pop03 a écrit:Concernant les sièges à la majorité à la chambre des députés:
Cela donne pour l'instant en sièges:
Piémont: 14 Droite/
2 Centre-gauche (les 2 Ã Turin) /
1 M5E Lombardie: 34 Droite/
3 Centre-gauche (les 3 Ã Milan)
Vénétie: 19 DroiteFrioul Vénétie-Julienne:
5 DroiteTrentin Haut-Adige:
3 Droite/
2 Autres /
1 Centre-gauche Ligurie: 4 Droite/
2 M5EVal d'Aoste:
1 M5EEmilie-Romagne: :
98 Droite/
79 Centre-gauche/
10 M5EToscane: 7 Droite /
7 Centre-gauche ( dont 4 Ã Florence et sa banlieue)
Ombrie: 3 DroiteMarche: 5 M5E /
1 DroiteAbruzzes: 4 M5E/
1 DroiteLatium: 9 Droite /
8 M5E /
4 Centre-gauche ( les 4 Ã Rome)
Molise: 2 M5ECampanie: 21 M5E /
1 DroitePouilles: 16 M5EBasilicate: 2 M5ECalabre: 6 M5E /
2 Droite
Sicile: 19 M5ESardaigne: 6 M5ETotal en majoritaire: 111 Droite / 93 M5E / 26 Centre-gauche / 2 Autres
Et si on divise par zone, on voit de vraies divergences. La partie du centre de l'Italie semble la plus variée.
Le Centre-gauche résiste dans les très grandes métropoles italiennes.
Nord: 79 Droite / 6 Centre-gauche / 4 M5E / 2 Autres
Centre: 29 Droite/ 20 Centre-gauche / 17 M5E
Sud et îles: 72 M5E / 3 Droite
http://tg24.sky.it/speciali/elezioni/it ... ninominali
Il y a déjà là davantage de sièges attribués que ce qui est indiqué dans les projections Sky/TG24 du même moment. Certains sièges uninominaux ont pu être officiellement tangents. Enfin, on verra à la fin. Avec un scrutin finissant tard, le résultat précis tarde aussi, tout de même davantage qu'en France dirais-je.
Sur ces sièges au scrutin uninominal à un tour, mode de scrutin normalement le plus générateur de majorités et que certains seront peut-être tentés d'adopter pour éviter les difficultés que décrit
Il Tempo, on voit que
même là il n'y a pas de majorité absolue qui se dégage: les 111 sièges de la droite ne font que 48%...
Cela rappelle des situations britanniques où malgré ce mode de scrutin hyper favorable à un bipartisme, la situation a pu s'avérer compliquée dès lors que d'autres partis (SNP, LibDems) ont (ré)émergé.
Ceci dit, la présence d'une proportionnelle en complément pousse peut-être les électeurs à se lâcher même à l'uninominal (où ça ne servait clairement à rien de voter LeU par exemple). Il est en effet interdit de panacher (pas comme en Allemagne où on peut voter p.ex. pour le candidat CDU et la liste FDP): les candidats uninominaux sont forcément rattachés à une liste là où ils se présentent et un vote pour un candidat uninominal amène forcément une voix aussi pour sa liste (ou sa coalition à la rigueur). Inversement, cela peut défavoriser les "petites listes" puisque voter pour elles revient à un vote inutile à l'uninominal. Ce morceau de mode de scrutin uninominal a toutefois un côté moutonnier dans le résultat au sens où une bonne partie des circonscriptions a envoyé un élu de la même couleur que ses voisines, donnant une carte avec de grandes plages monocolores.
Au passage, il est facile de voir à qui étaient rattachés les élus uninominaux du Südtirol/Trentin: clairement, c'est à la coalition "de centre-gauche" que sont allées leurs voix pour la partie proportionnelle. En ce sens, il est presque abusif de les classer comme "autres".
La place importante de la Ligue du Nord (et encore, elle est encore plus importante que ce qu'on pensait puisqu'elle dépasse Forza Italia qui était traditionnellement le partenaire dominant) a pu jouer des tours à la droite là où on ne se sentait pas "du Nord", dans le Sud ou même dans le Val d'Aoste partiellement francophone qui apparaît décalé par rapport à ses voisins avec son élu M5E. Là , notamment dans le Sud, choisir, pour tourner le dos au PD qui a manifestement déçu, la coalition de la Ligue du Nord a pu paraître peu pertinent - voire une façon de se tirer une balle dans le pied, d'où une préférence pour le M5E: ce n'est sûrement pas la seule raison mais vu le résultat, ça joue.
Eco92 a écrit:Et bien, PeuPiu Europa rate de peu les 3% (enfin de peu, de presque 0,5 mais disons que c'était possible), le bloc de gauche est quand même globalement KO avec à peine 23 pour le centre-gauche, LeU passe les 3% et le bloc Potere al popolo (soutenu par Mélenchon) ne semble pas réussir à se qualifier.
Concernant la proportionnelle, les circonscriptions sont locales mais il y a des seuil nationaux (pour la Chambre et hors Val d'Aoste, qui n'a qu'un siège uninominal et l'étranger, qui a sa proportionnelle à part) Les voix d'un petit parti membre d'une coalition ne sont pas censées être perdues, si?
Piu Europa a au moins gagné le siège uninominal d'Emma Bonino. On pourrait même dire que le reste des candidatures du mouvement était de l'habillage pour ne pas l'obliger à aller plus directement avec le PD...
Des commentateurs français ont souligné l'importance concentrée dans ce vote. Chez nous, on a la présidentielle en deux tours, les législatives en deux tours + l'équivalent d'une partie des scrutins locaux pour le Sénat (les sénatoriales italiennes ne désignent pas de conseillers municipaux ou régionaux au passage par contre)... pour arriver au même résultat: un Parlement bicaméral et un président (désigné par le Parlement en Italie).
On peut aussi remarquer le peu de différences fondamentales avec les derniers sondages: il n'y a pas de majorité absolue, l'ordre des coalitions est bien droite/M5E / centre-gauche/ LeU. Le seul point vraiment différent qualitativement est d'avoir la Ligue du Nord devant Forza Italia mais vu qu'ils étaient donnés à un point d'écart ce n'était pas impossible.
Concernant la formation d'un gouvernement, la Ligue du Nord (principal parti de la principale coalition) et le M5E (premier parti) en réclament tous deux la tête. Il serait plus logique de la part du chef de l'Etat de tenter d'abord la coalition de droite, qui a le plus d'élus. Mais combler l'écart pour aller à la majorité n'a rien d'évident: il faudra peut-être en passer par l'abstention de certains opposants, "à l'espagnole". Dans un premier temps, il faut s'attendre à ce que les coalitions restent ensemble après avoir été élues de concert: une "grande coalition" Forza Italia/PD sans la Lega Nord par exemple ne semble pas une hypothèse réaliste, il faudrait au moins un soutien sans participation de cette dernière. Ceci dit, vu la difficulté de former une majorité, Renzi fait peut-être bien de ne pas complètement fermer la porte à l'idée d'une coalition, histoire que le PD n'aie pas à manger son chapeau comme son (plus ou moins) homologue le SPD allemand dont l'exemple est fort récent.