Quels candidats à l'élection présidentielle de 2012 ?

[Robespierre]

Mouai ...

Sarkozy non candidat en 2012 ... j'y crois pas vraiment ... et les députés UMP seront confrontés à la discipline de parti jusqu'au bout pour obtenir le sésam de leurs investitures.

Cependant que cette "idée" puisse être discutée et même débattue ... cela éclaire assez l'état de son impopularité.

Mais n'est-elle pas d'ailleurs le "fruit du péché" de l'orgueil qui caractérisa le debut de son mandat ??

Souvenez-vous, dès le début, il a de lui même alimenté les doutes sur un second quiquennat.

L'homme est une bête politique, capable d'avoir un coup d'avance et sachant trés bien s'inspirer des victoires ou des échecs des autres par le passé. On pourrait penser qu'il avait vu juste ... mais comme tout semble se retourner contre lui ...

En effet, la problématique principale qui s'impose à lui est simple : comment, en étant sortant, faire naître le désir lors de la campagne présidentielle de 2012 ?

Sachant que :

- nous ne sommes plus en 1988 où Mitterrand s'était lancé quelques semaines seulement avant le 1er tour ... la pression médiatique sera intenable et cela serait suicidaire face aux candidatures dissidentes ;

- nous ne sommes pas en cohabiation ... comme en 2002 où Chirac s'était dédouané du bilan de la majorité de l'époque.

- nous ne sommes pas non plus dans la configuration de 1995 où aucun candidat n'était sortant, à "l'exception" de Balladur qui en fit d'ailleurs les frais et où le PS était encore moribond suite au cataclysme de 1993

- enfin, la droite détiendra la présidence depuis 17 ans, les pouvoirs exécutifs depuis 10 ans.

[Zimmer]

Il ne s'agit pas, pour moi et très loin de là, de prendre la défense de Sarkozy mais depuis la présidence de Giscard d'Estaing, les premières années des premiers mandats ont toujours été assez difficiles pour les présidents de la République qui se sont succédés : cotes de popularité en chute libre, résultats des élections intermédiaires et partielles la plupart du temps défavorables quand ils n'étaient pas catastrophiques... Cela n'a pas empêché d'entre eux de se faire réélire, même s'il est vrai que c'était au terme d'un mandat de sept ans et après une cohabitation.

Même si Sarkozy a très certainement déçu une partie de ses électeurs (comme Giscard d'Estaing, Mitterrand et Chirac avant lui), on peut penser que plus l'on va s'approcher de 2012, plus l'électorat de droite va avoir tendance à se remobiliser et à créer un noyau dur autour de lui. Le fait que Sarkozy renonce de lui-même à se représenter ou soit contraint à le faire aurait au contraire un effet psychologique dévastateur pour la droite, qui aborderait ce scrutin dans des conditions encore bien pires, à mon avis, qu'avec un Sarkozy candidat et impopulaire. Même s'il s'agissait alors d'élections législatives, on peut se souvenir, à cet effet, que le quasi remerciement de Juppé comme premier ministre durant l'entre-deux tours de 1997 et son remplacement virtuel par Séguin, plutôt que de sauver la droite, avait précipité sa défaite.

Enfin et même si l'on parle actuellement beaucoup des candidatures possibles d'Aubry ou de Strauss-Kahn, la gauche est encore en manque de vrai leadership, à moins de deux ans du scrutin, et cela peut constituer un vrai atout pour Sarkozy.

[Nico]

Voici les candidats assez possibles:
-Nathalie ARTHAUD (LO)
-Olivier BESANCENOT (NPA)
-Jean-Luc MELENCHON (PG-PCF-GU)
-Eva JOLY (EE)
-Dominique STRAUSS-KAHN (PS)
-François BAYROU (MODEM)
-Nicolas SARKOZY (UMP)
-Dominique DE VILLEPIN (RS)
-Marine LE PEN (FN)

Pour le reste, ne voici que des hypothèses:
-Hervé MORIN (NC)
-Jean-Louis BORLOO (PRV)
-Nicolas DUPONT-AIGNAN (DLR)


Interrogations:
-Le PCF va-t-il accepter de soutenir Mr MELENCHON ou proposer Mr CHASSAIGNE contre celui-ci?
-Mrs Carl LANG et CHEMINADE réussiront-t-ils à obtenir 500 parrainages?
-Quelle va être la position des "petits" (sic...) partis: AEI, LGM, CAP21, M'PEP, FASE, BI, et d'autres encore?

