guillaume44 a écrit:Le problème de cette affaire est qu'à cause de celle-ci on ne peut pas suivre la politique américaine de manière tranquille. Que ce soit sur la santé, les infrastructures, la politique étrangère... Celle-ci pollue tout...
A moins que Robert Mueller et son équipe démontrent de manière implacable que l'équipe de campagne Trump a aidé les russes à pirater les serveurs du parti démocrate et les ont aidé à sélectionner les émails à donner à la presse, il n'y a pas de crime. Même pour les "false statement", ceux-ci ne sont valables que si l'on ment au congré et à la justice. Comme Jared Kushner et paul Manaford n'ont toujours pas été auditionné, il n'y a pas de crime.
On notera que ces 2 personnes ont donné l'ensemble des documents relatifs à la campagne Trump au Congré ce qui n'est pas le cas de McFlynn.
Enfin, cette réunion avait été indiquée dans la déclaration de Jared Kushner au FBI pour obtenir ses accréditations aux informations sensibles. Les membres du Congrés et l'équipe de Robert Mueller ne la découvre que 3 mois après... Ca laisse songeur...
Concernant la réforme de la santé, le président du Sénat Mitch O connell a retardé les vacances des sénateurs. Elles ne commenceront qu'à partir de la 3 semaine d'Août contre la 2ième de manière ordinaire. Cela doit permettre de passer la réforme de la santé version républicaine.
On constatera que Trump a passé beaucoup plus de temps avec les sénateurs républicains opposés à la réforme car "trop social" cad Ted Cruz, Johnsson (Wisconsin) et surtout Rand Paul qu'avec les sénateurs républicains opposé mais de manière inverse car trop radicale Moore Capito de Virgine Occidentale, Lisa Murkowski du Maine...
De manière rapide, cette réforme laisse aux familles américaines la possibilité d'assurer leurs enfants jusqu'à 26 ans et interdit de refuser les clients avec des antécédents médicaux.. Les 2 piliers de l'Obamacare.
En revanche, les américains auront la liberté "de ne pas s'assurer" s'ils considèrent que celle-ci met en péril leur porte-monnaie.
Cela risque d'affecter les fonds des compagnies d'assurance privée.
Concernant le Medicaid, une question phylosophique se pose : peut-on parler de coupe budgétaire lorsque les dépenses augmentent en valeur absolue mais diminue par rapport à l'inflation ?
Les démocrates affirment qu'il s'agit d'une coupe de 770 milliards jusqu'à 2030 tandis que les républicains affirment que les fonds augmentent.
A chacun son avis....
Concernant la politique en elle même, il faut bien reconnaitre que dans l'administration Trump, à part sur la santé, il n'y a pour l'heure pas grand chose à suivre :
1) en matière de politique étrangère, l'agenda présidentiel change selon les semaines ou jours. Un jour la Chine est un adversaire, le lendemain un allié incontournable. Un jour la Syrie et Poutine sont des soutiens contre Daesh, le lendemain il faut frapper la Syrie parce que c'est une dictature, un jour l'OTAN est voué à disparaitre, le lendemain c'est un élément essentiel du dispositif... A priori, les faucons semblent avoir gagné sur l'agenda étranger, et Trump a délégué ses pouvoirs de décision en matière militaire à Mattis.
2) sur les infrastructures, la Maison Blanche et Trump semblent pas très motivés à faire sortir tout ça des sables du Congrès. Ça sent déjà le pétard mouillé (mais c'est toujours le cas avec les plans d'infrastructure américains, ce n'est pas propre à cette administration).
3) Concernant le protectionnisme, là aussi, pas beaucoup d'avancée depuis novembre (quelques affichages pour la galerie ici ou là , mais rien d'essentiel). Mnuchin et Ross sont censés renégocier tous les traités. On a aucune info là dessus, à part qu'il semble que les USA ont abandonné l'idée de quitter l'OMC (seul moyen pourtant de s'engager réellement sur une politique vraiment protectionniste). Vu le lobbbying massif du big business auprès du GOP, je suis sceptique sur un aboutissement majeur en la matière.
4) sur le mur, on aura certainement le droit à quelques clôtures barbelés ici ou là pour le symbole. Cela dit, le GOP envisage d'essayer de jouer une carte très politicienne pour peut-être pousser les démocrates au shut down : agiter le "chiffon rouge" d'un financement de quelques milliards pour le "mur". Ça marchera peut-être, mais ça ne fera pas sortir le mur de terre pour autant.
