Européennes de 2019 - Europe des Nations et des Libertés

[ploumploum]

Dernier né puisque créé seulement en juin 2015, le groupe d'extrême droite Europe des Nations et des Libertés (ENL//ENF en anglais) est aussi le plus petit et l'un des plus fragiles.

Composition initiale (juin 2015)

Front National-Rassemblement National (FN-RN/France) : 21
Lega Nord (Ligue du Nord-LdN/Italie) : 5
Freiheitliche Partei Österreichs (Parti de la Liberté d'Autriche-FPO/Autriche) : 4
Partij voor de Vrijheid (Parti de la Liberté/PVV/Pays-Bas) : 4
Kongres Nowej Prawicy (Congrès de la Nouvelle Droite-KNP/Pologne) : 2
Vlaams Belang (VB/Belgique) : 1
Indépendante (ex-UKIP/Royaume-Uni) : 1

Diverses modifications ont eu lieu depuis :
- juillet 2015 : ralliement de l'élu roumain Laurențiu Rebega (Parti Conservateur roumain; jusque là membre du S&D)
- novembre 2015 : départ d'Aymeric Chauprade vers ELDD.
- ralliement en mai 2016 de l'élu allemand Marcus Pretzell (alors AfD, aujourd’hui membre du Parti Bleu)
- ralliement d'un ex M5E en janvier 2017
- départs en octobre 2017 des élus Les Patriotes (D'Ornano, Philippot, Montel) vers ELDD
- départ de l'élu roumain Laurențiu Rebega vers les NI
- départ en mai 2018 de Bernard Monot (DLF/ex-FN) vers ELDD


Du coup, le groupe a actuellement 35 membres et est présent dans 8 pays.
Fragile donc puisque le siège britannique est mécaniquement perdu avec le Brexit, et que c'est quasiment la même chose avec les sièges allemand et polonais.
Dans les entrées possibles, il y a
- le parti tchèque SPD (Svoboda a přímá demokracie) qui a fini 4ème avec 10,6 % aux dernières législatives en octobre 2017
- Vox, issu d'une scission de l'aile droitière du PP espagnole. Il pourrait obtenir un siège.

Autre donnée à prendre en compte (déjà mentionnée dans ce sujet) si jamais ce groupe parvient à se maintenir : la modification des rapports de force puisque le RN, en relatif déclin, devrait se faire dépasser par la Lega italienne (potentiellement au dessus des 20 sièges vu les sondages). Son leader Matteo Salvini (désormais vice-président du Conseil) souhaite même créer une "Ligue des ligues"
https://www.lemonde.fr/europe/article/2 ... _3214.html
Derrière, le FPO, dont le leader est également n°2 du Gvt autrichien, pourrait prendre l'ascendant sur le PVV.
Du coup la co-présidence RN-PVV pourrait se transformer en LdN-FPO...

[Républicain67]

Le Vlaams Belang est donné, d'après un récent sondage, en hausse en Flandre belge. https://www.rtbf.be/info/belgique/detai ... id=9940415 L'extrême droite indépendantiste flamande est désormais à près de 10% dans les intentions de vote. Il semblerait qu'elle arrive à reprendre des voix parties à la N-VA en 2014, notamment dans son fief d'Anvers. Les élections législatives et régionales belges auront lieu le même jour que les européennes. Le VB peut faire des gains à la Chambre et aux Parlements flamand et bruxellois (groupe linguistique flamand). Je doute que cette progression soit suffisante pour le Belang pour gagner un deuxième siège de député européen (collège électoral néerlandophone).

Je n'ai jamais compris pourquoi Marine Le Pen préfère s'allier en Belgique avec le Vlaams Belang qu'avec l'extrême droite francophone du Parti populaire. L'ex-Blok est pourtant séparatiste et violemment anti-francophone. Je croyais que le RN était pour l'unité nationale et non pour les séparatismes ethnolinguistiques.

Concernant l'Italie et l'Autriche, il faut prendre en compte que la Lega et le FPÖ siègent au gouvernement. Ils peuvent très bien décevoir les électeurs jusqu'en mai 2019. Le vote sanction n'est pas exclure contre l'extrême, comme contre le FPÖ aux élections autrichiennes de 2002. Les élections européennes n'auront lieu que dans dix mois,soit une éternité en politique. Beaucoup d'eau peut couler sous les ponts jusque là.

[ploumploum]

Le Vlaams Belang est donné, d'après un récent sondage, en hausse en Flandre belge. https://www.rtbf.be/info/belgique/detai ... id=9940415 L'extrême droite indépendantiste flamande est désormais à près de 10% dans les intentions de vote. Il semblerait qu'elle arrive à reprendre des voix parties à la N-VA en 2014, notamment dans son fief d'Anvers. Les élections législatives et régionales belges auront lieu le même jour que les européennes. Le VB peut faire des gains à la Chambre et aux Parlements flamand et bruxellois (groupe linguistique flamand). Je doute que cette progression soit suffisante pour le Belang pour gagner un deuxième siège de député européen (collège électoral néerlandophone).

