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La vie politique américaine

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Re: La vie politique américaine

Messagede MiniM » Mar 10 Avr 2018 04:07

guillaume44 a écrit:J'ai utilisé le terme "raid" car c'était le terme utilisé dans les articles que j'ai trouvé en Anglais. Peut-être que ce mot n'a pas la même signification en Anglais qu'en Français.

Concernant l'affaire Stormy Daniels, le nom Trump n'apparait nulle part. Le pseudonyme concerne peut-être une autre personne que Trump ? Plusieurs choses tout de même, à supposer que cette liaison ait eu lieu, j'ai trouvé dans cet excellent article du Washington Post qu'il risque d'être difficile de prouver que ce paiement ait eu pour but de modifier le but de l'élection américaine. Cela peut-être aussi pour sauver le mariage de Trump ou sa réputation. Dans ce cas là, la procédure pour fraude électorale tombera à complètement à l'eau. Le timing à laquelle le paiement a été fait même si c'est 12jours avant ne sera pas un argument suffisant.


Cela dépend d'où vient le paiement. S'il provient du compte de campagne (et c'est un scandale très commun aux États-Unis, car il n'y a pas de contrôle des comptes de campagne), c'est une infraction aux règles.
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mar 10 Avr 2018 04:44

guillaume44 a écrit:J'ai utilisé le terme "raid" car c'était le terme utilisé dans les articles que j'ai trouvé en Anglais. Peut-être que ce mot n'a pas la même signification en Anglais qu'en Français.


Concernant la police, on traduirait ça par "descente" ou "perquisition". Mais le plus important n'est pas là : ce que Trump appelle une attaque indécente est une procédure normale légale et autorisée. Ce qu'il qualifie d'attaque contre la nation est le fonctionnement normal de la justice de son pays. Il est bon de le rappeler.

guillaume44 a écrit:Concernant l'affaire Stormy Daniels, le nom Trump n'apparait nulle part. Le pseudonyme concerne peut-être une autre personne que Trump ? Plusieurs choses tout de même, à supposer que cette liaison ait eu lieu, j'ai trouvé dans cet excellent article du Washington Post qu'il risque d'être difficile de prouver que ce paiement ait eu pour but de modifier le but de l'élection américaine. Cela peut-être aussi pour sauver le mariage de Trump ou sa réputation. Dans ce cas là, la procédure pour fraude électorale tombera à complètement à l'eau. Le timing à laquelle le paiement a été fait même si c'est 12jours avant ne sera pas un argument suffisant.


Je ne comprends pas ce que vous voulez dire... L'avocat officiel de Trump signe un contrat en son nom (le nom de Donald J. Trump apparait noir sur blanc dans le document) avec une tierce personne, et votre lecture de la chose est que ce contrat concerne un autre Donald J. Trump ? Si je puis me permettre, tout comme Trump vous analysez très mal les aspects de ce dossier.
Comme je l'ai rappelé, de deux choses l'une : soit l'avocat a passé ce contrat sans l'accord de son client, et l'avocat risque de petits soucis professionnels et l'accord est caduc (et on notera qu'une fois de plus Trump s'entoure de personnes non dignes de confiance et commettant des délits). Soit Trump était au courant et il a menti sur le sujet. Mais pire dans ce cas, il a versé ou laisser verser de l'argent à une tierce personne pour empêcher la divulgation d'informations le concernant pendant la campagne. Peu importe l'origine du paiement et peu importe l'impact qu'aurait eu ou non ses informations sur la campagne. Le paiement aurait du être déclaré comme un élément de campagne. C'est la loi. Pour faire une comparaison : le fameux dossier Steele apparait dans le financement de campagne Clinton (pour être précis : le paiement d'un intermédiaire qui leur a obtenu le rapport), car c'est la loi US. Il fait peu de doute que si Trump était au courant du paiement alors il aurait du apparaitre comme un élément de campagne, même (surtout) si il a bien été payé par son avocat. Car dans ce cas c'est un financement illégal. Et le but de la perquisition est de savoir d'où vient l'argent et si il y a eu contrepartie ou réciprocité entre Trump et son avocat. Concernant cette affaire, soit l'avocat a fauté lourdement, soit Trump a enfreint la loi de financement de campagne. Pour Trump, la première hypothèse serait préférable. La seconde serait très dommageable.


guillaume44 a écrit:https://www.washingtonpost.com/politics ... 7e7d9437ed
Décidément dans cette triste Amérique, tout est tellement partisan, l'avocat de Stormy Daniels Michael Avenatti est évidemment un démocrate lié au Maire de Chicago. N'y a t'il donc personne de non politiquement motivé dans ce pays ? (Je précise que si ça aurait été l'inverse un avocat républicain voulant salir un président démocrate, j'aurai dit la même chose).

