ploumploum a écrit:Ramdams a écrit:Aucun pays démocratique d'une aussi grande superficie et d'une aussi grande diversité culturelle que la France n'a d'organisation aussi centralisée
Ramdams a écrit:Par contre, il faudrait revoir les pouvoirs de chacun et ainsi toute l'organisation même des institutions français : abolition de la logique jacobine, pouvoir législatif accordé aux instances locales. Sans parler d'un fédéralisme, adopter un régime proche de l'Espagne ou de l'Italie.
Cette manie de vouloir toujours dénigrer notre modèle et vénérer ceux des autres...
au mépris de notre Histoire. En quoi notre Centralisation serait-elle plus inefficace que les modèles d'autres pays surtout quand on voit les dérives régionalistes dues au renoncement de l’État face à une poignée d'élus en Espagne (Catalogne), au Royaume-Uni (Ecosse), en Italie ("la Padanie")...?
(mais apparemment, on veut les rattraper (cf : dossier corse/attention au mécanisme infernal...))
Ramdams a écrit:C'est quand même assez incroyable de devoir discuter de toutes les modalités du Grand Paris à l'Assemblée nationale ou que ce soit l'Etat qui donne son arbitrage sur un projet d'aéroport de province.
Je ne reviendrais pas sur les concepts de Nation et de République indivisible (bafoués apparemment) mais de là à s'étonner du rôle de l’État et de l'Assemblée Nationale, franchement je reste sans voix. Sans un minimum d'ordre juridique, c'est l'anarchie.
(et ça les régionalistes "l'oublient" souvent)
Ramdams a écrit:Le problème est ici regardé du bout de la lorgnette, avec cette schizophrénie de représenter les territoires mais de lutter contre toutes les formes de sentiments régionalistes.
On peut être jacobin, anti-régionaliste et être pour une représentation des territoires. Je rappelle que notre bonne Constitution indique que le Sénat est la "Chambre des Collectivités territoriales" et non pas des régions. Les communes et départements peuvent donc suffire.
(oui, je suis pour la suppression des régions...)
J'avais posté ça en juillet dernier :
debats-f13/reduction-nombre-parlementaires-presidence-macron-t5859-10.html#p114496Si on actualise pour l'Allemagne, on aboutit à une quasi-égalité avec la France.
On notera par ailleurs que l'expression "modèle allemand" pour promouvoir le charcutage du Parlement a mystérieusement disparu dans les médias...
(...)
cevenol30 a écrit:Quant à la part de proportionnelle: un quart semble effectivement plus décent qu'un huitième. De plus, un contingent de 100 élus permettrait de transformer directement les pourcentages de voix en autant de sièges, surtout si la proportionnelle est intégrale.
Ne rêvons pas trop sur ce point, on a vu ce qu'il était devenu de l'idée de baisser le seuil de 5 à 3% aux européennes. Pourtant, avoir un ou deux députés de quelque petit parti ne devrait pas faire peur outre mesure: cela permet de voir ce qu'ils votent (et parfois qu'ils se décrédibilisent ainsi aux yeux de leur électorat...), de les intégrer dans le "jeu" démocratique...
Cependant, l'article de BFMTV cité plus haut donne la vraie raison de la faible dose de proportionnelle: au-delà d'1/8, la vague LREM n'aurait plus eu de majorité. Autrement dit, il y a une volonté de garder un mode de scrutin hautement déformant pour transformer une majorité relative (voire une minorité bien placée sur la carte électorale) en majorité absolue de sièges pour répondre à un "besoin" de stabilité même obtenue sur des bases peu démocratiques, ce qui est pratique à court terme mais dangereux à long terme...
En arriver à tripatouiller le seuil de proportionnelle (c'est une sorte de variante de gerrymandering) montre une nouvelle fois que les "révolutionnaires" d'En Marche ! ne valent pas mieux que les autres.
Le passage sur l'Etat et la "poignée d'élus" démocratiquement en poste et majoritaires localement est assez éclairant: au fond, une certaine compréhension du jacobinisme est le prolongement historique de l'absolutisme dans sa volonté d'aplanir toutes spécificités locales, l'Etat et la raison d'Etat primant sur les populations et la réalité étant priée d'entrer dans le moule prédéfini.
