VIC57 a écrit:- Aucune démocratie au monde ne limite les mandats parlementaires, que ce soit en Europe, aux Amériques, en Afrique ou en Océanie. Les seuls pays à le faire sont les Philippines, et la Macédoine (des exemples à suivre probablement). Le seul pays d'importance à le faire était le Mexique ou les membres du Congrès n'ont droit qu'à un mandat. Mais ils viennent tout juste de supprimer cette mesure et à partir des prochaines législatives de 2018 les parlementaires auront le droit de se représenter.
- D'une manière générale, je pense qu'une des raisons du recul du pouvoir des élus du peuple, et du politique (un recul qui est indéniable face aux puissances privées et financières, aux médias, à la haute fonction publique et aux groupes de pression qui font aujourd'hui les grandes décisions), est bien que les politiques ne durent plus. La condition du pouvoir et du changement passe par la durée. Que pèseront demain des parlementaires qui n'ont plus ni réserve parlementaire, ni cumul des mandats, qui seront limités dans le temps, payés bien en dessous de ce qu'ils pourraient espérer dans le public ou le privé, face à des hauts-fonctionnaires ou des forces du privé qui, eux, ne s’embarrassent pas de limite de durée ?
Ramdams a écrit:si la France se sent obligée de légiférer sur le sujet et pas les autres pays d'Europe, c'est parce qu'elle a un paysage politique dominée depuis longtemps par une caste de notables locaux et/ou d'énarques qui ont rarement pris la peine d'avoir d'autres fonctions à côté de celles de députés-maires/conseillers machin-chose. Aucune démocratie au monde ne pratiquait le cumul des mandats autant que nous le faisions jusqu'en 2017.
Relique a écrit:Ramdams a écrit:si la France se sent obligée de légiférer sur le sujet et pas les autres pays d'Europe, c'est parce qu'elle a un paysage politique dominée depuis longtemps par une caste de notables locaux et/ou d'énarques qui ont rarement pris la peine d'avoir d'autres fonctions à côté de celles de députés-maires/conseillers machin-chose. Aucune démocratie au monde ne pratiquait le cumul des mandats autant que nous le faisions jusqu'en 2017.
Je n'en suis pas certain. Car ceux qui se sentent obligés de légiférer, ce sont les fameux "notables locaux et énarques etc etc..." Edouard Philippe, le Premier Ministre, Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, Emmanuel Macron, président de la République sont plutôt un trio représentatif de la classe politique des 30-40 dernières années (je dirais toutes les générations après la génération "résistants").
Aussi, la réforme qui va avoir lieu va plutôt avoir pour conséquence d'accentuer le pouvoir des hauts-fonctionnaires (dont sont issue les individus sus-cités) de l'administration française (et du gouvernement) face aux députés.
Les réformes constitutionnelles vont d'ailleurs dans le sens de l'accentuation du déséquilibre des pouvoirs en faveur du gouvernement (et de son administration).
Ramdams a écrit:VIC57 a écrit:- D'une manière générale, je pense qu'une des raisons du recul du pouvoir des élus du peuple, et du politique (un recul qui est indéniable face aux puissances privées et financières, aux médias, à la haute fonction publique et aux groupes de pression qui font aujourd'hui les grandes décisions), est bien que les politiques ne durent plus. La condition du pouvoir et du changement passe par la durée. Que pèseront demain des parlementaires qui n'ont plus ni réserve parlementaire, ni cumul des mandats, qui seront limités dans le temps, payés bien en dessous de ce qu'ils pourraient espérer dans le public ou le privé, face à des hauts-fonctionnaires ou des forces du privé qui, eux, ne s’embarrassent pas de limite de durée ?
Qu'est-ce que la réserve parlementaire, sinon de l'achat de voix avec de l'argent public, qui biaise par ailleurs l'égalité entre les candidats d'une élection ? Est-il admissible que le candidat sortant puisse bénéficier de cette réserve à dépenser dans la circonscription dans laquelle il se présente alors que les autres candidats doivent convaincre par leurs propres moyens l'électorat ? Ce dispositif était le pire cancer de l'Assemblée et je regrette qu'il ne fût que partiellement supprimé.
Pour le reste, je suis plutôt de ceux qui considèrent que l'on a plus de pouvoir en tant que consommateur qu'en tant qu'électeur pour changer les choses. Une tendance qui se confirme de plus en plus.
Ce n'est pas forcément une mauvaise chose, ça nous invite à repenser la démocratie autrement que par des rendez-vous électoraux tous les 5 ou 6 ans.
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