Les électeurs tchèques sont appelés les 20 et 21 octobre à renouveler les 200 sièges de la Chambre des députés, chambre basse du Parlement.
Lors des législatives anticipées de
2013 (organisées suite à une crise politique et au rejet du Gvt technique mis en place par le Président Zeman), ce sont les sociaux-démocrates du CSSD qui l'avaient emporté de peu face aux centristes d'ANO du milliardaire Andrej Babis.
Depuis janvier 2014, le pays est dirigé par une coalition tripartite comprenant CSSD, ANO, et les chrétiens-démocrates de la KDU-CSL. Le Président du Gvt est le social-démocrate Bohuslav Sobotka
Ce dernier devrait être le premier chef de Gvt depuis Milos Zeman en 2002 à tenir à peu près toute la législature (Rappelons en effet que le pays est sujette à une instabilité chronique : entre 2002 et janvier 2014, il y a eu 7 Présidents du Gvt différents) et c'était pas gagné vu la crise politique de mai dernier où il avait un temps annoncé sa démission avant de se rétracter (
voir fil dédié)Rappel des résultats d'octobre 2013Participation : 59,48 %
CSSD (Sociaux-démocrates/ S&D) : 20,46 % / 50 sièges
ANO (libéraux/ALDE) : 18,66 % / 47 sièges
KSCM (Parti Communiste de Bohème et Moravie -Komunistická strana Čech a Morav//Communistes) : 14,91 % / 33 sièges.
TOP 09 (conservateurs pro-européen/PPE) : 12,00 % / 26 sièges
ODS (Parti démocratique civique- Občanská demokratická strana// conservateurs, eurosceptique/CRE) : 7,73 % / 16 sièges
Úsvit (droite populiste) : 6,89 % / 14 sièges
KDU-CSL (chrétiens-démocrates/PPE) : 6,78 % / 14 sièges
Zeleni (Verts): 3,20 %
Parti Pirate : 2,66 %
Outre la courte des sociaux-démocrates, le scrutin avait été marqué par l'irruption d'ANO, la poussée des communistes (meilleur score depuis 2002), le retour de la KDU-CSL à la Chambre basse et l'effondrement de l'ODS (parti qui depuis 1993, a été au pouvoir durant un peu plus de 12 ans// 3 Présidents du Gvt et 1 Président de la République sont issus de ses rangs)
Concernant le mode de scrutin à la Chambre, il s'agit d'une proportionnelle (méthode d'Hondt) avec seuils pour l'accès aux sièges : 5 % pour un parti, 10 % pour une coalition de 2 partis, 15 % pour une coalition tripartite et 20 % pour les coalitions quadripartites ou plus.
Concernant les partis en lice, le principal changement concerne le parti social-démocrate. Bohuslav Sobotka, assez impopulaire (le CSSD a subi une claque historique aux régionales et sénatoriales de 2016) et affaibli par la crise politique de mai, a renoncé à se représenter (ça rappelle quelqu'un...). C'est Lubomír Zaorálek, actuel Ministre des Affaires Étrangères et ancien Président de la Chambre, qui conduit les listes du parti.
Le favori du scrutin est le parti ANO, dirigé par le milliardaire Andrej Babis qui fait face à quelques problèmes judiciaires. Il en fait d'ailleurs un argument de campagne pour surfer sur la vague de l'anti-système
https://www.courrierinternational.com/d ... .t86ow.xmlAu niveau des sondages, ça donne :
ANO : environ 26 %
CSSD : 13 %
KSCM : environ 12 %
ODS : 9 %
SPD : 8,5-9 %
Pirate : 7 %
TOP 09 6-7 %
KDU-CSL : environ 5 %
STAN (Starostové a nezávislí) : 3-4 %
Verts : environ 3 %
Le SPD (Svoboda a přímá demokracie-Liberté et Démocratie directe) est une scission de l'Usvit. Le parti a été fondé et est dirigé par le député Tomio Okamura. Il est affilié au MENL (où on retrouve le FN, le FPO, la LdN...)
Le STAN est un mouvement de "maires et indépendants" qui en 2010 et 2013 faisait liste commune avec TOP 09.
D'après les sondages, le Parti Pirate pourrait faire son entrée et il existe une petite possibilité pour que les communistes dépassent les sociaux-démocrates. Ces derniers devraient connaitre leur pire score en 25 ans.
Précisons également que ces législatives se déroulent à seulement 3 mois de la prochaine présidentielle où Milos Zeman tentera d'obtenir un second mandat. Les résultats pourraient donc influer sur la campagne présidentielle.