Personne n'est effectivement au dessus des lois. Mais Mueller et son équipe donnent tout de même l'impression de vouloir trouver tous ce qu'ils peuvent pour faire tomber Trump. Cela pourrait-être rigolo si ce n'est que Paul Manafort risque de finir sa vie en prison et son avocat Michael Cohen 35 ans de prison.....
Cela entraine un stress et une peur permanente à toute les personnes ayant travaillé pour la campagne ou l'administration Trump d'être intérrogé par Mueller et son équipe. Plus grave, si cette personne ne donne pas les informations qu'ils souhaitent entendre, ils trouveront quelque chose pour l'inculper et là forcer à parler.
Je ne trouve pas que cela donne une bonne image de la justice américaine en tous cas.


Qu'est ce que l'avocat de Stormy Daniels vient faire dans cette galère ? Son boulot est de défendre sa cliente, pas la personne avec qui sa cliente a un contentieux. Là encore j'ai du mal à comprendre où vous voulez en venir...Pour info, Stormy Daniels est républicaine et a reconnu avoir voté Trump (elle dit juste qu'on l'a forcée à signer un accord de confidentialité qui ne rémunérait pas son silence au juste prix, elle ne critique pas Trump personnellement, et ne l'accuse pas de violence ou de viol...).
Qu'est ce qui est partisan ? Mener des enquêtes sur des éléments concrets (des paiements et des accords avérés pour camoufler des faits, des rencontres prohibées par la loi entre des représentants étrangers et des membres de la campagne Trump, des détournements fiscaux, des parjures devant des cours de justice ou des assemblées législatives, du travail non déclaré pour des gouvernements étrangers, des infractions au financement de campagne) pour essayer d'établir des faits ? Essayer de déterminer qui savait quoi à quel moment, c'est partisan ?
Ce qui est partisan c'est de considérer que les personnes qui enquêtent ont forcément des buts partisans. Tout ce que l'on voit pour l'heure des enquêtes de Mueller (je rappelle que l'on ne saura exactement ce qu'il y a quand il aura rendu son rapport, tant que ce n'est pas le cas on ne sait pas) ce sont des procédures menées légalement et dans le respect du secret des procédures (on n'a aucune fuite, on n'apprend les mises en accusation et les plaidés coupables au fur et à mesure des avancées). Il y a dans son équipe aussi bien des républicains que des démocrates. Il a renvoyé les membres de son équipe qui pouvaient être soupçonnés de biais anti-Trump (contrairement à vous c'est une action que je mets à son crédit). Mueller lui même est un républicain (dont Trump lui même vantait les mérites il y a encore un an).
Mueller et son équipe ne donnent pas l'impression de vouloir se payer Trump. Ils donnent l'impression de vouloir se donner les moyens d'enquêter et de faire la lumière sur tous les aspects des dossiers. Je trouve ça sain et normal. Ce que je trouve très malsain et inquiétant c'est que le président des USA passe son temps à critiquer le fonctionnement normal de la justice en attisant sciemment les divisions partisanes du pays, en critiquant des enquêtes dont les rapports finaux ne sont toujours pas connus (mais pour lesquelles plusieurs personnes sont déjà mises en accusation, dont 3 au moins ont plaidé coupables pour des charges graves). La seule attitude normale devrait être de dire que la justice fait son travail, et qu'en tant qu'innocent, Trump devrait attendre sereinement le résultat. Ce n'est pas ce qu'il fait. Pour rappel, durant l'enquête de Kenneth Starr (qui était républicain, pas démocrate, une différence notable entre les deux situations), Clinton et son entourage ne l'ont jamais attaqué. Ils n'ont dénoncé la procédure qu'une fois le rapport final délivré, disant que tout cela était une chasse aux sorcières s'intéressant uniquement à la vie privée du président. Trump se grandirait à faire pareil. On en est très loin pour l'heure.
Qu'est ce qui est rigolo ? J'ai beau cherché je ne vois rien de drôle dans tout ça. Cohen et Manafort ne risquent d'aller en prison que parce qu'ils auraient enfreint la loi. Si les gens que Mueller rencontrent n'ont rien à se reprocher, ils ne risquent rien. Il a interrogé des centaines de personnes dans le cadre de ses enquêtes. Seules celles contre lesquelles il avait des charges ont été poursuivie. Encore une fois, il est difficile de ne pas remarquer que ce président semble avoir une certaine propension à recruter des gens ayant un rapport douteux à la légalité, au pire des criminels, au mieux des pieds nickelés. Là aussi, le fait que Trump refuse obstinément de publier ses déclarations fiscales ne peut qu'entretenir le soupçon.
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mer 11 Avr 2018 02:10

