C'est un gros coup de vent que connaît LR depuis les législatives de 2017, qui avaient lieu il n'y a que 6 mois. De nombreux départs et exclusions ont été évoquées au sein d'un parti qui est déjà ressorti exsangue des dernières échéances électorales et se referme de plus en plus sur lui-même et ses militants les plus durs. Le Canard Enchaîné avait d'ailleurs indiqué qu'un élu LR estimait qu'ils étaient désormais moins de 100.000 adhérents. Si on ajoute à cela le
risque d'une faible participation à l'occasion de l'élection du Président de LR et le
refus de Jean-Christophe Lagarde d'alliances UDI-LR en cas de victoire de Laurent Wauquiez, pas sur que le parti ne regagne en popularité après leur élection interne.
Cela a commencé avec le
départ de Frédéric Lefebvre, ancien secrétaire d'Etat, qui a quitté le parti entre les deux tours des législatives en dénonçant les outrances extrémistes du parti,
quasiment en même temps que François Commeinhes, Président de Sète Agglopôle Méditerranée, maire de Sète. Olivier Carré, Président d'Orléans Métropole, maire d'Orléans, attendra la fin du second tour pour quitter le parti, dénonçant un parti confiné sur une vision étroite du parti.
L'hémorragie s'est poursuivie suite à la composition du Gouvernement Philippe, où des membres, dont le premier d'entre eux, ont été choisis directement à LR. Cela a aboutit à cet événement récent,
l'adhésion à LREM de Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin, et du député Thierry Solère après qu'ils aient été exclus de LR le 31 octobre.
Exclu également ce jour là ,
Franck Riester, député, a cofondé Agir, la droite constructive. Ce nouveau parti a accompagné le départ de LR de tous les autres cofondateurs : les députés
Olivier Becht, Pierre-Yves Bournazel, Paul Christophe, Laure de La Raudière, Agnès Firmin-Le Bodo, Antoine Herth, Vincent Ledoux et Lise Magnier ; les sénateurs Jérôme Bignon, Robert del Picchia, Fabienne Keller, Claude Malhuret ; et de la députée européenne Tokia Saïfi. Ils seront rejoints par
le député Pierre Morel-À-L'Huissier,
Daniel Spagnou, Président de la Communauté de communes du Sisteronais Buëch, maire de Sisteron ou encore
Daniel Benquet, Président de Val de Garonne Agglomération, maire de Marmande.
En outre, d'autres notables avaient quitté le parti entre temps, notamment : le 2 septembre
David Robo, conseiller régional, maire de Vannes, "ne retrouvant plus les valeurs qui lui tenaient à cœur au sein des Républicains" ; le 25 octobre,
Alain Lamassoure, ancien Ministre, député européen, dénonçant "une pénible course à la droite la plus conservatrice" ; le 2 novembre,
Luc Chatel, ancien Porte-parole du Gouvernement, ancien député, quittant dans le même temps la vie politique, critiquant la ligne droitière de Laurent Wauquiez ; le 14 novembre,
Marc Laffineur, ancien secrétaire d'état, ancien député, maire d'Avrillé, estimant que LR était en train de perdre ses valeurs ; et il y a désormais deux jours
Christophe Béchu, Président de la Communauté urbaine Angers Loire Métropole, maire d'Angers, n'appréciant pas l'hostilité de LR envers Emmanuel Macron.
Contrairement à ce qu'affirment donc certains LR, on est loin de départs isolés, d'autant plus que les départs sont nombreux également chez les élus locaux et simples conseillers municipaux, LR se renferme sur sa base la plus dure. Si Laurent Wauquiez n'est pas élu à plus de 70% avec tout ça ...