Bah sur le fond oui je les Hauts-de-Seine pourraient... S'ils le voulaient, on en est très loin. Je ne vois pas le problème à dire ça ni ce que ça prouve en fait ? Et non l'interprétation d'Onesta n'a rien de fumeuse, elle rappelle juste la réalité : ces questions sont loin d'être aussi simple juridiquement, on peut en donner une lecture comme une autre avec l'axe "légitimité/légalité" comme rappelé plus haut. Ce qui revient à ce que je disais : l'appel à une loi ou une autre ne mène à rien, car elles ne sont pas reconnues par les deux parties, c'est la reconnaissance/soutien extérieur qui prime. Et en l’occurrence le gouvernement catalan en a peu.
Quand aux déclarations type "un coup ils pleurent pour attendrir les responsables internationaux, un coup ils sollicitent le TC parce que
"le méchant Etat espagnol-ouin-ouin-ils nous volent entre autres notre argent-ouin-ouin"" on est loin d'une lecture apaisée. En l'occurence le TC espagnol a surtout cassé des mesures sociales ou environnementales en Catalogne. Et il y a une logique à utiliser les armes qu'on a.
ploumploum a écrit:Au niveau économique, outre les ajustements à la baisse du PIB pour 2017 et 2018, plus d'un millier d'entreprises ont entrepris les démarches pour déplacer leur siège social, l'essentiel étant des PME.
https://elpais.com/economia/2017/10/20/ ... 02263.html
Là dessus, un très bon article de Médiapart qui rappelle des choses intéressantes : finalement peu d'entreprises comparativement au tissu, elles déplacent leur siège social mais beaucoup indiquent le faire de manière temporaires et toutes assurent qu'elles laisseront leurs sites et emplois sur place, et surtout un décret leur a permi de le faire en contournant leur CA, ce qui est quand même assez douteux, mais bon :
"D’abord, cet exode a été alimenté par le gouvernement espagnol qui a autorisé, par un décret, les entreprises à transférer leur siège social sans l’accord des assemblées générales, c’est-à -dire en dérogation du droit de propriété des actionnaires. Cela a pu être perçu comme une invitation par nombre d’entreprises qui souhaitent conserver les bonnes grâces de Madrid. Ces transferts ne représentent donc pas forcément la volonté des actionnaires, notamment catalans, dont on s’est efforcé de contourner la décision. Ensuite, il existe 260 000 entreprises en Catalogne, ces 691 sont donc une infime minorité. Certaines ont confirmé leur présence sur place comme le Mobile World Congress, et ont même annoncé, en pleine crise, leur installation.
Enfin, le transfert ne concerne, pour l’instant, que les sièges sociaux. Aucune « délocalisation » à proprement parler, autrement dit des transferts d’actifs ou de sites de production, n’a été annoncée. Bien au contraire, tous les transferts, et notamment ceux des banques, ont été accompagnés de communiqués assurant du maintien des emplois et des activités en Catalogne. Pour beaucoup de ces entreprises, une vraie délocalisation est impossible et le transfert du siège ne saurait s’accompagner d’un transfert des activités.
Agbar, par exemple, filiale de Suez Environnement, gère le réseau d’eau courante de Barcelone. Elle a déplacé son siège à Madrid, mais continuera de gérer ses activités à Barcelone. En cas d’indépendance de la Catalogne, si Agbar veut conserver sa délégation de service public, elle devra sans doute revenir à Barcelone. Agbar a d’ailleurs reconnu, comme beaucoup d’autres, que ce transfert avait un caractère « temporaire », aveu à peine caché de la motivation politique du mouvement. Certes, certaines entreprises pourraient quitter définitivement la Catalogne. Mais elles devront vendre alors leurs actifs sur place, qui seront repris par d’autres. Autrement dit, ces transferts ne posent pas de problème économique en soi.
Ils en posent d’autant moins que, sur le plan fiscal, ils ne modifient pas la situation catalane. Dans le système de répartition régional espagnol, l’impôt sur les sociétés est déjà capté par l’État central, où que soit le siège sur le territoire national. Le produit de la TVA et l’impôt sur les personnes physiques (IRPF) sont rétrocédés aux communautés autonomes, sur la base de la consommation pour le premier et de la population imposable pour le second. Le transfert des sièges aura un impact mineur sur ces deux éléments, dont la redistribution représente 83 % des revenus de la Generalitat, le gouvernement catalan. "
Extrait d'un long article sur la "Guerre économique" et ses conséquences (et il y en a, qui posent évidement pb à la Catalogne, bien plus que les transferts d'entreprise, notamment le rapport à l'UE) :
https://www.mediapart.fr/journal/international/191017/catalogne-les-dangers-de-la-guerre-economique-de-mariano-rajoy?onglet=full