de vudeloin » Jeu 24 Mar 2011 02:54
A cette heure de la nuit, je ne vais pas me lancer dans un pronostic compliqué mais juste quelques observations.
Sur les reports de voix, il est assez prévisible de penser qu'ils ne seront pas aussi bons entre la droite classique et le FN qu'entre les forces de gauche.
Dans les duels gauche – FN, le cas le plus fréquent que nous risquons de rencontrer est celui d'une victoire sans trop de difficultés du candidat de la gauche, qu'il soit socialiste ou communiste, ou autre chose, tout simplement parce que les écarts sont nets dès le départ.
N'oublions pas que le FN n'est en tête que dans 40 cantons sur l'ensemble du pays et que nombre de ses 400 candidats ne sont que repêchés.
Pour autant, il va gagner des voix entre les deux tours pour deux raisons : un, le report d'une partie des électeurs de droite ; deux, l'apport de nouveaux électeurs de second tour.
Dans quelle proportion ?
Nous verrons par l'exemple, sans faire autre chose qu'estimer les mouvements, puisque nous ne serons pas derrière tous les cahiers d'émargement pour pointer les 15 ou 20 % de nouveaux électeurs de second tour.
Dans le cas des duels gauche – UMP ou divers droite parlementaire, je pense qu'on peut mettre en regard le total des votes de gauche ( la quasi absence de candidats d'extrême gauche cette année n'obligeant pas à déduire de ce total les votes obtenus par ces candidats qui sont moins « reportables « que les autres suffrages ) et celui de la droite parlementaire, en incluant tous les candidats du Modem à Debout la République.
Reste, ensuite, le cas des électeurs FN dont nous pourrons estimer la ventilation sur la base du résultat constaté in fine mais dont je pense qu'elle ne sera pas forcément favorable à la droite parlementaire.
En fait, au delà d'un premier tour qui n'a pas été très « parlant « en termes de conquête de positions nouvelles pour la gauche ( ni en sièges, ni en majorités départementales ), je pense que le second tour va révéler les conséquences de l'écart important créé au premier tour entre gauche parlementaire ( environ 49 % des votes ) et droite gouvernementale ( moins de 32 % ), écart déjà traduit en élimination de candidats UMP au premier tour et qui va se matérialiser dans les pertes de sièges, voire de départements.
Chacun peut prendre la situation de son département, faire un tableau des ballottages avec ce calcul des voix de gauche et des voix de droite et faire varier les choses ensuite.
Nouveaux électeurs : prenez deux hypothèses, une avec 55 % des nouveaux électeurs ( limités à 5 ou 10 % du total ) à gauche et l'autre avec ce même niveau à droite, voire à l'extrême droite.
Reports de voix : prenez une hypothèse genre reports FN vers droite : 50 %, 25 % à gauche, 25 % à la pêche et prenez en une autre avec FN vers droite 60, 20 et 20.
Pour les départements du Sud Est, allez jusqu'à 70, 15 et 15...
Dans le cas où vous avez reports de droite vers le FN, partez d'une hypothèse 40 reportés, 30 à gauche et 30 ailleurs;..
Ou encore 40, 20 et 40.
Pour les départements du Sud Est, faites plutôt 60, 15, 25.
Secouez bien et regardez ce que cela donne...
Exemple, soit un canton où la gauche a 1 000 voix, la droite parlementaire 650 et le FN 400.
Arrivent au second tour 300 nouveaux électeurs dont 165 votent à gauche et 135 à droite.
200 voix FN vont vers la droite, 100 à gauche et 100 à la pêche...
Total : gauche 1 265 voix, droite 985 voix.
Et de 350 voix d'écart, nous passons à 280...
Imaginons la même situation dans un département du Sud Est.
Là , 140 nouveaux électeurs votent à gauche, 160 à droite
280 voix FN vont à droite, 60 à gauche, 60 dans la nature..
Total gauche 1 200 voix, droite 1 090...
La gauche l'emporte encore mais l'écart est réduit sur le premier tour.
Ce qui n'empêche que, dans les cantons où l'écart national est constaté entre gauche et droite ( regardez le Val d'Oise par exemple ), il en faudra beaucoup pour que la droite arrive à inverser la tendance.