[Zimmer]

Voici mes pronostics, au jour d'aujourd'hui :

- Nathalie Arthaud (LO)
- Gérard Schivardi (POI)
- Olivier Besancenot (NPA)
- Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche)
- Martine Aubry (PS)
- Ségolène Royal (Désirs d'avenir)
- Eva Joly (Europe Ecologie)
- François Bayrou (Modem)
- Nicolas Sarkozy (UMP-NC)
- Dominique de Villepin (Villepinistes)
- Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)
- Marine Le Pen (FN)
- Carl Lang (Parti de la France)

Contrairement à mes pronostics du 13 mai dernier, je ne crois plus en une candidature de Ségolène Royal sans qu'elle soit investie par le PS. D'après le dernier numéro du Canard enchaîné (daté du 7 juillet), Olivier Besancenot ne souhaiterait pas être le candidat du NPA lors de la prochaine élection présidentielle.

Il est parfois intéressant de se relire plus de six mois après... et je pourrais à peu près, je dis bien "à peu près", réécrire ce que j'avais déjà écrit en juillet dernier.

Du côté de la droite, je ne crois toujours pas à une candidature émanant de la mouvance "Nouveau Centre-Parti Radical" (du type Borloo, Morin ou autre) ou alors ça serait suicidaire pour elle et je ne pense pas qu'elle le soit à ce point-là. D'ailleurs, si les résultats de la droite étaient catastrophiques aux prochaines élections cantonales et si Sarkozy devait rester toujours aussi bas dans les sondages au début du printemps, soit à tout juste un an de l'élection présidentielle (ces deux hypothèses sont quand même plausibles), je verrais bien ce dernier remplacer (enfin) Fillon par Borloo à Matignon, histoire de provoquer une petite surprise et de jouer ainsi son va-tout. Les candidatures de Bayrou, De Villepin et Dupont-Aignan me semblent, quant à elles, toujours d'actualité. Enfin, compte tenu des sondages très prometteurs en faveur de Marine Le Pen et du danger que cela représente pour la droite, l'hypothèse d'une seconde candidature d'extrême-droite, aidée en sous-main par le pouvoir en place grâce aux parrainages et profitant aussi du ralliement d'un certain nombre de frontistes hostiles à la nouvelle présidente du FN, me paraît également plus que jamais d'actualité.

A la gauche de la gauche, je vois toujours Mélenchon, Besancenot, Arthaud et un candidat du POI qui pourrait être à nouveau Schivardi.

Du côté d’EELV, on parle toujours d’Eva Joly, mais aussi de Nicolas Hulot. Je ne crois pas à une candidature du second, dont le profil est trop marqué "écologiste de droite" pour faire l’unanimité au sein d’EELV. Même si Eva Joly n’est pas vraiment non plus ce qu’on peut appeler une femme de gauche (il y a encore tout juste trois ans, on la disait proche du Modem), je pense toujours qu’elle sera la candidate de cette formation. Je n’exclus plus, non plus, une candidature supplémentaire, avec l’écologiste de centre droit, Corinne Lepage… candidature pourquoi pas favorisée en sous-main par le PS.

Du côté du PS, justement, c’est là qu’il y a, à l’heure actuelle, le plus d’incertitudes. Je ne crois toujours pas en une candidature de Strauss-Kahn. Il est populaire dans les sondages, certes, mais surtout grâce à un électorat de droite, qui, autrefois, plébiscitait également Rocard et Delors dans ces mêmes sondages, et qui, de toute façon, ne votera pas pour lui, le moment venu. En fait et c’est plutôt sur ce point que je changerais d’avis par rapport à il y a six mois, je crois de plus en plus à une investiture de François Hollande qui rattrape lentement mais très surement son retard en crédibilité parmi les prétendants possibles. J’ai eu dernièrement quelques discussions avec des militants du PS (pas vraiment des "pro Hollande", pourtant) qui ont également ce sentiment.

[vudeloin]

Surtout quand les royalistes deviennent hollandais...
Mais bon, les 500 signatures pour tout ce joli monde, cela ne sera pas une affaire commode...
Je pense toutefois qu'une défaite de l'UMP aux cantonales suivie d'un échec aux sénatoriales auraient tendance à laisser certains élus de droite à signer pour d'autres candidats que Sarkozy.
ne serait ce que pour tenter de ratisser large.