En l'état (10 %), le VB assure un siège (mathématiquement, le seuil est à 8,33 (100/12)), ce qui n'était pas le cas en 2014 (ça s'est joué à moins de 5000 voix je crois). Par contre pour le deuxième siège, c'est encore trop loin. A 13 %, il peut commencer à espérer.

Concernant l'Italie et l'Autriche, il faut prendre en compte que la Lega et le FPÖ siègent au gouvernement. Ils peuvent très bien décevoir les électeurs jusqu'en mai 2019. Le vote sanction n'est pas exclure contre l'extrême, comme contre le FPÖ aux élections autrichiennes de 2002.

Oui c'est possible mais j'y crois moyen sachant que :
1 / même sans dépasser les 20 élus et/ou le RN, la Ligue devrait progresser en élus. Elle peut difficilement faire pire qu'en 2014 où elle n'avait eu que 6,2 % et 5 élus (sur 73)
2 / pas mal de choses ont changé en 16 ans. Contrairement à 2000-2002 où il était ostracisé ou du moins évité, mal préparé et rapidement divisé, le FPO actuel semble solide : Plus de Haider pour le gêner, Strache a restructuré le mouvement, il est devenu n°2 du Gvt (contrairement à Haider qui était resté dans "sa" Carinthie) et enfin la chose essentielle : OVP et même le SPO ont aminci volontairement ou non le cordon sanitaire. En témoignent les prises de positions de Kurz sur le thème des migrants par exemple.
(ou encore la "radicalisation" de l'électorat/cf présidentielle de 2016)

A titre indicatif, aujourd'hui après 6 mois de coalition, le FPO est stable avec un score autour de 25 % (en 2014, il avait obtenu un peu moins de 20 %) ce qui leur permettrait d'avoir 5 sièges, soit 1 un de plus qu'il y a 4 ans.

[jean24]

Du coup, le groupe a actuellement 35 membres et est présent dans 8 pays.
Fragile donc puisque le siège britannique est mécaniquement perdu avec le Brexit, et que c'est quasiment la même chose avec les sièges allemand et polonais.
Dans les entrées possibles, il y a
- le parti tchèque SPD (Svoboda a přímá demokracie) qui a fini 4ème avec 10,6 % aux dernières législatives en octobre 2017
- Vox, issu d'une scission de l'aile droitière du PP espagnole. Il pourrait obtenir un siège.

Le siège allemand, n'est pas forcément perdu, il faut être prudent avec l'Allemagne, tout parti dépassant 0,5% des voix peut espérer un élu, la marche n'est pas si haute et le parti bleu ne sera pas testé dans les sondages (trop faible car proche de ces 0,5%), il faudra attendre l'élection pour le savoir. D'autres petits partis allemands d’extrême-droite, peuvent de la même façon espérer un élu (Die Republikaner ou le BIW par exemple).
Quant à la Pologne j'avais déjà mentionné le fait que le KNP soit (ou était, je n'ai pas d'infos récentes) un allié du Kukiz 15, il est possible que ces partis forment une alliance et que (dans cette hypothèse) tous les eurodéputés, ou seulement ceux du KNP rejoignent l'ENF.

Il faut aussi noter que le SNS slovaque, en 2014, avait mentionné sa volonté d'entrer dans le groupe que le FN comptait former, mais ils n'ont pas eu d'élus. En 2019, à priori ce ne sera pas le cas, ils auraient au grand minimum un élu et peut être deux. A voir s'ils ont changé d'avis entre-temps, il est sûr qu'ils n'iront pas à l'ECR (à cause du SAS et d'autres partis slovaques qui sont présents dans ce groupe).
Il y a aussi le parti Volya de Bulgarie, qui dans un récent sondage (pour le parlement) a été donné à 4% et pourrait donc avoir un élu en 2019.

Il faut aussi regarder du côté des membres de l'EFDD, au début je partais du principe que tout le monde allait rester dans son groupe, c'était sans compter la défection des démocrates suédois vers l'ECR (soit dit en passant, ce ralliement assure à l'ECR d'exister encore au lendemain des élections de 2019). Ce groupe est donc de moins en moins sûr d'être reconduit, à voir où iront tous ses membres.