Un élément important des dernières enquêtes qui m'avait échappé lors du maelstrom de la nuit dernière : Mueller et le DOJ (Rosenstein a validé la procédure puisque Sessions s'est récusé de l'enquête) ont en fait donné la gestion de ce dossier à l'attorney fédéral du district sud de New-York, à savoir Geoffrey Berman. Ce dernier est un républicain qui a travaillé pour Giulliani, a toujours soutenu Trump (il a versé 5400 dollars à sa campagne), et a été nommé à son poste par Trump lui même. C'est donc lui qui a fait la requête des perquisitions auprès d'un juge au vue des pièces du dossier présentées par Mueller. Précision importante : la nomination de Berman est pour l'heure temporaire, et Trump doit décider ou non si il la rend définitive. Le moins que l'on puisse dire c'est que Berman prend un risque énorme de ne pas se voir confirmé définitivement dans ses fonctions avec ce qu'il vient de faire (de mon point de vue il a juste fait son boulot correctement).
https://www.cnn.com/2018/04/10/opinions ... index.html
https://www.businessinsider.nl/new-york ... =true&r=US
https://www.politico.com/story/2017/10/ ... ews-243962
Bref, le procureur fédéral qui a permis de lancer cette série de perquisitions peut très difficilement être accusé de biais anti-Trump. Et pour rappel, un juge a décidé d'autoriser tout ça ainsi que l'autorité supérieure du DOJ matérialisée par Rosenstein.
De même, lorsque les pro-Trump disent que c'est une violation du secret avocat-client c'est faux. Il existe une exception légale à ce principe : si la justice suspecte que cette relation avocat-client a servi ou sert à une conspiration ayant pour but de commettre un crime, alors l'investigation de la relation avocat-client peut être autorisée. C'est ce qui s'est passé la nuit dernière.
Personnellement, je trouve au contraire que les enquêtes de Mueller donnent une plutôt bonne perception de la justice américaine qui se donne les moyens d'enquêter à fond des dossiers majeurs quelles que soient les fonctions des personnes concernées. Par contre cela donne une vision exécrable de la politique américaine : une lutte partisane acharnée pour instrumentaliser la justice (dans un sens ou dans l'autre), et, surtout, un président (et certains de ses soutiens) qui considère qu'il n'y aurait aucun problème à ce qu'il vire plusieurs personnes faisant leur travail afin de faire cesser des enquêtes légales le visant, lui ou son entourage. Ça c'est très inquiétant.

