tet2lar a écrit:Les graphiques de positionnement des différents partis européens sont intéressants.
Par contre, le terme "libéral" qui est opposé à "autoritaire" est assez ambigu. Entre ses différentes significations (sociétale, institutionnelle ou économique) on peut avoir des résultats substantiellement différents.
La signification économique est assez clairement exclue puisqu'inclue dans l'autre axe. En pratique, ce n'est pas si évident (d'où la prédominance éventuelle de la diagonale gauche anti-autoritaire/droite autoritaire) puisque notamment le libéralisme "pur" exclut et... réprime tout syndicalisme (loi Le Chapelier en France) mais ce sont deux axes distincts.
Dans l'étude en anglais (le pdf ne donne pas que la nomenclature , il est question de
CHES 2017 Codebook a écrit:“Libertarian” or “postmaterialist”
(qu'on pourrait traduire pour le second terme par post-matérialiste et pour le premier par "libertaire" ou "libertarien", termes faisant respectivement écho pour nous aux anarchistes et aux libertariens américains, ce qui peut sembler très différent... 'pas simple!) qui s'explicite ainsi (si je traduis la suite de ladite nomenclature): les partis (ainsi étiquetés) sont favorables "à des libertés personnelles élargies, par exemple l'accès à l'avortement, le mariage homosexuel ou une plus grande participation démocratique"... De fait, cet axe mêle du sociétal "stricto sensu" et des questions sur le type de démocratie ou d'autorité de l'Etat.
En fait et si je comprends bien, le graphique nous donne juste les positions sur l'axe horizontal droite-gauche (étatisme vs libéralisme économiques) "LRECON" et l'axe vertical autoritaire/postmatérialiste "GALTAN" sans prendre en compte le reste (comme les positions sur l'UE, ...)
Le positionnement du zéro/milieu sur l'axe peut aussi prêter à caution: le FN par exemple était classé un plus nettement à gauche sur l'axe étatiste/libéral en 2017, la différence peut tenir à une différence d'évaluation (et/ou au départ de Philippot).
Résumer des positions diverses en deux coordonnées sur des axes peut aussi amener à des malentendus: ce n'est pas parce que deux partis seraient très proches sur ce graphiques qu'ils sont d'accord sur tout ou s'entendent bien... D'une part parce que certaines sous-positions inversées amènent au même score (ce qui est d'autant plus facile qu'on est plus "au milieu" sur l'axe observé), d'autre part le classement n'inclut pas tout. Ainsi, le PDeCat et Ciudadanos sont relativement proches sur le graphique mais il y a comme des étincelles entre eux sur certaines questions...
(Par contre, effectivement, cet axe "vertical" inclut ou pourrait inclure divers aspects qu'il faudrait scinder pour arriver à une représentation en 3,4,... dimensions (qui serait moins lisible!). Parmi ces aspects, une partie de l'aspect d'ouverture à l'international, le répartition des pouvoirs entre échelons au sein du pays (qui elle-même se pose différemment selon la taille et le niveau d'homogénéité culturelle et géographique), les aspects militaires, sécuritaires (police/justice), sociétaux en un sens strict (couples, familles), bioéthiques et médicaux, écologiques, ...
De plus, certaines positions vues comme très "progressistes" par ceux qui les émettent peuvent être vues et classées par d'autres, "de l'extérieur", comme conservatrices soit dans l'absolu soit parce qu'il s'agit de
conserver un acquis... Ce classement pouvant lui-même être objectif (c'est censé être le cas ici) ou purement polémique dans la mesure où il s'agit d'embarrasser un adversaire...)
On notera aussi que presque aucun parti listé n'est totalement extrême au sens où il toucherait un des bords du spectre ni a fortiori sur les deux axes à la fois donc tout le monde est modéré/mitigé à un moment. Seul XA (Aube Dorée, sauf erreur) en Grèce pousse le côté autoritaire au maximum.
On peut voir aussi que la France est en gros le seul pays où un parti "du centre" (d'en bas à droite) est au pouvoir à titre dominant. Il est donc prévisible que des duels droite-gauche plus classiques redeviennent plus fréquents...