[Nivek]

Le groupe Europe des Nations et des Libertés sera sans doute le groupe qui se renforcera le plus en terme d'élus et qui n'aura aucun mal a atteindre le critère concernant le nombre de députés minimum qui est fixé à 25. Toutefois l'autre critère qui est celui qui fixe un seuil minimum de 7 nationalités au sein des groupes parait être plus compliqué à atteindre. Si à ce jour le groupe ENL a réussi a être créé c'est uniquement grâce à des élus d'autres partis eurosceptiques ayant rejoint la coalition initiale pour former ce groupe.

A l'issu des élections européennes de 2014, la coalition n'est formée que de 5 partis : le Front National français, la Ligue du Nord italienne, la PVV néerlandais, le FPO autrichien et la Vlamms Belang belge. Ainsi ces partis alliés se voient dans l'obligation de siéger chez les non inscrits du fait qu'ils ne remplissent pas le seuil des 7 nationalités minimum. Ce n'est qu'en juin 2015 que le groupe ENL est créé grâce à l'alliance faite avec le KNP polonais, parti eurosceptique avec qui la coalition n'avait pas voulu s'allier a cause de son chef sulfureux, Korwin-Mikke, et c'est à l'occasion de l'exclusion de celui ci que le KNP a intégré la coalition. C'est également avec la venue d'une élue, Janice Aktinson, exclue du UKIP anglais et la venue de celle ci vers le mouvement nationaliste que le groupe ENL a pu être créé.

A ce jour le groupe ENL est composé de 34 élus dont :
- 15 du Rassemblement National francais (RN)
- 6 de la Ligue italienne
- 4 du Partie de la Liberté d'Autriche (FPO)
- 4 du Partie pour la Liberté néerlandais (PVV)
- 1 du Vlamms Belang belge (VB)
- 1 du Parti Bleu allemand, ancien élu de l'AfD : Marcus Pretzell
- 2 du Congrés de la Nouvel Doroite polonais (KNP)
- 1 élue indépendante britannique, ancienne élue du UKIP : Janice Aktinson

A l'issu des élections européennes de 2019, il est évident que certains élus de groupe ne siégeront plus au sein de la nouvelle législature puisque il n'y aura plus aucun élu britannique au sein du Parlement Européen à la suite du Brexit ce qui exclu d'office une nationalité au sein du groupe ENL. De plus, le Parti Bleu allemand qui est un parti composé d'élus ayant fait sécession de l'AfD en Allemagne a très peu de chance d'avoir des élus. Pour finir le KNP polonais est devenu marginal en Pologne ce qui laisse penser que ses élus disparaîtront de la prochaine législature. Ainsi la coalition initiale repartirait de 0 c'est à dire qu'elle ne sera composé que de 5 nationalités, il lui sera indispensable de trouver de nouveaux alliés au sein de l'UE pour que le groupe ENL soit reconduit lors de la prochaine législature.

Cette inquiétude pourrait être de courte durée car les partis populistes ont le vent en poupe dans la quasi intégralité des pays de l'UE. Ainsi il devrait être plus simple pour la coalition de trouver de nouveaux partenaires à la suite des élections européennes. De plus, avec l'affaiblissement des groupes ECR et EFDD qui sont tous deux des groupes eurosceptiques de droites qui vont subir les conséquences du Brexit c'est à dire le retrait des élus britanniques avec le départ des Torries pour le premier et celui des élus du UKIP pour le second, il sera de ce fait plus facile pour le groupe ENL de faire de nouvelles alliances.

Les alliés potentiels du groupe ENL sont les suivants : l'AfD allemand et le parti Ordre et Justice de Lituanie qui sont des partis membres de l'EFDD, groupe dont l'existence semble de plus en plus compromise, et qui pourrait se laisser séduire par le groupe ENL. Toutefois, d'autres partis politiques n'ayant pas d'élu au sein du parlement actuel pourrait faire leur entrée lors de la prochaine législature, c'est la cas du parti Vox en Espagne ou encore du parti SNS en Slovaquie.

Enfin, je pense que l'existence du groupe ENL semble en bonne voie pour être conservé. Cependant il est utile de s’interroger de l'importance que pourrait avoir ce groupe à la suite des élections européennes prochaines. Si la présence des partis populistes et eurosceptiques de droite sera de façon très probable renforcé, il parait encore trop tôt pour qu'une majorité eurosceptique se dégage et vienne prendre la tête de la Commission Européenne. Il est également utile de s’interroger de la réaction de certains partis tels que le Fidesz de Victor Orban qui semble proche de Salvini, populiste et eurosceptique notoire ou encore du PiS polonais. Ces deux partis sont très puissants dans leur pays respectif et leurs positions de plus en plus eurosceptique.

Les élections européennes de 2019 seront de façon certaine les plus importantes depuis leur création puisqu'il ne s'agit plus de savoir si la majorité sera acquise au PPE (droite libérale europhile) ou au S&D (gauche socialiste europhile) mais si la majorité parlementaire sera acquise aux europhiles ou aux eurosceptiques !