Par contre, quand je dis que je pense qu'un tel mouvement (virer Sessions et Rosenstein pour se payer Mueller) marquerait le début de la fin de la présidence de Trump, je ne parle même pas du risque d'impeachment ou de retombées judiciaires (les accusations d'obstruction à la justice pleuvraient de toute part). Je parle bien des conséquences purement politiques.
Si Trump s'offrait son propre "massacre de la Saint Valentin" le GOP se diviserait violemment entre ceux qui soutiendraient la manœuvre trumpienne et ceux qui la désavoueraient. Le parti du président sombrerait dans le chaos, et les démocrates n'auraient qu'à compter les points en grignotant du popcorn. Mais la majorité républicaine au Congrès serait au mieux paralysée, au pire elle imploserait.
Ce n'est que dans un second temps qu' un tel scénario pourrait éventuellement déboucher sur un impeachment (quant à savoir si un tel impeachment pourrait aller à son terme...).
Rappelons enfin que dans le cas de Nixon, ce n'est pas le watergate en lui même qui l'a fait tomber (il est peu probable qu'une accusation sur le sujet aurait pu remonter jusqu'à lui), mais bien ses tentatives de contrecarrer les enquêtes sur le watergate.
Et que jusqu'au fameux massacre de la saint valentin, l'immense majorité du parti républicain faisait bloc derrière le président. Ce n'est qu'avec les renvois en cascade au DOJ que le GOP a lâché Nixon. Je suis persuadé qu'on n'aurait exactement la même chose ici si Trump le faisait. Mais je reste persuadé que Trump ne commettra pas une telle bêtise.
Tous les élus républicains qui se prononcent là dessus (et ils sont nombreux à le faire) sont très claires : soit ils disent qu'ils dénonceraient Trump en ce cas, soit ils disent qu'ils ne croient pas une seule seconde que Trump puisse faire une telle chose.
Je pense que Trump continuera sur sa stratégie actuelle : attaquer l'institution judiciaire et la séparation des pouvoirs avec le poids de sa fonction contre des gens qui ne font que leur travail. C'est déjà suffisamment grave à mes yeux. Par contre là dessus, beaucoup de républicains ne voient pas (ou font semblant de ne pas le voir) où est le problème avec l'attitude présidentielle. Mais certains le dénoncent aussi.
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Re: La vie politique américaine

Messagede MiniM » Mer 18 Avr 2018 06:03

Nouveux référendum intéressants approuvés pour Novembre cette semaine:

Maine: Augmentation des retenues salariales de 1,9%, augmentation des cotisations patronales de 1,9% et de l'impôt sur les revenus autres que le salaire de 3,8% pour financer les soins à domicile.
Floride: La Floride a un comité de révision de la Constitution de Floride à tout les 20 ans et c'est cette année. Ils font 8 propositions, parmi lesquelles:
Interdire les forages pétroliers et gaziers dans les eaux et mers de Floride ET interdire l'utilisation des cigarettes électroniques dans les lieux de travail (c'est dans le même référendum, ils vont ensemble, même si je ne vois pas le lien).
Interdire les paris sur les courses des chiens
Obliger à obtenir la majorité des deux tiers au conseil d'administration d'une université pour augmenter les frais de scolarité ET rendre obligatoires les paiements aux veufs/veuves par l'employeur en cas d'un décès de secouriste. (encore une proposition étrange)
Interdire le lobbying aux anciens élus dans les six années après la fin de leur mandat.
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Re: La vie politique américaine

Messagede Eco92 » Mer 18 Avr 2018 11:08

Je n'ai pu m'empêcher de rire en voyant les liens fait dans la même question, même si perso je serai favorable aux quatre séparément j'imagine l'intense travail de lobbying pour mêler deux questions (j'imagine que le but est qu'un truc moins populaire passe quand même par le biais de l'autre ?).
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Jeu 19 Avr 2018 02:01

Jean-Philippe a écrit:Nous sommes à une semaine du scrutin dans le 8e district de l'Arizona, siège considéré comme Likely ou Safe pour les républicains par les analystes, y compris en début du mois d'avril. Mais les tous derniers sondages donnent des scores très proches, dans la marge d'erreur. L'évolution du rapport de force observée par l'institut Lake Research Partners est impressionnante : 48/33 pour les républicains début mars, égalité 44/44 dans le dernier sondage du 13-16 avril.
En 2014 comme en 2016, les démocrates n'avaient pas présenté de candidat. Si le siège bascule, ce qui ne peut être exclu, cela sera à nouveau traumatisant pour les républicains et cela pourrait en conduire de nouveaux à se retirer.


