La conséquence était prévisible, même si peu abordé (ça l'a été après le vote), l'UE a indiqué dans sa feuille de route un point particulièrement sensible impliquant un droit de veto de l'Espagne sur le destin de Gibraltar.
L'Epagne avait prévenu, lors des débats, que si Gibraltar voulait garder le marché intérieur, elle devait accepter une co-gestion des deux pays durant une période de "transition" avant rétrocession à l'Espagne.
Le sujet est absolument non-négociable pour le RU, d'autant que les 33000 habitants du rocs ont refusé à 99% la cogestion il y a 14 ans. Seulement, les Gibraltais ont également rejeté le Brexit à 96%.
La question n'est pas tant des échanges économiques (le roc fait la majorité des siens avec le RU via les paris en ligne) mais sur la liberté de circulation : pas moins de 10000 espagnols (un tiers du nombre d'habitants) franchissent la frontière chaque jours pour faire tourner les entreprises locales.
Par sa déclaration la commission européenne prend le parti de l'Espagne, ce qui est logique car elle est composante de l'UE, mais elle appuie sur cette question : de toute manière tout pays de l'UE a droit de veto sur l'accord final, donc l'Espagne avait de fait un veto, le pointer montre une volonté d'accentuer le clivage.
Notons que l'Espagne a apporté, fort hypocritement, son soutien à l'intégration automatique de l’Écosse dans l'UE en cas de nouveau référendum. Lors du précédent référendum d'indépendance l'Espagne avait pesée de tout son poids dans le sens inverse afin de ne pas renforcer les indépendantistes catalans.
http://www.lemonde.fr/referendum-sur-le-brexit/article/2017/04/03/brexit-l-espagne-inflige-deux-camouflets-a-londres_5104823_4872498.html