guillaume44 a écrit:Je vous trouve bien aggressif. Dans le contexte actuel, aucun président ne peut négocier avec le camp adverse. Obama a bien essayé pendant 8 ans. Il s'est heurté au même mur à savoir l'idéologie du camp adverse et le refus d'accorder la moindre victoire au camp présidentiel. J'aimerai bien que vous m'expliquez comment on fait si le camp adverse refuse de négocier ?
On n'a cependant assisté à un nouveau stade avec l'ancien président à savoir saboter la période de transition de son successeur et le délégitimiser. Obama aurait pu avoir la même courtoisie que Bush.
Quant aux tensions raciales, n'oubliez pas que Trump au cours de sa campagne a cherché à séduire la communauté noire, il y a réalisé un score correct pour un candidat républicain 9%. Il a décrété le 15 Janvier comme un jour férié en l'honneur de Martin Luther King.
Et désolée, lutter contre l'immigration illégale est quand même un objectif louable.
Agressif ? En quoi ? Je rapporte les propos de Trump et constate qu'il attise (sciemment) les divisions du pays pour un gain politicien éphémère. Sur le DACA et le budget, c'est Trump et le caucus républicain qui pour l'heure refusent de négocier, pas les démocrates. Encore une fois ces derniers ont dit ce qu'ils voulaient et ce qu'ils étaient prêts à concéder. Ni Trump ni les républicains n'ont fait ce travail pour l'heure (et ça fait des mois que Trump a décidé de faire du DACA un enjeu de lutte).
Vous lisez les tweets de Trump, vous écoutez ses interviews ? Vous avez remarqué qu'il est incapable de commencer une adresse envers une personne sans l'insulter en lui donnant des qualificatifs désobligeants (sur sa race, son sexe, son handicap, sa personnalité) ? Je n'invente rien : c'est la stratégie de communication de Trump. Comment voulez vous que Trump engage des négociations ou même des débats avec quiconque avec de tels méthodes ?
Quant à la transition, là aussi je suis sans voix. Obama a été plus que classique. Il n'a rien fait pour décrédibiliser Trump (il y arrive très bien tout seul) ou son administration. Il a même essayé de les alerter sur le problème Flynn (sans succès, pour le plus grand malheur de Trump). Par contre, plusieurs membres de l'équipe de Trump ont bien tenté de saboter la politique étrangère du président en place pendant la transition (envers les Israéliens et les Russes). Et ça c'est plutôt bien établi, et c'est pas juste mal élevé ou manquant de courtoisie : c'est interdit par la loi américaine.
Quant aux tensions raciales, on est quand même face à un président américain qui n'est même pas capable de faire une phrase aussi banale que celle de dénoncer sans ambiguïté aucune et sans amalgame des néo-nazis, faut bien reconnaitre que ça crée un climat pas terrible sur la question. Trump est le premier président qui reprend sans problème les mèmes et les publications de sites ouvertement racistes et néo-nazis. Là non plus, je n'invente rien et c'est très bien établi. Bref, là aussi il faut être particulièrement aveugle pour ne pas voir le pompier pyromane.
Et pour le Martin Luther King day, là aussi vous êtes sérieux ou c'est encore un troll ? Le jour en question a été férierisé sous Reagan (malgré son opposition, mais le Congrès avait voté la chose à une majorité suffisante pour contrecarrer un éventuel veto présidentiel). Trump est le premier président depuis Bush père à n'avoir justement pas célébré le jour en question en allant (encore) golfer ce jour là dans une de ses résidences secondaires (là où tous ses prédécesseurs consacraient cette journée à des discours sur la lutte contre les discriminations ou des visites caritatives).
Lutter contre l'immigration illégale est plus que louable (je suis moi même pour). Le faire en mettant en avant des raisons racistes (comme le fait Trump trop souvent), ça par contre c'est tout sauf louable. Et puis s'attaquer aux conséquences de l'immigration illégale plutôt qu'aux causes ne me parait pas très efficace. Et rappelons que concernant les
dreamers on parle de gens arrivés aux USA enfants, présents depuis plusieurs années ou décennies, ayant pour la plupart des emplois, payant des impôts, et, pour certains, ayant fondé une famille (c'est pas pour rien que même chez les électeurs républicains une majorité sont pour leur naturalisation).
guillaume44 a écrit:Tom Cotton sénateur de l'Arkansas, David Perdue sénateur de Georgie et la ministre de l'intérieur Mme Niessen (sous serment de foi au sénat) ont fermement nié les propos qu'auraient tenus Donald Trump. Ceux-ci n'ont été rapporté que par 2 sénateurs ultra-anti-Trump Dublin et Flake. Ce dernier a une haine farouche de Trump car il n'est plus en mesure de se représenter en 2018 en Arizona à cause de sa position très light sur le commerce et l'immigration.
Concernant la politique étrangère, je suis d'accord avec vous sur l'Iran. Par contre, il a rencontré un beau succès sur le dossier nord coréen. Ces coups de menton ont forcé le régime Nord Coréen a rouvrir la négociation avec la Corée du Sud. On n'est loin de la mollesse d'Obama.
