La vie politique espagnole

[CARL]

Après le flux, le reflux. J'ai la nette impression qu'après avoir gagné la première manche (référendum tenu et bêtement réprimé par le pouvoir central, grève générale très suivie mardi), les catalanistes pédalent un peu dans la choucroute. L'initiative est laissée à Madrid : fin de non-recevoir de l'Ue, menace de déménagement de sièges sociaux de banques et FTN, états d'âmes de l'ancien président A. Mas, appel de Podemos et du Barça à la négociation, doutes du ministre catalan de l'économie, dissensions apparentes au sein de la coalition du "Si", manifestation des espagnolistes à Barcelone demain. Le vent semble en train de tourner. A force de tergiverser, les organisateurs du référendum, désormais sur la défensive, risquent de laisser passer le train de l'indépendance. Or le bras de fer qui les oppose à Madrid est une lutte à mort, il ne peut y avoir de compromis, et les partisans de la sécession ne se contenteront pas d'une table ronde sur de nouveaux transferts de pouvoirs et de la promesse d'une énième consultation. Ils ont mis la barre très haut. De deux choses l'une : ou l'indépendance est proclamée mardi, avec tous les risques (assumés) que cela comporte, ou Madrid l'emporte et le souverainisme catalan connaitra une éclipse de 25 ans.

[Estagel66]

Carl comme je l'ai dit dans un message précédant : "le méchant c'est Rajoy, le gentil c'est Puigdemont" ou comment retourner une situation à son avantage.
Les dirigeants indépendantistes savent où ils vont : la déclaration d'indépendance. Si la déclaration d'indépendance est faîte c'est parce que Rajoy n'a pas voulu dialoguer avec eux.
Rajoy a très mal géré la crise : il a utilisé la force contre la démocratie, il ne veut pas négocier une autonomie plus importante pour la Catalogne.
Les résultats du référendum sont à prendre avec mesure, mais il faut constater les scores de + de 95% de oui dans la Catalogne rurale (région d'Olot, de Vic, ....)

La seule solution ceux sont des élections générales mais on pourrait avoir une majorité indépendantiste en Catalogne et une majorité absolue du PP aux Cortes (parlement espagnol).

Le rassemblement de demain à Barcelone sera important mais le PP a affrété des bus venant d'autres régions d'Espagne (rumeur). Si cette information s'avère exacte demain, elle discréditera ses organisateurs et aura l'effet inverse de celui voulu.

[ploumploum]

Après le flux, le reflux. J'ai la nette impression qu'après avoir gagné la première manche (référendum tenu et bêtement réprimé par le pouvoir central, grève générale très suivie mardi), les catalanistes pédalent un peu dans la choucroute. L'initiative est laissée à Madrid : fin de non-recevoir de l'Ue, menace de déménagement de sièges sociaux de banques et FTN, états d'âmes de l'ancien président A. Mas, appel de Podemos et du Barça à la négociation, doutes du ministre catalan de l'économie, dissensions apparentes au sein de la coalition du "Si", manifestation des espagnolistes à Barcelone demain. Le vent semble en train de tourner. A force de tergiverser, les organisateurs du référendum, désormais sur la défensive, risquent de laisser passer le train de l'indépendance. Or le bras de fer qui les oppose à Madrid est une lutte à mort, il ne peut y avoir de compromis, et les partisans de la sécession ne se contenteront pas d'une table ronde sur de nouveaux transferts de pouvoirs et de la promesse d'une énième consultation. Ils ont mis la barre très haut. De deux choses l'une : ou l'indépendance est proclamée mardi, avec tous les risques (assumés) que cela comporte, ou Madrid l'emporte et le souverainisme catalan connaitra une éclipse de 25 ans.

Entre t-on maintenant dans la phase préférée de Rajoy ("le Rajoy Time"/ guerre d'usure et victoire par KO) ?