5) reste la santé, qui pour l'heure paralyse complètement l'agenda républicain (de l'exécutif et du Congrès), aussi surement que les plusieurs centaines de postes non pourvus de l'administration et le parasitage des tweets présidentiels et du Russia-Flynn-Comey-Trump Jr-gate. A tel point que l'on a pas non plus avancé d'un iota en matière de réforme fiscale (les entreprises américaines et Wall Street déchantent en entendant la fiscalité digne d'un paradis fiscal promise par Trump).
Concernant la réforme de santé d'ailleurs, le problème c'est qu'on est aux USA : le Congrès a un réel pouvoir de réforme et d'amendement. J'attendrai d'avoir une version définitive du texte pour me prononcer (si jamais il y a bien une réforme votée au final). Pour l'heure, oui il est prévu que les budgets de Medicare et Medicaid baissent par rapport à l'inflation. C'est bien une baisse en valeur réelle. Mais le problème majeur pour les démocrates et les gouverneurs (des deux bords) n'est pas là . Le projet prévoir désormais de plafonner ces budgets (ce qui n'est pas le cas actuellement), de répartir les enveloppes au niveau des états (ce qui n'est pas le cas actuellement) pour l'année. Une fois l'enveloppe dépassée, les états n'auront pas de rallonge. Enfin, le projet prévoit aussi d'instaurer des nouvelles conditions pour être bénéficiaire des programmes sociaux. A priori, il faudrait avoir un emploi. Je dis à priori, parce que pour l'heure les 13 sénateurs républicains qui préparent le projet de loi le font dans le plus grand secret, en prévoyant une révélation la plus tardive possible. Ils espèrent qu'ainsi leurs collègues (républicains) n'auront pas le temps de tout lire (les démocrates ne prendront même pas la peine de le lire pour voter contre) avant de voter une loi sans savoir exactement ce qu'il y a dedans. Et oui, on en est là ...
Enfin, concernant le Russiagate. Déjà , je pense que vous méconnaissez comment fonctionne un procureur spécial aux USA. Il suffit de regarder l'exemple précédent de Kenneth Starr et Clinton. Un procureur spécial déroule des pelotes de laine. Il va là où ses investigations le mènent, même si ces investigations l'emmènent sur des éléments non prévus au départ. Il n'est même pas certain qu'in fine le rapport de Mueller (dont il faut saluer ici l'extrême discrétion, son équipe ne laissant rien fuiter de leurs investigations, et qui répète inlassablement qu'elle n'aura rien à déclarer avant son rapport final, qui n'est pas prévu avant au mieux de longs mois) se limite au volet russe. Je ne serais pas surpris que comme dans le cas de Clinton, le rapport final mette en avant des éléments non prévus au départ (personnellement, je serais Trump, ce n'est pas tellement le volet russe de l'enquête qui m'inquièterait, mais plutôt d'éventuelles ramifications vers les affaires du groupe Trump).
Concernant l'aspect russe du dossier, depuis le début je faisais parti de ceux qui disaient qu'il n'y avait pas eu collusion directe entre les Russes et la campagne Trump. Les deux avaient des intérêts communs à battre ou à faire battre Clinton.
J'emploie désormais l'imparfait, parce qu'il faut bien reconnaitre que vu l'attitude de Sessions, Flynn et Donald Jr à nier obstinément l'existence de rencontres pourtant bien réelles, et leur manie de mentir sur les sujets discutés lors de ces rencontres, tout cela laisse perplexe. D'autant qu'on a affaire à des types qui nous servent des lignes de défense dont François Fillon n'aurait pas eu à rougir :).
Enfin, rappelons qu'il existe bien une loi américaine interdisant à une nation étrangère de faire une contribution (de quelque nature que ce soit) à une campagne électorale américaine (pour le financement, il existe des failles légales à exploiter cela dit). Il existe aussi le
Logan Act, qui interdit à tout Américain de négocier directement avec une nation étrangère en dehors du cadre étatique. Dans le cadre de ces lois là , Flynn et Donald Jr semblent mal partis (au regard des informations dont nous disposons pour l'heure, ce qui ne préjuge en rien du résultat final). Mais cela ne veut pas forcément dire pour autant qu'il y avait collusion au niveau supérieur de la campagne. Ca c'est justement à l'enquête de Mueller de déterminer qui savait quoi et quand (et là aussi, il faut bien reconnaitre que dans le cas de Flynn, l'administration Trump savait au moins plusieurs semaines avant la révélation, et n'a rien fait).
http://www.politico.com/magazine/story/ ... ion-215366