Concernant cette élection un autre sondage de chez Emerson était sorti avant celui de Lake Research : il donnait un point d'avance à la candidate démocrate.
J'attends de voir le résultat mardi prochain, mais si la démocrate l'emporte, ou même que la républicaine l'emporte de peu, on pourra parler de séisme : on est sur un district beaucoup plus rural que celui de Pennsylvanie, et, sur le papier, la candidate démocrate est nettement moins attractive que ne l'était le candidat démocrate en Pennsylvanie.

Tirnam a écrit:Deux sondages intéressants sur le papier pour les démocrates au Sénat

- Au Texas un sondage Quinnipiac ne donne que 3 points d'avance à Ted Cruz sur son adversaire démocrate, une élection qui pourrait être assez serrée, d'autant plus que Trump est impopulaire dans cet Etat (43% approuvent son action, 52% désapprouvent).
- Dans l'Indiana un sondage donne au sénateur sortant démocrate une avance nette sur deux opposants républicains : entre 10 et 18 points d'avance. Problème ici, c'est un sondage de l'institut Gravis qui n'est pas tellement un institut réputé, autre soucis le sondage inclus également une question sur la primaire républicaine et le candidat républicain qui mène pour la primaire n'a pas été inclus dans les hypothèses pour l'élection générale.


Autant Gravis est un institut pas très coté, autant Quinnipiac c'est généralement du lourd. Pour ce dernier, l'autre élément inquiétant c'est qu'il teste aussi la course pour le poste de gouverneur du Texas. Le sortant Abbott doit normalement nager sur du velours : il est un sortant populaire dans un état normalement très rouge. Quinnipiac ne lui donne que 7 à 9 points d'avance sur ses éventuels challengers démocrates : pour un tel état avec un sortant, c'est très faible.
Un autre sondage est sorti concernant la sénatoriale du Missouri : la sortante démocrate aurait 1 petit point d'avance sur le challenger républicain. Dans cet état les turpitudes du gouverneur républicain (accusé de relations extra maritales, de violence et de chantage) commencent à se répercuter sur les républicains locaux : certains demandent désormais sa démission, et les rumeurs d'impeachment enflent. La sénatrice démocrate MacCaskill joue à fond la carte me too en tout cas.

Quant à Trump, cela n'a pas été relayé ici il me semble (entre les retombées judiciaires et la Syrie...), mais il envisagerait peut-être un 180 degrés total sur une mesure phare : il a demandé à son administration de réévaluer une éventuelle participation américaine au traité commerciale trans-pacifique. Pour le moment on ne sait pas si c'est sérieux, ni si les pays du Pacifique seraient d'accord pour réintroduire les USA (la Chine et le Canada ne seraient pas forcément emballés). Comme souvent avec Trump tout et son contraire sont possibles...
Une autre volte face ces derniers jours : alors que Nikki Haley, l'ambassadrice des USA à l'ONU, avait déclaré de nouvelles sanctions imminentes contre des entreprises russes, elle vient d'être désavouée par la Maison Blanche qui a nié et a affirmé officiellement que Haley avait surement souffert de "confusion momentanée". L'ambassadrice a répliqué qu'avec "tout son respect elle n'était en rien confuse", sous-entendant que c'était bien la Maison Blanche qui avait changé d'avis sur le sujet. Ambiance...
https://www.cnn.com/2018/04/17/politics ... index.html
Quant à Pompeo, le candidat de Trump au secrétariat d'état, il semble bien parti pour être le premier candidat au poste pour lequel le comité sénatorial des affaires étrangères rende un avis défavorable : les deux sénateurs démocrates qui avaient voté pour lui en tant que directeur de la CIA ont confirmé que cette fois ce serait non, et le républicain Rand Paul aussi. MacConnell devrait quand même passer outrer et proposer la validation au Sénat, en espérant qu'au moins 1 ou 2 sénateurs démocrates élus dans des états rouges et candidats à la réélection en novembre valident la candidature. Ça devrait être possible. Dans le cas contraire là aussi ce serait un séisme...
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Re: La vie politique américaine

Messagede Eco92 » Jeu 19 Avr 2018 07:07

Corondar a écrit:Une autre volte face ces derniers jours : alors que Nikki Haley, l'ambassadrice des USA à l'ONU, avait déclaré de nouvelles sanctions imminentes contre des entreprises russes, elle vient d'être désavouée par la Maison Blanche qui a nié et a affirmé officiellement que Haley avait surement souffert de "confusion momentanée". L'ambassadrice a répliqué qu'avec "tout son respect elle n'était en rien confuse", sous-entendant que c'était bien la Maison Blanche qui avait changé d'avis sur le sujet. Ambiance...

