surtout très stupide* vu que le p'tit jeu d'écriture comptable (qui nécessiterait un accord européen) ne règle en aucun cas le problème de l'assainissement des comptes publics (le fait est que ça ne changerait en rien la trajectoire ascendante de la dette publique)

* aujourd'hui c'est "l'investissement vert", il y a 3 ans c'était le poste des dépenses militaires (cf attentats), il y a une demi-douzaine d'années c'était le poste des intérêts (cf : crise des dettes publiques européennes)...à chaque fois qu'il y a un problème, on propose de dépenser plus dans le poste budgétaire en question tout en voulant contourner la comptabilisation publique pour éviter de sortir de la "sacro-sainte barre des 3 %" toujours contestée mais supprimée...

[stephed]

le tweet devient "drôle" quand on voit ça :
https://www.nouvelobs.com/politique/201 ... lises.html
Au MorandiniLive, une députée LREM a avoué ne pas connaitre le montant du SMIC, provoquant ainsi la colère d'un gilet jaune qui a préféré partir.

la député en question, Elise Fajgeles, suppléante du ministre Benjamin Griveaux a présenté ses excuses pour ces propos

"Ne pas arriver à dire le montant du smic sur un plateau télé est une faute. Ce n'est ni mépris ni condescendance envers ceux qui galèrent. Je me suis moi-même retrouvée seule avec mon petit garçon au RMI il y a quelques années. Ça ne vaut pas les menaces de mort que je reçois."

https://twitter.com/EliseFajgeles

[Pullo]

Dans la rubrique "Rions un peu, mais pas trop quand même" :
- un "porte-parole" des Gilets jaunes du Vaucluse, Christophe Chalençon, dit qu'il faut mettre un militaire, le général Pierre de Villers, à la tête du gouvernement ;
- un présentateur vedette de la chaîne russe Rossiya 1, Dmitri Kisselev, voit derrière les Gilets jaunes une "révolution de couleur" orchestrée par les USA ;
- un blogueur, Mohamed Louizi, lance, sans apporter beaucoup de preuves, l'hypothèse selon laquelle les casseurs des Champs-Elysées seraient liés aux Frères musulmans.

Pendant ce temps, des lycées sont toujours bloqués, et des étudiants vont entrer dans le mouvement de contestation...

[Eco92]

- un présentateur vedette de la chaîne russe Rossiya 1, Dmitri Kisselev, voit derrière les Gilets jaunes une "révolution de couleur" orchestrée par les USA ;

C'est assez amusant en effet, d'ordinaire les idées de complot atlantistes sont plutôt derrière un soutien à l'Union européenne et aux politiques type Macron plutôt que l'inverse.

[alamo]

Dane le genre mépris de classe, voici Christophe Barbier, fils à papa devenu éditorialiste en gilet rayé, qui a sa solution pour calmer la populace en gilets jaunes :

"Moi je pense qu'il y aurait quelque chose de très populaire à faire, c'est de supprimer la redevance télé, et ça beaucoup de Gilets jaunes sont des gens qui regardent la télé, parce qu'ils n'ont pas beaucoup d'autres distractions dans la vie."

Les courtisans poudrés qui à Versailles portaient fièrement le pot de chambre contenant l'auguste caca royal ont un descendant, on l'a trouvé...

De l'autre côté, Daniel Mermet, vrai journaliste lui, et venant par ailleurs d'une famille ouvrière de huit enfants, ce texte d'une autre pointure :

https://la-bas.org/la-bas-magazine/text ... Z5BGobdUUI

Je pense qu'il y aura encore du monde dans les rues ce week-end...

[SALVAT]

Notre génial président, qui devait accomplir des miracles, économiques et sociaux, annoncés et datés largement à l'avance, avait gonflé des baudruches.
En mal de commémorations, il avait envisagé celle, saugrenue, des événements de "mai 1968" : son entourage avait fini par le dissuader de cette excentricité...les Gilets Jaunes lui ont apporté une reconstitution....
Le ridicule ne tue pas...encore que, sur le plan politique, cela n'est pas exclu : s'il y a des incidents samedi, le gouvernement sautera.