Le centralisme peut être un bon outil pour gérer des questions uniformes, moins pour s'occuper de questions particulières: il peut même y avoir tendance à considérer que si un problème n'arrive qu'à une minorité, il n'existe pas.
Quant à légiférer nommément sur la création de telle ou telle métropole, il s'agit clairement d'une dérive: la loi ne devrait pas avoir à connaître de Paris ou Marseille mais uniquement des collectivités de telle taille ayant telles possibilités de s'organiser, des zones de montagne, des zones d'agriculture irriguée... là on serait dans le facteur objectif.
Le fait de définir des politiques et des règles autrement qu'à l'échelon national ne signifie pas qu'il n'y en a pas. Le Grand Paris pourrait se régler en conseil régional francilien et les aéroports régionaux en conseil de la région concernée - du moins tant que cela ne fait pas trop de différence pour les citoyens et contribuables en-dehors de la collectivité concernée...
pmf a écrit:La priorité politique en France est de susciter du débat sur les vrais problèmes politiques, ceux concernant la production industrielle, le respect des demandes de la COP 21, les mobilités, la réponse au vieillissement, l'aide au développement, la prévention sanitaire, la cohésion sociale, les libertés publiques, l'éducation, la formation professionnelle continue, etc, etc....
et l'on pourrait ajouter/inclure la cohésion territoriale, non sans liens avec les sujets cités d'ailleurs. Ceci dit, les débats institutionnels ne sont pas nouveaux et pas sans importance; songeons qu'au XIXème siècle on s'est davantage focalisé sur les 8 changements de régime que sur le bouleversement fondamental de la révolution industrielle.
VIC57 a écrit:cette réduction du nombre de parlementaires, devenue depuis 10 ans le truc facile pour se faire applaudir dans un discours ou récupérer des points de popularité (quand on n'a plus le pouvoir, on peut toujours faire des courbettes politiciennes pour faire croire qu'on peut encore agir sur le cours des choses).
Cela me semble bien vrai.
Concernant les effets attendus de la réduction:
-les économies supposées seront probablement moindres qu'attendu, le coût du Parlement ne diminuera pas en proportion: une partie servira(it) selon les macroniens à augmenter l'indemnité parlementaire (pour éviter aux entrepreneurs à 8.000 euros par mois de descendre à 5.000... en langage macrono-entrepreneurial on appelle cela "attirer les talents") et une autre probablement à augmenter le nombre d'assistants parlementaires, ne serait-ce que pour assurer le lien avec les grandes circonscriptions.
-les parlementaires pourraient, pour certains, être tentés de passer encore plus de temps dans leur circonscription vu la vaste étendue de celle-ci (notamment dans les Dom-Tom si on regroupe plusieurs territoires insulaires éloignés)! D'autres au contraire, surtout si les pénalités sont renforcées pour les absents, pourraient n'y passer que trop peu de temps et perdre le lien avec la population.
-la mal-représentation parlementaire des Français, déjà importante puisque nous sommes dans le haut du tableau en termes d'habitants par parlementaire (donc dans le bas si on comptait le temps que pourrait accorder égalitairement un élu à chaque citoyen), serait encore accentuée et la distance entre le citoyen et les élus, renforcée. Mais c'est cohérent avec la vision du Parlement comme conseil d'administration où les administrateurs décideraient sans trop fricoter avec le menu fretin.
L'idée d'élire le Sénat à la proportionnelle directe pour tout ou partie ou (variante) d'y tirer au sort un citoyen par département reviendraient à un moment à le rendre plus représentatif que l'Assemblée tout en n'ayant que rarement le dernier mot. Si cela éviterait toujours les blocages avec une Assemblée concentrée sur les grands partis, cela rendrait encore plus visible la déformation de représentation de la chambre basse et en ce sens accentuerait la tension sans rien résoudre.
Les vraies questions fondamentales (sur la forme) seraient de savoir pourquoi il n'y a pas de majorité populaire pour quelque camp que ce soit et si c'est si grave que ça.