ploumploum a écrit:On connaît désormais les grandes lignes de la réforme constitutionnelle annoncée en juillet dernier :
- charcutage du Parlement réduction du nombre de parlementaires de 30 %, ce qui ferait passer l'Assemblée à 404 membres et le Sénat à 244. Le Premier Ministre a garanti une représentation de tous les départements. Pour le Sénat, on va donc avoir une super surreprésentation du rural.
- dosette de proportionnelle pour le côté "plus démocratique" (l'apparence, toujours l'apparence...autant ouvrir une succursale de l'Oréal à l'Elysée) : 15 %, soit une soixantaine de députés
- l'interdiction du cumul dans le temps : pas plus de 3 mandats identiques, sauf pour les maires des communes de moins de 9 000 habitants (ce qui restreint considérablement le champ d'application)
- le CESE (233 membres) sera réduit de moitié
- référence explicite à la Corse (Pourquoi un telle faveur au mépris de la l'Indivisibilité de la Nation alors que rien ne la justifie ?)
Par contre, la restriction du droit d'amendement selon le critère de la taille du groupe parlementaire est abandonnée.
Et le calendrier d'adoption est modifié : courant 2019 au lieu de 2018.
http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
http://www.lefigaro.fr/politique/le-sca ... nnelle.php
P-S : titre du sujet modifié pour élargir aux autres dispositions.
Eco92 a écrit:spinto a écrit:Je rappelle ici la décision du Conseil constitutionnel en 2009 rappelant, à l'occasion du redécoupage des circonscriptions législatives de 2010, que le découpage devait s'opérer essentiellement sur des bases démographiques, afin de respecter le principe d'égalité devant le suffrage.
Sur ce motif, les sages avaient notamment censurés la disposition législative prévoyant le maintien d'au moins 2 députés par département.
Si je suis d'accord avec ce que vous dénoncez il me semble que l'avis du CS n'a pas lieu d'être invoqué, on est dans le cas d'une modification constitutionnelle, donc ils peuvent prévoir une modif constitutionnelle obligeant à un député minimum par circo. Il me semble que ces questions sont plutôt traitées dans une loi organique mais cela peut-être un deal avec le sénat, sanctifiant ainsi cette mesure et la'protégeant de la censure. Inscrire donc l'inégale représentation des citoyens, mais cela fait bien longtemps que contrairement aux discours politiciens les urbains sont plutôt sous représentés en France.
Les doutes de Spinto sont légitimes, vu la teneur du discours du Premier Ministre. En lisant la retranscription (ce que je n'ai pas fait immédiatement, faisant confiance à la presse pour le compte-rendu), on constate que la mesure phare (réduction du Parlement) sera "souple" à savoir qu'elle passera par des lois organiques ou ordinaires. Donc à priori, il n'y a pas de redéfinition des plafonds dans la Constitution et le Conseil Constitutionnel pourrait censurer...
Dans le détail, ça donne :
Projet de loi constitutionnelle :
- "renforcement" des pouvoirs du Conseil Supérieur de la Magistrature
- fin des membres de droit au Conseil Constitutionnel
- suppression de la Cour de Justice de la République. Les Ministres seront jugés par la Cour d'appel de Paris
- réduction de moitié du CESE
- modification du calendrier parlementaire : les projets de loi "urgents" pourront bénéficier d'une inscription prioritaire à l'ordre du jour. (je pensais que c'était déjà le cas)
- procédure accélérée après la commission mixte paritaire
-réduction des discussions en séance :
la discussion en séance pourra être focalisée sur les points principaux, grâce à un meilleur travail en commission.
- Réduction du temps d'adoption du Budget.
- référence à la Corse
qui permettra d’adapter les lois de la République aux spécificités insulaires, mais sous le contrôle du Parlement
- inscription de la lutte contre le réchauffement climatique dans le domaine de la loi
Projets de loi organique et ordinaire :
- réduction de 30 % du nombre de parlementaires avec garantie de la représentation de tous les départements et territoires
- dosette de proportionnelle à l'Assemblée (15 %)
- non cumul des mandats (régionaux, départementaux, parlementaires) dans le temps (pas plus de 3, "complets, identiques et consécutifs") sauf pour les maires des communes de - 9000 habitants
http://www.gouvernement.fr/sites/defaul ... l_2018.pdf