Quant à la grande concertation de 3 ou 6 mois....quelle fumisterie !
Qui en fera les synthèses départementales ? Les Préfets qui rangeront les demandes - (retenues selon les critères donnés par un "Casta")- dans des tableaux, très "techno" et formatés, qui aboutiront sur les bureaux ministériels ; elles répondront à la commande de chaque ministre.
Pour toutes celles que j'ai connues, toutes les grandes concertations notamment dans l'Education Nationale aboutissaient à la grille ministérielle, les plumes locales étant tenues par les Recteurs....Il convenait d'outrepasser les organismes intermédiaires (syndicats et conseils élus par les personnels).

Il faudra en sortir : une consultation populaire va s'imposer....quoiqu'en disent aujourd'hui les ministres et leurs entourages.
Bertrand SALVAT

[Estagel66]

Je ne pensais pas que nous arriverions à cet événement : la dissolution de l'Assemblée Nationale.
Vu l'éclatement du paysage politique et le contexte actuel, je ne voyais pas la dissolution comme une solution.
J'ai changé d'avis suite à la pitoyable prestation de Philippe qui loin d'apaiser la France accroit le divorce élite d'en-haut-peuple d'en-bas. Il n'y aura pas de majorité claire si une nouvelle assemblée est élue et la cohabitation ne sera pas polie mais très conflictuelle, comme en 1789 !!!!
De nombreux journalistes envisagent cette dissolution surtout si la violence perdure ou augmente.
Macron doit reprendre la main avant samedi 8, en changeant de Premier Ministre et en mettant en place un changement complet de sa politique : hausse des salaires, renoncement aux taxes et aux diverses augmentations prévues, mise à plat de la politique fiscale, rétablissement de l'ISF, .... En est-il capable ? Depuis l'affaire Benalla, il a perdu la main et les événements s'imposent à lui. Il n'est plus le maître des horloges même s'il croit qu'il l'est.

[Ramdams]

Je ne pensais pas que nous arriverions à cet événement : la dissolution de l'Assemblée Nationale.

Vous m'avez donné une fausse joie. ;-) Après avoir lu cette ligne, j'ai couru vers les sites d'actualité voir si elle était actée.

Plus sérieusement, je ne crois pas du tout à l'hypothèse de la dissolution. Etant donné que Macron ne rencontrera aucun obstacle institutionnel - avec une majorité à sa botte - la seule circonstance qui pourrait justifier une dissolution, c'est l'incapacité de facto de gérer le pays. C'est-à-dire des manifestations constantes et monstrueuses à chaque politique menée. Et encore, pas sûr que ça calmerait les ardeurs des GJ. J'espère tout de même qu'on n'arrivera pas à ce scénario, même si, face à tant de mépris de la part du pouvoir exécutif, je suis également tenté par l'adage "La fin justifie les moyens".

Comme l'a dit SALVAT, les grandes concertations sont un écran de fumée chronophage, dont les conclusions sont écrites avant même qu'elles ne commencent par des notables du coin. Personne n'est dupe. Si le gouvernement veut espérer sortir par le haut, il pourrait instaurer des dispositifs de démocratie directe, en prenant exemple sur le modèle helvétique. À l'époque, Richard Ferrand avait même exclu cette hypothèse cet été en prétextant que "ce serait donner pouvoir aux lobbies". Il a du parler de l'Assemblée qu'il préside dorénavant, ce n'est pas possible autrement d'être d'aussi mauvaise foi.

Sans doute le gouvernement actuel paie-t-il aussi les erreurs des précédents. Sans doute aussi que de nombreuses revendications de GJ me paraissent hors d'atteinte. Mais ils ont maintenant toutes les cartes en main. Mais qu'on se rassure, la moquette de l'Elysée sera changée, elle.