[Zimmer]

Surtout quand les royalistes deviennent hollandais....

S'agissant des militants du PS dont je parle là, ils sont plutôt "pro Strauss-Kahn".

Mais bon, les 500 signatures pour tout ce joli monde, cela ne sera pas une affaire commode...

En 2002, il y avait 16 candidats et en 2007, il y en avait 12. Dans les "pronostics" que je présente, il y en a 12 à 13.

[vudeloin]

Sur les royalistes, c'est plutôt du côté des " huiles " si j'ose dire que le mouvement d'hollandisation se met en oeuvre.
je crois aussi qu'une partie non négligeable des militants penchent de plus en plus de ce côté ci.
Pour l'équipe Strauss Kahn, celle des anciens de la MNEF et de l'Unef indépendante et démocratique première mouture notamment, je crois que les lendemains qui viennent ne sont pas des plus faciles...
et je penche entre autres pour une forme de delorisation du candidat.

Rapport aux signatures, tout dépendra des stratégies des uns et des autres, à mon avis...
Si Sarkozy veut un peu diviser la gauche, il laissera donner l'autorisation à quelques élus peu identifiés de signer pour des candidats divers gauche et/ou écologistes.
Et je pense qu'il pèsera le pour et le contre sur une candidature centriste, sachant qu'il a besoin d'un réservoir de voix pour le second tour d'une part, qu'il lui faut un outil pour concurrencer le vote écolo, tout en se gardant de voir son propre potentiel par trop entamé de ce côté là...
Outre le fait, bien entendu, que les centristes, par eux mêmes, peuvent déjà rafler les signatures nécessaires.

De là à ce que Sarkozy favorise une diversité des centres...

[Zimmer]

Les résultats tout frais des élections cantonales vont-ils changer la donne concernant l'identité des candidats à l'élection présidentielle de l'année prochaine... et aussi leur nombre ?

Je l'avais déjà indiqué ici : si le FN devait faire un score important aux élections cantonales (c'est désormais chose faite) et si les sondages donnant Marine Le Pen présente au second tour devaient se répéter (il semble que ça soit le cas), on pourrait peut-être assister, de manière à réduire les risques d'un nouveau "21 avril" (à l'endroit ou à l'envers), à la présentation de candidatures de rassemblement, à gauche comme à droite, avec en contrepartie, dans ces deux camps, des accords électoraux dès le premier tour pour les élections législatives.

A gauche, on pourrait imaginer une candidature commune PS-EELV. Il me semble beaucoup moins certain qu'une candidature commune intègre également le Front de Gauche, surtout si le candidat socialiste devait être Dominique Strauss-Kahn. S'il devait y avoir, malgré tout, une candidature commune élargie au Front de Gauche, ça pourrait aussi être une donnée amenant à la désignation d'un autre candidat socialiste.

A droite, une candidature de centre droit comme celle de Jean-Louis Borloo serait sans doute suicidaire pour Nicolas Sarkozy et pour la droite toute entière. Si Sarkozy veut éviter une telle candidature, il devra cependant sans doute se "recentrer", ce qui l'obligera alors à pratiquer le grand écart avec sa stratégie de droitisation adoptée depuis l'été 2010. Si les sondages continuent à être aussi mauvais pour lui dans les mois qui viennent et si une fronde devait se développer au sein de son propre camp, serait-il imaginable qu'il renonce à se présenter à nouveau, laissant la place à un candidat de "rechange" (François Fillon ou Alain Juppé) qui rallierait aussi Dominique de Villepin, voire François Bayrou ?

Nous saurons tout ça, quoi qu’il arrive, dans les prochaines semaines et les prochains mois, mais je serais toutefois curieux de connaître l’avis des différents intervenants du forum sur ces questions.

[Jean-Philippe]

J'ai écris à peu près la même chose pour commenter le dernier sondage. Coincidence ou pas ? ;)

[Zimmer]

J'ai écris à peu près la même chose pour commenter le dernier sondage. Coincidence ou pas ? ;)

J'ai lu. :)

Je pense cependant que la poussée du FN et de Marine Le Pen est un problème tout autant pour la gauche que pour la droite.