A noter, au delà de la démonstration de force des unionistes-espagnolistes à Barcelone (entre 350 000 et 900 000 manifestants, du simple au triple, je ne sais pas comment ils font....) que Mariano Rajoy menace pour la 1ère fois d'utiliser l'article 155. Mais comme cette "arme atomique" n'a jamais été utilisée et que son champ d'application reste flou (la Constitution ne fixe pas de curseur sur "les mesures nécessaires"), le Gvt envisage de le combiner avec d'autres mesures extraordinaires.
https://politica.elpais.com/politica/20 ... 15327.html

[Pullo]

Si l'on en croit un sondage publié ce lundi par ABC, Ciudadanos est le parti qui profite le plus de la crise catalaniste :
http://www.abc.es/espana/abci-ciudadano ... ticia.html

Si les élections générales avaient eu lieu dimanche, les résultats auraient été les suivants :
PP : 29,8% (-2,1 pts par rapport à juin 2016)
PSOE : 21,8% (-2,1 pts par rapport à juin 2016)
Ciudadanos : 19,9% (+3,7 pts par rapport à juin 2016)
Podemos : 17,9% (-0,4 pts par rapport à juin 2016)

Ciudadanos devant Podemos. Oui ! Le parti orange a en effet l'avantage de n'avoir jamais varié sur la question autonomiste (grosso modo : centraliste et espagnoliste à fond), et cette position est très simple à expliquer à l'opinion publique, contrairement à celle du parti mauve, qui a néanmoins le mérite de la nuance...

[ploumploum]

Devant les élus régionaux, Puigdemont annonce que la Catalogne a gagné le "droit à devenir un État indépendant" sous la "forme d'une République" mais il suspend provisoirement la déclaration d'indépendance dans le but d'obtenir un début de dialogue avec Madrid.
A noter les élus d'extrême-gauche de la CUP n'ont pas applaudi le discours.

[Pullo]

La réaction de Rajoy au discours de Puigdemont ne va pas vraiment dans le sens de l'apaisement :
http://www.abc.es/espana/abci-moncloa-c ... a_amp.html

[ploumploum]

Devant les élus régionaux, Puigdemont annonce que la Catalogne a gagné le "droit à devenir un État indépendant" sous la "forme d'une République" mais il suspend provisoirement la déclaration d'indépendance dans le but d'obtenir un début de dialogue avec Madrid.
A noter les élus d'extrême-gauche de la CUP n'ont pas applaudi le discours.

Dans les réactions post-discours, le Gvt central rejette cette "déclaration implicite d'indépendance" et la CUP critique la reculade de Puigdemont en évoquant la perte d'une "opportunité historique"
Le Président de la Generalitat a donc réussi à se mettre à dos à la fois Madrid et les plus extrémistes de sa majorité.

(Sur les réseaux sociaux, beaucoup de commentaires ironiques sur "l'une des plus brèves déclarations d'indépendance jamais enregistrées")

[Eco92]

Tout dépend quels réseaux sociaux... Enfin, quels cercles.

De mon côté c'est par eux que j'ai appris ce qui avait été doit (j'avais totalement oublié la question étant pris toute la journée) et que ce soit par les indépendantistes Québécois, les réseaux écolos ou la plupart des retours médiatiques allant de la gauche radicale au centre gauche je vois des gens saluer la mesure d' l'histoire de Puigdemont, qui refuse de cliver avec violence. Évidemment Rajoy refuse, mais cela permet à Puigdemont de reprendre la main, de montrer qu'il était dans le dialogue et çà la hauteur, pour sans doute déclarer l'indépendance dans quelques jours/semaines alors qu'il était massivement décrit comme borné en allant à une indépendance frontale et en refusant le dialogue, il renverse complètement la vapeur.

Certes, difficile de gérer la CUP avec ça.

[ploumploum]

Les élus de la majorité indépendantiste (y compris la CUP) ont signé un document de 4 pages faisant office de déclaration d'indépendance
Voici le texte : http://ep00.epimg.net/descargables/2017 ... 7faae9.pdf

Petit extrait :

CONSTITUÏM la República catalana, com a Estat independent i sobirà, de dret,
democràtic i social.

En français, ça donne à peu près : "Nous constituons la République catalane comme un Etat indépendant et souverain, de droit, démocratique et social"


Le Gvt Rajoy annonce un Conseil des Ministres extraordinaire pour demain matin.

[ploumploum]

Le jeu du chat et de la souris continue

Après l'initiative de Puigdemont, Mariano Rajoy réplique en demandant des "clarifications sur le Déclaration" à l'exécutif catalan : le mécanisme de l'article 155 est donc enclenché
(pour rappel :

[...]après une mise en demeure au président de la communauté autonome et, dans le cas où il n'en serait pas tenu compte, avec l'accord de la majorité absolue du Sénat, peut prendre les mesures nécessaires pour obliger cette communauté à l'exécution forcée de ses obligations ou pour protéger l'intérêt général mentionné.