Je reste fasciné par la manière dont Trump attends une loyauté aveugle et absolue des gens, et Nikki Haley est une des rares à avoir totalement su s'adapter à ça jusqu'ici avec de contorsions de discours très trumpiens, tout en étant prêt à les sacrifier dès que cela les arrange. Il ne faut pas s'étonner que ça "balance" beaucoup avec un sens du management si aberrant et peu respectueux de ses fidèles. Là ça reste bien sûr léger mais Haley ne semble pas vouloir se laisser ridiculiser.
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Re: La vie politique américaine

Messagede ploumploum » Mar 24 Avr 2018 10:30

Corondar a écrit:Quant à Pompeo, le candidat de Trump au secrétariat d'état, il semble bien parti pour être le premier candidat au poste pour lequel le comité sénatorial des affaires étrangères rende un avis défavorable : les deux sénateurs démocrates qui avaient voté pour lui en tant que directeur de la CIA ont confirmé que cette fois ce serait non, et le républicain Rand Paul aussi. MacConnell devrait quand même passer outrer et proposer la validation au Sénat, en espérant qu'au moins 1 ou 2 sénateurs démocrates élus dans des états rouges et candidats à la réélection en novembre valident la candidature. Ça devrait être possible. Dans le cas contraire là aussi ce serait un séisme...


Mike Pompeo réussit finalement à obtenir de justesse l'avis favorable de la Commission sénatoriale des Affaires Étrangères (11 voix pour/9 contre) grâce au changement de position du républicain Rand Paul.
(Un avis contraire aurait constitué une première depuis...1 siècle)

https://edition.cnn.com/2018/04/23/poli ... index.html

https://www.20minutes.fr/monde/2260327- ... taire-etat
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mar 24 Avr 2018 11:20

Eco92 a écrit:Je trouve quand même très étrange que des primaires puissent ainsi devenir officielles. Et quid d'un potentiel candidat en dehors des deux grands partis ?

Je sais que c'est rare mais bon, là c'est bizarre. Ils doivent impérativement aller de l'un ou de l'autre côté ?


Les indépendants peuvent concourir (pour un des postes de l'exécutif, un républicain tente ce subterfuge, en pariant surement sur une amnésie des électeurs démocrates :) ).

ploumploum a écrit:Mike Pompeo réussit finalement à obtenir de justesse l'avis favorable de la Commission sénatoriale des Affaires Étrangères (11 voix pour/9 contre) grâce au changement de position du républicain Rand Paul.
(Un avis contraire aurait constitué une première depuis...1 siècle)

https://edition.cnn.com/2018/04/23/poli ... index.html

https://www.20minutes.fr/monde/2260327- ... taire-etat


Pour la confirmation devant le Sénat ça devrait être moins compliqué : quelques démocrates élus dans des états rouges ont déjà annoncé leur volonté de voter pour lui. Le candidat qui risque un peu plus c'est surement le candidat au poste de secrétaire aux anciens combattants. Beaucoup s'interrogent sur ses capacités. Les auditions seront déterminantes dans son cas.
Et comme en plus des allégations à son encontre émergent...
https://www.cnn.com/2018/04/23/politics ... index.html
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Re: La vie politique américaine

