Grognard a écrit:L'intérêt d'une proportionnelle, c'est que chaque parti puisse se présenter avec son identité propre pour faire vivre le débat d'idées ; mais si on favorise les partis arrivés premiers, ça va au contraire encourager les candidatures unitaires.
L'autre inconvénient c'est d'appeler "proportionnelle" un système où le nombre d'élus n'est plus du tout proportionnel avec le résultat, cela créerait une certaine confusion.
Par conséquent, même si l'idée est intéressante d'un point de vue purement mathématique, en pratique ce serait sans doute plus simple d'en rester au scrutin majoritaire que l'on connaît.
Le second inconvénient n'en est pas un puisque rien n'oblige à appeler ce mode de scrutin "proportionnel". Quand je parle de pseudo-proportionnel, le "pseudo" est au moins aussi important mais chacun est libre de l'appeler comme il l'entend.
Quant aux inconvénients techniques que vous évoquez, on les retrouve décuplés dans un scrutin majoritaire puisque la division favorise inévitablement les éliminations dès le premier tour. L'intérêt de ce mode de scrutin n'est d'ailleurs pas de garantir une représentation strictement proportionnelle (il y a la proportionnelle pour cela...) car ce serait tourner le dos au besoin de dégager facilement des majorités. Avec ce mode de scrutin, non seulement on favorise la formation de majorité mais on ne donne pas une majorité absolue au premier arrivé à n'importe quel prix non plus. Mais en gonflant son nombre de sièges, cela devient plus simple pour lui : en 2017, LREM n'aurait pas eu de majorité absolue mais aurait pu l'atteindre aisément en composant avec des alliés de sensiblité proche et on aurait eu une coalition allant des vallsistes aux "Constructifs", ne créant pas d'instabilité.
Ajoutons à cela que je suis tout à fait favorable à ce que les familles politiques se présentant en ordre dispersées se retrouvent pénalisées car en agissant ainsi, elles peuvent défendre des sensibilités très différentes qui peuvent faire ratisser large et conquérir plus d'électeurs mais au final, il n'y a qu'un seul projet. C'est ce qu'on retrouvait à gauche jusqu'à encore récemment avec une culture de l'union à tout prix au second tour, le premier tour voyant des totaux élevés pour cette même gauche car il s'agissait en réalité de trois gauches en désaccord sur de nombreux points (ah ! le fameux "mais si vous prenez le total des voix de gauche..." !). Une fois que les vassaux rallient le plus gros, beaucoup d'électeurs des petits se retrouvent cocus.
Bon après, je reconnais un inconvénient indéniable à ce mode de scrutin : il faut souhaiter bon courage à celui qui sera en charge de l'expliquer au grand public...
pba a écrit:Je vous avais répondu cher Azertuiop que je trouvais votre idée ingénieuse, vous suggérant m^me de la faire breveter !
je l'a préfère à une prime majoritaire, vous ai-je répondu .
Je n'ai pas oublié mais vous êtes bien le seul à m'avoir répondu et quand je vois que n'importe quelle n-ième proposition de scrutin mixte mêlant majoritaire et proportionnel génère 10 à 15 réactions de la communauté, j'avoue que pour un scrutin un peu original et tarabiscoté, je m'attendais à plus.
Ramdams a écrit:Détrompez-vous. Quand j'étais étudiant, je m'arrangeais toujours à revenir au domicile familial au moins une fois par mois. Le train était cher et je ne pouvais pas me permettre d'y aller plus régulièrement, ne serait-ce pour la distance. Par conséquent, j'ai souvent participé à un seul tour sur les deux. Du coup, je le faisais au feeling : si je me disais que mon candidat n'avait aucune chance de passer, je faisais en sorte d'être présent pour participer au moins au premier tour. Sinon, si j'étais certain de sa présence au second, j'allais uniquement au second. Et comme je n'étais pas destiné à rester dans la commune de mon lieu d'études...
Je ne sais pas pourquoi c'est aussi rigide en France. Aux Pays-Bas, on organise les élections le mardi et on installe des urnes dans les lieux de travail. Et c'est le cas de nombreux pays : je regardais un documentaire sur une élection en Lettonie, les électeurs votent là où ils souhaitent. Pas besoin d'aller s'inscrire avant le 31 décembre précédant le vote sur la liste électorale du bureau de vote le plus proche de notre lieu d'habitation.
C'est aussi absurde que d'exiger des candidats des bulletins avec un tel format, tel grammage, telle forme... au lieu d'opter pour un bulletin unique. Mais bon, les partis politiques ne pourraient plus graisser leur imprimeur préféré avec le remboursement de leurs frais de campagne ! Tout ça peut être considéré comme des détails mais ça en dit long sur la non-volonté de faire participer le maximum d'électeurs.
Ce n'est pas non plus comme si on était appelés à voter tous les deux mois mais dans ce genre de situation ,je pense qu'il est préférable de s'inscrire sur le lieu d'études, quitte à ce que ça ne dure qu'un an ou deux.
Le vote sur le lieu de travail, je suis contre pour pas mal de raisons (quid des chômeurs pour commencer ?) mais la première à cause des élections locales : beaucoup d'électeurs voteraient donc aux municipales dans des communes où ils ne résident pas ? Quant au vote "où on le souhaite" et sans s'inscrire au préalable, j'avoue être abasourdi d'apprendre que c'est en vigueur quelque part sur la planète : vous êtes sûr de cela ? Comment contrôle-t-on les votes ? Et pour attribuer les circonscriptions ou les cantons, c'est-à -dire l'élection à laquelle on souhaite participer, ce serait libre de choix aussi ?? Ou alors j'ai mal compris.