Relisez les déclarations des uns et des autres concernant le
shitholegate : les employés du Congrès présents (des législateurs professionnels assistant les parlementaires dans la création des lois) ont tous confirmé les propos de Trump (les assistants démocrates aussi bien que les républicains). Les élus démocrates ont tous confirmé les propos de Trump. Lindsey Graham a confirmé les propos en off. Et tous les élus républicains présents qui ont essayé de défendre Trump ont bien choisi leurs mots : aucun n'a dit que Trump n'avait pas prononcé les mots. Ils ont dit qu'ils ne s'en souvenaient pas ou qu'ils ne les avaient pas entendus.
Mais encore une fois, concernant cet épisode, le plus grave n'est pas la phrase sur laquelle tout le monde bloque (franchement, on en est encore à débattre pour savoir si Trump emploie ou non un langage ordurier et insultant ? il y a des enregistrements vidéos et des tweets qui ont déjà largement répondu à cette question...). C'est bien sur le fait que Trump a déclaré au cour de cette réunion qu'il voulait des immigrés blancs venant de Norvège, mais pas d'immigrés noirs venant d'Afrique ou des Caraïbes. Et ça du côté de la Maison Blanche personne ne le nie, on le revendique même comme une ligne "dure" sur l'immigration. Du côté des républicains du Congrès, soit on le dénonce soit on fait semblant de ne pas entendre. Voilà où nous en sommes.
Pour la Corée du Nord, là aussi vous êtes sérieux ? Le pays n'a jamais été aussi proche de se doter de la bombe nucléaire, le niveau de tension avec les USA et ses voisins asiatiques n'a jamais été aussi élevé. Les sanctions ne servent à rien, la Chine n'est toujours pas partie prenante du dossier (tant que ça ne sera pas le cas il ne se passera rien). La seule action concrète de Trump a été de se livrer à un combat de pré-ado avec le chef d'état nord-coréen pour savoir lequel avait le plus gros bouton nucléaire (le symbole phallique n'aura échappé à personne à priori, et là non plus c'est même pas une première : on avait déjà eu l'épisode de la taille des mains avec Rubio...) et d'avoir trouvé un petit surnom à Kim Jong Un (rocket man, de tous les surnoms dont Trump a affublé des tas de gens, le dictateur a eu le bonheur d'hériter du plus cool, super...). Je ne dis pas que c'était mieux avant. Mais dire que la situation s'est améliorée sous Trump, désolé mais ça ne tient pas compte de la réalité du dossier.
guillaume44 a écrit:La totalité des sondages disent que les américains (comme les français) préfèrent payer plus cher et made in USA que moins cher et asiatiques. Donc oui les Blue Collars seront ravis d'avoir de nouveaux emplois en particulier ceux de l'Ohio là ou est basé Whirpool. Quant aux salariés de Samsung en Caroline du Sud, leur usine est déjà construite.
Là aussi, je vous trouve bien catégorique. Trump a reçu les maires des principales villes hier pour en discuter. On verra bien si ça passe ou pas mais c'est un projet qui lui tient à coeur. De toutefaçon, il sera dévoilé d'ici quelques jours.
Les sondages et les gens le disent en effet... mais dans les faits ils achètent au moins cher au supermarché globalement.
Honnêtement la présidence de Trump n'est pour l'heure ni plus ni moins protectionniste que celle de ses prédécesseurs .Tout comme ses prédécesseurs, il augmente les taxes de certains produits. On n'a assisté à aucune hausse massive en la matière par rapport à ses prédécesseurs. Il s'est en effet retiré des négociations du TPP. Les USA vont donc voir une zone de libre-échange transpacifique sans eux à leur porte, les Chinois s'en font déjà une joie.
Quant au plan d'infrastructure, c'est tout vu : il n'y a pas de budget, la taxe qui permettait généralement de les financer a été supprimée (par le projet fiscal de Trump), les démocrates et les républicains ne se mettront pas d'accord sur les financements ou les concessions (privé vs public) ni sur les objectifs. Le plan d'infrastructure c'était comme la hausse du salaire minimum pendant la campagne de Trump : un marqueur pour faire "démocrate" et/ou révolutionnaire par rapport à la doxa républicaine. Au mieux on aura une coquille vide avec des financements pré-existants (très inférieurs aux trilliards de Trump) et des objectifs flous. Bref, les plans d'infrastructures US des 30 dernières années.
Et pour rester dans la thématique du bilan un an après, je note qu'aucun contributeur ne parle du mur financé par le Mexique... Bon, chez moi cet élément a toujours relevé de la plus pure science-fiction, mais je constate qu'à priori je ne suis pas le seul à avoir passé cet élément là dans la case perte et profit...Dans cette catégorie on pourrait aussi rajouter la lutte contre les lobbies. La présidence Trump représente déjà un âge d'or pour eux.
Edit : ah oui au fait, juste pour information, le Martin Luther King day (qui n'a donc pas été créé par Trump) ne tombe pas forcément tous les 15 janvier, mais tous les 3e lundi de janvier. Et oui, contrairement à chez nous, les Américains ont l'intelligence de créer quelques jours fériés à intervalle irrégulier afin d'être certain qu'ils tombent en semaine plutôt que le week-end :). C'est par exemple également le cas de Thanksgiving (le 4e jeudi de novembre, et le vendredi est généralement chômé dans la foulée).