Messagede guillaume44 » Mar 24 Avr 2018 23:46

Corondar a écrit: En effet, les USA ont parfois certaines pratiques politiques un peu "exotiques", mais je suis d'accord avec vous : c'est le cas de tous les pays :).
Sur la jungle primary, je suis de toute façon assez perplexe sur ce système particulier qui peut aboutir à des aberrations. On peut tout à fait imaginer 2 candidats républicains candidats et une douzaine de candidats démocrates en Californie (ou inversement pour la Louisiane) : les 2 républicains arrivent en tête avec 15% chacun (ou les 2 démocrates en Louisiane) et la douzaine de démocrates (ou de républicains en Louisiane) tous en dessous des 10%. Vous vous retrouvez alors avec une tendance politique qui réunit 70% des votes mais qui n'accèdent pas au tour principal. Alors certes le cas d'école est peu probable, mais loin d'être totalement impossible (dans le cas de la Californie il parait toutefois science-fictionnel pour l'élection de novembre :) ).
De même, ce système peut aboutir à la quasi disparition du parti "minoritaire" (et c'est à mon avis le but recherché d'ailleurs). En l'occurrence, en Californie, je pense que les républicains vont désormais disparaitre complètement des générales sur l'ensemble de l'état : les postes de sénateur et de gouverneur vont devenir très difficilement accessibles pour le GOP. Bon, de toute façon, vues les orientations politiques désormais très divergentes du GOP d'un côté et de la Californie de l'autre, les républicains auraient beaucoup de mal à remporter une générale en duel même sans ce système de "pré-sélection". Mais cela complique terriblement la tâche même pour un républicain modéré qui voudrait défier un sortant démocrate, même impopulaire.
Pour un tel sortant, le risque viendrait plutôt d'un concurrent issu de son propre camp.
Mais on peut sans doute prédire sans trop prendre de risque une grosse défaite pour les républicains en Californie : beaucoup de sièges ouverts dans le comté d'Orange (ancienne citadelle républicaine dans le golden state qui semble se fissurer), pour la deuxième fois consécutive les républicains semblent condamner à faire de la figuration pour la sénatoriale et un rejet farouche de Trump et de sa politique.


Un scénario pas si science-fictionnel que ça. Je me rappellai bien avoir lu cet excellent article sur Politico dont je donne les sources.
En 2012, un démocrate Pet Aguillar n'a pas été élu dans un district très bleu celui de l'Inland Empire. Ce district compte la célèbre ville de San Bernandino. Il s'agissait d'une ville très démocrate ou à cet époque les démocrates surpassaient (et probablement toujours en 2018) les républicains sur les registres de votes entre 36 et 41 points. Suite à un trop grand nombre de candidat démocrates, les 2 candidats républicains Gary Miller et Bob Dutton obtinrent 27,5% et 25% et les 4 autres candidats démocrates se partagèrent les 48% restants dont 22,6% pour le malheureux Pet Aguilar.
En 2008, Barack Obama avait emporté ce district avec 56% des voix.

Selon Politico, les démocrates ont des problèmes en Californie car l'abandon des candidats républicains entrainent un trop grand nombre de candidats démocrates et ils risquent de se trouver des districts avec 8 candidats démocrates. Du coup, même les districts bleu peuvent potentiellement se retrouver en danger.

https://www.politico.com/story/2018/03/ ... lot-465460

Sur la non-élection de Pet Aguillar en 2012
https://www.pe.com/2012/06/06/2012-elec ... from-loss/

https://en.wikipedia.org/wiki/Gary_Mill ... %80%932015)

(A lire qu'à partir du 4.1 pour la page wikipedia de Gary Miller)

Je suis d'accord avec Corondar. Cet Jingle Primary a pour but de faire disparaitre le parti minoritaire. A l'échelon locale, ça semble être le cas car le parti démocrate détient au moins moins les 2/3 de l'assemblée et les 2/3 du sénat. Du coup, le GOP n'a même pas un droit de regard sur le budget.
Néanmoins, n'oublions pas que c'est dans cet état ou Trump a réalisé son deuxième plus grosse score en terme de voix 4,485 millions de voix juste derrière le Texas avec ces 4,7 millions de voix.
Puis bon l'élection et la réelection d'Arnold Schwarzenger au poste de gouverneur de Californie ça ne date pas non plus de la préhistoire.
Je pense donc qu'avec un président démocrate à la tête du pays plus les problèmes actuelles de la Californie (Etats ou les impôts et le cout de la vie sont les plus élevés, un déficit record dans l'union). L'élection d'un gouverneur républicain peut encore être envisageable.
En revanche que cet état revote républicain à une présidentielle, çà n'en prend absolument pas le chemin.
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