Pour réduire le nombre de parlementaires, pas besoin de révision constitutionnelle comme cela a été dit. Et pas besoin de l'assentiment du Sénat pour réduire le nombre de députés mais réduire seulement celui-ci créerait, il convient de le souligner, un déséquilibre, les sénateurs ayant alors davantage de poids que prévu au Congrès pour voter des révisions constitutionnelles. C'est pour cela notamment qu'il est difficile de se passer du Sénat. Dont je ne doute pas que le président saurait remplir son rôle constitutionnel intérimaire en cas
d'abdication de démission du Président.
Soumettre une réforme constitutionnelle ou autre à référendum serait assez suicidaire en l'espèce: quelle que soit la proposition précise, il se trouvera probablement une majorité pour la rejeter, quitte à aller dire, pour certains, que "cela va dans le bon sens mais pas assez loin", ce qui l'emporterait étant la volonté de dire non à celui qui pose la question...
Institutionnellement, ce qui me semble critiqué est certes avant tout le Président dans la mesure où tout découle de lui (même chronologiquement: le Premier Ministre et les parlementaires de la majorité ont été choisis après son élection et lui doivent tout, bien plus que dans les partis classiques dont l'existence historique dépasse largement la personne du président - à la limite, le président est un porte-parole du Parti qui a réussi...). Mais les députés ne sont pas un espoir surtout tant qu'ils sont des godillots... et peut-être même sinon, dans la mesure où ils ne sont pas perçus comme des gens ordinaires (peut-être même ceux qui l'auraient été juste avant leur candidature...). Sur le fond, on peut dire aussi qu'il y a un problème de manque d'alternance sur le fond et de succession de politiques plus ou moins libérales sans possibilité réelle d'en sortir.
Comme l'indique le sondage de Libération, il y a un problème de représentation. D'où la proposition de certains porte-parole, au moins, d'une assemblée citoyenne tirée au sort, dans un premier temps pour dénouer la crise mais plus largement, c'est une proposition qui a été déjà formulée (notamment par E. Chouart) comme permanente. Il est question ici peut-être pas tant de remplacer les professionnels de la politique (au risque d'en devenir soi-même!) que de les contrôler. Dans le cadre de la Ve, à défaut de remplacer purement et simplement l'Assemblée, une assemblée tirée au sort pourrait par exemple se rajouter et avoir un droit de veto sur les lois en fin de parcours...
Une pétition de certains gilets jaunes demande la démission de Macron:
http://referendumpourlademissiondemacron.wesign.it/fr . Cette revendication est aussi en tête du barrage le plus proche de chez moi, où les manifestants ont installé des tentes ("barnums") sur l'îlot de rond-point.
la députée LREM (mais élue en dissidence) Sonia Krimi a porté un gilet jaune en disant que si elle était restée parmi les personnes ordinaires au lieu de se trouver élue, elle aurait probablement participé au mouvement. LREM l'a recadrée...
https://www.francetvinfo.fr/economie/au ... 48859.html et
https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 80317.html où elle dit que "les gilets jaunes demandent des choses de bon sens".
Justement: les 42 revendications publiées par les gilets jaunes ou du moins leurs porte-parole:
https://www.francetvinfo.fr/economie/tr ... 77229.htmlA signaler que la page Facebook (et ses administrateurs) qui avait désigné les porte-parole a fait un sondage au vu des polémiques, d'où il ressort qu'une large majorité ne veut pas de porte-parole du tout... (probablement parce qu'il y a une méfiance vis-à -vis de toute délégation de parole et/ou parce qu'ils ne veulent pas des interlocuteurs institutionnels habituels).
François Hollande a refait une apparition médiatique en dialoguant avec les gilets jaunes dans le village de Jean Ferrat:
http://www.lefigaro.fr/politique/le-sca ... tinuer.phpFortement taclé par Macron qui n'écoute décidément guère, ni son ancien mentor ni les manifestants...
http://www.lefigaro.fr/politique/le-sca ... llande.php