[Républicain67]

Je pense que le groupe ENL devrait être reconduit. Il devrait compter le Rassemblement national (France), la Ligue (Italie), le FPÖ (Autriche), le PVV (Pays-Bas), le Vlaams Belang (Flandre belge), le SPD (République tchèque). Tous ses partis sont alliés au sein du Mouvement pour l'Europe des Nations et des Libertés. D'autres partis peuvent potentiellement s'y ajouter: l'AfD (Allemagne, en pleine droitisation avec la montée en puissance du courant nationaliste de Björn Höcke), les Démocrates suédois, Vox (Espagne)... Après tout, ces partis ont des orientations différentes sur la question européenne. certains sont pour la sortie pure et simple de l'Union européenne, d'autres veulent la réformer de l'intérieur. Je ne comprends même plus le positionnement européen du RN. Est-il toujours pour le "Frexit" ? Ou a-t-il laissé tomber cette option après le départ de Florian Philippot et de l'aile la plus souverainiste du parti ? Merci.

Un document interne de l'AfD, dévoilé par le magazine Stern, montre que 84% des militants AfD sont pour le "Dexit" (la sortie de l'Allemagne de l'UE) et souhaite que le parti défend cette option aux élections européennes. https://www.stern.de/politik/deutschland/afd-umfrage--was-die-mitglieder-der-partei-fuer-europa-fordern-8439388.html

[pop03]

Je pense que le groupe ENL devrait être reconduit. Il devrait compter le Rassemblement national (France), la Ligue (Italie), le FPÖ (Autriche), le PVV (Pays-Bas), le Vlaams Belang (Flandre belge), le SPD (République tchèque). Tous ses partis sont alliés au sein du Mouvement pour l'Europe des Nations et des Libertés. D'autres partis peuvent potentiellement s'y ajouter: l'AfD (Allemagne, en pleine droitisation avec la montée en puissance du courant nationaliste de Björn Höcke), les Démocrates suédois, Vox (Espagne)...Après tout, ces partis ont des orientations différentes sur la question européenne. certains sont pour la sortie pure et simple de l'Union européenne, d'autres veulent la réformer de l'intérieur.

Je ne crois pas qu'un parti indiqué souhaite sortir de l'UE. Après, ce qui est certain, c'est que certains ont évolué sur cette question.

Je ne comprends même plus le positionnement européen du RN. Est-il toujours pour le "Frexit" ? Ou a-t-il laissé tomber cette option après le départ de Florian Philippot et de l'aile la plus souverainiste du parti ? Merci.

Pour résumer, le FN en 2017 était pour un référendum sur la sortie de l'UE. Depuis l'élection, il est favorable à une renégociation des traités.
http://www.europe1.fr/politique/au-fn-l ... ee-3462797

[Eco92]

- Vox, issu d'une scission de l'aile droitière du PP espagnole. Il pourrait obtenir un siège..

Avec le résultat surprise en Andalousie (plus de 10% et 12 sièges) le gain d'un siège semble assuré (et il pourrait y en avoir plus d'un), ce qui conforte l'existence future de ce groupe qu'il y gagnerait une nationalité, d'autant plus solide a priori qu'il n'y aurait pas qu'un élu de ce pays, donc le groupe serait moins à sa merci.

[Républicain67]

L'AfD pourrait-elle rejoindre l'ENF? Je n'ai l'impression que les populistes allemands souhaitent s'allier au RN. Les positions divergent notamment sur l'économie et sur ligne politique, notamment avec la droitisation en cours du parti, sous l'influence des fédération d'Allemagne de l'Est. Je doute que des personnalités très à droite comme Björn Höcke, André Poggenburg ou Andreas Kalbitz soient très en phase avec une "dédiabolisation", comme le souhaite l'extrême droite française.

[Eco92]

Le Monde annonce l'alliance du parti slovaque Sme Rodina (« nous sommes une famille ») avec la Ligue pour siéger dans l'ENL. Porté par un discours anti-migrants, sociétalement conservateur mais aussi anti-corruption et pro-sécurité sociale le parti devrait obtenir en 7 et 9% soit un ou deux sièges.

Le leader du parti a mis en avant l'alliance avec Salvini avec fierté, tout en taisant la place de Marine le Pen et du RN dans ce groupe.

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/17/marine-le-pen-et-matteo-salvini-se-font-un-nouvel-allie-en-slovaquie_5451698_3210.html

Dans son papier Le Monde indique que le groupe accueillera aussi " le Parti populaire danois, les Vrais Finlandais et l’AfD allemande", semblant répondre à la question ci-dessus pour une potentielle alliance. Les deux premiers sont actuellement membres du groupe CRE.